ARGUMENT
C’est encore ici une Epître que Saint Paul écrivit lorsqu’il était prisonnier à Rome la première fois, l’an 61 de notre Seigneur. Le but de cette Epître est d’exhorter les Colossiens à ne pas se laisser séduire par ceux qui voulaient joindre les cérémonies de la loi, les opinions des philosophes païens et diverses pratiques superstitieuses à la foi en Jésus-Christ. C’est le sujet des deux premiers chapitres. Dans les deux derniers, il prescrit les principaux devoirs de la piété et de la sainteté.
Chapitres : Chapitre I. Chapitre II. Chapitre III. Chapitre IV. Livres du Nouveau Testament.
Le premier chapitre a trois parties :
I. Saint Paul loue Dieu de ce que la doctrine de l’Évangile, ayant été annoncée aux Colossiens par le ministère d’Épaphras, elle avait produit de grands fruits parmi eux et il prie le Seigneur de les remplir de plus en plus de la connaissance de sa volonté et de toutes sortes de dons spirituels.
II. Ensuite Saint Paul représente que Jésus-Christ est l’unique source du salut, que c’est lui qui a créé les anges et toutes les autres créatures et que c’est par lui que les hommes et les païens en particulier ont été parfaitement réconciliés avec Dieu. Saint Paul disait cela aux Colossiens pour leur montrer que la doctrine de Jésus-Christ suffisait pour conduire les hommes à la perfection et au salut, sans qu’il fût nécessaire de s’arrêter aux cérémonies de la loi de Moïse ou aux autres doctrines.
III. Enfin, il leur dit que les souffrances qu’il endurait ne devaient pas les ébranler dans la profession de l’Évangile et il marque le but de sa prédication qui était d’amener les Gentils et tous les hommes au salut.
1 Paul, apôtre de Jésus-Christ, par la volonté de Dieu, et Timothée notre frère :
2 à nos frères en Christ, les saints et les fidèles qui sont à Colosses. La grâce et la paix vous soient données de la part de Dieu notre Père, et de Jésus-Christ notre Seigneur.
3 Nous rendons grâces à Dieu, qui est le Père de notre Seigneur Jésus-Christ, dans les prières que nous faisons sans cesse pour vous,
4 ayant été informés de la foi que vous avez en Jésus-Christ, et de la charité que vous avez pour tous les saints ;
5 à cause de l’espérance qui vous est réservée dans les cieux, et dont vous avez eu connaissance par la parole de la vérité, qui est l’évangile ;
6 lequel est parvenu jusqu’à vous, de même que par tout le monde, où il fructifie, comme il fait parmi vous, depuis le jour que vous avez entendu parler de la grâce de Dieu, et que vous l’avez véritablement connue ;
7 ainsi que vous l’avez apprise d’Epaphras, notre cher compagnon de service, qui est un fidèle ministre de Christ parmi vous,
8 Et qui nous a fait connaître la charité dont vous êtes animés par le Saint-Esprit.
9 C’est pour cela que depuis le jour que nous en avons ouï parler, nous ne cessons de prier pour vous, et de demander que vous soyez remplis de la connaissance de sa volonté, avec toute la sagesse et toute l’intelligence spirituelle ;
10 Afin que vous vous conduisiez d’une manière digne du Seigneur, pour lui plaire en toutes choses, fructifiant par toutes sortes de bonnes œuvres, et croissant dans la connaissance de Dieu ;
11 étant fortifiés en toutes manières par sa force glorieuse, pour soutenir tout avec patience, avec douceur et avec joie ;
12 rendant grâces au Père, qui nous a rendus capables d’avoir part à l’héritage des saints dans la lumière ;
13 et qui nous a délivrés de la puissance des ténèbres, et nous a fait passer dans le royaume de son fils bien-aimé,
14 en qui nous avons la rédemption par son sang, savoir, la rémission des péchés.
15 C’est lui qui est l’image du Dieu invisible, le premier-né de toutes les créatures.
16 Car c’est par lui qu’ont été créées toutes les choses qui sont dans les cieux et sur la terre, les visibles et les invisibles, soit les trônes ou les dominations, ou les principautés, ou les puissances ; tout a été créé par lui et pour lui.
