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ARGUMENT 

Ce livre est appelé Exode, ce qui signifie « Sortie », parce qu’il commence par l’histoire de la sortie du peuple d’Israël hors d’Égypte. On y lit ce qui arriva à ce peuple depuis la mort de Joseph jusqu’à ce que le tabernacle fût dressé dans le désert, ce qui comprend l’espace d’environ 140 ans. 

Chapitres  CHAPITRE I. CHAPITRE II.  CHAPITRE III.  CHAPITRE IV.   CHAPITRE V.  CHAPITRE VI.  CHAPITRE VII.  CHAPITRE VIII.   CHAPITRE IX.  CHAPITRE X.   CHAPITRE XI.   CHAPITRE XII. CHAPITRE XIII.  CHAPITRE XIV.   CHAPITRE XV.   CHAPITRE XVI. CHAPITRE XVII.  CHAPITRE XVIII.  CHAPITRE XIX.   CHAPITRE XX.  CHAPITRE XXI.  CHAPITRE XXII.  CHAPITRE XXIII.  CHAPITRE XXIV.   CHAPITRE XXV.   CHAPITRE XXVI.   CHAPITRE XXVII.  CHAPITRE XXVIII.  CHAPITRE XXIX. CHAPITRE XXX.   CHAPITRE XXXI. CHAPITRE XXXII.  CHAPITRE XXXIII.  CHAPITRE XXXIV.  CHAPITRE XXXV.   CHAPITRE XXXVI.   CHAPITRE XXXVII. CHAPITRE XXXVIII.   CHAPITRE XXXIX.  CHAPITRE XL.   LIVRES DU VIEUX TESTAMENT.

CHAPITRE I.

Le roi d’Égypte entreprend de détruire les enfants d’Israël en les traitant avec beaucoup de dureté ; en commandant aux sages-femmes de tuer tous les enfants mâles des Hébreux dès leur naissance et en ordonnant qu’on les noyât dans le fleuve.

1 Ce sont ici les noms des enfants d’Israël qui entrèrent en Égypte avec Jacob. Ils y entrèrent chacun avec sa famille.

2 Ruben, Siméon, Lévi et Juda,

3 Issacar, Zabulon et Benjamin,

4 Dan et Nephthali, Gad et Ascer.

5 Toutes les personnes qui étaient nées de Jacob, étaient soixante et dix, avec Joseph qui était en Égypte.

6 Or, Joseph mourut, et tous ses frères, et toute cette génération-là.

7 Et les enfants d’Israël foisonnèrent et se multiplièrent extraordinairement, et ils s’accrurent et devinrent très puissants, tellement que le pays en fut rempli.

8 Depuis, il s’éleva un nouveau roi sur l’Égypte, qui n’avait point connu Joseph.

9 Et il dit à son peuple : Voici, le peuple des enfants d’Israël est plus grand et plus puissant que nous ;

10 Venez donc, agissons prudemment avec lui, de peur qu’il ne se multiplie, que s’il arrivait quelque guerre, il ne se joigne aussi à nos ennemis, qu’il ne combatte contre nous, et qu’il ne se retire de ce pays.

11 Ils établirent donc sur le peuple des commissaires d’impôts, pour l’accabler de charges ; et le peuple bâtit des villes fortes à Pharaon, savoir Pithom et Rahmésès.

12 Mais plus on l’affligeait, plus il croissait et se multipliait ; et les Égyptiens voyaient avec chagrin les enfants d’Israël.

13 Et les Égyptiens faisaient servir les enfants d’Israël avec rigueur ;

14 tellement qu’ils leur rendirent la vie amère par une dure servitude, en les employant à faire du mortier, des briques, et toute sorte d’ouvrage qui se fait aux champs. Tout le service qu’on tirait d’eux était avec rigueur.

15 Le roi d’Égypte parla aussi aux sages-femmes hébreuses, dont l’une s’appelait Sciphra, et l’autre Puha,

16 et il leur dit : Quand vous recevrez les enfants des femmes des Hébreux, et que vous les verrez sur le siège, si c’est un fils, mettez-le à mort, mais si c’est une fille, qu’elle vive.

17 Mais les sages-femmes craignirent Dieu, et ne firent pas ce que le roi d’Égypte leur avait dit ; car elles laissèrent vivre les fils.

18 Alors le roi d’Égypte appela les sages-femmes, et leur dit : Pourquoi avez-vous fait cela, d’avoir laissé vivre les fils ?

19 Et les sages-femmes répondirent à Pharaon : C’est que les femmes des Hébreux ne sont point comme celles d’Égypte, car elles sont vigoureuses ; elles ont accouché avant que la sage-femme vienne vers elles.

20 Et Dieu fit du bien aux sages-femmes ; et le peuple se multiplia et devint très-puissant.

21 Et parce que les sages-femmes craignirent Dieu, il leur édifia des maisons.

22 Alors Pharaon fit ce commandement à tout son peuple, et dit : Jetez dans le fleuve tous les fils qui naîtront, mais laissez vivre toutes les filles.

REFLEXIONS
I. La multiplication des enfants d’Israël dans l’Égypte et les moyens barbares que Pharaon employa pour les détruire nous font voir l’accomplissement de ce que Dieu avait dit aux patriarches, que leur postérité se multiplierait extrêmement en Égypte, mais qu’elle y serait affligée et qu’ensuite Dieu l’en retirerait. II. Il faut reconnaître ici la sagesse et la bonté de Dieu qui ayant béni les enfants d’Israël en Égypte et, ne voulant pas qu’ils y demeurassent toujours, permit cette persécution, afin qu’ils quittassent sans peine ce pays-là. Dieu permet que ses enfants soient affligés et persécutés en ce monde, il en use ainsi pour les éprouver et afin qu’ils ne se fassent pas de la peine d’en sortir. III. Le refus que firent les sages-femmes d’exécuter les ordres cruels de Pharaon et la récompense que Dieu leur donna montrent qu’il ne faut pas obéir aux ordres des princes lorsque ces ordres sont contraires à la justice et à la conscience et que Dieu ne manque jamais de récompenser la piété et le zèle de ceux qui lui obéissent plutôt qu’aux hommes.

CHAPITRE II.

On voit ici : 

I. La naissance de Moïse et la manière dont il fut garanti de la mort, et élevé par la fille du Roi d’Egypte. II. L’attachement qu’il fit paraître pour ceux de sa nation en tuant un Égyptien. III. Sa retraite au pays de Madian. IV. La mort du roi d’Égypte et l’état déplorable où le peuple d’Israël était alors. 

1 Or, un homme de la maison de Lévi alla et épousa une fille de Lévi ;

2 laquelle conçut et enfanta un fils, et voyant qu’il était beau, elle le cacha pendant trois mois. 3 Mais ne le pouvant tenir caché plus longtemps, elle prit un coffret fait de jonc, et l’enduisit de bitume et de poix ; Ensuite elle y mit l’enfant, et le posa parmi des roseaux sur le bord du fleuve.

4 Et sa sœur se tenait loin pour savoir ce qui lui arriverait.

5 Or, la fille de Pharaon descendit au fleuve pour se laver ; et ses filles se promenaient sur le bord du fleuve ; et ayant vu le coffret au milieu des roseaux, elle envoya une de ses filles pour le prendre.

6 Et l’ayant ouvert, elle vit l’enfant. Et voici, l’enfant pleurait. Elle en fut touchée de compassion, et elle dit : C’est un des enfants des Hébreux !

7 Alors la sœur de l’enfant dit à la fille de Pharaon : Irai-je appeler une nourrice d’entre les femmes des Hébreux, et elle t’allaitera cet enfant ?

8 Et la fille de Pharaon lui répondit : Va. Et la jeune fille s’en alla, et appela la mère de l’enfant.

9 Et la fille de Pharaon lui dit : Emporte cet enfant et me l’allaite, et je te donnerai ton salaire ; et la femme prit l’enfant, et l’allaita.

10 Et quand l’enfant fut devenu grand, elle l’amena à la fille de Pharaon, qui l’adopta pour son fils ; et elle le nomma Moïse, parce que (dit-elle) je l’ai tiré des eaux.

11 Et il arriva, lorsque Moïse fut devenu grand, qu’il sortit vers ses frères, et qu’il vit leurs travaux ; il vit aussi un Égyptien qui frappait un Hébreu d’entre ses frères ;

12 et ayant regardé çà et là, et voyant qu’il n’y avait personne, il tua l’Égyptien et le cacha dans le sable.

13 Et il sortit le second jour, et voici, deux hommes hébreux se querellaient, et il dit à celui qui avait le tort : Pourquoi frappes-tu ton prochain ?

14 Mais il lui répondit : Qui t’a établi prince et juge sur nous ? Est-ce que tu veux me tuer, comme tu as tué l’Égyptien ? Et Moïse craignit, et il dit : Certainement, le fait est connu.

15 Or, Pharaon ayant appris ce fait-là, chercha à faire mourir Moïse. Mais Moïse s’enfuit de devant Pharaon, et s’arrêta au pays de Madian, et s’assit auprès d’un puits.

16 Or, le sacrificateur de Madian avait sept filles, qui vinrent puiser de l’eau, et elles remplirent les auges, pour abreuver le troupeau de leur père.

17 Mais des bergers survinrent, et les chassèrent. Alors Moïse se leva, et les garantit, et abreuva leur troupeau.

18 Et quand elles furent retournées chez Réhuel leur père, il leur dit : Comment êtes-vous revenues sitôt aujourd’hui ?

19 Elles répondirent : Un homme égyptien nous a délivrées de la main des bergers, et même nous a puisé abondamment de l’eau et a abreuvé le troupeau.

20 Alors il dit à ses filles : Et où est-il ? Pourquoi avez-vous ainsi laissé cet homme ? Appelez-le, et qu’il mange du pain.

