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ARGUMENT

Malachie, le dernier des prophètes, fait deux choses dans son livre : 

I. Il exhorte les Juifs à réformer les désordres qui régnaient parmi eux, surtout dans le service divin, et à se convertir.

II. Il prédit l’établissement du culte évangélique, la venue de Jean Baptiste, celle de Jésus-Christ et la dernière ruine des Juifs. 

Chapitres  CHAPITRE I.  CHAPITRE II.  CHAPITRE III.  CHAPITRE IV.  LIVRES DU VIEUX TESTAMENT.

CHAPITRE I.

Dieu reproche aux Juifs dans le premier chapitre que, quoiqu’il les eût aimés et choisis pour être son peuple, préférablement à la postérité d’Ésaü, ils avaient été ingrats à ses bienfaits. Il reprend les sacrificateurs et le peuple de ce qu’ils offraient à Dieu des choses souillées et des bêtes qui avaient des défauts, ce qui était contre la loi, et il prédit que le temps approchait auquel on offrirait partout à Dieu un service pur et des sacrifices qui lui seraient agréables.

1 Reproches faits de la part de l’Éternel à Israël, par Malachie.

2 Je vous ai aimés, a dit l’Éternel. Et vous avez dit : En quoi nous as-tu aimés ? Esaü n’était-il pas frère de Jacob ? dit l’Éternel. Or, j’ai aimé Jacob ;

3 mais j’ai haï Esaü, et j’ai mis ses montagnes en désolation, et exposé son héritage aux dragons du désert.

4 Que si les Iduméens disent : Nous avons été appauvris, mais nous retournerons, et nous rebâtirons les lieux qui ont été détruits ; ainsi a dit l’Éternel des armées : Ils rebâtiront, mais je les ruinerai, et on les appellera : Le pays de méchanceté, et le peuple contre lequel l’Éternel est indigné pour toujours.

5 Vos yeux le verront, et vous direz : L’Éternel est magnifié dans le pays d’Israël.

6 Le fils honore le père, et le serviteur son seigneur ; si donc je suis Père, où est l’honneur qui m’appartient ? et si je suis Seigneur, où est la crainte qu’on a de moi ? a dit l’Éternel des armées, à vous, ô sacrificateurs ! qui méprisez mon nom. Et vous avez dit : En quoi avons-nous méprisé ton nom ?

7 Vous offrez sur mon autel du pain souillé, et vous dites : En quoi t’avons-nous profané ? En ce que vous dites : La table de l’Éternel est dans le mépris.

8 Même quand vous amenez une bête aveugle pour la sacrifier, n’y a-t-il point de mal ? et quand vous l’amenez boiteuse ou malade, n’y a-t-il point de mal ? Présente-la à ton gouverneur ; t’en saura-t-il gré, ou te recevra-t-il favorablement ? a dit l’Éternel des armées.

9 Suppliez donc maintenant le Dieu fort, afin qu’il ait pitié de vous. Cela venant de votre main, vous recevra-t-il favorablement ? a dit l’Éternel des armées.

10 Qui est aussi celui d’entre vous qui ferme les portes, et allume le feu sur mon autel gratuitement ? Je ne prends point de plaisir en vous, a dit l’Éternel des armées, et je n’aurai point pour agréable l’oblation qui viendra de vos mains.

11 Mais depuis le soleil levant jusqu’au soleil couchant, mon nom sera grand parmi les nations, et on offrira en tout lieu du parfum à mon nom, et une oblation pure ; car mon nom sera grand parmi les nations, a dit l’Éternel des armées.

12 Mais vous l’avez profané, en disant : La table de l’Éternel est souillée, et ce qu’elle produit est une viande méprisable.

13 Vous dites aussi : Voici notre travail, et vous soufflez dessus, a dit l’Éternel des armées. Vous amenez ce qui a été déchiré, ce qui est boiteux et malade, et vous l’amenez pour offrande. Aurai-je cela pour agréable venant de vos mains ? a dit l’Éternel.

14 Le trompeur est maudit, qui ayant un mâle dans son troupeau, et ayant fait un vœu, sacrifie cependant à l’Éternel ce qui est gâté ; car je suis le grand Roi, a dit l’Éternel des armées, et mon nom est révéré parmi les nations.

