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ARGUMENT

Ce livre est appelé Apocalypse, c’est-à-dire révélation parce qu’il contient les révélations que Dieu adressa à Saint Jean dans l’île de Patmos où il avait été relégué par l’empereur Domitien. Les trois premiers chapitres regardent les principales églises de l’Asie mineure et les suivants marquent ce qui devait arriver dans l’église jusqu’à la fin du monde. Il y a dans ce livre des chapitres qui sont assez clairs, mais il y a des visions et des prophéties qui ont de l’obscurité et qu’on explique différemment, sur lesquelles aussi on ne fera point de réflexions particulières. 

Chapitres  : Chapitre I. Chapitre II.  Chapitre III.  Chapitre IV.  Chapitre V.  Chapitre VI  Chapitre VII.  Chapitre VIII.  Chapitre IX.   Chapitre X.   Chapitre XI.   Chapitre XII. Chapitre XIII.   Chapitre XIV.   Chapitre XV.   Chapitre XVI. Chapitre XVII.  Chapitre XVIII. Chapitre XIX.  Chapitre XX. Chapitre XXI.  Chapitre XXII. Livres du Nouveau Testament.

CHAPITRE I.

Saint Jean parle de l’utilité des prophéties qui sont contenues dans ce livre. Il souhaite la grâce de Dieu aux sept églises d’Asie et il prédit la venue de Jésus-Christ. Ensuite il rapporte une apparition magnifique dans laquelle notre Seigneur se fit voir à lui et lui ordonne d’écrire de sa part aux sept églises d’Asie. 

1 La révélation de Jésus-Christ, qu’il a reçue de Dieu pour faire connaître à ses serviteurs les choses qui doivent arriver bientôt, et qu’il a déclarées et envoyées par son ange à Jean son serviteur ;

2 lequel a annoncé la parole de Dieu et le témoignage de Jésus-Christ, et tout ce qu’il a vu.

3 Heureux celui qui lit, et ceux qui écoutent les paroles de cette prophétie, et qui gardent les choses qui y sont écrites ; car le temps est proche.

4 Jean, aux sept Eglises qui sont en Asie. La grâce et la paix vous soient données par celui QUI EST, et QUI ÉTAIT, et QUI SERA, et par les sept esprits qui sont devant son trône ;

5 et par Jésus-Christ, qui est le fidèle témoin, le premier-né d’entre les morts, et le Prince des rois de la terre.

6 A ce Jésus qui nous a aimés et qui nous a lavés de nos péchés par son sang, et qui nous a faits rois et sacrificateurs de Dieu son Père ; à lui soit la gloire et la force aux siècles des siècles. Amen.

7 Le voici qui vient sur les nuées, et tout œil le verra, et ceux mêmes qui l’ont percé ; et toutes les tribus de la terre se frapperont la poitrine en le voyant. Oui, Amen.

8 Je suis l’Alpha et l’Oméga, le commencement et la fin, dit le Seigneur, QUI EST, et QUI ÉTAIT, et QUI SERA, le Tout-Puissant.

9 Moi Jean, qui suis votre frère et qui ai part avec vous à l’affliction et au règne, et à la patience de Jésus-Christ, j’étais dans l’île appelée Patmos, pour la parole de Dieu, et pour le témoignage de Jésus-Christ ;

10 et je fus ravi en esprit, un jour de dimanche, et j’entendis derrière moi une voix éclatante, comme le son d’une trompette,

11 qui disait : Je suis l’Alpha et l’Oméga, le premier et le dernier ; écris dans un livre ce que tu vois et l’envoie aux sept Eglises qui sont en Asie, à Ephèse, à Smyrne, à Pergame, à Thyatire, à Sardes, à Philadelphie et à Laodicée.

12 Alors je me tournai pour voir d’où venait la voix qui me parlait ; et m’étant tourné, je vis sept chandeliers d’or ;

13 et au milieu des sept chandeliers quelqu’un qui ressemblait au Fils de l’homme, vêtu d’une longue robe, et ceint sur la poitrine d’une ceinture d’or.

14 Sa tête et ses cheveux étaient blancs, comme de la laine blanche et comme la neige, et ses yeux étaient comme une flamme de feu.

15 Ses pieds étaient semblables à l’airain le plus fin qui serait dans une fournaise ardente, et sa voix était comme le bruit des grosses eaux.

16 Il avait dans sa main droite sept étoiles ; une épée aiguë à deux tranchants sortait de sa bouche, et son visage resplendissait comme le soleil, quand il luit dans sa force.

17 Dès que je l’eus vu, je tombai à ses pieds comme mort, mais il mit sa main droite sur moi, et me dit : Ne crains point : je suis le premier et le dernier ;

18 je suis vivant ; j’ai été mort, mais maintenant je suis vivant aux siècles des siècles, Amen ; et je tiens les clefs de l’enfer et de la mort.

19 Ecris les choses que tu as vues, celles qui sont et celles qui doivent arriver à l'avenir.

20 Voici le mystère des sept étoiles que tu as vues dans ma main droite, et des sept chandeliers d’or. Les sept étoiles sont les anges des sept Eglises ; et les sept chandeliers que tu as vus, sont les sept Eglises. 

REFLEXIONS

L’entrée de ce chapitre et de ce livre nous enseigne que la lecture et la méditation de l’Apocalypse est fort utile. Ainsi nous devons faire un bon usage des choses qu’il contient et quoi qu’on y trouve des prophéties difficiles à entendre, il y a d’autres endroits dont le sens est clair et qui sont très instructifs.

I. Les vœux et les actions de grâce par où St. Jean commence expriment les sentiments que doivent avoir tous les vrais fidèles, c’est de demander la grâce et la paix de Dieu pour eux et pour toutes les églises et de rendre d’ardentes et de continuelles actions de grâces, à Jésus-Christ qui nous a aimés, qui nous a lavés de nos péchés en son sang et qui nous a fait rois et sacrificateurs de Dieu son Père. III. La prédiction que Saint Jean fait de la venue de Jésus-Christ nous montre que, comme le but de ce livre de l’Apocalypse est d’avertir les hommes de cette venue qui doit être si consolante pour les fidèles et si terrible pour les méchants, nous devons aussi penser sans cesse à ce glorieux avènement de notre Sauveur.

II. Cette apparition magnifique de Jésus-Christ qui est ici rapportée nous met principalement devant les yeux la majesté de Jésus-Christ et le soin qu’il a de son église. C’est ce que marque la description qui est faite dans ce chapitre de la gloire dans laquelle notre Seigneur apparut à St. Jean et ce qui y est dit, que les sept chandeliers d’or au milieu desquels Jésus-Christ se tenait représentaient les sept églises d’Asie et que les sept étoiles qu’il avait dans sa main droite dénotaient les anges, c’est-à-dire, les évêques et les pasteurs de ces églises-là. Cette vision et l’explication que notre Seigneur en donna à Saint Jean montre que Jésus est au milieu de son église, qu’il la conduit, qu’il voit tout ce qui s’y passe et que c’est de sa part que les pasteurs y sont établis, ce qui doit être un grand motif, tant pour les pasteurs, que pour tous les chrétiens, à se confier en Jésus-Christ et à le servir avec fidélité, comme étant toujours sous les yeux de celui qui est le roi et le souverain pasteur de l’église et le juge de tous les hommes.

CHAPITRE II VERSETS 1 à 11.

Cette partie du chapitre second de l’Apocalypse contient deux épîtres que Saint Jean écrivit par l’ordre de Jésus-Christ. La première s’adresse à l’ange, c’est-à-dire à l’évêque de l’église d’Éphèse et à tout son troupeau. Notre Seigneur loue la foi de cette église, mais il lui reproche de s’être relâchée dans la charité et il la menace de lui ôter son chandelier, c’est-à-dire, de la priver de la prédication de l’Évangile. La seconde épître s’adresse à l’église de Smyrne. Jésus-Christ la loue aussi, il lui prédit qu’elle serait persécutée et il l’exhorte à la persévérance. 

1 Ecris à l’ange de l’Eglise d’Ephèse : Voici ce que dit celui qui tient les sept étoiles dans sa main droite, et qui marche au milieu des sept chandeliers d’or :

2 Je connais tes œuvres, et ton travail et ta patience ; et je sais que tu ne peux souffrir les méchants, et que tu as éprouvé ceux qui se disent apôtres, et qui ne le sont point ; que tu les as trouvés menteurs ;

3 que tu as souffert, que tu as eu de la patience, et que tu as travaillé pour mon nom, et que tu ne t’es point découragé.

4 Mais j’ai quelque chose contre toi, c’est que tu as abandonné ta première charité.

5 C’est pourquoi, souviens-toi d’où tu es déchu, et te repens, et fais tes premières œuvres ; autrement je viendrai bientôt à toi et j’ôterai ton chandelier de sa place, si tu ne te repens.

6 Mais tu as ceci de bon, c’est que tu hais les actions des Nicolaïtes, lesquelles je hais aussi.

7 Que celui qui a des oreilles écoute ce que l’Esprit dit aux Eglises : A celui qui vaincra, je lui donnerai à manger de l’arbre de vie, qui est au milieu du paradis de Dieu.

8 Ecris aussi à l’ange de l’Eglise de Smyrne : Voici ce que dit celui qui est le premier et le dernier, qui a été mort, et qui a repris la vie :

9 Je connais tes œuvres, et ton affliction, et ta pauvreté (quoique tu sois riche), et les calomnies de ceux qui se disent Juifs, et qui ne le sont point, mais qui sont une synagogue de Satan.

10 Ne crains rien des choses que tu as à souffrir ; il arrivera que le diable en mettra quelques-uns d’entre vous en prison, afin que vous soyez éprouvés, et vous aurez une affliction de dix jours. Sois fidèle jusqu’à la mort, et je te donnerai la couronne de vie.

11 Que celui qui a des oreilles, écoute ce que l’Esprit dit aux Eglises. Celui qui vaincra, ne recevra aucun dommage de la seconde mort. 

REFLEXIONS

Il faut faire d’abord sur les épîtres qui sont contenues dans ce chapitre et dans le suivant ces quatre réflexions :

I. Qu’elles commencent toutes par ces mots : Je connais tes œuvres, ce qui nous apprend que l’état de chaque église est parfaitement connu à notre Seigneur et qu’il voit tout ce qu’il y a de bien et de mal. II. Que Jésus-Christ répète dans toutes ces épîtres ces paroles : que celui qui a des oreilles écoute ce que l’Esprit dit aux églises.

Cet avertissement marque l’importance des choses que St. Jean a écrites dans ces épîtres par l’ordre de notre Seigneur et nous oblige à y faire une sérieuse attention ;

III. Qu’à la fin de chaque épître, notre Seigneur fait d’excellentes promesses à ceux qui auront vaincu, c’est-à-dire, à ceux qui auront surmonté les tentations et persévéré jusqu’à la fin dans la foi et dans l’obéissance. Ces promesses sont conçues en termes figurés et elles marquent les grâces précieuses que le Seigneur accorde à ses élus en cette vie et les biens qu’il leur réserve dans le Ciel.

Enfin, il faut savoir que les menaces que Jésus-Christ fait dans cette épître aux églises de l’Asie mineure furent exécutées dans la suite comme on le voit encore aujourd’hui par le triste état où sont réduites ces églises qui étaient autrefois si florissantes.

Dans les épîtres qui s’adressent à l’Éphèse et à celle de Smyrne, il faut observer :

IV. Que Jésus-Christ loue ces deux églises de ce qu’elles ne souffraient pas les méchants, par où l’on voit que l’intention de Jésus-Christ est que l’on ôte de la communion de l’église les faux docteurs aussi bien que les vicieux et les gens sensuels tels qu’étaient les Nicolaïtes dont il est parlé dans la lettre à l’église d’Éphèse et qui commettaient toutes sortes d’impuretés ;

V. Les reproches et les menaces que Jésus-Christ fait à cette église en disant qu’elle avait abandonné sa première charité et qu’il lui ôterait son chandelier si elle ne se repentait marque bien clairement que Dieu retire sa protection des églises qui tombent dans le relâchement, principalement à l’égard de la charité et qu’il permet qu’elles soient persécutées et même détruites, comme cela arriva au bout de quelque temps à l’église d’Éphèse.

III. On voit dans l’épître à l’église de Smyrne que le Seigneur expose quelquefois les chrétiens à la persécution, mais que cela ne doit pas ébranler leur constance puisqu’il ne les abandonne pas dans ces épreuves et qu’outre cela, il a promis la couronne de vie à ceux qui lui sont fidèles jusqu’à la mort. 

CHAPITRE II VERSETS 12 à 29.

Cette partie du chapitre II de l’Apocalypse contient deux épîtres que Jésus-Christ fit écrire, l’une à l’église de Pergame, l’autre à celle de Thyatire.

Il loue le zèle et la constance des fidèles de Pergame. Il les exhorte à ne pas souffrir ceux qui retenaient la doctrine de Balaam, et des Nicolaïtes. C’étaient de faux docteurs qui entraînaient les chrétiens dans l’impureté et dans l’idolâtrie, comme Balaam avait autrefois fait tomber les Israélites dans les mêmes crimes par le conseil qu’il donna au roi Balak.

Il adresse les mêmes avertissements à l’église de Thyatire en parlant de la femme Jézabel, par où il désigne ces mêmes séducteurs qui ressemblaient à Jézabel la femme du roi Achab et peut-être quelque femme qui se disait prophétesse. Il menace ces imposteurs aussi bien que ceux qui les suivaient et il exhorte cette église à persévérer dans la pureté de la foi. 

12 Ecris aussi à l’ange de l’Eglise de Pergame : Voici ce que dit celui qui a l’épée aiguë à deux tranchants :

13 Je connais tes œuvres, et le lieu où tu habites, savoir, où Satan a son trône ; et que tu retiens mon nom, et que tu n’as point renoncé ma foi, non pas même lorsque Antipas, mon fidèle martyr, a été mis à mort parmi vous, où Satan habite.

14 Mais j’ai quelque peu de chose contre toi, c’est que tu as là des gens qui tiennent la doctrine de Balaam, qui enseignait à Balak à mettre un scandale devant les enfants d’Israël, afin qu’ils mangeassent des choses sacrifiées aux idoles, et qu’ils tombassent dans l’impureté.

15 Tu en as aussi qui tiennent la doctrine des Nicolaïtes ; ce que je hais.

16 Repens-toi ; autrement je viendrai bientôt à toi, et je combattrai contre eux avec l’épée de ma bouche.

17 Que celui qui a des oreilles, écoute ce que l’Esprit dit aux Eglises. A celui qui vaincra, je lui donnerai à manger de la manne cachée ; et je lui donnerai un caillou blanc, sur lequel sera écrit un nouveau nom, que personne ne connaît que celui qui le reçoit.

18 Ecris aussi à l’ange de l’Eglise de Thyatire : Voici ce que dit le Fils de Dieu, qui a les yeux comme une flamme de feu, et les pieds semblables à l’airain le plus luisant :

19 Je connais tes œuvres, ta charité, les soins que tu as des pauvres, ta foi et ta patience ; et je sais que tes dernières œuvres surpassent les premières.