21 Et Moïse consentit à demeurer avec cet homme-là, qui donna Séphora sa fille à Moïse.

22 Et elle enfanta un fils, et il le nomma Guersçom, car, dit-il, j’ai séjourné dans un pays étranger.

23 Or, il arriva, longtemps après, que le roi d’Égypte mourut ; et les enfants d’Israël, qui gémissaient à cause de la servitude où ils étaient, crièrent, et le cri que la servitude leur faisait pousser, monta jusqu’à Dieu.

24 Dieu donc entendit leurs gémissements ; et Dieu se souvint de l’alliance qu’il avait faite avec Abraham, Isaac et Jacob.

25 Ainsi Dieu regarda les enfants d’Israël, et connut leur état.

REFLEXIONS
On voit dans ce chapitre comment Moïse, par une providence de Dieu toute particulière, fut conservé en vie après sa naissance, nourri par sa propre mère et élevé à la cour de Pharaon par la princesse d‘Égypte. On doit admirer dans cet événement les merveilles de la providence qui garantit ainsi Moïse de la mort et qui voulut que l’exposition de cet enfant servît à son élévation et que celui qui devait un jour délivrer le peuple d’Israël de la tyrannie des Égyptiens fût élevé par la fille du prince même qui avait entrepris de détruire les Israélites. Ce que Moïse fit en tuant un Egyptien est une action extraordinaire qui ne doit point être tirée à conséquence, puisque Moïse était un homme envoyé de Dieu et appelé à retirer les Israélites d’Égypte. Il se peut aussi que Moïse ne pût garantir la vie de celui qui était attaqué ou même la sienne propre qu’en tuant l’Égyptien. St. Paul remarque sur cette histoire : Que par la foi, Moïse étant déjà grand refusa d’être appelé le fils de la fille de Pharaon et qu’il choisit plutôt d’être affligé avec le peuple de Dieu que de jouir pour un peu de temps des délices du péché. Enfin, la longue durée et le redoublement de la servitude des Israélites nous montrent que Dieu laisse Quelquefois longtemps ceux qu’il aime dans la souffrance avant que de les délivrer, mais que ni la longueur, ni la rigueur des maux qu’ils endurent ne doivent jamais leur faire perdre courage.

CHAPITRE III.

Dieu apparaît à Moïse dans un buisson qui brûlait sans se consumer et lui dit qu’il l’avait choisi pour retirer son peuple d’Égypte, Et comme Moïse ne pouvait croire que Dieu voulut se servir de lui pour cela, Dieu l’assure de sa protection et du soin qu’il avait de ce peuple. Il lui ordonne d’aller parler aux Israélites et à Pharaon et il lui prédit quel serait le succès de sa commission.

1 Or, Moïse paissait le troupeau de Jéthro son beau-père, sacrificateur de Madian, et menant le troupeau derrière le désert, il vint à la montagne de Dieu jusqu’à Horeb.

2 Et l’ange de l’Éternel lui apparut dans une flamme de feu, du milieu d’un buisson ; et il regarda, et voici, le buisson était tout en feu ; mais il ne se consumait point.

3 Alors Moïse dit : Je me détournerai maintenant, et je verrai cette grande vision, et pourquoi le buisson ne se consume point.

4 Et l’Éternel vit que Moïse s’était détourné pour regarder ; et Dieu l’appela du milieu du buisson, disant : Moïse, Moïse. Et il répondit : Me voici.

5 Et Dieu dit : N’approche point d’ici. Déchausse les souliers de tes pieds ; car le lieu où tu es arrêté, est une terre sainte.

6 Il dit aussi : Je suis le Dieu de ton père, le Dieu d’Abraham, le Dieu d’Isaac et le Dieu de Jacob. Et Moïse cacha son visage, parce qu’il craignait de regarder vers Dieu.

7 Et l’Éternel dit : J’ai très bien vu l’affliction de mon peuple qui est en Égypte, et j’ai entendu le cri qu’ils ont jeté à cause de leurs exacteurs, et j’ai connu leurs douleurs.

8 Aussi suis-je descendu pour le délivrer de la main des Égyptiens et pour le faire remonter de ce pays-là en un pays bon et spacieux, en un pays où coulent le lait et le miel, au lieu où sont les Cananéens, les Héthiens, les Amorrhéens, les Phérésiens, les Héviens et les Jébusiens.

9 Et maintenant, voici, le cri des enfants d’Israël est venu jusqu’à moi, et j’ai vu aussi la manière dont les Égyptiens les oppriment.

10 Maintenant donc, viens, et je t’enverrai vers Pharaon, et tu retireras mon peuple, savoir, les enfants d’Israël, hors d’Égypte.

11 Alors Moïse répondit : Qui suis-je, moi, que j’aille vers Pharaon, et que je retire les enfants d’Israël hors d’Égypte ?

12 Et Dieu dit : Va, car je serai avec toi ; et tu auras ce signe que c’est moi qui t’ai envoyé : quand tu auras retiré mon peuple hors d’Égypte, vous servirez Dieu près de cette montagne.

13 Et Moïse dit à Dieu : Voici, quand je serai venu vers les enfants d’Israël, et que je leur aurai dit : Le Dieu de vos pères m’a envoyé vers vous ; alors, s’ils me disent : Quel est son nom ? que leur dirai-je ?

14 Alors Dieu dit à Moïse : JE SUIS CELUI QUI EST. Il dit aussi : Tu diras ainsi aux enfants d’Israël : Celui qui EST m’a envoyé vers vous.

15 Dieu dit encore à Moïse : Tu diras ainsi aux enfants d’Israël : L’ÉTERNEL, le Dieu de vos pères, le Dieu d’Abraham, le Dieu d’Isaac, et le Dieu de Jacob m’a envoyé vers vous ; et c’est ici mon mémorial dans tous les âges.

16 Va et assemble les anciens d’Israël, et leur dis : L’Éternel, le Dieu de vos pères, m’est apparu, le Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob, et m’a dit : Certainement, je vous ai visités, et j’ai vu ce qu’on vous fait en Égypte.

17 Et j’ai dit : Je vous ferai remonter de l’Égypte où vous êtes affligés, au pays des Cananéens, des Héthiens, des Amorrhéens, des Phérésiens, des Héviens, et des Jébusiens, dans ce pays où coulent le lait et le miel.

18 Et ils obéiront à ta parole ; et tu iras, toi et les anciens d’Israël, vers le roi d’Égypte, et vous lui direz : L’Éternel, le Dieu des Hébreux, est venu au-devant de nous. Maintenant donc nous te prions que nous allions le chemin de trois jours au désert, et que nous sacrifiions à l’Éternel notre Dieu.

19 Or, je sais que le roi d’Égypte ne vous permettra point de vous en aller, sinon par main forte.

20 Mais j’étendrai ma main, et je frapperai l’Égypte par toutes les merveilles que je ferai au milieu d’elle ; et après cela, il vous laissera aller.

21 Et je ferai que ce peuple trouvera grâce envers les Égyptiens, et il arrivera que, quand vous partirez, vous ne vous en irez point à vide.

22 Mais chaque femme doit demander à sa voisine, et à l’hôtesse de sa maison, des vaisseaux d’argent, et des vaisseaux d’or, et des vêtements que vous mettrez sur vos fils et sur vos filles ; ainsi vous dépouillerez les Égyptiens.

REFLEXIONS
Voici les considérations qu’il faut faire sur ce chapitre. La première regarde la manière dont Dieu appela Moïse et lui fit connaître qu’il l’avait choisi pour être le libérateur du peuple d’Israël. La vision que Moïse eut de ce buisson qui brûlait sans se consumer était une merveille dont Dieu voulut se servir pour attirer son attention et pour le persuader que Dieu était là présent. On voit ensuite que Dieu parla à Moïse et qu’il lui dit que le temps était venu auquel il voulait délivrer son peuple de la tyrannie de Pharaon et accomplir les promesses qu’il avait faites autrefois à Abraham, à Isaac et à Jacob. Cela devait servir à confirmer Moïse dans sa vocation et à persuader les Israélites eux-mêmes que Moïse leur était envoyé de la part de Dieu et que le temps de leur délivrance était venu. Par là nous voyons que Dieu est toujours fidèle dans son alliance et dans ses promesses et qu’il est impossible qu’il abandonne jamais son Église ni ses enfants. Une autre considération qu’il faut faire regarde la résistance de Moïse qui ne pouvait se résoudre à aller vers Pharaon, ni croire que Dieu délivrerait son peuple par son moyen. On doit regarder cette résistance, non comme une désobéissance, mais comme un effet de l’humilité de Moïse et de la crainte qu’il avait de ne pas réussir et comme une de ces infirmités qui peuvent se rencontrer dans ceux qui craignent Dieu. Cependant, ce que Dieu dit à Moïse et les promesses qu’il lui fit de l’assister fait voir qu’il faut obéir à Dieu dans tout ce qu’il ordonne et croire tout ce qu’il nous promet, quelque difficulté que nous voyons dans l’exécution de ses promesses.

CHAPITRE IV.

Dieu confirme Moïse dans sa vocation par deux signes miraculeux et par des promesses réitérées de son secours. Ensuite Moïse part pour s’en aller en Égypte et comme il était en chemin, un ange l’oblige à circoncire son fils. Aaron lui vient au-devant et ils font connaître aux enfants d’Israël que Dieu voulait les délivrer.

1 Et Moïse répondit, et dit : Mais voici, ils ne me croiront point, et ils n’obéiront point à ma parole ; car ils diront : L’Éternel ne t’est point apparu.

2 Et l’Éternel lui dit : Qu’est-ce que tu as en ta main ? Il répondit : Une verge.

3 Il dit : Jette-la par terre ; et il la jeta par terre, et elle devint un serpent. Et Moïse s’enfuyait de devant ce serpent.