17 Il est avant toutes choses, et toutes choses subsistent par lui.
18 Et c’est lui qui est le chef du corps de l’Eglise, et qui est le commencement et le premier-né d’entre les morts, afin qu’il tienne le premier rang en toutes choses.
19 Car il a plu à Dieu que toute plénitude habitât en lui ;
20 et de se réconcilier toutes choses par lui, tant celles qui sont dans les cieux que celles qui sont sur la terre, ayant fait la paix par le sang de sa croix.
21 Et vous, qui étiez autrefois éloignés de Dieu, et qui étiez ses ennemis par vos pensées et par vos mauvaises œuvres,
22 il vous a maintenant réconciliés avec lui, par le corps de sa chair, par sa mort, pour vous faire paraître devant lui saints, sans tache et irrépréhensibles ;
23 pourvu que vous demeuriez bien fondés et inébranlables dans la foi, sans abandonner jamais les espérances de l’évangile que vous avez entendu, lequel a été prêché à toutes les créatures qui sont sous le ciel, et duquel, moi, Paul, j’ai été fait ministre.
24 Je me réjouis maintenant dans les souffrances que j’endure pour vous, et j’achève de souffrir en ma chair le reste des afflictions de Christ, pour son corps, qui est l’Eglise,
25 de laquelle j’ai été fait ministre, selon la charge que Dieu m’a donnée, de vous annoncer pleinement la parole de Dieu ;
26 savoir, le mystère qui avait été caché, dans tous les siècles et dans tous les temps, mais qu’il a maintenant manifesté à ses saints ;
27 à qui Dieu a voulu faire connaître quelles sont les richesses de la gloire de ce mystère parmi les Gentils ; c’est que Christ est en vous, lui qui est l’espérance de la gloire.
28 C’est lui que nous annonçons, exhortant tous les hommes et les instruisant dans toute la sagesse, afin de les rendre tous parfaits en Jésus-Christ.
29 C’est aussi à quoi je travaille, combattant par sa vertu, qui agit puissamment en moi.
REFLEXIONS
Les bénédictions et les louanges par où Saint Paul commence cette épître nous apprennent que Dieu nous a accordé la plus grande de toutes les grâces lorsqu’il nous a fait annoncer son Évangile et que nous devons l’en remercier continuellement, mais cette grâce ne peut nous devenir salutaire à moins que, comme Saint Paul y exhortait les Colossiens, nous nous conduisions d’une manière digne du Seigneur, faisant ce qui lui est agréable et fructifiant en toutes sortes de bonnes œuvres.
I. Les prières que Saint Paul joint à ses actions de grâces nous montrent que ce n’est pas assez d’avoir reçu quelque degré de foi et de sainteté, mais qu’il nous faut tendre à la perfection et demander à Dieu qu’il nous remplisse toujours davantage de sa connaissance et des dons de son esprit. Ces prières de l’apôtre nous enseignent encore que le but pour lequel Dieu nous accorde cette connaissance et ces dons c’est de nous former à la sainteté, et de nous conduire à la perfection et à la gloire par un accroissement continuel de ses grâces.
La seconde partie de ce chapitre nous apprend que Jésus-Christ est le créateur et le maître de toutes choses, que c’est en lui que se trouvent les connaissances les plus parfaites et les plus salutaires et que c’est par son moyen qu’il a plu à Dieu de se réconcilier tous les hommes.
Ce que nous devons recueillir de là c’est qu’il ne faut chercher le salut qu’en Jésus-Christ seul par une persévérance constante dans la foi et dans l’obéissance à l’Évangile et qu’aucune tentation quelle qu’elle soit ne doit être capable de nous en détourner.
St Paul témoigne aux Colossiens que la crainte où il était qu’ils ne se laissent détourner de la pureté de la foi par ceux qui voulaient introduire dans la religion les subtilités de la philosophie et les traditions des Juifs l’obligeait à leur adresser ses exhortations.