20 Mais j’ai quelque peu de chose contre toi, c’est que tu souffres que la femme Jézabel, qui se dit prophétesse, enseigne et séduise mes serviteurs, pour les engager dans la fornication, et leur faire manger des choses sacrifiées aux idoles.

21 Et je lui ai donné du temps, afin qu’elle se repentît de ses impudicités ; et elle ne s’est point repentie.

22 Voici, je vais la mettre au lit ; et ceux qui commettent adultère avec elle seront dans une grande affliction, s’ils ne se repentent de leurs actions.

23 Et je ferai mourir ses enfants ; et toutes les Eglises connaîtront que je suis celui qui sonde les reins et les cœurs ; et je rendrai à chacun selon ses œuvres.

24 Mais je vous dis à vous et aux autres qui sont à Thyatire, à tous ceux qui ne retiennent pas cette doctrine, et qui n’ont point connu les profondeurs de Satan, comme on les appelle, que je ne mettrai point d’autre charge sur vous.

25 Mais retenez seulement ce que vous avez, jusqu’à ce que je vienne.

26 Car à celui qui aura vaincu, et qui aura gardé mes œuvres jusqu’à la fin, je lui donnerai puissance sur les nations.

27 Il les gouvernera avec un sceptre de fer, et elles seront brisées comme les vaisseaux d’un potier, ainsi que j’en ai moi-même reçu le pouvoir de mon Père.

28 Et je lui donnerai l’étoile du matin.

29 Que celui qui a des oreilles écoute ce que l’Esprit dit aux Eglises. 

REFLEXIONS

Il y a quatre réflexions à faire sur ces deux épîtres.

I. Jésus-Christ loue les églises de Pergame et de Thyatire de leur fermeté dans les persécutions qui avait paru surtout dans le martyre d’Antipas, de leur charité, de leur foi et de ce que leurs dernières œuvres surpassaient les premières.

De là nous devons recueillir que ce qui fait la gloire des églises devant Dieu et devant les hommes, c’est la constance dans les afflictions, la persévérance dans la foi et les progrès dans la piété et dans les bonnes œuvres.

II. Cependant, notre Seigneur reprend ces églises-là de ce qu’elles souffraient ces faux prophètes qui enseignaient qu’il était permis de manger des choses sacrifiées aux idoles et qui, par leur doctrine et par leur exemple, engageaient les chrétiens dans l’impureté, dans la sensualité et dans l’idolâtrie.

Ces reproches que Jésus-Christ réitère plus d’une fois montrent que, lorsqu’on tolère dans l’église ceux qui corrompent la pureté de la foi et des mœurs par des doctrines pernicieuses et en particulier ceux qui vivent dans l’impureté ou qui y entraînent les autres, on fait une chose très désagréable à Jésus-Christ, contraire à ses intentions et qu’on s’attire son indignation et sa colère.

III. On remarque dans l’épître à l’église de Thyatire que Dieu faisait avertir les faux docteurs et ceux qui se joignaient à eux, qu’il leur donnait du temps pour se repentir, mais qu’il se disposait à les accabler de ses jugements et à les faire servir d’exemple s’ils ne profitaient pas de son support.

C’est ainsi que Dieu en use envers les plus grands pécheurs, il ne les détruit qu’après les avoir menacés et supportés.

IV. Notre Seigneur déclare expressément ici que, pendant qu’il jugera tous ceux qui se laisseront entraîner par l’erreur ou par le vice, il récompensera glorieusement ceux qui demeureront constants dans la foi et dans son obéissance. C’est ce que marquent ces paroles qui méritent toute notre attention : Toutes les églises sauront que je suis celui qui sonde les reins et les cœurs et je rendrai à chacun de vous selon ses œuvres. Celui qui vaincra et qui gardera mes œuvres jusqu’à la fin, je lui donnerai le pouvoir de régner comme je l’ai reçu moi-même de mon père

CHAPITRE III.

Ce chapitre contient trois épîtres :

La première est adressée à l’église de Sardes. Jésus-Christ la censure fortement de ce qu’elle n’avait que le nom et les apparences du christianisme, il l’exhorte à la repentance, il la menace et il promet sa faveur à ceux de Sardes qui s’étaient conservés purs.

La seconde épître est écrite à l’église de Philadelphie. Jésus-Christ loue son zèle et sa fermeté et il lui fait des promesses particulières de sa protection.

La troisième est adressée à l’église de Laodicée. Notre Seigneur la reprend de sa tiédeur, de la bonne opinion qu’elle avait d’elle-même, il l’exhorte à sortir de cet état si dangereux et à profiter de ses châtiments et des invitations de sa grâce. 

1 Ecris aussi à l’ange de l’Eglise de Sardes : Voici ce que dit celui qui a les sept esprits de Dieu, et les sept étoiles : Je connais tes œuvres ; tu as la réputation d’être vivant ; mais tu es mort.

2 Sois vigilant, et affermis le reste qui s’en va mourir ; car je n’ai point trouvé tes œuvres parfaites devant Dieu.

3 Souviens-toi donc de ce que tu as reçu, et de ce que tu as entendu, et le garde, et te repens. Que si tu ne veilles pas, je viendrai à toi comme un larron vient, et tu ne sauras point à quelle heure je viendrai à toi.

4 Toutefois, tu as aussi à Sardes quelque peu de personnes qui n’ont point souillé leurs vêtements, et qui marcheront avec moi en vêtements blancs, car ils en sont dignes.

5 Celui qui vaincra sera vêtu de vêtements blancs, et je n’effacerai point son nom du livre de vie ; mais je confesserai son nom devant mon Père et devant ses anges.

6 Que celui qui a des oreilles écoute ce que l’Esprit dit aux Eglises.

7 Ecris aussi à l’ange de l’Eglise de Philadelphie : Voici ce que dit le Saint, le Véritable, qui a la clef de David ; qui ouvre, et personne ne ferme ; et qui ferme, et personne n’ouvre :

8 Je connais tes œuvres ; voici, j’ai ouvert une porte devant toi, et personne ne la peut fermer ; parce que, quoique tu n’aies qu’un peu de force, tu as gardé ma parole, et tu n’as point renoncé mon nom.

9 Je vais amener ceux qui sont de la synagogue de Satan, qui se disent Juifs, et qui ne le sont point, mais qui mentent ; je vais les faire venir, afin qu’ils se prosternent à tes pieds, et qu’ils connaissent que je t’aime.

10 Parce que tu as gardé la parole de ma patience, je te garderai aussi de l’heure de la tentation qui doit venir sur tout le monde, pour éprouver les habitants de la terre.

11 Je viens bientôt ; tiens ferme ce que tu as, afin que personne ne prenne ta couronne.

12 Celui qui vaincra, je le ferai être une colonne dans le temple de mon Dieu, et il n’en sortira jamais ; et j’écrirai sur lui le nom de mon Dieu, et le nom de la cité de mon Dieu, de la nouvelle Jérusalem, qui descend du ciel, venant de mon Dieu, et mon nouveau nom.

13 Que celui qui a des oreilles écoute ce que l’Esprit dit aux Eglises.

14 Ecris aussi à l’ange de l’Eglise de Laodicée : Voici ce que dit l’Amen, le témoin fidèle et véritable, le commencement de la créature de Dieu :

15 Je connais tes œuvres ; tu n’es ni froid, ni bouillant. Plût à Dieu que tu fusses froid ou bouillant !

16 Ainsi, parce que tu es tiède et que tu n’es ni froid ni bouillant, je te vomirai de ma bouche.

17 Car tu dis : Je suis riche, je me suis enrichi, je n’ai besoin de rien ; et tu ne connais pas que tu es malheureux, et misérable, et pauvre, et aveugle, et nu.

18 Je te conseille d’acheter de moi de l’or éprouvé par le feu, afin que tu deviennes riche ; et des vêtements blancs, afin que tu en sois vêtu, et que la honte de ta nudité ne paraisse point ; et de mettre un collyre sur tes yeux, afin que tu voies.

19 Je reprends et je châtie tous ceux que j’aime ; aie donc du zèle et te repens.

20 Voici, je me tiens à la porte, et je frappe ; si quelqu’un entend ma voix et m’ouvre la porte, j’entrerai chez lui, et je souperai avec lui, et lui avec moi.

21 Celui qui vaincra, je le ferai asseoir avec moi sur mon trône, comme moi-même j’ai vaincu et suis assis avec mon Père sur son trône.

22 Que celui qui a des oreilles écoute ce que l’Esprit dit aux Eglises. 

REFLEXIONS

Nous avons dans l’église de Sardes, qui avait la réputation d’être vivante, mais qui était morte et en danger d’être accablée par les jugements de Dieu, une image de plusieurs églises chrétiennes qui n’ont que les apparences du christianisme et qui sont aussi menacées d’être privées de l’amour et de la protection de Jésus-Christ. Mais comme il y avait à Sardes quelques personnes qui ne s’étaient pas souillées avec les autres et que Dieu voulait épargner, nous devons croire que, dans la plus grande corruption, il y a aussi des élus qui ont conservé leur pureté et que Dieu distinguera glorieusement des méchants et des faux chrétiens, ce qui est bien consolant pour tous ceux qui aiment le Seigneur Jésus et qui marchent dans l’innocence au milieu de la dépravation du siècle.

Dans l’épître à l’église de Philadelphie, on doit remarquer que c’est celle de toutes les églises d’Asie que notre Seigneur loue le plus et qu’il lui promet, à cause de cela, de la distinguer et de la garantir des maux dont les autres étaient menacées. Ce fut aussi ce qui arriva. Cette église ayant été épargnée lorsque les autres furent détruites et ayant subsisté même jusqu’à nos jours dans un état assez heureux. C’est là un exemple bien exprès de la faveur et de la protection de Dieu sur les églises où la piété règne.

L’épître de l’église de Laodicée doit être bien remarquée. Elle nous apprend

I. Que la tiédeur dans la piété est tout à fait odieuse au Seigneur, qu’il rejette les tièdes et les demi-chrétiens et qu’on ne peut lui plaire que par un zèle sincère et ardent ;

II. Que ceux qui, étant corrompus et relâchés, croient être dans un bon état sont dans l’état le plus dangereux et que pour en sortir ils doivent apprendre à se bien connaître, sentir vivement leurs misères et en chercher le remède dans la grâce et dans l’Évangile de notre Seigneur Jésus-Christ ;

III. Que Dieu, pour amener les pécheurs à cet état de repentance, les châtie par un effet de son amour et qu’il leur offre sa grâce avec beaucoup de patience et de bonté, comme il le marque par ces paroles :

 

IV. Je me tiens à la porte et je frappe, si quelqu’un entend ma voix et m’ouvre la porte, j’entrerai chez lui et je souperai avec lui et lui avec moi.

V. Nous devons être sensibles à ces invitations de notre charitable rédempteur et les recevoir avec empressement et avec reconnaissance afin que nous puissions jouir des salutaires effets de sa bienheureuse communion. 

CHAPITRE IV.

St. Jean rapporte ici une vision dans laquelle Dieu lui apparut avec des marques de sa majesté et les louanges par lesquelles les saints et les anges, qui sont représentés par les vingt-quatre vieillards et par les quatre animaux ou les quatre vivants, célèbrent sa gloire en lui rendant grâce.

1 Après cela je regardai, et je vis une porte ouverte dans le ciel ; et la première voix que j’avais entendue comme celle d’une trompette, et qui parlait avec moi, me dit : Monte ici et je te ferai voir les choses qui doivent arriver dans la suite.

2 Et incontinent je fus ravi en esprit ; et voici, un trône était dressé dans le ciel, et quelqu’un était assis sur ce trône.

3 Celui qui y était assis paraissait semblable à une pierre de jaspe et de sardoine ; et le trône était environné d’un arc-en-ciel, qui paraissait comme une émeraude.

4 Autour de ce trône, il y avait vingt-quatre autres trônes ; et je vis sur ces trônes vingt-quatre vieillards assis, vêtus d’habillements blancs, et qui avaient sur leurs têtes des couronnes d’or.

5 Et il sortait du trône des éclairs, des tonnerres et des voix ; il y avait sept lampes allumées devant le trône, qui sont les sept esprits de Dieu.

Il y avait aussi devant le trône une mer de verre semblable à du cristal, et au milieu du trône et autour du trône il y avait quatre animaux pleins d’yeux devant et derrière.

7 Le premier animal ressemblait à un lion, le second ressemblait à un veau, le troisième avait le visage comme celui d’un homme ; et le quatrième ressemblait à un aigle qui vole.

8 Ces quatre animaux avaient chacun six ailes, et ils étaient pleins d’yeux tout à l’entour et au dedans ; et ils ne cessaient, jour et nuit, de dire : Saint, saint, saint est le Seigneur Dieu tout-puissant, QUI ETAIT, QUI EST, et QUI SERA.

9 Et quand ces animaux rendaient gloire et honneur et des actions de grâces à celui qui était assis sur le trône et qui vit aux siècles des siècles,

10 les vingt-quatre vieillards se prosternaient devant celui qui était assis sur le trône, et ils adoraient celui qui vit aux siècles des siècles, et ils jetaient leurs couronnes devant le trône, en disant :

11 Seigneur, tu es digne de recevoir la gloire, l’honneur, et la puissance ; car tu as créé toutes choses, et c’est par ta volonté qu’elles subsistent et qu’elles ont été créées.

REFLEXIONS

On doit remarquer dans la vision qui est ici rapportée, d’un côté la majesté et la toute puissance de Dieu et de l’autre la gloire dont les anges et les saints, qui assisteront continuellement devant lui, seront couronnés dans le Ciel.

Cela doit nous donner des sentiments de crainte et de révérence pour ce grand Dieu dont la gloire remplit le Ciel et la terre et nous inspirer le désir d’être un jour rendus participants de la félicité des fidèles glorifiés. Comme il est dit ici que les saints qui étaient près du trône le louaient jour et nuit et se prosternaient, adorant celui qui vit éternellement, nous devons nous acquitter dès à présent de ce devoir qui sera l’occupation éternelle des bienheureux, louer Dieu et lui rendre continuellement nos hommages en disant : Saint, saint, saint est le Seigneur Dieu tout puissant qui est, a été et qui sera ! Seigneur, tu es digne de recevoir la gloire et l’honneur et la puissance, car tu as créé toutes choses et c’est par ta volonté qu’elles subsistent

CHAPITRE V.

Ce chapitre contient : I. La vision d’un livre scellé de sept sceaux qui ne put être ouvert que par le Lion de la tribu de Juda et l’Agneau, c’est-à-dire, par Jésus-Christ. II. Un cantique des saints à la louange de notre Seigneur.

1 Puis je vis dans la main droite de celui qui était assis sur le trône, un livre écrit en dedans et en dehors, scellé de sept sceaux.