4 Alors l’Éternel dit à Moïse : Etends ta main, et saisis sa queue. Et il étendit sa main, et la saisit, et elle redevint verge en sa main.

5 Fais cela devant eux, afin qu’ils croient que l’Éternel, le Dieu de leurs pères, le Dieu d’Abraham, le Dieu d’Isaac et le Dieu de Jacob t’est apparu.

6 L’Éternel lui dit encore : Mets maintenant ta main dans ton sein. Et il mit sa main dans son sein, puis il la tira, et voici, sa main était blanche de lèpre comme la neige.

7 Puis Dieu dit : Remets ta main dans ton sein. (Et il remit sa main dans son sein ; et l’ayant retirée hors de son sein, voici, elle était redevenue comme son autre chair.)

8 Que s’il arrive qu’ils ne te croient point, et n’obéissent point à la voix du premier prodige, ils croiront à la voix du second.

9 Et s’il arrive qu’ils ne croient point à ces deux prodiges, et qu’ils n’obéissent pas à ta parole, tu prendras de l’eau du fleuve, et tu la répandras sur la terre, et les eaux que tu auras prises du fleuve, deviendront du sang sur la terre.

10 Et Moïse répondit à l’Éternel : Hélas ! Seigneur, ni d’hier, ni d’avant-hier je ne suis point un homme qui ait la parole aisée, même depuis que tu as parlé à ton serviteur ; car j’ai la bouche et la langue pesantes.

11 Et l’Éternel lui dit : Qui a fait la bouche de l’homme ? Ou qui a fait le muet, ou le sourd, ou le voyant, ou l’aveugle ? N’est-ce pas moi, l’Éternel ?

12 Va donc maintenant, et je serai avec ta bouche, et je t’enseignerai ce que tu auras à dire.

13 Et Moïse répondit : Hélas ! Seigneur, envoie, je te prie, celui que tu dois envoyer.

14 Et la colère de l’Éternel s’embrasa contre Moïse, et il lui dit : Aaron le Lévite n’est-il pas ton frère ? Je sais qu’il parlera très bien. Et même, le voici qui sort au-devant de toi, et quand il te verra, il se réjouira dans son cœur.

15 Tu lui parleras donc, et tu mettras ces paroles en sa bouche ; et je serai avec ta bouche et avec la sienne, et je vous enseignerai ce que vous aurez à faire.

16 Et il parlera pour toi au peuple, et ainsi il sera ta bouche, et tu lui seras à la place de Dieu.

17 Tu prendras aussi cette verge en ta main, avec laquelle tu feras ces prodiges.

18 Ainsi Moïse s’en alla et retourna vers Jéthro son beau-père, et il lui dit : Je te prie que je m’en aille, et que je retourne vers mes frères qui sont en Égypte, pour voir s’ils vivent encore. Et Jéthro lui dit : Va en paix.

19 Or l’Éternel dit à Moïse au pays de Madian : Va et retourne en Égypte ; car tous ceux qui cherchaient ta vie sont morts.

20 Ainsi Moïse prit sa femme et ses fils, et les mit sur un âne, et retourna au pays d’Égypte ; et Moïse prit aussi la verge de Dieu en sa main.

21 L’Éternel avait dit aussi à Moïse : Puisque tu t’en vas, et que tu retournes en Égypte, prends garde à tous les miracles que j’ai mis en ta main ; tu les feras devant Pharaon ; mais j’endurcirai son cœur, et il ne laissera point aller le peuple.

22 Tu diras donc à Pharaon : Ainsi a dit l’Éternel : Israël est mon fils, mon premier-né ;

23 Et je t’ai dit : Laisse aller mon fils, afin qu’il me serve ; et tu as refusé de le laisser aller. Voici, je m’en vais faire mourir ton fils, ton premier-né.

24 Or il arriva que, comme Moïse était sur le chemin dans une hôtellerie, l’Éternel le rencontra et chercha de le faire mourir.

25 Et Séphora prit un couteau tranchant, et en coupa le prépuce de son fils, et le jeta à ses pieds, et dit : Certainement, tu m’es un époux de sang.

26 Alors l’Éternel le laissa. Et Séphora dit : Tu m’es un époux de sang, à cause de la circoncision.

27 Et l’Éternel dit à Aaron : Va-t’en au-devant de Moïse au désert. Il y alla donc, et le rencontra en la montagne de Dieu, et il le baisa.

28 Et Moïse rapporta à Aaron toutes les paroles de l’Éternel qui l’avait envoyé, et tous les prodiges qu’il lui avait commandé de faire.

29 Moïse donc poursuivit son chemin avec Aaron ; et ils assemblèrent tous les anciens des enfants d’Israël.

30 Et Aaron dit toutes les paroles que l’Éternel avait dites à Moïse, et fit les prodiges devant le peuple.

31 Et le peuple crut ; et ils apprirent que l’Éternel avait visité les enfants d’Israël, et qu’il avait vu leur affliction ; et se prosternant en terre, ils l’adorèrent.

REFLEXIONS
La principale observation qu’il faut faire sur ce chapitre regarde les divers refus que Moïse fit d’aller au roi d’Égypte et ce que Dieu lui dit pour l’engager à lui obéir. Cela nous apprend que quand Dieu nous appelle, nous devons suivre notre vocation sans rien craindre et sans écouter ce que la chair suggère pour nous en détourner. Les promesses que Dieu fit à Moïse d’être avec lui, les prodiges par lesquels il confirma ces promesses et le pouvoir qu’il lui donna de faire des miracles nous font voir que Dieu ne manque jamais de donner les forces et les moyens nécessaires pour exécuter ses ordres et qu’il est toujours avec ses serviteurs lorsqu’il les envoie. Ce qui arriva à Moïse lorsque Dieu l’obligea à circoncire son fils tendait à lui apprendre que Dieu voulait que la circoncision, qui était une marque de son alliance avec les enfants d’Israël, fût observée. De là nous devons recueillir que les commandements de Dieu, même ceux qui ne regardent que des choses extérieures et indifférentes de leur nature, doivent être gardés inviolablement.

CHAPITRE V.

Moïse et Aaron s’étant présentés devant le roi d’Égypte, il ne voulut point les écouter et il ordonna que les enfants d’Israël fussent traités avec plus de sévérité. Ce qui fit que le peuple d’Israël murmura contre Moïse et que Moïse lui-même se plaignit à Dieu du mauvais succès qu’il avait eu.

1 Après cela, Moïse et Aaron vinrent et dirent à Pharaon : Ainsi a dit l’Éternel, le Dieu d’Israël : Laisse aller mon peuple, afin qu’il me célèbre une fête solennelle au désert.

2 Mais Pharaon dit : Qui est l’Éternel, que j’obéisse à sa voix, pour laisser aller Israël ? Je ne connais point l’Éternel, et je ne laisserai point aller Israël.

3 Et ils dirent : Le Dieu des Hébreux est venu au-devant de nous ; nous te prions que nous allions maintenant le chemin de trois jours au désert, et que nous sacrifiions à l’Éternel notre Dieu, de peur qu’il ne se jette sur nous par la mortalité ou par l’épée.

4 Et le roi d’Égypte leur dit : Moïse et Aaron, pourquoi détournez-vous le peuple de son ouvrage ? Allez maintenant à votre travail.

5 Pharaon dit aussi : Voici, le peuple de ce pays est maintenant en grand nombre, et vous les faites chômer de leur travail.

6 Pharaon commanda ce jour-là même aux exacteurs qui étaient sur le peuple, et à ses commissaires, disant :

7 Vous ne donnerez plus de paille à ce peuple pour faire des briques, comme auparavant ; mais qu’ils aillent et qu’ils s’amassent de la paille.

8 Cependant, vous leur imposerez la quantité de briques qu’ils faisaient auparavant, sans en rien diminuer, car ils sont gens de loisir ; aussi crient-ils, disant : Allons et sacrifions à notre Dieu.

9 Qu’on accable ces gens de travaux, et qu’ils s’y occupent, et qu’ils ne s’amusent point à des paroles de mensonge.

10 Alors les exacteurs du peuple et ses commissaires sortirent, et dirent au peuple : Ainsi a dit Pharaon : Je ne vous donnerai plus de paille.

11 Allez vous-mêmes et prenez de la paille où vous en trouverez, quoiqu’on ne diminue rien de votre travail.

12 Alors le peuple se répandit par tout le pays d’Égypte, pour amasser du chaume au lieu de paille.

13 Et les exacteurs les pressaient, disant : Achevez votre ouvrage chaque jour, comme quand la paille vous était fournie.

14 Même les commissaires des enfants d’Israël que les exacteurs de Pharaon avaient établis sur eux, furent battus ; et on leur dit : Pourquoi n’avez-vous point achevé votre tâche de faire des briques, hier et aujourd’hui, comme auparavant ?

15 Alors les commissaires des enfants d’Israël vinrent crier à Pharaon, disant : Pourquoi fais-tu ainsi à tes serviteurs ?

16 On ne donne point de paille à tes serviteurs, et toutefois on nous dit : Faites des briques. Et voici, tes serviteurs sont battus, et on en impute la faute à ton peuple.

17 Et il répondit : Vous êtes de loisir, vous êtes de loisir ; c’est pourquoi vous dites : Allons, sacrifions à l’Éternel.

18 Or, maintenant, allez, travaillez, car on ne vous donnera point de paille, et vous rendrez toujours la même quantité de briques.

19 Et les commissaires des enfants d’Israël virent qu’ils étaient dans un mauvais état, puisqu’on disait : Vous ne diminuerez rien de vos briques de la tâche de chaque jour.