Pour cet effet, il continue à leur représenter qu’on trouvait en Jésus-Christ tout ce qui était nécessaire pour justifier et pour sanctifier les hommes et qu’ainsi ils ne devaient point s’arrêter à la philosophie non plus qu’aux cérémonies judaïques, vu qu’elles étaient inutiles et que Jésus-Christ les avaient abolies par sa mort.
Il conclut de là que les chrétiens ne sont plus obligés à l’observation de ces cérémonies et qu’ils ne devaient pas écouter ceux qui voulaient les astreindre à la distinction des viandes et des jours, au service des anges et à diverses pratiques inutiles et superstitieuses.
1 Car je veux bien que vous sachiez combien est grand le combat que je soutiens pour vous, et pour ceux qui sont à Laodicée, et pour tous ceux qui ne m’ont jamais vu,
2 afin que leurs cœurs soient consolés, et qu’étant liés étroitement ensemble par la charité, ils soient enrichis d’une parfaite intelligence, pour connaître le mystère de notre Dieu et Père, et de Jésus-Christ,
3 En qui sont renfermés tous les trésors de la sagesse et de la science.
4 Je vous dis ceci afin que personne ne vous abuse par des discours séduisants.
5 Car bien que je sois absent de corps, je suis pourtant avec vous en esprit, et je me réjouis de voir le bon ordre qu’il y a parmi vous, et la fermeté de votre foi en Jésus-Christ.
6 Comme donc vous avez reçu le Seigneur Jésus-Christ, marchez selon lui,
7 étant enracinés et fondés en lui, et affermis dans la foi, selon qu’elle vous a été enseignée, y faisant des progrès avec des actions de grâces.
8 Prenez garde que personne ne vous séduise par la philosophie et par de vaines subtilités, suivant les traditions des hommes, et les éléments du monde, et non pas selon Jésus-Christ.
9 Car toute la plénitude de la divinité habite corporellement en lui.
10 Et vous avez tout pleinement en lui, qui est le chef de toutes les principautés, et de toutes les puissances.
11 C’est aussi en lui que vous avez été circoncis d’une circoncision faite sans main, et qui consiste à dépouiller le corps des péchés de la chair, ce qui est la circoncision de Christ ;
12 ayant été ensevelis avec lui par le baptême dans lequel vous êtes aussi ressuscités avec lui, par la foi que vous avez en la puissance de Dieu, qui l’a ressuscité des morts.
13 Et lorsque vous étiez morts dans vos péchés et incirconcis dans votre chair, il vous a vivifiés avec lui, vous ayant pardonné toutes vos fautes.
14 Il a effacé l’obligation qui était contre nous, laquelle consistait dans les ordonnances, et nous était contraire ; et il l’a entièrement annulée en l’attachant à la croix ;
15 ayant dépouillé les principautés et les puissances, qu’il a publiquement exposées en spectacle, triomphant d’elles sur cette croix.
16 Que personne donc ne vous condamne au sujet du manger ou du boire, ou pour la distinction d’un jour de fête, ou de nouvelle lune, ou de sabbat ;
17 car ces choses n’étaient que l’ombre de celles qui devaient venir, mais le corps en est en Christ.
18 Que personne ne vous maîtrise à son plaisir, sous prétexte d’humilité, et par le culte des anges, s’ingérant dans les choses qu’il n’a point vues, étant témérairement enflé de son sens charnel ;
19 et ne demeurant pas attaché au chef, duquel tout le corps, bien joint par la liaison de ses parties, tire ce qui le fait subsister, et reçoit son accroissement selon Dieu.
20 Si donc vous êtes morts avec Christ, par rapport aux éléments du monde, pourquoi vous charge-t-on de ces préceptes, comme si vous viviez encore au monde ?
21 en vous disant : Ne mange point de ceci, n’en goûte point, n’y touche pas ;
22 Préceptes qui sont tous pernicieux par leurs abus, n’étant fondés que sur des ordonnances et des doctrines humaines,
23 lesquelles ont, à la vérité, quelque apparence de sagesse dans un culte volontaire, et dans une certaine humilité, en ce qu’elles n’épargnent point le corps, et qu’elles n’ont aucun égard à ce qui peut satisfaire la chair.