2 Je vis aussi un ange puissant, qui criait à haute voix : Qui est digne d’ouvrir le livre, et d’en délier les sceaux ?

3 Et il n’y avait personne, ni dans le ciel, ni sur la terre, qui pût ouvrir le livre, ni regarder dedans.

4 Et je pleurais beaucoup, parce qu’il ne s’était trouvé personne qui fût digne d’ouvrir le livre, ni de le lire, ni de regarder dedans.

5 Et un des vieillards me dit : Ne pleure point ; voici, le lion, qui est issu de la tribu de Juda et de la race de David, a vaincu, pour ouvrir le livre et délier ses sept sceaux.

6 Je regardai donc, et je vis au milieu du trône et des quatre animaux, et au milieu des vieillards, un Agneau qui était là comme immolé ; il avait sept cornes et sept yeux, qui sont les sept esprits de Dieu, envoyés par toute la terre.

7 Et il s'avança, et prit le livre de la main droite de celui qui était assis sur le trône.

8 Et quand il eut pris le livre, les quatre animaux et les vingt-quatre vieillards se prosternèrent devant l’Agneau, ayant chacun des harpes et des coupes d’or pleines de parfums, qui sont les prières des saints.

9 Et ils chantaient un cantique nouveau, disant : Tu es digne de prendre le livre, et d’ouvrir ses sceaux ; car tu as été immolé, et tu nous as rachetés à Dieu par ton sang, de toute tribu, de toute langue, de tout peuple, et de toute nation ;

10 et tu nous as faits rois et sacrificateurs à notre Dieu ; et nous régnerons sur la terre.

11 Puis je regardai, et j’entendis la voix de plusieurs anges autour du trône et autour des animaux et des vieillards ; et leur nombre était de plusieurs millions.

12 Ils disaient à haute voix : L’Agneau qui a été immolé, est digne de recevoir la puissance, les richesses, la sagesse, la force, l’honneur, la gloire, et la louange.

13 J’entendis aussi toutes les créatures qui sont dans le ciel, sur la terre, et dans la mer, et toutes les choses qui y sont, qui disaient : A celui qui est assis sur le trône, et à l’Agneau, soit louange, honneur, gloire et force aux siècles des siècles.

14 Et les quatre animaux disaient : Amen. Et les vingt-quatre vieillards se prosternèrent et adorèrent celui qui vit aux siècles des siècles. 

REFLEXIONS

Il est difficile de marquer au juste le sens de la vision qui est contenue dans ce chapitre et dans les suivants. Cependant, ce qui est dit ici : que personne ne put ouvrir ce livre que notre Seigneur Jésus-Christ, nous apprend que, comme c’est de lui que ces révélations qui furent adressées à St. Jean procèdent, c’est lui aussi qui en a une parfaite connaissance et qui en procurera l’accomplissement.

Ce qu’il y a à remarquer ici, après cela, c’est que les fidèles glorifiés loueront éternellement Jésus-Christ notre rédempteur de ce qu’il a été mis à mort et de ce qu’il nous a racheté par son sang. Nous devons dès maintenant nous acquitter de ce devoir en joignant nos actions de grâces à celles des milliers d’anges et de tous les esprits bienheureux et en disant avec eux : L’agneau, qui a été immolé, est digne de recevoir la puissance, la sagesse, la force, l’honneur, la gloire et les louanges. À celui qui est assis sur le trône et à l’agneau soit la bénédiction, l’honneur, la gloire et la puissance aux siècles des siècles, amen ! 

CHAPITRE VI.

C’est ici la suite de la vision du livre scellé de sept sceaux, laquelle est rapportée dans le chapitre précédent. Ce que nous avons principalement à remarquer dans celui-ci, ce sont les plaintes des âmes des martyrs et ce qui leur fut répondu. St. Jean y décrit ensuite les jugements de Dieu sur les méchants et le désespoir dont ils seront accablés lorsque Dieu viendra pour les punir. 

1 Alors je vis que l’Agneau avait ouvert un des sceaux, et j’entendis l’un des quatre animaux qui disait d’une voix de tonnerre : Viens et vois.

2 Je regardai donc, et je vis un cheval blanc, et celui qui était monté dessus avait un arc, et on lui donna une couronne, et il partit en vainqueur, pour remporter la victoire.

3 Et lorsque l’Agneau eut ouvert le second sceau, j’entendis le second animal qui disait : Viens, et vois.

4 Et il sortit un autre cheval qui était roux ; et celui qui le montait reçut le pouvoir de bannir la paix de la terre, et de faire que les hommes se tuassent les uns les autres ; et on lui donna une grande épée.

5 Et quand l’Agneau eut ouvert le troisième sceau, j’entendis le troisième animal, qui disait : Viens et vois. Et je regardai, et il parut un cheval noir, et celui qui était monté dessus avait une balance à la main.

6 Et j’entendis une voix qui venait du milieu des quatre animaux, et qui disait : La mesure de froment vaudra un denier, et les trois mesures d’orge vaudront un denier ; mais ne gâte point ni l’huile ni le vin.

7 Et quand l’Agneau eut ouvert le quatrième sceau, j’entendis la voix du quatrième animal, qui disait : Viens, et vois.

8 Et je regardai, et je vis paraître un cheval de couleur pâle ; et celui qui était monté dessus se nommait la Mort, et le sépulcre le suivait ; et le pouvoir leur fut donné sur la quatrième partie de la terre, pour faire mourir les hommes par l’épée, par la famine, par la mortalité, et par les bêtes sauvages de la terre.

9 Et quand l’Agneau eut ouvert le cinquième sceau, je vis sous l’autel les âmes de ceux qui avaient été mis à mort pour la parole de Dieu et pour le témoignage qu’ils avaient soutenu.

10 Et elles criaient à haute voix et disaient : Jusqu’à quand, Seigneur, qui es saint et véritable, ne jugeras-tu point, et ne vengeras-tu point notre sang de ceux qui habitent sur la terre ?

11 Alors on leur donna à chacun des robes blanches, et on leur dit de demeurer encore un peu de temps en repos, jusqu’à ce que le nombre de leurs compagnons de service et de leurs frères, qui doivent être mis à mort comme eux, fût accompli.

12 Et je regardai, lorsque l’Agneau eut ouvert le sixième sceau ; et il se fit un grand tremblement de terre, et le soleil devint noir comme un sac fait de poil, et la lune devint comme du sang.

13 Et les étoiles du ciel tombèrent sur la terre, comme quand un figuier, agité par un grand vent, jette çà et là ses figues vertes.

14 Et le ciel se retira comme un livre que l’on roule, et toutes les montagnes, et toutes les îles, furent ébranlées de leurs places ;

15 et les rois de la terre, les grands du monde, les riches, les capitaines et les puissants, tous les esclaves, et toutes les personnes libres se cachèrent dans les cavernes, et dans les rochers des montagnes ;

16 et ils disaient aux montagnes et aux rochers : Tombez sur nous, et cachez-nous de devant la face de celui qui est assis sur le trône, et de devant la colère de l’Agneau ;

17 car le grand jour de sa colère est venu, et qui pourra subsister ? 

REFLEXIONS

Quoi que le sens de tout ce qui est dit dans ce chapitre ne soit pas bien connu, nous pouvons y faire utilement ces deux réflexions.

La première regarde les plaintes de ceux qui avaient souffert la mort pour Jésus-Christ et ce que le Seigneur leur fit répondre. Le but de cette vision était de consoler les fidèles persécutés et d’apprendre aux chrétiens qu’ils ne doivent pas trouver étrange si Dieu permettait que les saints fussent exposés à la persécution et que leur sang fût répandu et s’il n’en faisait pas d’abord la vengeance, que le Seigneur en usait ainsi pour de sages et de justes raisons et qu’il ne manquerait pas de leur faire justice lorsque le nombre de leurs frères serait accompli.

Cependant, ce qu’on lit ici nous apprend que les âmes des saints sont gardées par le Seigneur après leur mort et qu’elles jouissent du repos en attendant le jour de leur entière délivrance et de leur gloire.

La seconde partie de ce chapitre est un emblème de la fin du monde et du jugement dernier. On y voit surtout une vive description de la frayeur et du désespoir dont les persécuteurs des fidèles et tous les ennemis de Dieu seront saisis en ce jour-là, c’est ce qui est exprimé dans ces paroles : Alors ils se cacheront dans les cavernes et dans les rochers et ils diront aux montagnes et aux rochers : Tombez sur nous et cachez-nous de devant la face de celui qui est assis sur le trône et de devant la colère de l’agneau, car le grand jour de sa colère est venu et qui pourra subsister?

C’est là une considération que nous devons faire souvent, elle est très propre à nous tenir dans une crainte salutaire et c’est par là aussi que nous pourrons éviter cette terrible condamnation et ce désespoir qui doit être un jour le partage des méchants. 

CHAPITRE VII.

I. Dieu défend aux anges de sa colère de nuire à ses élus. II. Saint Jean représente la félicité et le triomphe des saints et particulièrement de ceux qui ont souffert pour la vérité. 

1 Après cela, je vis quatre anges, qui se tenaient aux quatre coins de la terre, et qui en retenaient les quatre vents, afin qu’aucun vent ne soufflât, ni sur la terre, ni sur la mer, ni sur aucun arbre.

2 Je vis ensuite un autre ange qui montait du côté de l’Orient, tenant le sceau du Dieu vivant, et il cria à haute voix aux quatre anges qui avaient reçu le pouvoir de nuire à la terre et à la mer ;

3 Et il leur dit : Ne nuisez point à la terre, ni à la mer, ni aux arbres, jusqu’à ce que nous ayons marqué au front les serviteurs de notre Dieu.

4 Et j’entendis que le nombre de ceux qui avaient été marqués, était de cent quarante-quatre mille, marqués d’entre toutes les tribus des enfants d’Israël ;

5 de la tribu de Juda, douze mille marqués ; de la tribu de Ruben, douze mille ; de la tribu de Gad, douze mille ;

6 de la tribu d’Ascer, douze mille ; de la tribu de Nephthali, douze mille ; de la tribu de Manassé, douze mille ;

7 De la tribu de Siméon, douze mille ; de la tribu de Lévi, douze mille ; de la tribu d’Issacar, douze mille ;

8 De la tribu de Zabulon, douze mille ; de la tribu de Joseph, douze mille ; de la tribu de Benjamin, douze mille.

9 Ensuite je regardai et je vis une grande multitude que personne ne pouvait compter, de toute nation, de toute tribu, de tout peuple et de toute langue ; ils se tenaient devant le trône et devant l’Agneau, vêtus de robes blanches, et ils avaient des palmes à la main ;

10 et ils criaient à haute voix, et disaient : Le salut vient de notre Dieu, qui est assis sur le trône, et de l’Agneau ;

11 et tous les anges se tenaient autour du trône, et des vieillards, et des quatre animaux ; et ils se prosternèrent devant le trône sur le visage, et ils adorèrent Dieu,

12 en disant : Amen. Louange, gloire, sagesse, actions de grâces, honneur, puissance et force à notre Dieu, aux siècles des siècles. Amen.

13 Alors un des vieillards prit la parole, et me dit : Ceux qui sont vêtus de robes blanches, qui sont-ils, et d’où sont-ils venus ?

14 Et je lui dis : Seigneur, tu le sais. Et il me dit : Ce sont ceux qui sont venus de la grande tribulation, et qui ont lavé leurs robes, et les ont blanchies dans le sang de l’Agneau.

15 C’est pourquoi ils sont devant le trône de Dieu, et ils le servent jour et nuit dans son temple ; et celui qui est assis sur le trône, habitera avec eux.

16 Ils n’auront plus faim, et ils n’auront plus soif ; et le soleil ne frappera plus sur eux, ni aucune chaleur.

17 Car l’Agneau qui est au milieu du trône, les paîtra et les conduira aux sources d’eaux vives, et Dieu essuiera toute larme de leurs yeux. 

REFLEXIONS

Bien que l’on ne sache pas certainement à quoi il faut rapporter les premiers versets de ce chapitre, on peut recueillir de l’ordre qui fût donné aux anges de ne faire aucun mal aux élus de Dieu qui seraient marqués de son sceau, que Dieu connaît tous ses fidèles serviteurs, qu’ils lui sont chers et qu’il les épargne lorsqu’il répand ses jugements sur les habitants de la terre, mais qu’il les mettra surtout à couvert de sa colère au dernier jour.

Ce chapitre représente d’une manière bien touchante le triomphe et la gloire des bienheureux et surtout des martyrs qui auront souffert pour Jésus-Christ, la joie dont ils seront comblés après leurs travaux et la félicité que Dieu leur réserve. St. Jean nous dit sur ce sujet : Qu’ils seront jour et nuit devant le trône de Dieu, qu’ils le serviront toujours dans son temple, que Dieu habitera avec eux, qu’ils n’auront plus, ni faim, ni soif, que l’agneau les paîtra et les conduira aux sources d’eaux vives et que Dieu essuiera toutes les larmes de leurs yeux.

Cette suprême et éternelle félicité n’est pas seulement destinées aux martyrs, Dieu la réserve à tous ceux qui se seront conservés purs en ce monde   et qui l’auront glorifié par leur patience et par leur obéissance. Ainsi ces paroles de St. Jean doivent remplir tous les fidèles de consolation et de joie, produire en eux un ardent désir et une ferme attente de cette grande gloire et les animer de plus en plus à la piété et à l’amour de Dieu. 

CHAPITRE VIII.

Le septième sceau étant ouvert, St. Jean voit sept anges à qui l’on donne des trompettes et un ange qui offrait à Dieu des parfums sur l’autel et qui jeta du feu sur la terre. Les quatre premiers anges sonnent de la trompette, une grêle mêlée de feu et de sang tombe sur la terre, une montagne qui était en feu est jetée dans la mer, une grande étoile tombe du Ciel sur les eaux et les rend amères, ce qui fait mourir un grand nombre d’hommes, les astres sont obscurcis et un ange dénonce à la terre les derniers malheurs. 

1 Quand l’Agneau eut ouvert le septième sceau, il se fit un silence dans le ciel d’environ une demi-heure.

2 Et je vis les sept anges qui assistent devant Dieu, auxquels on donna sept trompettes.

3 Et il vint un autre ange qui se tint devant l’autel, ayant un encensoir d’or, et on lui donna beaucoup de parfums pour les offrir, avec les prières de tous les Saints, sur l’autel d’or qui est devant le trône.

4 Et la fumée des parfums, avec les prières des Saints, monta de la main de l’ange jusque devant Dieu.

5 Ensuite, l’ange prit l’encensoir et le remplit du feu de l’autel, et le jeta sur la terre ; et il se forma des voix, des tonnerres, des éclairs et un tremblement de terre.

6 Alors les sept anges, qui avaient les sept trompettes, se préparèrent pour sonner des trompettes.

7 Le premier ange sonna donc de la trompette, et il y eut une grêle et du feu mêlés de sang qui tombèrent sur la terre ; et la troisième partie des arbres fut brûlée, et tout ce qu’il y avait d’herbe verte.

8 Et le second ange sonna de la trompette ; et on vit comme une grande montagne tout en feu, qui fut jetée dans la mer ; et la troisième partie de la mer fut changée en sang.