20 Et en sortant d’auprès de Pharaon, ils rencontrèrent Moïse et Aaron, qui se trouvèrent devant eux ;

21 et ils leur dirent : Que l’Éternel vous regarde et en juge, vu que vous nous avez mis en mauvaise odeur devant Pharaon et devant ses serviteurs, en leur mettant l’épée à la main pour nous tuer.

22 Alors Moïse retourna vers l’Éternel, et dit : Seigneur, pourquoi as-tu fait maltraiter ce peuple ? Pourquoi m’as-tu envoyé ?

23 Car, depuis que je suis venu vers Pharaon pour parler en ton nom, il a maltraité ce peuple, et tu n’as point délivré ton peuple.

REFLEXIONS
Le courage avec lequel Moïse, qui s’était d’abord fait de la peine d’aller parler au roi d’Égypte, exécuta sa commission, est une preuve de son obéissance et de son zèle et un exemple qui apprend aux serviteurs de Dieu à suivre leur vocation, sans craindre les hommes. La réponse fière et impie de Pharaon fait voir que jamais il n’aurait laissé sortir les enfants d’Israël de son pays si Dieu ne l’y eût contraint par les effets de sa puissance. Ainsi, l’endurcissement de ce prince fut l’occasion de toutes les merveilles que Dieu fit par le moyen de Moïse et attira sur l’Égypte tous les fléaux dont elle fut accablée. La rigueur dont Pharaon usa contre le peuple d’Israël était une nouvelle épreuve que Dieu envoyait à Moïse et aux Israélites afin de voir s’ils croiraient toujours en ses promesses, quoique la première commission de Moïse eut un succès contraire à celui qu’ils attendaient. Cela montre aussi que lorsque l’affliction redouble, c’est souvent alors qu’elle est prête à finir. Enfin, l’on voit dans les murmures du peuple contre Moïse et Aaron, l’impatience et l’ingratitude ordinaire des hommes. Ils se défient des promesses de Dieu lorsqu’il tarde à les accomplir et ils perdent courage dans le temps qu’il se prépare à leur faire du bien et qu’il leur donne les assurances les plus fortes de son amour.

CHAPITRE VI.

Dieu envoie une seconde fois Moïse vers les enfants d’Israël pour les assurer qu’il les délivrerait, mais ils ne voulurent point l’écouter. Dieu lui commande ensuite d’aller encore avec Aaron son frère parler à Pharaon. L’auteur sacré ajoute la généalogie de Moïse et d’Aaron.

1 Et l’Éternel dit à Moïse : Maintenant tu verras ce que je ferai à Pharaon ; car il les laissera aller, y étant contraint par une main forte ; même, contraint par une main forte, il les chassera de son pays.

2 Dieu parla encore à Moïse, et lui dit : Je suis l’Éternel.

3 Je suis apparu comme le Dieu fort, tout-puissant, à Abraham, à Isaac et à Jacob ; mais je n’ai point été connu d’eux par mon nom d’Éternel.

4 Et j’ai aussi établi mon alliance avec eux, pour leur donner le pays de Canaan, qui est le pays où ils ont voyagé, auquel ils ont habité comme étrangers.

5 Aussi j’ai entendu les sanglots des enfants d’Israël, que les Égyptiens tiennent esclaves ; et je me suis souvenu de mon alliance.

6 C’est pourquoi, dis aux enfants d’Israël : Je suis l’Éternel, je vous retirerai de dessous les charges des Égyptiens ; je vous délivrerai de leur servitude, et je vous rachèterai à bras étendu, et par de grands jugements.

7 Et je vous prendrai pour mon peuple ; je vous serai Dieu, et vous connaîtrez que je suis l’Éternel votre Dieu, qui vous retire de dessous les charges des Égyptiens.

8 Et je vous ferai entrer au pays pour lequel j'ai levé ma main que je le donnerais à Abraham, à Isaac et à Jacob ; et je vous le donnerai en héritage. Je suis l’Éternel.

9 Moïse donc parla ainsi aux enfants d’Israël ; mais ils n’écoutèrent point Moïse, à cause de l’angoisse de leur esprit et à cause de la servitude où ils étaient.

10 Et l’Éternel parla à Moïse, disant :

11 Va, et dis à Pharaon, roi d’Égypte, qu’il laisse sortir les enfants d’Israël de son pays.

12 Alors Moïse parla devant l’Éternel, et dit : Voici, les enfants d’Israël ne m’ont point écouté ; et comment Pharaon m’écoutera-t-il, moi qui suis incirconcis de lèvres ?

13 Cependant, l’Éternel parla à Moïse et Aaron, et leur donna ordre d’aller trouver les enfants d’Israël, et Pharaon, roi d’Égypte, pour retirer les enfants d’Israël du pays d’Égypte.

14 Ce sont ici les chefs des maisons de leurs pères. Les enfants de Ruben, premier-né d’Israël : Hénoc et Pallu, Hetsron et Carmi. Ce sont là les familles de Ruben.

15 Et les enfants de Siméon : Jémuël, Jamin, Ohad, Jakin, Tsohar et Sçaûl, fils d’une Cananéenne. Ce sont là les familles de Siméon.

16 Et ce sont ici les noms des enfants de Lévi, selon leurs générations : Guersçon, Kéhath, et Mérari. Et les années de la vie de Lévi furent cent trente-sept.

17 Les enfants de Guersçon : Libni et Scimhi, selon leurs familles.

18 Et les enfants de Kéhath : Hamram, Jithshar, Hébron et Huziel. Et les années de la vie de Kéhath furent cent trente-trois.

19 Et les enfants de Mérari : Malhi et Musci. Ce sont là les familles de Lévi, selon leurs générations.

20 Or, Hamram prit Jokbed, sa tante, pour femme, qui lui enfanta Aaron et Moïse. Et les années de la vie de Hamram furent cent trente-sept.

21 Et les enfants de Jithshar : Coré, Népheg et Zicri.

22 Et les enfants de Huziel : Misçaël, Eltsaphan et Sithri.

23 Et Aaron épousa Eliscébah, fille de Hamminadab, sœur de Nahasson, qui enfanta Nadab, Abihu, Eléazar et Ithamar.

24 Et les enfants de Coré : Assir, Elkana et Abiasaph. Ce sont là les familles des Corites.

25 Mais Eléazar, fils d’Aaron, prit pour sa femme une des filles de Puthiel, qui lui enfanta Phinées. Ce sont là les chefs des pères des Lévites, selon leurs familles.

26 Or, c’est là cet Aaron et c’est ce Moïse auxquels l’Éternel dit : Retirez les enfants d’Israël du pays d’Égypte, selon leurs bandes.

27 Ce sont eux qui parlèrent à Pharaon, roi d’Égypte, pour retirer les enfants d’Israël d’Égypte ; c’est ce Moïse et c’est cet Aaron.

28 Il arriva donc qu’au jour que l’Éternel parla à Moïse au pays d’Égypte ;

29 quand, dis-je, l’Éternel parla à Moïse, disant : Je suis l’Éternel, dis à Pharaon, roi d’Égypte, toutes les paroles que je t’ai dites :

30 Alors Moïse dit devant l’Éternel : Voici, je suis incirconcis de lèvres, et comment Pharaon m’écoutera-t-il ?

REFLEXIONS

En lisant ce chapitre, on doit y remarquer principalement ces deux choses : I. Que Dieu fît donner de nouvelles assurances de son secours aux enfants d’Israël, quoiqu’ils eussent murmuré contre Moïse, par où l’on peut voir combien Dieu est bon, même envers ceux qui l’offensent et qui reconnaissent mal ses grâces. II. Que les enfants d’Israël refusèrent d’écouter Moïse parce que les premières démarches qu’il avait faites vers Pharaon avaient rendu leur condition encore plus triste et que Moïse lui-même craignait de retourner vers ce roi étant rebuté par la difficulté de l’entreprise. Quand les hommes ne voient pas d’abord les effets des promesses de Dieu et qu’ils ont dans la souffrance, la grandeur de l’affliction et leur infirmité les jettent dans l’impatience, dans la défiance et dans la crainte. Mais ce sont des tentations qu’il faut surmonter en se représentant que Dieu n’abandonne jamais les siens et que les desseins de sa providence s’exécutent toujours infailliblement. La généalogie de Moïse et d’Aaron est ici rapportée parce que c’étaient des personnes illustres et parce que dans la suite les sacrificateurs et les autres ministres de la religion furent pris de leur famille.

CHAPITRE VII.

Moïse et Aaron vont encore vers le roi d’Égypte et ce prince ayant refusé de laisser sortir les enfants d’Israël, Moïse changea en sa présence son bâton en un serpent, ensuite il changea les eaux en sang, ce qui fut la première des dix plaies dont Dieu frappa l’Égypte. Mais les magiciens de Pharaon ayant contrefait ces deux miracles, ce prince persista dans sa résolution.

1 Et l’Éternel dit à Moïse : Voici, je t’ai établi pour tenir la place de Dieu vers Pharaon, et Aaron ton frère sera ton prophète.

2 Tu diras toutes les choses que je t’aurai commandée, et Aaron ton frère parlera à Pharaon, afin qu’il laisse aller les enfants d’Israël hors de son pays.

3 Mais j’endurcirai le cœur de Pharaon, et je multiplierai mes prodiges et mes miracles au pays d’Égypte.

4 Et Pharaon ne vous écoutera point ; mais je mettrai ma main sur l’Égypte, et je retirerai mes armées, savoir, mon peuple, les enfants d’Israël, du pays d’Égypte, par de grands jugements.

5 Alors les Égyptiens sauront que je suis l’Éternel, quand j’aurai étendu ma main sur l’Égypte, et que j’aurai retiré les enfants d’Israël d’entre eux.