REFLEXIONS
Le grand zèle que St. Paul fait paraître dans ce chapitre pour les Colossiens et l’appréhension qu’il avait que les faux docteurs ne les séduisent montre qu’il est du devoir des conducteurs de l’église et de tous les fidèles de se garantir avec un grand soin de l’erreur et de la séduction et de prendre garde qu’on ne les détourne de la pureté de la foi par des subtilités ou par des doctrines inventées par les hommes.
II. Nous voyons ici que le vrai moyen de n’être jamais séduit est de s’arrêter à Jésus-Christ seul et à son Évangile et de le regarder comme celui qui a expié parfaitement nos péchés, qui est l’unique source de lumière et de la sainteté et qui conduit infailliblement au salut tous ceux qui croient en lui.
III. Il importe de remarquer que quand St. Paul dit : que Jésus-Christ a effacé par sa mort l’obligation qui était contre nous et qui consistait dans les ordonnances, l’ayant entièrement abolie, cela ne regarde que les cérémonies que Dieu avait autrefois prescrites aux Juifs, mais qu’il ne nous a pas affranchi de l’obligation de garder les commandements de Dieu, qu’au contraire il est mort pour nous mettre en état de les mieux observer et pour nous communiquer sa grâce d’une manière beaucoup plus parfaite que les cérémonies de la loi ne le pouvaient faire.
IV. Enfin, il faut remarquer dans ce chapitre qu’il est très dangereux d’introduire dans la religion des cultes volontaires et inventés par les hommes et des pratiques vaines et superstitieuses qui auraient même quelque apparence de dévotion, mais qu’il faut toujours se tenir à l’Évangile et s’attacher à la vraie et à la solide piété qui y est prescrite et qui consiste dans une foi pure et dans le renoncement au monde et aux désirs de la chair.
St. Paul montre aux Colossiens que la foi en Jésus-Christ ressuscité engage les chrétiens à rechercher les choses du Ciel et à renoncer aux péchés dans lesquels les païens vivaient et particulièrement à l’impureté. Il les exhorte après cela à la bonté, à l’humilité, au pardon mutuel, à la charité, à la paix et à glorifier Dieu par leurs discours, par leurs louanges et par toute leur conduite. Il marque enfin les devoirs des femmes et des maris, ceux des enfants et des pères et ceux des serviteurs et des maîtres.
1 Si donc vous êtes ressuscités avec Christ, cherchez les choses qui sont en haut, où Christ est assis à la droite de Dieu.
2 Affectionnez-vous aux choses qui sont en haut, et non à celles qui sont sur la terre ;
3 car vous êtes morts et votre vie est cachée avec Christ en Dieu ;
4 mais quand Christ, qui est votre vie, paraîtra, alors vous paraîtrez aussi avec lui dans la gloire.
5 Faites donc mourir ce qui compose en vous l’homme terrestre, la fornication, la souillure, les passions, la mauvaise convoitise, et l’avarice, qui est une idolâtrie ;
6 car c’est pour ces choses que la colère de Dieu vient sur les enfants de rébellion,
7 dans lesquelles aussi vous avez marché autrefois, lorsque vous viviez dans ces vices.
8 Mais maintenant renoncez à toutes ces choses, à la colère, à l’animosité, à la malice, à la médisance, et qu’aucune parole déshonnête ne sorte de votre bouche.
9 Ne mentez point les uns aux autres, ayant dépouillé le vieil homme avec ses œuvres,
10 et ayant revêtu le nouvel homme, qui se renouvelle par la connaissance, à l’image de celui qui l’a créé.
11 Ici il n’y a ni Grec, ni Juif, ni circoncis, ni incirconcis, ni Barbare, ni Scythe, ni esclave, ni libre ; mais Christ est toutes choses en tous.
12 Revêtez-vous donc, comme les élus de Dieu, ses saints et ses bien-aimés, des entrailles de miséricorde, de bonté, d’humilité, de douceur, de patience ;
13 vous supportant les uns les autres, et vous pardonnant les uns aux autres ; si l’un de vous a quelque sujet de plainte contre l’autre, comme Christ vous a pardonné, vous aussi, usez-en de même.