9 Et la troisième partie des créatures qui étaient dans la mer, et qui avaient vie, mourut ; et la troisième partie des navires périt.

10 Et le troisième ange sonna de la trompette, et il tomba du ciel une grande étoile, ardente comme un flambeau, et elle tomba sur la troisième partie des fleuves, et sur les sources d’eau.

11 Et le nom de cette étoile était Absynthe ; et la troisième partie des eaux fut changée en absynthe ; et elles firent mourir un grand nombre d’hommes, parce qu’elles étaient devenues amères.

12 Ensuite le quatrième ange sonna de la trompette ; et la troisième partie du soleil fut frappée, aussi bien que la troisième partie de la lune, et la troisième partie des étoiles, de sorte que cette troisième partie étant obscurcie, le jour, aussi bien que la nuit, perdit le tiers de sa lumière.

13 Alors je regardai et j’entendis un ange qui volait par le milieu du ciel, disant à haute voix : Malheur, malheur, malheur aux habitants de la terre, à cause du son des trompettes des trois anges qui doivent encore sonner. 

CHAPITRE IX.

Le cinquième ange, ayant sonné de la trompette, une étoile tombe du Ciel, il ouvre le puits de l’abîme, il en sort une fumée épaisse et des sauterelles qui avaient le pouvoir de tourmenter les hommes. Au son de la sixième trompette, quatre anges qui étaient sur l’Euphrate sont déliés et ils sont suivis d’une armée de cavaliers qui font périr la troisième partie des hommes.

 1 Alors le cinquième ange sonna de la trompette, et je vis une étoile qui était tombée du ciel sur la terre ; et la clef du puits de l’abîme fut donnée à cet ange.

2 Et il ouvrit le puits de l’abîme, et il monta du puits une fumée, comme la fumée d’une grande fournaise ; et le soleil et l’air furent obscurcis de la fumée du puits ;

3 et de cette fumée du puits il sortit des sauterelles, qui se répandirent sur la terre ; et on leur donna un pouvoir semblable à celui qu’ont les scorpions de la terre.

4 Et il leur fut donné de ne faire aucun mal à l’herbe de la terre, ni à aucune verdure, ni à aucun arbre ; et de n’en faire qu’aux hommes qui n’auraient pas le sceau de Dieu sur leurs fronts.

5 et il leur fut permis, non de les tuer, mais de les tourmenter durant cinq mois, et le tourment qu’elles causaient était semblable au tourment que cause la piqûre du scorpion.

6 En ces jours-là, les hommes chercheront la mort, et ne la trouveront point ; ils désireront de mourir, et la mort s’enfuira d’eux.

7 Ces sauterelles ressemblaient à des chevaux préparés pour le combat : il y avait sur leurs têtes comme des couronnes, qui paraissaient d’or ; et leurs visages étaient comme des visages d’hommes.

8 Elles avaient les cheveux comme des cheveux de femmes, et leurs dents étaient comme des dents de lions.

9 Elles avaient des cuirasses semblables à des cuirasses de fer, et le bruit de leurs ailes était comme un bruit de chariots à plusieurs chevaux qui courent au combat.

10 Elles avaient des queues semblables à des queues de scorpions, et elles y avaient un aiguillon ; et leur pouvoir était de nuire aux hommes pendant cinq mois.

11 Et elles avaient pour roi l’ange de l’abîme, appelé en hébreu Abaddon, et en grec Apolyon.

12 Voilà un malheur passé ; en voici encore deux autres qui viennent après.

13 Alors le sixième ange sonna de la trompette ; et j’entendis une voix qui venait des quatre cornes de l’autel d’or, qui est devant Dieu ;

14 laquelle dit au sixième ange qui avait la trompette : Délie les quatre anges qui sont liés sur le grand fleuve de l’Euphrate.

15 Aussitôt furent déliés les quatre anges qui étaient prêts pour l’heure, le jour, le mois et l’année, afin de tuer la troisième partie des hommes.

16 Et le nombre de l’armée à cheval était de deux cent millions ; car j’en ouïs le nombre.

17 Et je vis ainsi les chevaux dans ma vision ; ceux qui étaient montés dessus, avaient des cuirasses de couleur de feu, et d’hyacinthe, et de soufre ; les têtes des chevaux étaient comme des têtes de lions, et il sortait de leur bouche du feu, de la fumée et du soufre.

18 La troisième partie des hommes fut tuée par ces trois choses, savoir, par le feu, par la fumée et par le soufre qui sortaient de leur bouche.

19 Car le pouvoir de ces chevaux était dans leurs bouches et dans leurs queues qui étaient semblables à des serpents ; et ces queues avaient des têtes par lesquelles elles faisaient du mal.

20 Et le reste des hommes, qui ne furent pas tués par ces plaies, ne se repentit pourtant pas des œuvres de leurs mains, pour cesser d’adorer les démons, et les idoles d’or, d’argent, d’airain, de pierre et de bois, qui ne peuvent ni voir, ni entendre, ni marcher.

21 Ils ne se repentirent pas non plus de leurs meurtres, ni de leurs empoisonnements, ni de leurs impudicités, ni de leurs voleries. 

CHAPITRE X.

Un ange descend du Ciel tenant un livre à la main et jette un grand cri, sept tonnerres font entendre leurs voix, l’ange dénonce que le mystère de Dieu s’accomplirait lorsque le septième ange sonnerait de la trompette et il ordonne à St. Jean de prendre ce livre et de le manger. 

1 Alors je vis un autre ange puissant, qui descendait du ciel, environné d’une nuée : il avait un arc-en-ciel sur la tête, et son visage était comme le soleil, et ses pieds comme des colonnes de feu.

2 Il tenait à la main un petit livre ouvert ; et il mit le pied droit sur la mer, et le gauche sur la terre.

3 Et il s’écria à haute voix, comme un lion qui rugit, et après qu’il eut crié, les sept tonnerres firent entendre leurs voix.

4 Et quand les sept tonnerres eurent fait entendre leurs voix, j’allais écrire ce que j’avais ouï ; mais j’entendis du ciel une voix qui me disait : Tiens secrètes les choses que les sept tonnerres ont dites, et ne les écris point.

5 Et l’ange que j’avais vu, se tenant sur la mer et sur la terre, leva la main vers le ciel,

6 et jura par celui qui vit aux siècles des siècles, qui a créé le ciel et les choses qui y sont, la terre et les choses qui y sont, et la mer et les choses qui y sont, qu’il n’y aurait plus de temps ;

7 mais qu’aux jours où le septième ange ferait entendre sa voix, et sonnerait de la trompette, le mystère de Dieu serait accompli, comme il l’a déclaré à ses serviteurs, les prophètes.

8 Et la voix que j’avais ouïe du ciel, me parla encore, et me dit : Va, prends le petit livre ouvert, qui est dans la main de l’ange qui se tient sur la mer et sur la terre.

9 Je m’en allai donc vers l’ange et je lui dis : Donne-moi le petit livre ; et il me dit : Prends-le et le dévore ; il te causera de l’amertume au ventre ; mais dans ta bouche il sera doux comme du miel.

10 Je pris donc le petit livre de la main de l’ange, et je le dévorai, et il était doux dans ma bouche comme du miel, mais quand je l’eus avalé, il me causa de l’amertume dans le ventre.

11 Alors il me dit : Il faut que tu prophétises encore, touchant plusieurs peuples, nations et hommes de diverses langues, et touchant plusieurs rois. 

CHAPITRE XI.

St. Jean reçoit ordre de mesurer le temple. L’ange lui prédit que la sainte cité serait foulée par les Gentils pendant quarante-deux mois, que deux témoins prophétiseraient durant douze cent soixante jours, que la bête les ferait mourir, mais qu’ils ressusciteraient et seraient élevés au Ciel. Le septième ange ayant sonné de la trompette, une voix venue du Ciel annonce l’entier établissement du règne de Dieu, de quoi les vingt-quatre vieillards louent le Seigneur. 

1 Alors on me donna une canne semblable à un bâton à mesurer ; et l’ange s’étant présenté, il me dit : Lève-toi, et mesure le temple de Dieu, et l’autel, et ceux qui y adorent.

2 Mais laisse le parvis qui est hors du temple, et ne le mesure point, car il est abandonné aux Gentils ; et ils fouleront aux pieds la sainte cité pendant quarante-deux mois.

3 Mais je donnerai à mes deux témoins le pouvoir de prophétiser durant douze cent soixante jours, étant vêtus de sacs.

4 Ce sont les deux oliviers, et les deux chandeliers, qui sont toujours en la présence du Seigneur de la terre.

5 Et si quelqu’un leur veut nuire, il sortira de leur bouche un feu qui dévorera leurs ennemis ; car si quelqu’un veut leur nuire, il faut qu’il soit tué de cette manière.

6 Ils ont le pouvoir de fermer le ciel, afin qu’il ne pleuve point pendant qu’ils prophétiseront ; ils ont aussi le pouvoir de changer les eaux en sang, et de frapper la terre de toute sorte de plaies, toutes les fois qu’ils le voudront.

7 Et quand ils auront achevé de rendre leur témoignage, la bête qui monte de l’abîme, leur fera la guerre, et les vaincra, et les tuera.

8 Et leurs corps morts demeureront étendus dans les places de la grande cité, qui est appelée spirituellement Sodome et Egypte, où notre Seigneur a été crucifié.

9 Et les gens de divers peuples, et de diverses tribus, langues et nations verront leurs corps morts pendant trois jours et demi, et ne permettront pas que leurs corps morts soient mis dans le sépulcre.

10 Et les habitants de la terre se réjouiront à leur sujet, et s’abandonneront à la joie, et s’enverront des présents les uns aux autres, parce que ces deux prophètes auront tourmenté les habitants de la terre.

11 Mais après ces trois jours et demi, l’Esprit de vie envoyé de Dieu entra en eux ; et ils se relevèrent sur leurs pieds, et une grande crainte saisit ceux qui les virent.

12 Après cela, ils entendirent une forte voix qui venait du ciel, et qui leur dit : Montez ici ; et ils montèrent au ciel dans une nuée, et leurs ennemis les virent.

13 A cette même heure, il se fit un grand tremblement de terre ; et la dixième partie de la ville tomba, et sept mille hommes furent tués dans ce tremblement de terre, et les autres furent effrayés et donnèrent gloire au Dieu du ciel.

14 Le second malheur est passé ; voici le troisième malheur qui viendra bientôt.

15 Le septième ange donc sonna de la trompette, et de grandes voix se firent entendre dans le ciel, qui disaient : Les royaumes du monde sont soumis à notre Seigneur et à son Christ, et il régnera aux siècles des siècles.

16 Alors les vingt-quatre vieillards, qui sont assis sur leurs trônes devant Dieu, se prosternèrent sur leurs visages, et adorèrent Dieu,

17 disant : Nous te rendons grâces, Seigneur Dieu tout-puissant, QUI ES, QUI ETAIS et QUI SERAS, de ce que tu as fait éclater ta grande puissance, et de ce que tu es entré dans ton règne.

18 Les nations s’étaient irritées ; mais ta colère est venue, et le temps est arrivé que tu dois juger les morts, et rendre la récompense à tes serviteurs les prophètes, et aux Saints, et à ceux qui craignent ton nom, petits et grands, et détruire ceux qui ont corrompu la terre.

19 Alors le temple de Dieu s’ouvrit dans le ciel, et l’arche de son alliance fut vue dans son temple ; et il se fit des éclairs, et des voix, et des tonnerres, et un tremblement de terre, et il y eut une grosse grêle. 

CHAPITRE XII.

St. Jean voit dans une vision une femme en travail et le dragon qui voulait dévorer le fils qu’elle mettait au monde, mais ce fils est élevé au Ciel et la femme s’enfuit au désert où elle est nourrie douze cent soixante jours. Il se fait un combat dans le Ciel entre Michel et ses anges et le dragon qui, ayant été vaincu, cherche encore à faire périr la femme et persécute ses enfants. 

1 Il parut aussi un grand signe dans le ciel, savoir, une femme revêtue du soleil, et qui avait la lune sous ses pieds, et sur la tête une couronne de douze étoiles ;

2 elle était enceinte, et elle criait, étant en travail et souffrant des douleurs de l’enfantement.

3 Il parut aussi un autre signe dans le ciel : c’était un grand dragon roux, qui avait sept têtes et dix cornes, et sur ses têtes sept diadèmes.

4 Et sa queue entraînait la troisième partie des étoiles du ciel, et elle les jeta sur la terre ; puis le dragon s’arrêta devant la femme qui allait accoucher, afin de dévorer son enfant quand elle l’aurait mis au monde.

5 Or, elle mit au monde un fils, qui devait gouverner toutes les nations avec un sceptre de fer, et son enfant fut enlevé vers Dieu et vers son trône ;

6 et la femme s’enfuit dans un désert, où Dieu lui avait préparé un lieu, afin qu’elle y fût nourrie pendant mille deux cent soixante jours.

7 Alors il y eut un combat dans le ciel. Michel et ses anges combattaient contre le dragon ; et le dragon combattait contre eux avec ses anges.

8 Mais ceux-ci ne furent pas les plus forts, et leur place ne se trouva plus dans le ciel.

9 Et le grand dragon, le serpent ancien, appelé le diable et Satan, qui séduit tout le monde, fut précipité en terre, et ses anges furent précipités avec lui.

10 Alors j’entendis dans le ciel une grande voix, qui disait : C’est maintenant qu’est venu le salut et la force, et le règne de notre Dieu, et la puissance de son Christ ; car l’accusateur de nos frères, qui les accusait jour et nuit devant notre Dieu, a été précipité.

11 Ils l’ont vaincu par le sang de l’Agneau, et par la parole à laquelle ils rendaient témoignage, et ils n’ont point aimé leur vie, mais ils l’ont exposée à la mort.

12 C’est pourquoi réjouissez-vous, cieux, et vous qui y habitez. Malheur à vous, habitants de la terre et de la mer ; car le diable est descendu vers vous avec une grande fureur, sachant qu’il ne lui reste que peu de temps.

13 Quand donc le dragon vit qu’il avait été précipité en terre, il poursuivit la femme qui avait mis au monde un fils.

14 Mais deux ailes d’un grand aigle furent données à la femme, pour s’envoler de devant le serpent au désert, en son lieu, où elle est nourrie un temps, et des temps, et la moitié d’un temps.

15 Et le serpent jeta de sa gueule de l’eau comme un fleuve après la femme, afin qu’elle fût entraînée par le fleuve.

16 Mais la terre secourut la femme ; car la terre s’ouvrit et engloutit le fleuve que le dragon avait jeté de sa gueule.

17 Alors le dragon s’irrita contre la femme, et s’en alla faire la guerre au reste de ses enfants, qui gardent les commandements de Dieu, et qui retiennent le témoignage de Jésus-Christ.

18 Et je me tins sur le sable de la mer. 

CHAPITRE XIII.