6 Moïse donc et Aaron firent comme l’Éternel leur avait commandé ; ils firent ainsi.

7 Or, Moïse était âgé de quatre-vingts ans, et Aaron de quatre-vingt-trois, quand ils parlèrent à Pharaon.

8 Et l’Éternel parla à Moïse et à Aaron, disant :

9 Quand Pharaon vous parlera, et vous dira : Faites un miracle ; alors tu diras à Aaron : Prends ta verge et la jette devant Pharaon, et elle deviendra un dragon.

10 Moïse donc et Aaron vinrent vers Pharaon et firent comme l’Éternel avait commandé. Et Aaron jeta sa verge devant Pharaon et devant ses serviteurs, et elle devint un dragon.

11 Mais Pharaon fit venir aussi les sages et les enchanteurs ; et ces magiciens d’Égypte firent la même chose par leurs enchantements.

12 Ils jetèrent donc chacun leurs verges, et elles devinrent des dragons ; mais la verge d’Aaron engloutit leurs verges.

13 Et le cœur de Pharaon s’endurcit, et il ne les écouta point, selon que l’Éternel en avait parlé.

14 Et l’Éternel dit à Moïse : Le cœur de Pharaon est appesanti ; il a refusé de laisser aller le peuple.

15 Va-t’en dès le matin vers Pharaon ; voici, il sortira vers l’eau ; tu te présenteras donc devant lui sur le rivage du fleuve, et tu prendras en ta main la verge qui a été changée en serpent.

16 Et tu lui diras : L’Éternel, le Dieu des Hébreux, m’avait envoyé vers toi, disant : Laisse aller mon peuple, afin qu’il me serve au désert ; et voici, tu ne m’as point écouté jusqu’ici.

17 Ainsi a dit l’Éternel : A ceci tu sauras que je suis l’Éternel : Voici, je m’en vais frapper de la verge qui est en ma main, les eaux du fleuve, et elles seront changées en sang.

18 Et le poisson qui est dans le fleuve, mourra, et le fleuve deviendra puant, et les Égyptiens se travailleront beaucoup pour boire des eaux du fleuve.

19 L’Éternel dit aussi à Moïse : Dis à Aaron : Prends ta verge, et étends ta main sur les eaux des Égyptiens, sur leurs rivières, sur leurs ruisseaux et sur leurs marais et sur tous les amas de leurs eaux, et elles deviendront du sang, et il y aura du sang par tout le pays d’Égypte, dans les vaisseaux de bois et de pierre.

20 Moïse donc et Aaron firent comme l’Éternel avait commandé. Et Aaron ayant levé la verge, en frappa les eaux du fleuve, Pharaon et ses serviteurs le voyant ; et toutes les eaux qui étaient au fleuve furent changées en sang.

21 Le poisson aussi qui était dans le fleuve mourut, et le fleuve en devint puant, tellement que les Égyptiens ne pouvaient boire des eaux du fleuve ; et il y eut du sang par tout le pays d’Égypte.

22 Les magiciens d’Égypte firent la même chose par leurs enchantements. Et le cœur de Pharaon s’endurcit, tellement qu’il ne les écouta point, selon que l’Éternel en avait parlé.

23 Et Pharaon leur ayant tourné le dos, vint en sa maison, et n’appliqua point encore son cœur à cela.

24 Or, tous les Égyptiens creusèrent autour du fleuve pour trouver de l’eau à boire, parce qu’ils ne pouvaient pas boire de l’eau du fleuve.

25 Et il se passa sept jours, depuis que l’Éternel eut frappé le fleuve.

REFLEXIONS

Il faut remarquer sur ce chapitre que Moïse ayant commencé à faire des miracles qui devaient convaincre Pharaon de la puissance de Dieu et l’obliger à obéir à ses ordres, ce prince n’en fut cependant pas touché, parce que Dieu permit que les magiciens d’Égypte imitassent ces miracles, ce qu’ils firent en trompant Pharaon par des miracles faux et apparents qui ressemblaient en quelque façon à ceux de Moïse, mais qui n’étaient qu’adresse et imposture. Ce fut aussi ce qui endurcit le roi d’Égypte, quoique pourtant il put déjà reconnaître dans les miracles de Moïse la différence entre ces miracles et ce que les magiciens faisaient. C’est ainsi que pour éprouver les hommes, Dieu permet qu’ils aient des occasions d’où ils peuvent prendre prétexte de s’endurcir, mais cependant en les éprouvant de cette manière, il leur donne toujours des moyens suffisants de distinguer la vérité d’avec le mensonge et de connaître leur devoir.

CHAPITRE VIII.

Moïse frappe l’Égypte de la seconde plaie qui fut celle des grenouilles, de la troisième qui fut celle des poux et que les magiciens ne purent contrefaire, et de la quatrième qui fut celle des insectes.

1 Après cela, l’Éternel dit à Moïse : Va vers Pharaon, et lui dis : Ainsi a dit l’Éternel : Laisse aller mon peuple, afin qu’il me serve.

2 Que si tu refuses de le laisser aller, voici, je m’en vais frapper de grenouilles tous tes pays.

3 Et le fleuve produira une infinité de grenouilles, qui monteront et entreront dans ta maison, et dans la chambre où tu couches, et sur ton lit, et dans la maison de tes serviteurs, et parmi tout ton peuple, et dans tes fours et dans tes maies.

4 Ainsi les grenouilles monteront sur toi, sur ton peuple, et sur tous tes serviteurs.

5 L’Éternel donc dit à Moïse : Dis à Aaron : Etends ta main avec ta verge sur les fleuves, sur les rivières et sur les marais, et fais monter les grenouilles sur le pays d’Égypte.

6 Ainsi Aaron étendit sa main sur les eaux de l’Égypte, et les grenouilles montèrent et couvrirent le pays d’Égypte.

7 Et les magiciens firent la même chose par leurs enchantements, et firent monter des grenouilles sur le pays d’Égypte.

8 Alors Pharaon appela Moïse et Aaron, et dit : Fléchissez l’Éternel par vos prières, afin qu’il retire les grenouilles de dessus moi et de dessus mon peuple ; et je laisserai aller le peuple, afin qu’ils sacrifient à l’Éternel.

9 Et Moïse dit à Pharaon : Glorifie-toi sur moi : Pour quel temps fléchirai-je par mes prières l’Éternel pour toi et pour tes serviteurs, et pour ton peuple, afin qu’il extermine les grenouilles loin de toi et de tes maisons ? Il n’en demeurera que dans le fleuve.

10 Alors il répondit : Pour demain. Et Moïse dit : Il sera fait selon ta parole, afin que tu saches qu’il n’y a nul tel que l’Éternel notre Dieu.

11 Les grenouilles donc se retireront de toi et de tes maisons, et de tes serviteurs et de ton peuple ; il n’en demeurera que dans le fleuve.

12 Alors Moïse et Aaron sortirent d’avec Pharaon. Et Moïse cria à l’Éternel, à l’occasion des grenouilles qu’il avait fait venir sur Pharaon.

13 Et l’Éternel fit selon la parole de Moïse. Ainsi les grenouilles moururent, tellement qu’elles ne furent plus dans les maisons, ni dans les villages, ni à la campagne.

14 Et ils les amassèrent par monceaux, et la terre en devint puante.

15 Mais Pharaon, voyant qu’il avait du relâche, appesantit son cœur, et ne les écouta point, selon que l’Éternel en avait parlé.

16 Et l’Éternel dit à Moïse : Dis à Aaron : Etends ta verge et frappe la poussière de la terre, et elle deviendra des poux par tout le pays d’Égypte.

17 Et ils firent ainsi : Aaron étendit sa main avec sa verge, et frappa la poussière de la terre, et elle devint des poux, sur les hommes et sur les bêtes ; toute la poussière du pays devint des poux dans tout le pays d’Égypte.

18 Et les magiciens voulurent faire la même chose par leurs enchantements, pour produire des poux ; mais ils ne purent. Les poux donc furent tant sur les hommes que sur les bêtes.

19 Alors les magiciens dirent à Pharaon : C’est ici le doigt de Dieu. Toutefois le cœur de Pharaon s’endurcit, et il ne les écouta point, selon que l’Éternel en avait parlé.

20 Puis, l’Éternel dit à Moïse : Lève-toi de bon matin, et te présente devant Pharaon. Voici, il sortira vers l’eau ; et tu lui diras : Ainsi a dit l’Éternel : Laisse aller mon peuple, afin qu’il me serve ;

21 car si tu ne laisses pas aller mon peuple, voici, je m’en vais envoyer contre toi, contre tes serviteurs, contre ton peuple et contre tes maisons, un mélange d’insectes ; et les maisons des Égyptiens seront remplies de ce mélange, et la terre aussi sur laquelle ils seront.

22 Mais je distinguerai en ce jour-là la terre de Gosçen, où se tient mon peuple, tellement qu’il n’y aura nul mélange d’insectes, afin que tu saches que je suis l’Éternel, le Dieu de toute la terre.

23 Et je mettrai de la différence entre ton peuple et mon peuple. Demain ce prodige se fera.

24 Et l’Éternel le fit ainsi ; et un grand mélange d’insectes entra dans la maison de Pharaon, et dans chaque maison de ses serviteurs, et dans tout le pays d’Égypte. La terre fut gâtée de ce mélange d’insectes.

25 Alors Pharaon appela Moïse et Aaron, et dit : Allez, sacrifiez à votre Dieu dans ce pays.

26 Mais Moïse dit : Il ne serait pas à propos de faire ainsi ; car ce que nous sacrifierions à l’Éternel notre Dieu, serait une abomination pour les Égyptiens. Voici, si nous sacrifiions l’abomination des Égyptiens devant leurs yeux, ne nous lapideraient-ils pas ?

27 Nous irons le chemin de trois jours au désert, et nous sacrifierons à l’Éternel notre Dieu, comme il nous dira.

28 Alors Pharaon dit : Je vous laisserai aller pour sacrifier au désert à l’Éternel votre Dieu, pourvu seulement que vous n’alliez pas plus loin. Fléchissez l’Éternel pour moi par vos prières.