14 Mais surtout, soyez revêtus de la charité, qui est le lien de la perfection ;
15 et que la paix de Dieu, à laquelle vous avez été appelés, pour n’être qu’un seul corps, règne dans vos cœurs, et soyez reconnaissants.
16 Que la parole de Christ habite abondamment en vous, avec toute sorte de sagesse, vous instruisant et vous exhortant les uns les autres, par des psaumes, par des hymnes et des cantiques spirituels, chantant du fond de vos cœurs au Seigneur, avec reconnaissance.
17 Et quelque chose que vous fassiez, soit par vos paroles, soit par vos actions, faites tout au nom du Seigneur Jésus, rendant grâces par lui à Dieu notre Père.
18 Femmes, soyez soumises à vos propres maris, comme cela se doit selon le Seigneur.
19 Maris, aimez vos femmes, et ne vous aigrissez point contre elles.
20 Enfants, obéissez à vos pères et à vos mères en toutes choses ; car cela est agréable au Seigneur.
21 Pères, n’irritez point vos enfants, de peur qu’ils ne perdent courage.
22 Serviteurs, obéissez en toutes choses à ceux qui sont vos maîtres selon la chair, ne servant pas seulement sous leurs yeux, comme si vous ne cherchiez qu’à plaire aux hommes, mais faites-le dans la simplicité de votre cœur et dans la crainte de Dieu.
23 Et quoi que vous fassiez, faites-le de bon cœur, comme pour le Seigneur et non pour les hommes ;
24 Sachant que vous recevrez du Seigneur la récompense de l’héritage, puisque vous servez Christ le Seigneur.
25 Mais celui qui agit injustement recevra la peine de son injustice ; et il n’y a point d’acception de personnes devant Dieu.
REFLEXIONS
Saint Paul marque en premier lieu dans ce chapitre que ceux qui croient véritablement que Jésus-Christ est ressuscité et qu’il est assis à la droite de Dieu n’attachent pas leurs cœurs et leurs affections aux choses de la terre, mais qu’ils les tournent du côté du Ciel et de la vie qui nous y est réservée en Jésus-Christ.
II. L’Apôtre nous apprend qu’entre les péchés auxquels le christianisme nous oblige de renoncer, l’un de ceux que nous devons surtout éviter et qui attire particulièrement la colère de Dieu, c’est l’impureté et toutes sortes de souillures, soit dans les actions, soit dans les désirs.
Ensuite, St. Paul défend aussi la colère, la médisance, les discours déshonnêtes, le mensonge, et généralement tous les vices du viel homme, c’est-à-dire de la nature corrompue.
Il marque après cela les vertus et les principaux devoirs de la vie chrétienne qui sont d’être pleins de miséricorde, de bonté, d’humilité, de douceur, de nous pardonner mutuellement, d’avoir dans notre cœur une grande charité, de nous édifier les uns les autres par de bons discours, de rendre de continuelles actions de grâces à Dieu notre Père et de faire en sorte que toutes nos paroles et toutes nos actions tendent à sa gloire.
Enfin, à ces devoirs généraux, St. Paul joint les devoirs particuliers, recommandant aux femmes la soumission envers leurs maris et aux maris l’amour pour leurs femmes, aux enfants d’obéir à leurs pères et aux pères de traiter leurs enfants avec douceur, aux serviteurs d’obéir à leurs maîtres par un principe de conscience et de leur être fidèles et aux maîtres d’être justes et équitables envers leurs serviteurs.
La répétition que St. Paul fait ici de ces devoirs particuliers qu’il avait déjà proposés dans l’épître aux Éphésiens montre qu’ils sont d’une très grande importance.
Ainsi, nous devons les observer inviolablement, de même que tous les autres préceptes que ce chapitre contient et qui sont si justes et si dignes de la religion que nous professons, nous acquittant de toutes les obligations qui nous sont imposées, soit par notre vocation générale de chrétien, soit par l’état et par la vocation particulière où Dieu nous a mis.
L’Apôtre exhorte les Colossiens à persévérer dans la prière, à se conduire sagement et à parler avec prudence et avec douceur dans toutes sortes d’occasions. Il leur recommande Tychique et Onésime qu’il leur envoyait et il finit son épître par des salutations et par quelques avertissements.