St. Jean voit monter de la mer une bête, qui avait sept têtes et dix cornes, à laquelle le dragon donna sa puissance, cette bête fit la guerre aux saints et elle eut beaucoup d’adorateurs. Il voit sortir de la terre une autre bête qui séduit toute la terre et oblige les hommes à adorer la première bête. 

1 Alors je vis monter de la mer une bête qui avait sept têtes et dix cornes, et sur ses cornes dix diadèmes, et sur ses têtes un nom de blasphème.

2 Et la bête que je vis ressemblait à un léopard ; ses pieds étaient comme les pieds d’un ours, et sa gueule comme la gueule d’un lion ; et le dragon lui donna sa force, et son trône, et un grand pouvoir.

3 Et je vis l’une de ses têtes comme blessée à mort ; mais cette plaie mortelle fut guérie, et toute la terre étant dans l’admiration, suivit la bête.

4 Et on adora le dragon qui avait donné son pouvoir à la bête ; on adora aussi la bête, en disant : Qui est semblable à la bête, et qui pourra combattre contre elle ?

5 Et on lui donna une bouche qui prononçait des discours pleins d’orgueil et des blasphèmes ; et on lui donna le pouvoir de faire la guerre pendant quarante-deux mois.

6 Elle ouvrit donc la bouche pour blasphémer contre Dieu, pour blasphémer contre son nom et son tabernacle, et contre ceux qui habitent dans le ciel.

7 Elle reçut aussi le pouvoir de faire la guerre aux Saints, et de les vaincre. On lui donna encore la puissance sur toute tribu, sur toute langue, et sur toute nation.

8 Et tous les habitants de la terre, dont les noms n’ont pas été écrits dès la création du monde dans le livre de vie de l’Agneau qui a été immolé, l’adorèrent.

9 Si quelqu’un a des oreilles, qu’il écoute.

10 Si quelqu’un mène en captivité, il ira lui-même en captivité ; si quelqu’un tue avec l’épée, il faut qu’il périsse lui-même par l’épée ; c’est ici qu’est la patience et la foi des saints.

11 Puis je vis une autre bête monter de la terre, qui avait deux cornes semblables à celles de l’Agneau ; mais elle parlait comme le dragon.

12 Elle exerçait toute la puissance de la première bête en sa présence ; et elle obligeait la terre et ses habitants d’adorer la première bête, dont la plaie mortelle avait été guérie.

13 Et elle faisait de grands prodiges, même jusqu’à faire descendre du feu du ciel sur la terre, à la vue des hommes.

14 Et elle séduisait les habitants de la terre par les prodiges qu’elle eut le pouvoir de faire en présence de la bête, commandant aux habitants de la terre de dresser une image à la bête, qui après avoir reçu un coup mortel de l’épée, était cependant encore en vie.

15 Elle eut encore le pouvoir d’animer l’image de la bête, afin que l’image de la bête parlât ; et de faire mettre à mort tous ceux qui n’adoreraient pas l’image de la bête.

16 Et elle obligeait tous les hommes, petits et grands, riches et pauvres, libres et esclaves, à prendre une marque à la main droite, ou au front.

17 Et personne ne pouvait acheter ni vendre, que celui qui avait la marque ou le nom de la bête, ou le nombre de son nom.

18 C’est ici qu’est la sagesse. Que celui qui a de l’intelligence, compte le nombre de la bête, car c’est un nombre d’homme et son nombre est six cent soixante-six. 

CHAPITRE XIV.

On voit ici :

I. La joie et le triomphe des saints qui auront été fidèles à l’agneau et qui se seront conservés purs et les actions de grâces qu’ils rendront à Dieu lorsque son règne sera parfaitement rétabli et que celui de satan sera détruit. II. La chute de la Babylone mystique, la punition de ceux qui auront adhéré à ses erreurs et à ses crimes et le bonheur de ceux qui meurent au Seigneur. III. La vision de la moisson et de la vendange. 

1 Je regardai ensuite, et je vis l’Agneau qui était sur la montagne de Sion, et avec lui cent quarante-quatre mille personnes, qui avaient le nom de son Père écrit sur leurs fronts.

2 Et j’entendis une voix qui venait du ciel, semblable à un bruit de grosses eaux, et au bruit d’un grand tonnerre et j’entendis une voix de joueurs de harpes, qui touchaient leurs harpes,

3 Et qui chantaient comme un cantique nouveau devant le trône, et devant les quatre animaux et les vieillards ; et personne ne pouvait apprendre le cantique que ces cent quarante-quatre mille, qui ont été rachetés de la terre.

4 Ce sont ceux qui ne se sont point souillés avec les femmes, car ils sont vierges. Ce sont ceux qui suivent l’Agneau, quelque part qu’il aille. Ce sont ceux qui ont été rachetés d’entre les hommes, pour être les prémices à Dieu et à l’Agneau ;

5 il ne s’est point trouvé de fraude dans leur bouche ; car ils sont sans tache devant le trône de Dieu.

6 Après cela, je vis un autre ange qui volait par le milieu du ciel, portant l'évangile éternel, pour l’annoncer à ceux qui habitent sur la terre, à toute nation, à toute tribu, à toute langue et à tout peuple ;

7 et qui disait d’une voix forte : Craignez Dieu, et lui donnez gloire, car l’heure de son jugement est venue ; et adorez celui qui a fait le ciel, la terre, la mer et les sources des eaux.

8 Et un autre ange le suivit, qui disait : Elle est tombée, elle est tombée Babylone, cette grande ville, parce qu’elle a fait boire à toutes les nations du vin de la fureur de son impudicité.

9 Et un troisième ange les suivit, et disait d’une voix forte : Si quelqu’un adore la bête et son image, et s’il en prend la marque au front, ou à la main,

10 celui-là boira aussi du vin de la colère de Dieu, qui sera versé pur dans la coupe de sa colère, et il sera tourmenté dans le feu et dans le soufre en présence des saints anges et de l’Agneau.

11 Et la fumée de leur tourment montera aux siècles des siècles, et ceux qui auront adoré la bête et son image, et qui auront pris la marque de son nom, n’auront aucun repos, ni le jour ni la nuit.

12 C’est ici qu’est la patience des saints ; c’est ici que sont ceux qui gardent les commandements de Dieu et la foi de Jésus.

13 Alors j’entendis une voix du ciel, qui me disait : Ecris : Heureux sont dès à présent les morts qui meurent au Seigneur ! Oui, dit l’Esprit, car ils se reposent de leurs travaux, et leurs œuvres les suivent.

14 Je regardai encore, et voilà une nuée blanche, et sur la nuée quelqu’un assis qui ressemblait au Fils de l’homme ; il avait sur la tête une couronne d’or, et une faux tranchante à la main.

15 Et un autre ange sortit du temple, criant d’une voix forte à celui qui était assis sur la nuée : Jette ta faux et moissonne ; car le temps de moissonner est venu, parce que la moisson de la terre est mûre.

16 Alors celui qui était assis sur la nuée, jeta sa faux sur la terre, et la terre fut moissonnée.

17 Et un autre ange sortit du temple qui est dans le ciel, ayant aussi une faux tranchante.

18 Et un autre ange sortit de devant l’autel, qui avait le pouvoir sur le feu, et il cria, en poussant un grand cri, à celui qui avait la faux tranchante, et lui dit : Jette ta faux tranchante, et vendange les grappes de la vigne de la terre ; car les raisins en sont mûrs.

19 Et l’ange jeta la faux sur la terre, et vendangea la vigne de la terre, et jeta la vendange dans la grande cuve de la colère de Dieu.

20 Et la cuve fut foulée hors de la ville ; et il sortit de la cuve du sang qui allait jusqu’aux freins des chevaux dans l’étendue de mille six cents stades. 

REFLEXIONS

I. Ce qu’il y a premièrement à considérer sur ce chapitre, c’est ce que Saint Jean dit qu’il vit toute la multitude des élus de Dieu assistant   devant lui et chantant un cantique nouveau devant son trône, mais que personne ne pouvait chanter ce cantique que ceux qui ne s’étaient point souillés, qui avaient suivi l’agneau et en qui il ne s’était trouvé aucune fraude. Cela nous montre que la béatitude des saints sera infinie et qu’ils seront éternellement avec Dieu, mais que nul ne pourra être admis à ce bonheur suprême et à   la société des bienheureux que ceux qui se seront conservés purs, qui auront renoncés à eux-mêmes, porté leur croix et suivi constamment Jésus-Christ leur Sauveur par la patience et par l’imitation de sa vie.

II. Nous apprenons ici que le temps viendra auquel la Babylone spirituelle sera détruite avec tous ceux qui auront participé à ses idolâtries et à ses crimes et que les peines des ennemis de l’église, des apostats et des méchants dureront aux siècles des siècles.

III. L’esprit de Dieu déclare dans ce chapitre : Que ceux qui meurent au Seigneur sont heureux, qu’ils se reposent de leurs travaux et que leurs œuvres les suivent.

Ces assurances que le Saint-Esprit nous donne de l’état heureux où les gens de bien se trouvent après leur mort sont bien consolantes pour les fidèles et elles doivent nous inciter à vivre d’une manière que nous puissions regarder la mort avec confiance et à jouir du repos et de la félicité qui est réservée à tous ceux qui, ayant vécu au Seigneur, mourront aussi au Seigneur. 

CHAPITRE XV.

Ceux qui avaient vaincu la bête chantent un cantique à l’honneur de Dieu. Sept anges reçoivent sept coupes d’or pleines de la colère de Dieu. 

1 Je vis après cela dans le ciel un autre prodige grand et admirable : sept anges qui avaient les sept dernières plaies ; car c’est par elles que la colère de Dieu doit finir.

2 Je vis aussi comme une mer de verre, mêlée de feu ; et ceux qui avaient vaincu la bête, et son image, et sa marque, et le nombre de son nom, qui se tenaient sur cette mer de verre, et qui avaient des harpes pour louer Dieu.

3 Et ils chantaient le cantique de Moïse, serviteur de Dieu, et le cantique de l’Agneau, disant : Tes œuvres sont grandes et admirables, ô Seigneur Dieu tout-puissant ! Tes voies sont justes et véritables, ô Roi des saints !

4 Ô Seigneur, qui ne te craindra, et qui ne glorifiera ton nom ? Car tu es le seul Saint ; aussi toutes les nations viendront et t’adoreront, parce que tes jugements ont été manifestés.

5 Après cela je regardai, et je vis le temple du tabernacle du témoignage s’ouvrir dans le ciel ;

6 et les sept anges qui avaient les sept plaies, sortirent du temple, vêtus d’un lin net et éclatant, et ceints vers la poitrine de ceintures d’or.

7 Alors un des quatre animaux donna aux sept anges sept coupes d’or, pleines de la colère du Dieu qui vit aux siècles des siècles.

8 Et le temple fut rempli de fumée à cause de la majesté de Dieu et de sa puissance ; et personne ne put entrer dans le temple jusqu’à ce que les sept plaies des sept anges fussent accomplies. 

CHAPITRE XVI.

Les sept anges versent leurs coupes. La première est versée sur la terre et sur les adorateurs de la bête qui sont frappés d’un ulcère malin. La seconde sur la mer qui est changée en sang. La troisième sur les fleuves et sur les sources qui sont aussi changées en sang. La quatrième sur le soleil qui tourmente les hommes par une chaleur brûlante. La cinquième sur le trône de la bête. La sixième sur l’Euphrate qui est mis à sec. La septième est versée dans l’air, ce qui produit des tonnerres, des tremblements de terre et d’autres effets terribles. 

1 Alors j’entendis une grande voix qui venait du temple, et qui disait aux sept anges : Allez, et versez sur la terre les coupes de la colère de Dieu.

2 Et le premier ange s’en alla, et versa sa coupe sur la terre ; et les hommes qui avaient la marque de la bête, et ceux qui adoraient son image, furent frappés d’un ulcère malin et dangereux.

3 Le second ange versa sa coupe dans la mer, qui devint comme le sang d’un homme qu’on a tué ; et tout ce qui avait vie dans la mer mourut.

4 Le troisième ange versa sa coupe sur les fleuves et sur les sources d’eaux ; et elles furent changées en sang.

5 Et j’entendis l’ange des eaux, qui disait : Tu es juste, Seigneur, QUI ES, et QUI ÉTAIS, et QUI SERAS, parce que tu as exercé ces jugements.

6 Car ils ont répandu le sang des saints et des prophètes ; c’est pourquoi, tu leur as donné du sang à boire ; car ils le méritent.

7 Et j’entendis un autre ange du côté de l’autel, qui disait : Oui, Seigneur, Dieu tout-puissant, tes jugements sont véritables et justes.

8 Ensuite le quatrième ange versa sa coupe sur le soleil, et il lui fut donné de tourmenter les hommes par le feu.

9 Et les hommes furent brûlés par une chaleur excessive, et ils blasphémèrent le nom de Dieu, qui a ces plaies en son pouvoir, et ils ne se repentirent point pour lui donner gloire.

10 Après cela, le cinquième ange versa sa coupe sur le trône de la bête ; et son royaume devint ténébreux ; et les hommes se mordaient la langue de douleur.

11 Et à cause de leurs douleurs et de leurs plaies ils blasphémèrent le Dieu du ciel ; et ils ne se repentirent point de leurs œuvres.

12 Le sixième ange versa sa coupe sur le grand fleuve de l’Euphrate ; et l’eau de ce fleuve tarit, pour préparer le chemin des rois qui doivent venir d’Orient.

13 Et je vis sortir de la gueule du dragon, et de la gueule de la bête, et de la bouche du faux prophète, trois esprits immondes semblables à des grenouilles.

14 Car ce sont des esprits de démons, qui font des prodiges, et qui vont vers les rois de la terre et de tout le monde, afin de les assembler pour le combat du grand jour du Dieu tout-puissant.

15 Voici, je viens comme vient un voleur. Heureux celui qui veille, et qui garde ses vêtements, afin qu’il n’aille pas nu, et qu’on ne voie pas sa honte.

16 Et il les assembla dans le lieu qui s’appelle en hébreu Armageddon.

17 Le septième ange versa sa coupe dans l’air, et il sortit du temple du ciel une grande voix, qui venait du trône, et qui disait : C’en est fait.

18 Et il se fit des bruits, des tonnerres, des éclairs, et un tremblement de terre, un si grand tremblement, qu’il n’y en eut jamais de pareil depuis qu’il y a des hommes sur la terre.

19 Et la grande ville fut divisée en trois parties ; les villes des nations furent renversées, et Dieu se souvint de la grande Babylone, pour lui faire boire la coupe du vin de la fureur de sa colère.

20 Et toutes les îles s’enfuirent, et les montagnes ne furent plus trouvées.

21 Et il tomba du ciel sur les hommes une grosse grêle du poids d’un talent ; et les hommes blasphémèrent Dieu, à cause du fléau de la grêle, parce que la plaie qu’elle causa fut fort grande. 

CHAPITRE XVII.

Un ange fait voir à St. Jean la condamnation de la grande prostituée qui était assise sur une bête qui avait sept têtes et dix cornes. Et il lui explique le mystère de cette vision.