29 Et Moïse dit : Voici, je sors d’avec toi, et je fléchirai par prières l’Éternel, afin que le mélange d’insectes se retire demain de Pharaon, de ses serviteurs et de son peuple ; mais que Pharaon ne continue point à se moquer, en ne laissant point aller le peuple pour sacrifier à l’Éternel.

30 Alors Moïse sortit d’avec Pharaon, et fléchit l’Éternel par prières.

31 Et l’Éternel fit selon la parole de Moïse, et le mélange d’insectes se retira de Pharaon et de ses serviteurs et de son peuple ; il ne resta pas un seul insecte.

32 Mais Pharaon appesantit son cœur encore cette fois, et il ne laissa point aller le peuple.

REFLEXIONS

Nous devons considérer ici :

I. Premièrement que les premières plaies dont Dieu frappa les Égyptiens étaient plus légères, mais qu’il en envoya de nouvelles et de plus rudes pour dompter l’obstination de Pharaon. II. Que ces plaies devaient le toucher d’autant plus que les magiciens d’Égypte, qui avaient d’abord imité les premiers miracles de Moïse ne purent plus imiter les derniers, qu’ils y reconnurent la toute-puissance de Dieu et que même ce roi fut contraint de recourir à l’intercession de Moïse et d’Aaron pour faire cesser ces plaies.

III. On voit que nonobstant cela Pharaon persista dans sa résolution et refusa toujours de laisser sortir les Israélites de son pays. Tout cela fait voir que Dieu n’était point l’auteur de l’endurcissement de ce roi, qu’au contraire Dieu faisait ce qui était nécessaire pour le fléchir et qu’ainsi c’était Pharaon lui-même qui endurcissait son cœur, comme cela est dit plusieurs fois dans ce chapitre et dans la suite. On découvre en cela d’un côté la bonté et la patience de Dieu qui emploie les châtiments et divers moyens pour tirer les pécheurs de leur endurcissement et qu’il les épargne longtemps avant de les détruire. On y découvre d’un autre côté l’endurcissement des hommes qui ne profitent ni des châtiments, ni du support du Seigneur. Il faut au reste remarquer que les Israélites furent exempts de cette plaie dont Dieu punit les Égyptiens. C’était là une autre merveille qui devait frapper Pharaon et tous ses sujets et c’est ainsi que Dieu donne à ceux qu’il aime des témoignages de sa faveur et qu’il les épargne dans le temps qu’il déploie sa colère sur les méchants.

CHAPITRE IX.

Dieu frappe l’Égypte de la cinquième plaie qui fut la mortalité sur le bétail, de la sixième qui fut celle des ulcères, de la septième qui fut un orage accompagné de grêle et de tonnerre.

1 Alors l’Éternel dit à Moïse : Va vers Pharaon, et lui dis : Ainsi a dit l’Éternel, le Dieu des Hébreux : Laisse aller mon peuple, afin qu’il me serve ;

2 car si tu refuses de le laisser aller, et si tu le retiens encore,

3 voici, la main de l’Éternel sera sur ton bétail qui est aux champs, tant sur les chevaux, que sur les ânes, les chameaux, les bœufs et les brebis, savoir, une très grande mortalité.

4 Et l’Éternel distinguera le bétail des Israélites d’avec le bétail des Égyptiens, en sorte que rien de ce qui est aux enfants d’Israël ne mourra.

5 Et l’Éternel assigna un terme, disant : Demain l’Éternel fera ceci dans le pays.

6 L’Éternel donc fit cela dès le lendemain, et tout le bétail des Égyptiens mourut, mais du bétail des enfants d’Israël il n’en mourut pas une seule bête.

7 Et Pharaon envoya voir, et voici, il n’y avait pas une seule bête morte du bétail des enfants d’Israël. Toutefois, le cœur de Pharaon s’appesantit, et il ne laissa point aller le peuple.

8 Alors l’Éternel dit à Moïse et à Aaron : Prenez plein vos mains de cendres de fournaise, et que Moïse les répande vers les cieux, en la présence de Pharaon.

9 Et ces cendres deviendront de la poussière sur tout le pays d’Égypte, et il s’en fera des ulcères bourgeonnant en pustules, tant sur les hommes que sur les bêtes, dans tout le pays d’Égypte.

10 Ils prirent donc de la cendre de fournaise, et se tinrent devant Pharaon ; et Moïse la répandit vers les cieux, et il s’en forma des ulcères bourgeonnant en pustules, dans les hommes et dans les bêtes.

11 Et les magiciens ne purent se tenir devant Moïse, à cause des ulcères ; car les magiciens avaient des ulcères comme tous les Égyptiens.

12 Et l’Éternel endurcit le cœur de Pharaon, et il ne les écouta point, selon que l’Éternel en avait parlé à Moïse.

13 Puis, l’Éternel dit à Moïse : Lève-toi de bon matin, et te présente devant Pharaon, et lui dis : Ainsi a dit l’Éternel, le Dieu des Hébreux : Laisse aller mon peuple, afin qu’il me serve ;

14 car à ce coup je vais faire venir toutes mes plaies dans ton cœur, et sur tes serviteurs et sur ton peuple, afin que tu saches qu’il n’y en a point de semblable à moi sur la terre.

15 Car maintenant, si j’eusse étendu ma main, je t’aurais frappé de mortalité, toi et ton peuple, et tu aurais été effacé de la terre.

16 Mais certainement, je t’ai fait subsister pour ce sujet, afin que tu fasses voir ma puissance, et afin que mon nom soit célébré par toute la terre.

17 T’élèves-tu encore contre mon peuple, pour ne le laisser point aller ?

18 Voici, je m’en vais faire pleuvoir demain, à cette même heure, une si grosse grêle, qu’il n’y en a point eu de semblable en Égypte, depuis le jour qu’elle a été fondée jusqu’à présent.

19 Maintenant donc, envoie rassembler ton bétail, et tout ce que tu as à la campagne ; car la grêle tombera sur tous les hommes et sur les bêtes qui se trouveront à la campagne, et qu’on n’aura pas fait retirer dans la maison, et ils mourront.

20 Celui des serviteurs de Pharaon qui craignit la parole de l’Éternel, fit promptement retirer dans les maisons ses serviteurs et ses bêtes.

21 Mais celui qui n’appliqua point son cœur à la parole de l’Éternel, laissa ses serviteurs et ses bêtes à la campagne.

22 Alors l’Éternel dit à Moïse : Etends ta main vers les cieux, et il y aura de la grêle sur tout le pays d’Égypte ; sur les hommes et sur les bêtes, et sur toutes les herbes des champs au pays d’Égypte.

23 Moïse donc étendit sa verge vers les cieux, et l’Éternel fit tonner et grêler, et le feu se promenait sur la terre, et l’Éternel fit pleuvoir de la grêle sur le pays d’Égypte.

24 Et il y eut de la grêle, avec du feu mêlé parmi la grêle, qui était si prodigieuse, qu’il n’y en a point eu de semblable dans tout le pays d’Égypte, depuis qu’elle était devenue nation.

25 Et la grêle frappa dans tout le pays d’Égypte tout ce qui était aux champs, depuis les hommes jusqu’aux bêtes. La grêle frappa aussi toutes les herbes des champs, et brisa tous les arbres des champs.

26 Il n’y eut que la contrée de Gosçen, où étaient les enfants d’Israël, où il n’y eut point de grêle.

27 Alors Pharaon envoya appeler Moïse et Aaron, et leur dit : J’ai péché cette fois ; l’Éternel est juste ; mais moi et mon peuple sommes méchants.

28 Fléchissez par prières l’Éternel ; que ce soit assez, et que Dieu ne fasse plus tonner ni grêler ; car je vous laisserai aller, et on ne vous arrêtera plus.

29 Alors Moïse dit : Aussitôt que je serai sorti de la ville, j’étendrai mes mains vers l’Éternel, et les tonnerres cesseront, et il n’y aura plus de grêle, afin que tu saches que la terre est à l’Éternel.

30 Mais quant à toi et à tes serviteurs, je sais que vous ne craindrez pas encore l’Éternel Dieu.

31 Or, le lin et l’orge avaient été frappés ; car l’orge était en épis, et le lin était en tuyau.

32 Mais le blé et l’épeautre ne furent point frappés, parce qu’ils étaient cachés.

33 Moïse donc étant sorti de la ville d’avec Pharaon, étendit ses mains à l’Éternel ; et les tonnerres cessèrent, et la grêle et la pluie ne tombèrent plus sur la terre.

34 Et Pharaon voyant que la pluie, la grêle et les tonnerres avaient cessé, continua encore à pécher ; il appesantit son cœur, lui et ses serviteurs.

35 Le cœur donc de Pharaon s’endurcit, et il ne laissa point aller les enfants d’Israël, selon que l’Éternel en avait parlé à Moïse.

REFLEXIONS

On voit dans ce chapitre, premièrement, qu’à mesure que Pharaon s’obstinait à ne pas laisser sortir les Israélites, les menaces de Moïse devenaient plus fortes et les plaies plus rudes et plus terribles et que Dieu qui aurait pu détruire tout d’un coup ce prince et toute l’Égypte, les punit peu à peu pour faire voir sa puissance, sa bonté et sa justice et pour rendre son nom célèbre par toute la terre.

Dieu qui est juste et bon use d’un grand support, il punit les hommes par degrés et il n’en vient pas d’abord aux derniers châtiments.

L’on voit ici de nouvelles et de plus fortes preuves du prodigieux endurcissement de Pharaon et de son extrême impiété. Lorsqu’il se sentait pressé par les fléaux de Dieu, il confessait qu’il était coupable et il promettait de laisser aller le peuple si Moïse faisait cesser les plaies, mais dès qu’il en était délivré, il refusait de faire ce qu’il avait promis.