REFLEXIONS

Dieu, pour montrer aux Juifs qu’il les avait aimés d’une façon toute particulière leur dit, dès le commencement de cette prophétie : qu’il avait aimé Jacob et haï Ésaü,

Ce qui signifie qu’il avait choisi Jacob plutôt qu’Ésaü son frère pour le recevoir dans son alliance et qu’il n’avait pas rétabli les Iduméens qui descendaient d’Ésaü après leur ruine comme il avait rétabli les Juifs, qui étaient la postérité de Jacob, en les ramenant à Jérusalem.

St. Paul allègue cet endroit de Malachie au chapitre 9 de l’épître aux Romains pour montrer que Dieu peut choisir ceux qu’il lui plaît et leur faire des grâces plus particulières qu’à d’autres et que, si nous avons le bonheur d’être son peuple, nous en sommes redevables à sa seule bonté et au choix libre et gratuit qu’il lui a plu de faire de nous.

II. On voit ici que les Juifs, nonobstant cet amour que Dieu leur avait témoigné, ne l’honoraient pas comme ils le devaient. C’est de quoi Dieu se plaint en disant: Un fils honore son père et un serviteur son seigneur, si donc je suis Père, où est l’honneur qui m’appartient ? Et si je suis Seigneur, où est la crainte qu’on a de moi ?

Ces paroles nous apprennent que ceux qui ne répondent à l’amour de Dieu que par la désobéissance, se rendent coupables d’une noire ingratitude et que c’est en vain que nous appelons Dieu notre Père et notre Seigneur, si nous ne le craignons et si nous ne l’honorons pas.

III. Ceux qui sont établis dans le ministère sacré doivent s’en acquitter d’une manière que Dieu n’ait pas sujet de leur reprocher de déshonorer son nom et de rendre son service méprisable comme il le reprochait aux sacrificateurs juifs.

IV. Le prophète se plaint que les Juifs, par un principe d’avarice, apportaient dans le temple des offrandes mal conditionnées et qu’ils n’y présentaient que les choses qui étaient de moindre valeur, ce que Dieu regarde comme un sacrilège et une impiété.

Cela doit nous éloigner de l’avarice et nous exciter à faire sincèrement et de la manière la plus parfaite tout ce que nous faisons pour la gloire de Dieu et pour son service.

Enfin, Malachie prédit : que le nom de Dieu serait grand parmi toutes les nations et qu’on offrirait en tous lieux le parfum à son nom et une oblation pure.

Cette prédiction marquait que le nom de Dieu serait connu dans tout le monde par la prédication de l’Évangile et elle doit s’entendre du service qui lui serait rendu parmi tous les peuples après que le Messie aurait été manifesté.

Cela nous engage à nous acquitter de ces justes devoirs en offrant toujours à Dieu des sacrifices spirituels qui lui soient agréables par Jésus-Christ notre Seigneur.

CHAPITRE II.

Ce chapitre a deux parties :

 I. Dieu censure la négligence et l’impiété des sacrificateurs qui, au lieu d’avoir à cœur sa gloire et d’instruire fidèlement les Juifs comme leur charge les y obligeaient, déshonoraient leur ministère, rendaient le service divin méprisable et faisaient pécher le peuple et il les menace de sa malédiction.

II. Dieu se plaint de ce que les Juifs avaient épousé des femmes idolâtres contre la défense de la loi et de ce qu’ils violaient la sainteté du mariage par les divorces et par des mariages illicites.

1 Sacrificateurs, c’est maintenant à vous que s’adresse ce commandement.

2 Si vous n’écoutez pas, et ne prenez pas à cœur de donner gloire à mon nom, a dit l’Éternel des armées, j’enverrai sur vous la malédiction, et je maudirai vos bénédictions, et je les ai déjà maudites ; car vous ne prenez point cela à cœur.

3 Voici, je vais détruire votre postérité, et je répandrai sur vos visages la fiente de vos victimes, la fiente de vos sacrifices, et elle vous emportera avec elle.

4 Alors vous saurez que je vous avais adressé ce commandement, afin que mon alliance fût avec Lévi, a dit l’Éternel des armées.

5 Mon alliance de vie et de paix était avec lui, et je la lui avais donnée, afin qu’il me révérât ; et il m’a révéré, et il a été effrayé de la présence de mon nom.

6 La loi de vérité a été dans sa bouche, et il ne s’est point trouvé de perversité dans ses lèvres ; il a marché avec moi dans la paix et dans la droiture, et il en a détourné plusieurs de l’iniquité.