 1 Alors l’un des sept anges, vint me parler, et me dit : Viens, je te montrerai la condamnation de la grande prostituée, qui est assise sur les grandes eaux ;

2 avec laquelle les rois de la terre se sont prostitués, et les habitants de la terre ont été enivrés du vin de son impudicité.

3 Et il me transporta en esprit dans un désert ; et je vis une femme assise sur une bête de couleur d’écarlate, pleine de noms de blasphème et qui avait sept têtes et dix cornes.

4 Cette femme était vêtue de pourpre et d’écarlate, et parée d’or, de pierres précieuses et de perles ; et elle avait à la main une coupe d’or pleine des abominations et de la souillure de ses impudicités.

5 Et sur son front était écrit ce nom mystérieux : LA GRANDE BABYLONE, LA MERE DES IMPUDICITES ET DES ABOMINATIONS DE LA TERRE.

6 Je vis cette femme enivrée du sang des saints et du sang des martyrs de Jésus ; et la voyant, je fus saisi d’un grand étonnement.

7 Et l’ange me dit : Pourquoi t’étonnes-tu ? Je te découvrirai le mystère de la femme, et de la bête qui la porte, et qui a sept têtes et dix cornes.

8 La bête que tu as vue, a été, et n’est plus ; elle doit monter de l’abîme et s’en aller à la perdition ; et les habitants de la terre, dont les noms ne sont pas écrits dans le livre de vie dès la création du monde, s’étonneront en voyant la bête qui était, et qui n’est plus, bien qu’elle soit.

9 C’est ici qu’il faut un esprit intelligent et qui ait de la sagesse. Les sept têtes sont sept montagnes, sur lesquelles la femme est assise.

10 Et ce sont aussi sept rois, dont cinq sont tombés ; il en reste un, et l’autre n’est point encore venu, et quand il sera venu, il ne durera qu’un peu de temps.

11 Et la bête qui était, et qui n’est plus, est le huitième roi ; elle vient des sept, et elle s’en va à la perdition.

12 Et les dix cornes que tu as vues, sont dix rois qui n’ont pas encore commencé à régner ; mais ils recevront la puissance comme rois, avec la bête, pour un peu de temps.

13 Ces rois ont un même dessein, et ils donneront leur puissance et leur autorité à la bête.

14 Ils combattront contre l’Agneau, mais l’Agneau les vaincra, parce qu’il est le Seigneur des seigneurs, et le Roi des rois, et ceux qui sont avec lui, sont les appelés, les élus et les fidèles.

15 Ensuite il me dit : Les eaux que tu as vues, sur lesquelles la prostituée est assise, sont des peuples, et une multitude, et des nations et des langues.

16 Et les dix cornes que tu as vues à la bête, sont ceux qui haïront la prostituée, qui la rendront désolée et nue, qui mangeront ses chairs, et qui la brûleront dans le feu.

17 Car Dieu leur a mis au cœur d’exécuter ce qu’il lui plaît, et d’avoir un même dessein, et de donner leur royaume à la bête, jusqu’à ce que les paroles de Dieu soient accomplies.

18 Et la femme que tu as vue, c’est la grande ville qui règne sur les rois de la terre. 

CHAPITRE XVIII.

Un ange annonce la chute de la Babylone mystique qui avait séduit toute la terre, les jugements que Dieu exercerait sur elle, les plaintes et les lamentations de ceux qui verraient sa ruine et la joie que les saints en ressentiraient. 

1 Après cela, je vis descendre du ciel un autre ange, qui avait un grand pouvoir ; et la terre fut éclairée de sa gloire.

2 Et il cria avec force et à haute voix, et dit : Elle est tombée, elle est tombée la grande Babylone ; et elle est devenue la demeure des démons, et le repaire de tout esprit immonde et de tout oiseau immonde, et duquel on a horreur.

3 Car toutes les nations ont bu du vin de la fureur de son impudicité, et les rois de la terre se sont prostitués avec elle ; et les marchands de la terre se sont enrichis de l’abondance de son luxe.

4 J’entendis encore une autre voix du ciel, qui disait : Sortez de Babylone, mon peuple, de peur que, participant à ses péchés, vous n’ayez aussi part à ses plaies ;

5 car ses péchés sont montés jusqu’au ciel, et Dieu s’est souvenu de ses iniquités.

6 Rendez-lui la pareille, rendez-lui le double de ce qu’elle vous a fait. Versez-lui à boire au double dans la coupe où elle vous a versé à boire.

7 Autant qu’elle s’est enorgueillie et s’est plongée dans les délices, faites-lui souffrir autant de tourment et d’affliction ; elle dit en son cœur : Je suis assise comme reine ; je ne suis point veuve, et je ne verrai point de deuil.

8 C’est pourquoi ses plaies, la mortalité, le deuil et la famine viendront en un même jour, et elle sera consumée par le feu ; car le Seigneur Dieu, qui la jugera, est puissant.

9 Et les rois de la terre, qui se sont souillés, et qui ont vécu dans les délices avec elle, pleureront la fumée de son embrasement.

10 Ils se tiendront loin, dans la crainte de son supplice, et ils diront : Hélas ! hélas ! Babylone la grande ville, ville puissante, comment ta condamnation est-elle venue en un moment ?

11 Les marchands de la terre pleureront aussi et se lamenteront à son sujet, parce que personne n’achètera plus leurs marchandises ;

12 leurs marchandises d’or et d’argent, de pierres précieuses, de perles, de fin lin, de pourpre, de soie, d’écarlate, toute sorte de bois très précieux, d’airain, de fer, et de marbre,

13 du cinnamome, des parfums, des essences, de l’encens, du vin, de l’huile, de la fleur de farine, du blé, des bêtes de charge, des brebis, des chevaux, des esclaves, et des âmes d’hommes.

14 Les fruits que ton âme désirait, se sont éloignés de toi, et toutes les choses délicates et magnifiques s’en sont allées loin de toi ; désormais tu ne les trouveras plus.

15 Les marchands de toutes ces choses, qui se sont enrichis avec elle, se tiendront loin d’elle, dans la crainte de son supplice, pleurant et menant deuil.

16 Hélas ! hélas ! diront-ils, cette grande ville, qui était vêtue de fin lin, de pourpre et d’écarlate, et qui était toute brillante d’or, de pierreries et de perles ; comment tant de richesses ont-elles été détruites en un instant ?

17 Tous les pilotes aussi, tous ceux qui sont sur les vaisseaux, les matelots, et tous ceux qui trafiquent sur la mer, se tiendront loin d’elle ;

18 et voyant la fumée de son embrasement, ils s’écrieront, en disant : Quelle ville était semblable à cette grande ville !

19 Ils mettront de la poussière sur leurs têtes, et crieront en pleurant et en se lamentant, et diront : Hélas ! cette grande ville, dans laquelle tous ceux qui avaient des vaisseaux sur mer s’étaient enrichis de son opulence, comment a-t-elle été réduite en désert en un instant ?

20 Ô ciel ! réjouis-toi à cause d’elle, et vous, saints apôtres et prophètes, réjouissez-vous ; car Dieu a exercé ses jugements sur elle à cause de vous.

21 Alors un ange puissant prit une pierre grande comme une meule, et la jeta dans la mer, en disant : C’est ainsi que Babylone, cette grande ville, sera précipitée avec violence, et on ne la trouvera plus.

22 Et la voix des joueurs de harpe, des musiciens, des joueurs de flûte et des trompettes ne sera plus entendue au milieu de toi ; aucun artisan, de quelque métier que ce soit, ne s’y trouvera plus ; et le bruit de la meule ne s’y fera plus entendre.

23 La lumière des lampes n’y éclairera plus, et on n’y entendra plus la voix de l’époux et de l’épouse ; parce que tes marchands étaient les grands de la terre ; que toutes les nations ont été séduites par tes empoisonnements ;

24 Et que c’est dans cette ville que le sang des prophètes et des saints, et de tous ceux qui ont été mis à mort sur la terre, a été trouvé. 

CHAPITRE XIX.

St. Jean entend les louanges et les actions de grâces que les anges et les saints rendent à Dieu de ce qu’il avait exercé ses jugements sur la grande prostituée et de ce que son règne était pleinement établi. Et il rapporte l’entière victoire de Jésus-Christ sur la bête et sur tous les ennemis de son église. 

1 Après cela, j’entendis dans le ciel une grande voix, comme d’une multitude de personnes, qui disaient : Alléluia ! Le salut, la gloire, l’honneur et la puissance appartiennent au Seigneur notre Dieu.

2 Car ses jugements sont véritables et justes, parce qu’il a jugé la grande prostituée, qui a corrompu la terre par ses impudicités, et qu’il a vengé le sang de ses serviteurs, qu’elle avait répandu de sa main.

3 Et ils dirent une seconde fois : Alléluia ! et sa fumée montera aux siècles des siècles.

4 Et les vingt-quatre vieillards, et les quatre animaux se prosternèrent, et adorèrent Dieu, qui était assis sur le trône, en disant : Amen, Alléluia.

5 Et une voix, sortant du trône, disait : Louez notre Dieu, vous tous ses serviteurs, et vous qui le craignez, petits et grands.

6 J’entendis encore comme la voix d’une grande multitude, telle que le bruit des grosses eaux, et celui des grands tonnerres, qui disait : Alléluia ! car le Seigneur Dieu, le Tout-Puissant, est entré dans son règne.

7 Réjouissons-nous, et faisons éclater notre joie, et donnons-lui gloire ; car les noces de l’Agneau sont venues, et son épouse s’est parée.

8 Et il lui a été donné de se vêtir de fin lin, pur et éclatant ; car ce fin lin, ce sont les justices des saints.

9 Alors il me dit : Ecris : Heureux ceux qui sont appelés au banquet des noces de l'Agneau ! Il me dit aussi : Ces paroles de Dieu sont véritables.

10 Alors je me jetai à ses pieds pour l’adorer ; mais il me dit : Garde-toi de le faire ; je suis ton compagnon de service et de tes frères qui ont le témoignage de Jésus. Adore Dieu ; car le but de l’Esprit prophétique est de rendre témoignage à Jésus.

11 Je vis ensuite le ciel ouvert, et il parut un cheval blanc, et celui qui était monté dessus s’appelait le FIDELE et le VERITABLE, celui qui juge et qui combat avec justice.

12 Ses yeux étaient comme une flamme de feu ; il portait sur la tête plusieurs diadèmes, et il avait un nom écrit que personne ne connaît que lui-même.

13 Il était revêtu d’une robe teinte dans le sang, et il s’appelle LA PAROLE DE DIEU.

14 Les armées du ciel le suivaient sur des chevaux blancs, vêtus de fin lin, blanc et pur.

15 Il sortait de sa bouche une épée tranchante, pour en frapper les nations ; car il les gouvernera avec un sceptre de fer ; et c’est lui qui foulera la cuve du vin de la colère et de l’indignation du Dieu tout-puissant.

16 Et sur son vêtement, et sur sa cuisse, il portait ce nom écrit : LE ROI DES ROIS, ET LE SEIGNEUR DES SEIGNEURS.

17 Je vis encore un ange qui était dans le soleil, et qui cria à haute voix à tous les oiseaux qui volaient par le milieu du ciel : Venez, et assemblez-vous pour le festin du grand Dieu ;

18 pour manger la chair des rois, la chair des capitaines, la chair des puissants, la chair des chevaux et de ceux qui les montent, et la chair de tous les hommes, libres, esclaves, petits et grands.

19 Alors je vis la bête, et les rois de la terre, avec leurs armées assemblées, pour faire la guerre à celui qui était monté sur le cheval, et à son armée.

20 Mais la bête fut prise, et avec elle le faux prophète, qui avait fait devant elle des prodiges, par lesquels il avait séduit ceux qui avaient pris la marque de la bête, et qui avaient adoré son image ; ils furent tous deux jetés vifs dans l’étang ardent de feu et de soufre.

21 Tout le reste fut tué par l’épée qui sortait de la bouche de celui qui était monté sur le cheval ; et tous les oiseaux furent rassasiés de leur chair. 

CHAPITRE XX.

Ce chapitre a deux parties :

I. Saint Jean prédit que satan serait lié et que Jésus-Christ règnerait avec les saints et les martyrs mille ans. II. Il parle du jugement dernier.

1 Après cela, je vis descendre du ciel un ange, qui avait la clef de l’abîme, et une grande chaîne à la main ;

2 et il saisit le dragon, l’ancien serpent, qui est le Diable et Satan, et le lia pour mille ans ;

3 et il le jeta dans l’abîme, il l’y enferma, et le scella sur lui, afin qu’il ne séduisît plus les nations, jusqu’à ce que les mille ans fussent accomplis ; après quoi il faut qu’il soit délié pour un peu de temps.

4 Alors je vis des trônes, sur lesquels s’assirent des gens à qui le pouvoir de juger fut donné ; je vis aussi les âmes de ceux qui avaient été décapités pour le témoignage de Jésus, et pour la parole de Dieu, qui n’avaient point adoré la bête, ni son image, et qui n’avaient point pris sa marque sur leurs fronts, ou à leurs mains, et qui devaient vivre et régner avec Christ pendant ces mille ans.

5 Mais le reste des morts ne ressuscitera point, jusqu’à ce que les mille ans soient accomplis. C’est là la première résurrection.

6 Heureux et saint celui qui a part à la première résurrection. La seconde mort n’a point de pouvoir sur eux ; mais ils seront sacrificateurs de Dieu et de Christ, et ils régneront avec lui mille ans.

7 Et quand les mille ans seront accomplis, Satan sera délié de sa prison.

8 Et il sortira pour séduire les nations qui sont aux quatre coins de la terre, Gog et Magog, et il les assemblera pour combattre ; et leur nombre est comme celui du sable de la mer.

9 Et ils montèrent sur toute l’étendue de la terre, et ils environnèrent le camp des saints et la cité chérie ; mais Dieu fit descendre du feu du ciel, qui les dévora.

10 Et le Diable, qui les séduisait, fut jeté dans l’étang de feu et de soufre, où sont la bête et le faux prophète ; et ils seront tourmentés jour et nuit aux siècles des siècles.

11 Alors je vis un grand trône blanc, et quelqu’un assis dessus, devant qui la terre et le ciel s’enfuirent, et on ne les trouva plus.

12 Je vis aussi les morts, grands et petits, qui se tenaient debout devant Dieu ; et les livres furent ouverts ; et on ouvrit un autre livre, qui est le livre de vie ; et les morts furent jugés selon leurs œuvres, par ce qui était écrit dans les livres ;

13 et la mer rendit les morts qui étaient en elle ; la mort et le sépulcre rendirent aussi les morts qui y étaient, et chacun fut jugé selon ses œuvres.

14 Et la mort et le sépulcre furent jetés dans l’étang de feu, c’est la seconde mort.

15 Et quiconque ne fut pas trouvé écrit dans le livre de vie, fut jeté dans l’étang de feu. 

REFLEXIONS

Il y a dans ce chapitre deux prophéties remarquables.