Tel est le caractère des méchants, ils semblent s’amollir quand Dieu les châtie, ils promettent de s’amender, mais ils retombent dans l’endurcissement et violent leurs promesses dès que le danger est passé et qu’ils ont dû relâche. C’est là une considération très importante et dont chacun doit bien profiter.

CHAPITRE X.

Moïse frappe l’Égypte de la huitième plaie qui fut celle des sauterelles. Après cela, Dieu envoya la neuvième plaie qui fut celle des ténèbres. Pharaon en fut tellement touché qu’il consentit que les Israélites sortissent pourvu que leur bétail restât. Mais Moïse n’ayant pas voulu accepter cette condition, Pharaon lui défendit de plus se présenter devant lui.

1 Et l’Éternel dit à Moïse : Va vers Pharaon ; car j’ai appesanti son cœur et le cœur de ses serviteurs, afin que je mette au dedans de lui les prodiges que je m’en vais faire,

2 et afin que tu racontes, ton fils et le fils de ton fils l’entendant, ce que j’aurai fait en Égypte, et les prodiges que j’aurai faits au milieu d’eux ; et vous saurez que je suis l’Éternel.

3 Moïse donc et Aaron vinrent vers Pharaon, et lui dirent : Ainsi a dit l’Éternel, le Dieu des Hébreux : Jusqu’à quand refuseras-tu de t’humilier devant ma face ? Laisse aller mon peuple, afin qu’il me serve ;

4 car si tu refuses de laisser aller mon peuple, voici, je vais faire venir demain des sauterelles en tes pays,

5 qui couvriront toute la surface de la terre, tellement qu’on ne pourra voir la terre ; qui brouteront le reste de ce qui est échappé, que la grêle vous a laissé ; qui brouteront tous les arbres qui poussent dans les champs,

6 et qui rempliront tes maisons et les maisons de tes serviteurs, et les maisons de tous les Égyptiens ; ce que tes pères n’ont point vu, ni les pères de tes pères, depuis le jour qu’ils ont été sur la terre, jusqu’à ce jour. Et ayant tourné le dos à Pharaon, il sortit d’avec lui.

7 Et les serviteurs de Pharaon lui dirent : Jusqu’à quand celui-ci nous sera-t-il en piège ? Laisse aller ces gens, et qu’ils servent l’Éternel leur Dieu. Ne vois-tu pas déjà que l’Égypte est perdue ?

8 Alors on fit revenir Moïse et Aaron vers Pharaon, et il leur dit : Allez, servez l’Éternel votre Dieu. Qui sont tous ceux qui iront ?

9 Et Moïse répondit : Nous irons avec nos jeunes gens et nos vieillards, avec nos fils et nos filles, avec nos brebis et nos bœufs ; car nous avons à célébrer une fête solennelle à l’Éternel.

10 Alors il leur dit : Ainsi l’Éternel soit avec vous, comme je vous laisserai aller, vous et vos petits-enfants. Regardez ; car le mal est devant vous.

11 Il n’en sera pas ainsi ; mais vous autres hommes allez maintenant et servez l’Éternel ; car c’est ce que vous demandez. Et on les chassa de devant Pharaon.

12 Alors l’Éternel dit à Moïse : Etends ta main sur le pays d’Égypte, pour faire venir les sauterelles, afin qu’elles montent sur le pays d’Égypte, et broutent toute l’herbe de la terre et tout ce que la grêle a laissé de reste.

13 Moïse donc étendit sa verge sur le pays d’Égypte ; et l’Éternel fit passer sur le pays un vent oriental, tout ce jour-là et toute la nuit, et au matin le vent oriental avait amené les sauterelles.

14 Et il fit monter les sauterelles sur tout le pays d’Égypte, et il les posa dans toutes les contrées d’Égypte ; elles étaient en très grand nombre. Il n’y en avait point eu avant elles de semblables, et il n’y en aura point de semblables après elles.

15 Et elles couvrirent la surface de tout le pays, tellement que la terre en fut couverte, et elles broutèrent toute l’herbe de la terre, et tout le fruit des arbres que la grêle avait laissé, et il ne demeura aucune verdure aux arbres, ni aux herbes des champs dans tout le pays d’Égypte.

16 Alors Pharaon fit appeler en diligence Moïse et Aaron, et dit : J’ai péché contre l’Éternel votre Dieu, et contre vous.

17 Or, maintenant, je te prie, pardonne-moi mon péché, seulement pour cette fois, et fléchissez l’Éternel votre Dieu par prières, afin qu’il retire de dessus moi seulement cette mort.

18 Il sortit donc d’avec Pharaon, et fléchit l’Éternel par prières.

19 Et l’Éternel fit lever un vent contraire très fort, occidental, qui enleva les sauterelles, et les enfonça dans la mer Rouge. Il ne resta pas une seule sauterelle dans toutes les contrées de l’Égypte.

20 Mais l’Éternel endurcit le cœur de Pharaon, et il ne laissa point aller les enfants d’Israël.

21 Alors l’Éternel dit à Moïse : Etends ta main vers les cieux, et qu’il y ait des ténèbres sur le pays d’Égypte, si épaisses qu’on les puisse toucher de la main.

22 Moïse donc étendit sa main vers les cieux, et il y eut des ténèbres fort obscures dans tout le pays d’Égypte, pendant trois jours ;

23 de sorte que l’on ne se voyait pas l’un l’autre, et nul ne se leva du lieu où il était, pendant trois jours ; mais tous les enfants d’Israël jouirent de la lumière dans le lieu de leurs demeures.

24 Alors Pharaon appela Moïse et dit : Allez, servez l’Éternel ; que seulement vos brebis et vos bœufs demeurent ; même vos petits enfants iront avec vous.

25 Mais Moïse répondit : Tu nous laisseras aussi prendre les sacrifices et les holocaustes que nous ferons à l’Éternel notre Dieu ;

26 Et même nos troupeaux viendront avec nous, sans qu’il en demeure un ongle ; car nous en prendrons pour servir l’Éternel notre Dieu, et nous ne savons pas avec quoi nous devons servir l’Éternel jusqu’à ce que nous soyons parvenus en ce lieu-là.

27 Mais l’Éternel endurcit le cœur de Pharaon, de sorte qu’il ne voulut point les laisser aller.

28 Et Pharaon lui dit : Retire-toi de devant moi, et donne-toi garde de voir plus ma face ; car au jour que tu verras ma face, tu mourras.

29 Alors Moïse répondit : Tu as bien dit : Je ne verrai plus jamais ta face.

REFLEXIONS

Ce qu’il y a de particulier à remarquer dans ce chapitre, outre ce qui a été dit sur les précédents, c’est que Pharaon étant effrayé des jugements de Dieu, et même sollicité par ses sujets à laisser sortir les enfants d’Israël, consentit qu’une partie du peuple s’en allât, mais qu’il ne voulut pas qu’ils emmenassent leur bétail, ce qui attira sur lui la dernière et la plus terrible de toutes les plaies. La conduite de ce prince est une image de celle des pécheurs, qui au lieu de se rendre et d’obéir absolument et sans réserve à tout ce que Dieu demande d’eux, ne veulent obéir qu’en partie et ne peuvent se résoudre à renoncer tout à fait à leurs passions et à leurs intérêts. Nous voyons encore ici à quel point Pharaon était endurci, puisque ni la bonté de Dieu, ni ses jugements, ne pouvaient le dompter et que quoi qu’il promît à Moïse de ne plus s’obstiner si Dieu le délivrait de ces plaies, il oubliait toutes ses promesses aussitôt que les plaies avaient cessés et qu’il en vint même jusqu’à menacer Moïse de le faire mourir. Rien ne peut amollir les hommes qui en sont venus à un certain degré d’aveuglement et de malice : Si même ils paraissent touchés et humiliés dans la détresse, ils reprennent leurs premiers sentiments dès qu’elle est passée et c’est ainsi que les pécheurs obstinés courent à leur ruine et s’affermissent de plus en plus dans le mal. Cela doit nous inspirer à tous une salutaire frayeur de tomber dans un pareil endurcissement.

CHAPITRE XI.

Dieu dit à Moïse qu’il allait envoyer la dixième et la dernière plaie sur l’Égypte, qui serait celle de la mort des premiers-nés et qu’après cela le peuple d’Israël sortirait avec liberté et il ordonne que les Israélites empruntent des vaisseaux d’or et d’argent des Égyptiens et qu’ils les emportent.

1 Or, l’Éternel avait dit à Moïse : Je ferai venir encore une plaie sur Pharaon et sur l’Égypte, et après cela, il vous laissera aller d’ici ; il vous laissera aller tout à fait, et certainement il vous chassera.

2 Parle maintenant, le peuple l’entendant, afin que chacun demande à son voisin, et chacune à sa voisine, des vaisseaux d’argent et des vaisseaux d’or.

3 Et l’Éternel avait fait trouver grâce au peuple devant les Égyptiens, et même Moïse était estimé comme un fort grand homme au pays d’Égypte, tant par les serviteurs de Pharaon, que par le peuple.

4 Et Moïse dit : Ainsi a dit l’Éternel : Environ le minuit, je passerai au travers de l’Égypte ;

5 et tout premier-né mourra au pays d’Égypte, depuis le premier-né de Pharaon, qui devait être assis sur son trône, jusqu’au premier-né de la servante qui est au moulin ; même tout premier-né des bêtes.

6 Et il y aura un si grand cri dans tout le pays d’Égypte, qu’il n’y en eut jamais et qu’il n’y en aura jamais de semblable.