1 Maîtres, rendez à vos serviteurs ce qui est de la justice et de l’équité, sachant que vous avez aussi un maître dans le ciel.
2 Persévérez et veillez dans la prière, et dans les actions de grâces.
3 Priez aussi pour nous, afin que Dieu nous ouvre la porte pour prêcher la parole, et pour annoncer le mystère de Christ, à cause duquel je suis dans les chaînes ;
4 Afin que je le fasse connaître de la manière dont il faut que j’en parle.
5 Conduisez-vous prudemment envers ceux de dehors, rachetant le temps.
6 Que vos discours soient toujours accompagnés de grâce, et assaisonnés de sel, de manière que vous sachiez répondre à chacun comme il faut.
7 Tychique, notre cher frère, qui est un fidèle ministre du Seigneur, et qui le sert avec moi, vous apprendra tout ce qui me regarde.
8 Je vous l’ai envoyé exprès, afin qu’il connaisse quel est votre état, et qu’il console vos cœurs ;
9 je lui ai joint Onésime, notre fidèle et très cher frère, qui est de votre pays ; ils vous informeront de tout ce qui se passe ici.
10 Aristarque, qui est prisonnier avec moi, vous salue, et Marc, cousin de Barnabas, touchant lequel vous avez reçu des ordres ; s’il va chez vous, recevez-le bien.
11 Jésus, surnommé Juste, vous salue aussi. Ils sont Juifs de naissance, et ce sont les seuls qui travaillent maintenant avec moi pour le royaume de Dieu, et de qui j’aie reçu de la consolation.
12 Epaphras, qui est de votre pays, et serviteur de Christ, vous salue ; il ne cesse de combattre pour vous dans ses prières, afin que vous soyez toujours parfaits, et que vous accomplissiez toute la volonté de Dieu.
13 Car je lui rends ce témoignage, qu’il a un grand zèle pour vous, et pour ceux qui sont à Laodicée et à Hiérapolis.
14 Luc le médecin, qui m’est très cher, et Démas vous saluent.
15 Saluez les frères qui sont à Laodicée, et Nymphas, et l’Église qui est dans sa maison.
16 Et après que cette lettre aura été lue parmi vous, faites qu’on la lise aussi dans l’Église des Laodicéens, et que vous lisiez aussi celle qu’on vous enverra de Laodicée.
17 Et dites à Archippe : Considère bien le ministère que tu as reçu du Seigneur, afin de le bien remplir.
18 Moi, Paul, je vous salue ici de ma propre main. Souvenez-vous de mes liens. La grâce soit avec vous. Amen.
REFLEXIONS
I. Le premier devoir que St. Paul recommande ici, c’est de prier continuellement, de persévérer dans ce saint exercice aussi bien que dans les actions de grâces et particulièrement de faire des prières pour les ministres de Jésus-Christ afin qu’ils annoncent l’Évangile de la manière dont il doit être annoncé.
II. Le second devoir est d’observer une grande prudence et de se conduire suivant que le temps et les occasions le demandent, surtout quand nous avons à faire à des personnes qui ont de l’éloignement pour la vérité ou pour la piété, de parler toujours avec sagesse, avec douceur et d’une manière propre à édifier ceux qui nous entendent et d’éviter tout ce qui pourrait nous exposer à quelque danger sans nécessité ou donner du scandale à qui que ce soit.
III. St. Paul fait ici mention de Tychique, d’Onésime, de Marc, de Juste, d’Épaphras et de Luc qui étaient tous d’excellents serviteurs de Dieu. Il loue leur grand zèle et il les recommande aux Colossiens de la manière la plus affectueuse. On doit reconnaître par-là que de bons et de dignes ministres sont un rare présent du Ciel, qu’on leur doit un très grand amour et que les églises sont obligées de les recevoir avec toute sorte de respect et d’affection comme eux de leur côté doivent de plus en plus exciter leur zèle et prendre garde à l’administration qu’ils ont reçue du Seigneur, afin de la bien remplir.
Écrite de Rome aux Colossiens et portée par Tychique et Onésime.