La première est que satan devait être lié pendant mille ans et qu’alors notre Seigneur règnerait glorieusement avec les martyrs et les saints.

Quoique l’on ne connaisse pas bien tout ce que cette prophétie signifie, elle paraît marquer qu’il y aura un temps auquel l’église jouira du repos et sera plus pure et plus sainte qu’elle n’a jamais été et qu’alors les saints et surtout les martyrs seraient couronnés d’une gloire particulière, ce qui arrivera sans doute lorsque, tous les peuples étant convertis et le règne de l’antéchrist étant aboli, le Seigneur règnera glorieusement dans son église, après quoi satan sera délié et l’église souffrira quelque persécution avant que la fin du monde vienne.

La seconde prophétie regarde le jugement dernier. Nous voyons, dans ce que St. Jean en dit, la majesté dans laquelle Jésus-Christ paraîtra en ce jour-là, la résurrection générale de tous les hommes, leur comparution devant le trône de notre Seigneur qui les jugera tous selon leurs œuvres et l’issue qu’aura ce jugement, les méchants devant être jeté dans l’étang de feu et les justes reçus dans la vie éternelle.

Ces grandes vérités doivent nous être toujours présente et nous animer à prier et travailler continuellement pour notre avancement dans la piété afin qu’en ce jour, si redoutable pour les méchants, nous paraissions devant notre Seigneur avec assurance et que notre nom soit trouvé dans le livre de vie.

CHAPITRE XXI.

St. Jean décrit ici le renouvellement de toutes choses qui se fera à la fin des siècles, la joie qui est préparée pour les justes et les supplices qui sont réservés aux méchants. Ensuite, il représente en termes figurés et par de riches images la Jérusalem céleste, la gloire du royaume de Dieu et l’éternelle félicité des élus. 

1 Je vis ensuite un ciel nouveau et une terre nouvelle ; car le premier ciel et la première terre étaient passés, et la mer n’était plus.

2 Et moi Jean, je vis la sainte cité, la nouvelle Jérusalem, qui descendait du ciel d’auprès de Dieu, ornée comme une épouse qui s’est parée pour son époux.

3 Et j’entendis une grande voix qui venait du ciel, et qui disait : Voici le tabernacle de Dieu avec les hommes, et il y habitera avec eux ; ils seront son peuple, et Dieu sera lui-même leur Dieu.

4 Et Dieu essuiera toute larme de leurs yeux, et la mort ne sera plus ; et il n’y aura plus ni deuil, ni cri, ni travail ; car ce qui était auparavant sera passé.

5 Et celui qui était assis sur le trône, dit : Voici, je vais faire toutes choses nouvelles. Puis il me dit : Écris-le ; car ces paroles sont véritables et certaines.

6 Il me dit encore : C’en est fait ; je suis l’Alpha et l’Oméga, le commencement et la fin. Je donnerai gratuitement à boire de la source d’eau vive a celui qui a soif.

7 Celui qui vaincra, héritera toutes choses ; je serai son Dieu, et il sera mon fils.

8 Mais pour les timides, les incrédules, les exécrables, les meurtriers, les fornicateurs, les empoisonneurs, les idolâtres, et tous les menteurs, leur part sera dans l’étang ardent de feu et de soufre, ce qui est la seconde mort.

9 Alors l’un des sept anges, qui avaient eu les sept coupes pleines des sept dernières plaies, vint à moi, et me dit : Viens, je te montrerai l’épouse, qui est la femme de l’Agneau.

10 Et il me transporta en esprit sur une grande et haute montagne, et il me montra la grande cité, la sainte Jérusalem, qui descendait du ciel d’auprès de Dieu.

11 Elle avait au milieu d’elle la gloire de Dieu, et sa lumière était semblable à une pierre très précieuse, telle qu’une pierre de jaspe, transparente comme du cristal.

12 Elle avait une grande et haute muraille, avec douze portes, et douze anges aux portes, sur lesquelles il y avait des noms écrits, qui sont les noms des douze tribus des enfants d’Israël :

13 trois portes à l’orient, trois au septentrion, trois au midi, et trois à l’occident.

14 Et la muraille de la ville avait douze fondements, sur lesquels étaient les noms des douze apôtres de l’Agneau.

15 Et celui qui me parlait avait une canne d’or pour mesurer la ville, et ses portes, et sa muraille.

16 La ville était bâtie en carré, et sa longueur était égale à sa largeur ; il mesura la ville avec la canne, et il la trouva de douze mille stades ; sa longueur, sa largeur et sa hauteur étaient égales.

17 Ensuite il mesura la muraille, qui était de cent quarante-quatre coudées de mesure d’homme, qui était celle dont l’ange se servait.

18 La muraille était bâtie de jaspe, mais la ville était d’un or pur, semblable à un verre fort clair.

19 Et les fondements de la muraille de la ville étaient ornés de toutes sortes de pierres précieuses. Le premier fondement était de jaspe ; le second, de saphir ; le troisième, de calcédoine ; le quatrième, d’émeraude ;

20 le cinquième, de sardonix ; le sixième, de sardoine ; le septième, de chrysolithe ; le huitième, de béril ; le neuvième, de topaze ; le dixième, de chrysoprase ; l’onzième, d’hyacinthe ; et le douzième, d’améthyste.

21 Les douze portes étaient douze perles ; chaque porte était d’une seule perle. Et la grande place de la ville était d’un or pur semblable à du verre transparent.

22 Je n’y vis point de temple ; car le Seigneur Dieu tout-puissant et l’Agneau en sont le temple ;

23 et la ville n’a besoin ni de soleil, ni de lune pour l’éclairer, car la gloire de Dieu l’éclaire, et l’agneau est son flambeau.

24 Et les nations qui auront été sauvées, marcheront à sa lumière, et les rois de la terre y apporteront ce qu’ils ont de plus magnifique et de plus précieux.

25 Ses portes ne se fermeront point chaque jour ; car il n’y aura point de nuit ;

26 et on y apportera ce que les Gentils ont de plus magnifique et de plus précieux.

27 Il n’y entrera rien de souillé, ni personne qui s’adonne à l’abomination et au mensonge ; mais ceux-là seuls qui sont écrits dans le livre de vie de l’Agneau y entreront.

 REFLEXIONS

La description que St. Jean fait de la nouvelle Jérusalem nous enseigne qu’à la fin des siècles, toutes choses seront renouvelées et qu’alors le règne de Dieu et de ses saints paraîtra dans toute sa gloire. Et nous pouvons juger par les grandes et riches images que l’Esprit de Dieu emploie dans ce chapitre quelle sera la beauté et la magnificence de ce glorieux séjour où les saints seront reçus, où Dieu habitera, où il essuiera toutes les larmes de leurs yeux et où il sera lui-même leur gloire et leur bonheur.

Cela doit exciter en nous des désirs ardents d’être du nombre de ceux qui entreront dans la Jérusalem céleste et puisqu’il est écrit que rien de souillé n’y aura entrée et que la portion des incrédules, des timides, des impurs, des meurtriers, des idolâtres, des menteurs et autres pécheurs sera l’étang brûlant de feu et de souffre, nous devons tous travailler avec un grand zèle à nous purifier afin que nous soyons jugés dignes d’être reçus dans le Ciel pour y contempler les beautés et y posséder la béatitude suprême dont St. Jean fait le tableau dans ce chapitre. 

CHAPITRE XXII.

St. Jean continue à décrire la gloire de la Jérusalem céleste. L’ange lui confirme la vérité des prophéties qui sont contenues dans ce livre et il ordonne de les publier. Jésus-Christ déclare qu’il viendrait bientôt pour recevoir les saints dans sa gloire et pour punir les méchants et St. Jean exprime l’ardeur avec laquelle les fidèles désirent la venue de leur Sauveur. 

1 Après cela, l’ange me fit voir un fleuve d’eau vive, clair comme du cristal, qui sortait du trône de Dieu et de l’Agneau.

2 Et au milieu de la grande place de la ville, et sur les deux bords du fleuve, était l’arbre de vie, qui porte douze fruits, rendant son fruit chaque mois ; et les feuilles de cet arbre étaient pour la guérison des Gentils.

3 Il n’y aura plus là d’anathème ; mais Dieu et l’Agneau y auront leur trône, et ses serviteurs le serviront.

4 Ils verront sa face, et son nom sera écrit sur leurs fronts.

5 Il n’y aura plus là de nuit, et ils n’auront point besoin de lampe, ni de la lumière du soleil, parce que le Seigneur Dieu les éclairera, et ils régneront aux siècles des siècles.

6 Il me dit ensuite : Ces paroles sont certaines et véritables, et le Seigneur, le Dieu des saints prophètes, a envoyé son ange, pour déclarer à ses serviteurs ce qui doit arriver dans peu.

7 Voici, je vais venir bientôt ; heureux celui qui garde les paroles de la prophétie de ce livre !

8 C’est moi, Jean, qui ai vu et qui ai ouï ces choses. Et après les avoir ouïes et vues, je me jetai aux pieds de l’ange qui me les montrait, pour l’adorer.

9 Mais il me dit : Garde-toi bien de le faire ; car je suis ton compagnon de service, et celui de tes frères les prophètes, et de ceux qui gardent les paroles de ce livre. Adore Dieu.

10 Il me dit aussi : Ne scelle point les paroles de la prophétie de ce livre ; car le temps est proche.

11 Que celui qui est injuste, soit encore injuste ; que celui qui est souillé se souille encore ; que celui qui est juste, devienne encore plus juste ; et que celui qui est saint, se sanctifie encore davantage.

12 Or, voici, je vais venir bientôt, et j’ai mon salaire avec moi, pour rendre à chacun selon ses œuvres.

13 Je suis l’Alpha et l’Oméga, le premier et le dernier, le commencement et la fin.

14 Heureux ceux qui font ses commandements, afin d’avoir droit à l’arbre de vie et d’entrer par les portes dans la ville.

15 Mais dehors seront les chiens, les empoisonneurs, les impudiques, les meurtriers, les idolâtres, et quiconque aime la fausseté, et qui la commet.

16 Moi, Jésus, j’ai envoyé mon ange pour vous rendre témoignage de ces choses dans les Eglises. Je suis le rejeton et la postérité de David, l’étoile brillante du matin.

17 L’Esprit et l’épouse disent : Viens. Que celui qui l’entend, dise aussi : Viens. Que celui qui a soif vienne aussi, et que celui qui voudra de l’eau vive, en prenne gratuitement.

18 Or, je proteste à quiconque écoute les paroles de la prophétie de ce livre, que si quelqu’un y ajoute quelque chose, Dieu fera venir sur lui les plaies écrites dans ce livre ;

19 et si quelqu’un ôte quelque chose des paroles du livre de cette prophétie, Dieu ôtera sa part du livre de vie, et de la sainte ville, et de tout ce qui est écrit dans ce livre.

20 Celui qui rend témoignage de ces choses, dit : Oui, je viens bientôt. Amen. Oui, Seigneur Jésus, viens.

21 La grâce de notre Seigneur Jésus-Christ soit avec vous tous. Amen. 

REFLEXIONS

Ce chapitre, qui est le dernier de l’Apocalypse et de toute l’écriture sainte, nous met devant les yeux la fin et la consommation de toutes choses.

Nous y voyons quelle sera la gloire et la béatitude dont les élus jouiront éternellement en la présence de Dieu et de Jésus-Christ leur sauveur et nous y apprenons aussi que nul ne sera admis à ce bonheur que ceux qui y aspirent en gardant les commandements de Dieu, mais que les impurs et tous les méchants en seront exclus pour toujours. Voilà quel doit être un jour le sort des bons et des méchants et ce que Dieu se propose de faire à la fin du monde. Puisqu’il nous en a averti si expressément, faisons-y une attention continuelle.

Souvenons-nous que toutes ces choses sont très certaines et que Jésus-Christ les a révélées à St. Jean et a voulu qu’elles fussent écrites dans ce livre pour l’instruction et pour l’édification de l’église dans tous les siècles.

II. Il est dit dans ce chapitre que St. Jean, ayant voulu se jeter aux pieds de l’ange qui lui parlait, cet ange lui dit : Garde-toi bien de le faire, car je suis ton compagnon de service et celui de tes frères, adore Dieu.

Cela montre qu’il n’est jamais permis d’adorer un autre que Dieu, de quelque manière que ce soit et qu’ainsi tout service religieux qu’on rendrait aux anges ou aux saints serait très criminel.

III. Il faut remarquer que l’ange dit à St. Jean que les vérités qui sont contenues dans ce livre ne produiraient pas les mêmes effets sur toutes sortes de personnes, que les méchants se corrompraient et se souilleraient toujours d’avantage pendant que les justes et les saints se sanctifieraient de plus en plus. C’est ce qu’on voir arriver tous les jours, mais il faut se souvenir que le Seigneur nous en a averti et qu’il viendra enfin pour juger, tant les bons que les méchants, selon qu’il le déclare lui-même à la fin de ce livre en disant : Voici, je viens bientôt et mon salaire est avec moi pour rendre à chacun selon ses œuvres.

Soupirons continuellement après cette venue, attendons-la en persévérant à bien faire et disons avec l’épouse, qui est l’église, et avec tous ses vrais enfants : Viens bientôt ! Oui, Seigneur Jésus, viens ! Amen ! C’est ici que finit le Nouveau Testament. Le Seigneur nous fasse la grâce de bien profiter de tout ce que nous avons lu et entendu, de le méditer et de le pratiquer toute notre vie à la gloire de Dieu notre Père et à l’avancement de notre salut ! Ainsi soit-il !

La grâce de notre Seigneur Jésus-Christ soit avec nous tous, amen !  

FIN DU NOUVEAU TESTAMENT

 ARGUMENT

Cette lettre s’adresse à un chrétien nommé Gaïus. St. Jean loue le zèle que ce digne serviteur de Dieu avait pour la vérité et sa grande charité envers les fidèles. Il lui recommande quelques personnes qui avaient besoin de secours, il se plaint d’un certain homme nommé Diotrèphe, qui était apparemment évêque, et il rend un témoignage avantageux à Démétrius.

Livres du Nouveau Testament.

1 L’ancien, à Gaïus mon bien-aimé, que j’aime dans la vérité.

2 Mon très cher, je souhaite que tu te portes bien, et que tu sois à tous égards en aussi bon état que tu l’es à l’égard de ton âme.

3 Car j’ai eu bien de la joie du témoignage que nos frères, qui sont arrivés ici, ont rendu à ta fidélité, et à la manière dont tu marches dans la vérité.

4 Je n’ai point de plus grande joie que d’apprendre que mes enfants marchent dans la vérité.

5 Mon très cher, tu agis fidèlement dans tout ce que tu fais à l’égard des frères, et à l’égard des étrangers ;

6 qui ont rendu témoignage à ta charité en présence de l’Eglise ; tu feras bien de les faire conduire et assister dans leur voyage, d’une manière digne de Dieu.