7 Car les lèvres du sacrificateur gardaient la science, et on recherchait la loi de sa bouche, parce qu’il était l’ange de l’Éternel des armées.

8 Mais vous vous êtes retirés de ce chemin, vous en avez fait broncher plusieurs dans la loi, et vous avez violé l’alliance de Lévi, dit l’Éternel des armées.

9 Et moi aussi, je vous ai rendus méprisables et abjects à tout le peuple, parce que vous ne gardez pas mes voies, et que vous avez égard à l’apparence des personnes, quand il s’agit de juger selon la loi.

10 N’avons-nous pas tous un même père ? Un seul Dieu fort ne nous a-t-il pas créés ? Pourquoi chacun agit-il perfidement contre son frère, en violant l’alliance de nos pères ?

11 Juda a agi perfidement et a commis abomination dans Israël et dans Jérusalem ; car Juda a profané la sainteté de l’Éternel, qui l’aimait, et s’est marié à la fille d’un dieu étranger.

12 L’Éternel retranchera des tabernacles de Jacob l’homme qui aura fait cela, même celui qui veille, qui répond et qui présente l’oblation à l’Éternel des armées.

13 Et voici une deuxième chose que vous faites ; vous couvrez l’autel de l’Éternel de larmes, de pleurs, et de gémissements, tellement que je ne regarde plus à l’oblation, et que je ne prends rien à gré de ce qui vient de vos mains.

14 Et vous dites : Pourquoi ? Parce que l’Éternel est intervenu comme témoin entre toi et la femme de ta jeunesse, contre laquelle tu agis perfidement, quoiqu’elle soit ta compagne, et la femme avec laquelle tu as contracté alliance.

15 N’est-elle pas l’ouvrage du même Dieu que vous ? N’est-ce pas son souffle qu’il l’a animé comme vous ? Et que demande ce même créateur de l’un et de l’autre sinon qu’il naisse de vous une postérité de Dieu. Conservez donc celle qui est un même Esprit avec vous, et que personne n’agisse perfidement avec la femme de sa jeunesse.

16 Car l’Éternel, le Dieu d’Israël, a dit qu’il hait qu’on la renvoie ; et cet outrage couvrira son habit, a dit l’Éternel des armées. Considérez donc ceci dans votre esprit, et n’agissez point avec perfidie.

17 Vous avez lassé l’Éternel par vos paroles. Et vous avez dit : En quoi l’avons-nous lassé ? C’est en disant : Tous ceux qui font le mal sont bons aux yeux du Seigneur, et ils lui sont agréables ; ou si cela n’est pas, où est le Dieu de la justice ?

REFLEXIONS

La première partie de ce chapitre regarde directement les ministres de la religion. Elle leur apprend qu’ils sont établis pour procurer la gloire de Dieu, pour servir de guides aux peuples et pour les instruire fidèlement, tant par leur doctrine que par leur exemple, que, lorsqu’ils manquent à leurs engagements, la religion est méprisée, que le culte divin est profané, que le peuple se corrompt et qu’ils tombent eux-mêmes dans le mépris et deviennent l’objet de la malédiction de Dieu.

Les pasteurs et les conducteurs de l’église doivent avoir continuellement ces réflexions devant les yeux. La seconde partie de ce chapitre contient des instructions importantes sur le mariage. Nous y voyons que Dieu est offensé lorsqu’on viole les lois sacrées du mariage, soit par le divorce, soit par la polygamie ou en quelque manière que ce soit, comme aussi lorsqu’on se marie à des personnes idolâtres. Malachie montre que ces désordres sont contraires à la première institution du mariage, puisque Dieu ne créa au commencement qu’un homme et qu’une femme, et c’est ce que notre Seigneur établit encore plus clairement dans l’Évangile, où il prouve, par la première institution que Dieu fit après avoir créé Adam et Ève, que le mariage est un état sacré et un lien indissoluble qui lie également la femme et le mari. Ainsi cet état doit être respecté et conservé dans toute sa pureté parmi les chrétiens.

CHAPITRE III.