7 Car ils se sont mis en chemin pour son nom, sans rien prendre des Gentils.

8 Nous devons donc recevoir de telles personnes, afin d’aider à l'avancement de la vérité.

9 J’ai écrit à l’Eglise, mais Diotrèphe, qui aime à être le premier parmi eux, ne nous reçoit point.

10 C’est pourquoi, si je vais chez vous, je le ferai souvenir de ce qu’il fait, en tenant des discours contre nous ; et ne se contentant pas de cela, non-seulement il ne reçoit pas lui-même les frères, mais il empêche ceux qui voudraient les recevoir, et les chasse de l’Eglise.

11 Mon très-cher, n’imite pas ce qui est mauvais, mais imite ce qui est bon. Celui qui fait le bien, est de Dieu ; mais celui qui fait le mal n’a point vu Dieu.

12 Tous rendent un bon témoignage à Démétrius, et la vérité elle-même le lui rend ; nous le lui rendons aussi, et vous savez que notre témoignage est véritable.

13 J’avais plusieurs choses à te dire, mais je ne veux pas le faire avec la plume et l’encre ;

14 car j’espère de te voir bientôt, et nous parlerons bouche à bouche.

15 La paix soit avec toi. Les amis te saluent. Salue les amis, chacun en particulier. 

REFLEXIONS

On découvre dans cette épître :

I. Le tendre amour que St. Jean avait pour Gaïus à cause de sa piété et de sa charité et la grande joie qu’il ressentait de le voir dans un si bon état. Cela nous apprend que nous devons aimer et estimer surtout les gens craignant Dieu et qu’il n’y a point de plus grande joie, ni de plus douce consolation pour les vrais ministres du Seigneur, que de savoir que ceux qu’ils regardent comme leurs enfants marchent dans la vérité et dans la piété.

II. Les louanges que St. Jean donne à Gaïus, qui recevait les fidèles et les étrangers avec tant de cordialité et dont la charité était d’une si bonne odeur dans l’église, nous montre que c’est une vertu très agréable à Dieu et aux hommes que de faire du bien aux membres de l’église et particulièrement à ceux qui sont fugitifs et persécutés pour l’Évangile.

III. Ce qui est dit ici de Diotrèphe, qui voulait être le premier et qui osait même résister à St. Jean, fait voir qu’il arrive de grands maux dans l’église quand il se trouve des personnes qui refusent de se soumettre à l’ordre et surtout des pasteurs ambitieux et qui veulent dominer, comme au contraire les églises ne peuvent manquer d’être édifiées quand elles ont des ministres humbles et pieux et auxquels tout le monde rend un bon témoignage, tel qu’était Démétrius.

IV. Nous avons un avertissement très important dans ces paroles de St. Jean : Mon très cher, n’imite pas ce qui est mauvais, mais imite ce qui est bon : Celui qui fait le bien est de Dieu, mais celui qui fait le mal n’a pas vu Dieu.

C’est là ce qui distingue les vrais chrétiens d’avec les chrétiens faux et menteurs et c’est par là que nous devons nous examiner nous-mêmes et régler toute notre conduite. 

ARGUMENT

Cette épître, de même que la seconde de St. Pierre, avec laquelle elle a beaucoup de conformité, a été écrite contre des séducteurs et des profanes qui s’étaient glissés dans l’église, qui y répandaient des erreurs damnables et qui avaient des mœurs licencieuses et déréglées.

L’apôtre St. Jude montre, par divers exemples, que Dieu n’épargnerait pas ces gens-là. Il fait le tableau de leur conduite et de leurs sentiments en disant que c’étaient des hommes charnels, adonnés à l’impureté et à toutes sortes d’infamies, ennemis des puissances et de l’ordre, rebelles, inquiets, superbes, vains dans leurs discours et intéressés.

Pour préserver les fidèles de la séduction de ces profanes, il les fait souvenir des prédictions des apôtres et il les exhorte à se conserver dans l’amour de Dieu par la foi et par la prière, à se garantir de tout ce qui pourrait les souiller et à retirer de l’erreur ceux qui y étaient engagés en employant la douceur envers les uns et une salutaire rigueur envers les autres. 

Livres du Nouveau Testament.

1 Jude, serviteur de Jésus-Christ, et frère de Jacques, à ceux qui sont appelés, qui sont sanctifiés en Dieu le Père, et conservés par Jésus-Christ.

2 La miséricorde, la paix et la charité vous soient multipliées.

3 Mes bien-aimés, comme j’ai fort à cœur de vous écrire touchant le salut qui nous est commun, je me sens obligé de le faire, pour vous exhorter à combattre pour la foi qui a été donnée une fois aux saints.

4 Car il s’est glissé parmi vous certaines personnes, dont la condamnation est écrite depuis longtemps ; gens sans piété, qui changent la grâce de notre Dieu en dissolution, et qui renoncent à Dieu, le seul Dominateur, et à Jésus-Christ, notre Seigneur.

5 Or, je veux vous faire ressouvenir d’une chose que vous avez déjà apprise, c’est que le Seigneur ayant délivré son peuple du pays d’Egypte, détruisit ceux qui ne crurent pas ;

6 et qu’il a réservé dans des liens éternels et dans les ténèbres, pour le jugement du grand jour, les anges qui n’ont pas gardé leur origine, mais qui ont quitté leur propre demeure.

7 Et comme Sodome et Gomorrhe, aussi bien que les villes voisines, qui s’étaient abandonnées aux mêmes impuretés, et à d’abominables débordements, ont été mises pour servir d’exemple, en souffrant la peine d’un feu éternel ;

8 ceux-ci de même, étant endormis, d’un côté, souillent leur corps ; et de l’autre, ils méprisent les puissances et parlent mal des dignités.

9 Toutefois, Michel l’archange, lorsqu’il contestait avec le diable touchant le corps de Moïse, n’osa pas prononcer contre lui une sentence de malédiction ; mais il dit seulement : Que le Seigneur te reprenne.

10 Mais ceux-ci parlent mal de tout ce qu’ils ne connaissent pas ; et ils se corrompent en tout ce qu’ils savent naturellement, comme les bêtes destituées de raison.

11 Malheur à eux, parce qu’ils ont suivi la voie de Caïn ; et que, séduits par le gain, comme Balaam, ils se sont abandonnés à toutes sortes de dérèglements ; et qu’imitant la rébellion de Coré, ils périront comme lui.

12 Ce sont des taches dans vos repas de charité, lorsqu’ils mangent avec vous, se repaissant sans aucune retenue ; ce sont des nuées sans eau, emportées çà et là par les vents ; ce sont des arbres pourris et sans fruit, deux fois morts et déracinés ;

13 ce sont des vagues furieuses de la mer, qui jettent l’écume de leurs impuretés ; ce sont des étoiles errantes, auxquelles l’obscurité des ténèbres est réservée pour l’éternité.

14 C’est d’eux qu’Enoch, le septième homme depuis Adam, a prophétisé, en disant :

15 Voici, le Seigneur est venu avec des milliers de ses saints pour exercer le jugement contre tous les hommes, et pour convaincre tous les impies d’entre eux, de toutes les actions d’impiété qu’ils ont commises et de toutes les paroles injurieuses que les pécheurs impies ont proférées contre lui.

16 Ce sont des gens qui ne font que murmurer, qui se plaignent toujours, qui marchent suivant leurs convoitises, qui prononcent des paroles d’orgueil, et qui admirent, pour leur profit, les personnes qui ont de l’apparence.

17 Mais vous, mes bien-aimés, souvenez-vous des choses qui ont été dites ci-devant par les apôtres de notre Seigneur Jésus-Christ ;

18 qui vous disaient qu’il y aurait au dernier temps des moqueurs, qui marcheraient suivant leurs convoitises impies.

19 Ce sont des hommes qui se séparent eux-mêmes, ce sont des gens sensuels, et en qui il n’y a rien de spirituel.

20 Mais vous, mes bien-aimés, vous élevant vous-mêmes comme un édifice sur votre très sainte foi, et priant par le Saint-Esprit,

21 conservez-vous dans l’amour de Dieu, attendant la miséricorde de notre Seigneur Jésus-Christ, pour obtenir la vie éternelle.

22 Ayez pitié des uns, en usant de discernement ;

23 et sauvez les autres par la frayeur, comme les arrachant du feu, haïssant jusqu’au vêtement qui a été souillé par la chair.

24 Or, à celui qui peut vous préserver de toute chute et vous faire paraître sans tache et comblés de joie en sa glorieuse présence ;

25 A Dieu, seul sage et notre Sauveur, soit gloire et magnificence, force et puissance, maintenant et dans tous les siècles. Amen. 

REFLEXIONS

Les avertissements que St. Jude donnait autrefois contre les profanes de son temps ne sont pas moins nécessaires aujourd’hui, puisqu’il y a un si grand nombre d’impies qui changent la religion en libertinage et qui font de la grâce de Dieu un prétexte de vivre dans la dissolution et dans l’impiété. Ainsi chacun doit être sur ses gardes contre ces gens-là.

La description que St. Jude fait de ces profanes nous apprend que c’est un caractère d’irréligion et d’impiété dans des personnes qui portent le nom de chrétiens, de vivre dans la souillure et dans l’impureté, de se rebeller contre les puissances supérieures et d’en parler mal, d’être animés d’un esprit de vanité, d’indépendance et d’orgueil et de faire servir la religion au gain de l’intérêt. L’apôtre veut, non seulement qu’on évite les sentiments de ces gens-là, mais même qu’on fuie leur commerce.

III. L’exemple de la punition que Dieu fit autrefois des anges qui péchèrent et des habitants de Sodome et de Gomorrhe, lesquels s’étaient débordés à toutes sortes d’infamies et l’ancienne prophétie d’Énoch, que St. Jude rapporte, prouvent que la vengeance divine poursuit les impies et les libertins et que, s’ils en sont à couvert dans cette vie, ils ne le seront pas en l’autre.

IV. St. Jude nous enseigne que le moyen de n’être pas séduit par les profanes, c’est de se souvenir que Jésus-Christ et les apôtres nous ont avertis qu’il y en aurait plusieurs dans les derniers jours, de lire et de méditer les livres sacrés et de joindre à cette lecture la prière et la vigilance comme St. Jude nous y exhorte par ces belles paroles : Mais vous, mes très chers frères, vous édifiant vous-mêmes sur votre très sainte foi et priant par le Saint-Esprit, conservez-vous dans l’amour de Dieu, attendant la miséricorde de notre Seigneur Jésus-Christ pour obtenir la vie éternelle.

V. Enfin, l’apôtre nous a appris que ce n’est pas assez de nous garantir nous-mêmes des égarements des impies, mais que la charité veut que nous tâchions d’en retirer ceux qui y sont engagés, nous servant pour cela, soit de la douceur, soit de la rigueur et de toutes les voies que la prudence et le zèle peuvent inspirer.

 ARGUMENT

St. Jean écrit cette lettre à une dame chrétienne et à l’église qui était dans sa maison, il l’exhorte à persévérer dans la vérité et dans la charité, à éviter les faux docteurs et à n’avoir aucun commerce avec eux. 

 Livres du Nouveau Testament.

1 L’ancien, à la dame Élue et à ses enfants, que j’aime véritablement ; et ce n’est pas moi seul qui les aime, mais aussi tous ceux qui ont connu la vérité ;

2 et cela, à cause de la vérité qui demeure en nous, et qui sera avec nous éternellement.

3 La grâce, la miséricorde et la paix vous soient données avec la vérité et la charité, de la part de Dieu le Père, et de la part du Seigneur Jésus-Christ, le Fils du Père.

4 J’ai été fort réjoui de ce que j’ai trouvé quelques-uns de tes enfants qui marchent dans la vérité, selon le commandement que nous avons reçu du Père.

5 Et maintenant, madame, je te prie, non pour te prescrire un commandement nouveau, mais celui que nous avons reçu dès le commencement, c’est que nous nous aimions les uns les autres.

6 Et la charité consiste en ceci, c’est que nous marchions selon ses commandements ; et c’est là le commandement que vous avez ouï dès le commencement, afin que vous y marchiez.

7 Car plusieurs séducteurs sont entrés dans le monde, qui ne confessent point Jésus-Christ qui est venu en chair. Un tel homme est un séducteur et un antéchrist.

8 Prenez garde à vous, afin que nous ne perdions pas le fruit de notre travail, mais que nous en recevions une pleine récompense.

9 Quiconque s’écarte de la doctrine de Christ, et n’y persévère pas, n’a point Dieu. Celui qui persévère dans la doctrine de Christ, a le Père et le Fils.

10 Si quelqu’un vient à vous, et n’apporte point cette doctrine, ne le recevez pas dans votre maison, et ne le saluez point.

11 Car celui qui le salue, participe à ses mauvaises œuvres.

12 Quoique j’eusse plusieurs choses à vous dire, je n’ai pas voulu le faire avec le papier et l’encre ; mais j’espère de vous aller voir, et de vous entretenir de bouche, afin que notre joie soit parfaite.

13 Les enfants de ta sœur élue te saluent. Amen. 

REFLEXIONS

Ce qu’il y a à remarquer dans cette épître, c’est premièrement le zèle et la piété de cette dame à qui St. Jean écrit. C’est là un exemple qui regarde principalement les femmes chrétiennes et qui leur apprend à s’attacher à la piété et à la faire régner dans leurs familles comme faisait cette dame à laquelle l’apôtre rend un témoignage si avantageux.

II. Nous voyons ici que tous ceux qui ont connu la vérité et qui l’aiment sincèrement s’aiment aussi cordialement les uns les autres et qu’ils joignent à cette connaissance de la vérité l’obéissance aux commandements de Dieu et à la pratique de la charité.

III. St. Jean nous enseigne que ce n’est pas assez d’avoir bien commencé et d’être entré dans le chemin de la piété, mais qu’il faut y persévérer jusqu’à la fin en sorte qu’on ne perde pas le fruit de ce qu’on a fait, mais qu’on en reçoive une pleine récompense. La dernière instruction marque ce que l’on doit faire à l’égard de ceux qui enseignent de fausses doctrines et qui ont des sentiments qui tendent au libertinage, c’est de ne les pas recevoir comme des frères, d’éviter leur commerce et leur fréquentation et de se séparer d’eux aussi bien que de tous ceux qui ne vivent pas selon les commandements de l’Évangile.

Sous-catégories

ARGUMENT

Nous avons dans l’évangile l’histoire de la naissance de notre Seigneur, de sa vie, de sa mort, de sa résurrection, et de son ascension au ciel. Le devoir des chrétiens est d’apporter une grande attention et un grand respect à la lecture de ces livres divins, de les méditer continuellement et de profiter des instructions qui y sont contenues.

ARGUMENT

Cet Évangile a été écrit quelque temps après celui de Saint Matthieu et comme l’on croit, environ dix ans après l’ascension de Jésus-Christ, et cela par Saint Marc, sous les yeux de l’Apôtre Saint Pierre.

ARGUMENT

Cet Évangile a été écrit environ vingt ans après l’ascension de Jésus-Christ, par Saint Luc qui fut disciple et compagnon de Saint Paul et qui le suivit dans ses voyages.