 Il y a ici trois choses à remarquer : 

I. Malachie prédit que Dieu enverrait bientôt Jean-Baptiste et qu’ensuite le Messie viendrait purifier son église en établissant le vrai service divin et en punissant les méchants. II. Il censure vivement l’impiété des Juifs et les sacrilèges qu’ils commettaient dans les dîmes et les offrandes. III. Il réfute les blasphèmes des profanes qui disaient qu’on servait Dieu en vain et il promet que Dieu ne manquera pas de récompenser ceux qui le craignent et de les distinguer des méchants.

1 Voici, je vais envoyer mon ange, et il préparera la voie devant moi, et aussitôt le Seigneur que vous cherchez, et l’ange de l’alliance que vous désirez, entrera dans son temple ; voici il vient, a dit l’Éternel des armées.

2 Et qui pourra soutenir le jour de sa venue ? Et qui pourra subsister, quand il paraîtra ? Car il sera comme un feu qui raffine, et comme le savon des foulons.

3 Et il sera assis comme celui qui affine et qui purifie l’argent ; il nettoiera les fils de Lévi, il les purifiera, comme on purifie l’or et l’argent ; et ils apporteront à l’Éternel des oblations dans la justice.

4 L’oblation de Juda et de Jérusalem sera agréable à l’Éternel, comme aux jours anciens, et comme aux premières années.

5 Je m’approcherai de vous pour juger, et je me hâterai d’être témoin contre les enchanteurs, contre les adultères, contre ceux qui jurent faussement, et contre ceux qui retiennent le salaire du mercenaire, de la veuve et de l’orphelin, et qui font tort à l’étranger, et qui ne me craignent point, a dit l’Éternel des armées.

6 Parce que je suis l’Éternel, et que je n’ai point changé, vous aussi, enfants de Jacob, vous n’avez pas été consumés.

7 Depuis le temps de vos pères vous vous êtes détournés de mes statuts, et ne les avez point gardés. Retournez-vous vers moi, et je me retournerai vers vous, a dit l’Éternel des armées, et vous dites : En quoi nous retournerons-nous ?

8 L’homme pillera-t-il Dieu ? En quoi t’avons-nous pillé ? Dans les dîmes et dans les offrandes.

9 Vous êtes maudits de malédiction, et vous me pillez, vous, toute la nation.

10 Apportez toutes les dîmes aux lieux ordonnés pour les garder, et qu’il y ait de la provision dans ma maison ; et éprouvez-moi en cela, a dit l’Éternel des armées, si je ne vous ouvre pas les canaux des cieux, et si je n’épuise pas sur vous la bénédiction, en sorte que vous n’y pourrez pas suffire.

11 Je réprimerai pour l’amour de vous celui qui dévore, et il ne vous gâtera point les fruits de la terre, et vos vignes ne seront point stériles dans la campagne, a dit l’Éternel des armées.

12 Toutes les nations vous diront heureux, parce que vous serez un pays désirable, a dit l’Éternel des armées.

13 Vous avez redoublé vos paroles contre moi, a dit l’Éternel. Et vous dites : Qu’avons-nous dit contre toi ?

14 Vous avez dit : C’est en vain qu’on sert Dieu ; et qu’avons-nous gagné d’avoir gardé ce qu’il a commandé de garder, et d’avoir marché dans l’affliction devant l’Éternel des armées ?

15 Et maintenant nous tenons pour heureux les orgueilleux, et même ceux qui commettent la méchanceté prospèrent ; et s’ils ont tenté Dieu, ils ont été délivrés.

16 Alors ceux qui craignent l’Éternel ont parlé l’un à l’autre, et l’Éternel a été attentif et l’a entendu, et un livre de mémoire a été écrit devant lui pour ceux qui craignent l’Éternel, et qui pensent à son nom.

17 Ils seront miens, a dit l’Éternel des armées, lorsque je mettrai à part ce que j’ai de plus précieux, et je les épargnerai comme un homme épargne son fils qui le sert.

18 Convertissez-vous donc, et vous verrez la différence qu’il y a entre le juste et le méchant, entre celui qui sert Dieu, et celui qui ne le sert pas.

REFLEXIONS

Cette prophétie marque expressément que Dieu devait envoyer dans peu de temps un prophète, qui est ici nommé l’ange ou l’ambassadeur du Seigneur, et qu’après cela le Seigneur, que les Juifs attendaient, entrerait dans son temple.

Jésus-Christ explique cet oracle au chapitre onzième de Saint Matthieu, en faisant voir que Jean Baptiste était cet ange qui devait venir.

I. Il paraît d’ailleurs que cette prédiction a été accomplie, puisqu’elle marque, que le Messie viendrait pendant que le temple de Jérusalem subsisterait. Ainsi, ce temple étant détruit, il n’y a aucune ambiguïté dans cette prophétie et nous ne pouvons douter que Jésus ne soit le Messie promis aux Juifs.

II. Cet oracle marque que le but de la venue de Jésus-Christ serait de sanctifier son église et de faire des fidèles autant : de sacrificateurs et de Lévites,

C’est-à-dire que ce seraient des personnes consacrées au service de Dieu.

Les chrétiens ont en cela de grands motifs à répondre à la sainteté de leur vocation par leur dévouement à Dieu et par la pureté de leur vie.

III. Les reproches que Malachie faisait aux Juifs de leurs péchés et surtout de leurs sacrilèges et du mépris qu’ils faisaient du service divin montrent que Dieu veut qu’on ait en révérence tout ce qui appartient à la religion et en particulier que c’est un grand crime d’appliquer à d’autres usages ce qui est consacré à des usages saints.

IV. Nous devons apprendre d’ici à avoir en horreur les discours et les sentiments des profanes et surtout à détester l’impiété de ceux qui disent que c’est en vain qu’on craint Dieu et qu’on observe ce qu’il a commandé.

Le Seigneur déclare ici d’une manière très expresse qu’il connaît ceux qui le craignent et qui révèrent son nom, qu’il se souviendra d’eux et de leur piété et qu’il mettra toujours une juste différence entre les gens de bien et les méchants.

CHAPITRE IV.

Malachie prédit la venue du jour de la vengeance de Dieu et de la destruction des méchants sous l’image d’un feu qui consume tout ; et il dit qu’elle serait précédée par la venue du Messie qu’il appelle Le soleil de la justice, et par celle de Jean Baptiste à qui il donne le nom d’Élie et duquel il décrit la charge et le ministère.

1 Car voici, un jour vient, embrasé comme une fournaise ; et tous les orgueilleux, et tous ceux qui commettent la méchanceté, seront comme du chaume ; et ce jour-là qui vient les embrasera, a dit l’Éternel des armées, et ne leur laissera ni racine ni rameau.

2 Mais sur vous qui craignez mon nom, se lèvera le soleil de la justice, et la santé sera dans ses rayons ; et vous sortirez, et vous croîtrez comme de jeunes taureaux engraissés.

3 Et vous foulerez les méchants, car ils seront comme de la cendre sous les plantes de vos pieds, au jour que j’agirai, a dit l’Éternel des armées.

4 Souvenez-vous de la loi de Moïse mon serviteur, auquel je donnai à Horeb des statuts et des ordonnances pour tout Israël.

5 Voici, je vais vous envoyer Elie le prophète, avant que le jour grand et redoutable de l’Éternel vienne.

6 Il convertira le cœur des pères envers les enfants, et le cœur des enfants envers leurs pères, de peur que je ne vienne, et que je ne frappe la terre à la façon de l’interdit.

REFLEXIONS

Ce dernier chapitre de Malachie marque trois événements considérables :

I. Le premier est la vengeance que Dieu se proposait d’exercer contre les impies. Cet oracle exprime ce qui arriva aux Juifs incrédules, d’abord après la venue de Jésus-Christ, lorsqu’ils furent détruits avec leur ville et leur temple.

II. Le second est la manifestation du Messie qui est appelé : le soleil de la justice qui porte la santé dans ses rayons.

III. Le troisième est la venue de Jean Baptiste auquel Malachie donne le nom d’Élie le prophète parce qu’il devait ressembler à Élie dans sa manière de vivre, dans son zèle et dans ses fonctions. On voit dans l’Évangile que c’est là le vrai sens de cet oracle, notre Seigneur ayant dit expressément : que Jean Baptiste était cet Élie qui devait venir.

Ces diverses prédictions sont autant de preuves qui établissent la divinité de l’Écriture sainte, la vérité de la religion chrétienne, la certitude des promesses et des menaces de l’Évangile et la nécessité de pratiquer tout ce qui y est commandé. C’est aussi là le but de toutes les prophéties et de tout le Vieux Testament et l’usage auquel nous devons le rapporter.

 Fin des livres canoniques du Vieux Testament.