7 Mais parmi tous les enfants d’Israël, un chien ne remuera point sa langue, depuis l’homme jusqu’aux bêtes, afin que vous sachiez que Dieu aura mis de la différence entre les Égyptiens et les Israélites.

8 Et tous tes serviteurs viendront vers moi, et se prosterneront devant moi, disant : Sors, toi, et tout le peuple qui est sous toi ; et après cela je sortirai. Ainsi, Moïse sortit d’avec Pharaon dans une très grande indignation.

9 L’Éternel donc avait dit à Moïse : Pharaon ne vous écoutera point, afin que mes miracles soient multipliés dans le pays d’Égypte.

10 Et Moïse et Aaron firent tous ces miracles-là devant Pharaon. Et l’Éternel endurcit le cœur de Pharaon, tellement qu’il ne laissa point aller les enfants d’Israël hors de son pays.

REFLEXIONS

I. La première réflexion que nous devons faire ici pour notre instruction est que les israélites purent emporter légitimement les vaisseaux d’or et d’argent des Égyptiens parce qu’ils le firent par l’ordre de Dieu qui, étant le maître absolu de toutes choses, donne les biens du monde à qui il lui plaît et qui dans cette occasion voulut dédommager les Israélites des injustices que les Égyptiens leur avaient faites.

II. Il faut se souvenir de ce qui a déjà été dit, c’est que l’endurcissement de Pharaon ne doit être attribué qu’à sa malice désespérée. Ainsi bien qu’il soit dit à diverses fois dans cette histoire que Dieu endurcit le cœur de Pharaon, cela ne signifie pas que Dieu fût l’auteur de l’obstination de ce prince, cela marque seulement que Dieu savait qu’il s’endurcirait certainement, qu’il le permettrait et qu’il ferait même des choses dont ce prince abuserait et d’où il prendrait occasion de s’obstiner davantage. Dieu permet sagement et justement que les pécheurs s’endurcissent et qu’ils aient des occasions de s’affermir dans le mal, mais il n’est en aucune façon la cause de l’endurcissement et du péché. Leur perdition vient uniquement d’eux-mêmes puisque Dieu, bien loin d’en être la cause, emploie des moyens très efficaces pour les empêcher d’y tomber.

CHAPITRE XII VERSETS 1-28.

La première partie de ce chapitre contient l’institution de la Pâque.

1 Et l’Éternel avait parlé à Moïse et à Aaron au pays d’Égypte, disant :

2 Ce mois vous sera le commencement des mois : il vous sera le premier des mois de l’année.

3 Parlez à toute l’assemblée d’Israël, disant : Qu’au dixième jour de ce mois chacun d’eux prenne un agneau ou un chevreau, selon les familles des pères, un agneau ou un chevreau, chacun pour sa famille.

4 Mais si la famille est moindre qu’il ne faut, pour manger un agneau ou un chevreau, qu’il prenne son voisin, qui est près de sa maison, selon le nombre des personnes ; vous compterez combien il en faudra pour manger un agneau ou un chevreau, ayant égard à ce que chacun de vous peut manger.

5 Or, l’agneau ou le chevreau sera sans défaut, mâle, et de l’année ; vous le prendrez d’entre les brebis ou d’entre les chèvres.

6 Et vous le tiendrez en garde jusqu’au quatorzième jour de ce mois, et toute la congrégation de l’assemblée d’Israël l’égorgera entre les deux vêpres.

7 Et ils prendront de son sang, et ils le mettront sur les deux poteaux et sur le linteau de la porte des maisons où ils le mangeront.

8 Et ils en mangeront la chair rôtie au feu cette nuit-là ; ils la mangeront avec des pains sans levain, et avec des herbes amères.

9 N’en mangez rien à demi cuit, ni qui ait été bouilli dans l’eau ; mais qu’il soit rôti au feu, sa tête avec ses jambes et ses entrailles.

10 Et n’en laissez rien de reste jusqu’au matin ; mais, s’il en reste quelque chose au matin, vous le brûlerez au feu.

11 Et vous le mangerez ainsi ; avec vos reins ceints, vos souliers en vos pieds et votre bâton en votre main, et vous le mangerez à la hâte ; c’est la Pâque de l’Éternel.

12 Car je passerai cette nuit-là par le pays d’Égypte, et je frapperai tout premier-né au pays d’Égypte, depuis les hommes jusqu’aux bêtes ; et j’exercerai des jugements sur tous les dieux de l’Égypte. Je suis l’Éternel.

13 Et le sang sera pour signe sur les maisons où vous serez ; car je verrai le sang et je passerai par-dessus vous, et il n’y aura point de plaie parmi vous pour détruire, lorsque je frapperai le pays d’Égypte.

14 Et ce jour sera en mémorial, et vous le célébrerez comme une fête solennelle à l’Éternel, dans vos âges ; vous le célébrerez comme une fête solennelle, par une ordonnance perpétuelle.

15 Vous mangerez pendant sept jours des pains sans levain ; mais vous ôterez dès le premier jour le levain de vos maisons ; car si quelqu’un mange du pain levé, depuis le premier jour jusqu’au septième, cette personne-là sera retranchée d’Israël.

16 Au premier jour, il y aura une sainte convocation ; il y en aura aussi une au septième jour ; il ne se fera aucune œuvre en ce jour-là ; seulement on vous apprêtera ce que chaque personne doit manger.

17 Vous observerez donc les pains sans levain ; car en ce même jour-là j’aurai retiré vos troupes du pays d’Égypte. Vous observerez ce jour-là dans vos âges, par ordonnance perpétuelle.

18 Au premier mois, au quatorzième jour du mois, vous mangerez, le soir, des pains sans levain, jusqu’au vingt et unième jour du mois, au soir.

19 Il ne se trouvera point de levain dans vos maisons, pendant sept jours ; car si quelqu’un mange du pain levé, cette personne-là sera retranchée de l’assemblée d’Israël, tant celui qui habite comme étranger, que celui qui est né au pays.

20 Vous ne mangerez point de pain levé ; dans tous les lieux où vous demeurerez, vous mangerez des pains sans levain.

21 Moïse donc appela tous les anciens d’Israël et leur dit : Choisissez, et prenez un petit d’entre les brebis ou d’entre les chèvres, selon vos familles, et égorgez la Pâque.

22 Et vous prendrez un bouquet d’hysope, vous le tremperez dans le sang qui sera dans un bassin, et vous arroserez du sang qui sera au bassin, le linteau et les deux poteaux ; et nul de vous ne sortira de la porte de sa maison, jusqu’au matin.

23 Car l’Éternel passera pour frapper l’Égypte, et il verra le sang sur le linteau et aux deux poteaux, et l’Éternel passera par-dessus la porte, et ne permettra point que le destructeur entre dans vos maisons pour frapper.

24 Vous garderez ceci comme une ordonnance perpétuelle pour vous et pour vos enfants.

25 Quand donc vous serez entrés au pays que l’Éternel vous donnera, selon qu’il en a parlé, vous observerez cette cérémonie.

26 Et quand vos enfants vous diront : Que signifie cette cérémonie ?

27 alors vous répondrez : C’est le sacrifice de la Pâque à l’Éternel, qui passa en Égypte par-dessus les maisons des enfants d’Israël, quand il frappa l’Égypte, et qu’il préserva nos maisons. Alors le peuple s’inclina et se prosterna.

28 Ainsi les enfants d’Israël s’en allèrent, et firent comme l’Éternel l’avait commandé à Moïse et à Aaron ; ils le firent ainsi.

REFLEXIONS

Ce qu’il y a à observer sur ce chapitre, c’est :

I. Que l’institution de la pâque a été rapportée exactement par Moïse parce que cette cérémonie tenait un rang très considérable dans la religion des Israélites ;

II. Que Dieu étant sur le point de retirer son peuple de l’Égypte voulut qu’ils sacrifiassent un agneau dans chaque famille, qu’ils le mangeassent et qu’ils arrosassent leurs maisons avec le sang de cet agneau afin que l’ange qui devait exterminer tous les premiers-nés d’Égypte épargnât les familles des Israélites. Par cette cérémonie et par ce sacrifice solennel de la pâque, Dieu voulait faire comprendre aux enfants d’Israël que les divinités des Égyptiens n’étaient que des idoles, qu’il était le seul vrai Dieu et que c’était par sa faveur et par sa puissance qu’ils allaient être mis en liberté. Ce fut pour conserver le souvenir de ce grand évènement que Dieu leur commanda de célébrer la pâque chaque année en sacrifiant un agneau. Il leur ordonna aussi de manger du pain sans levain à la fête de pâque parce que la hâte avec laquelle ils sortirent d’Égypte les obligea de cuire leur pâte avant qu’elle fût levée. Cette histoire est remarquable en elle-même, mais elle l’est aussi parce que nous y avons une figure très expresse de la grande délivrance que Dieu nous a accordée par le moyen de notre Seigneur Jésus-Christ, le vrai agneau de Dieu qui ôte les péchés du monde et notre véritable pâque qui a été sacrifié pour nous.

CHAPITRE XII VERSETS 29-51.

Moïse fait l’histoire de la mort des premiers-nés des Égyptiens et de la sortie du peuple d’Israël hors d’Égypte, et il répète la loi de la pâque.

29 Et il arriva qu’à minuit l’Éternel frappa tous les premiers-nés du pays d’Égypte, depuis le premier-né de Pharaon, qui devait être assis sur son trône, jusqu’aux premiers-nés des captifs qui étaient dans la prison, avec tous les premiers-nés des bêtes.

30 Et Pharaon se leva de nuit, lui et ses serviteurs, et tous les Égyptiens ; et il y eut un grand cri en Égypte, parce qu’il n’y avait aucune maison où il n’y eût un mort.

31 Il appela donc Moïse et Aaron de nuit, et leur dit : Levez-vous, sortez du milieu de mon peuple, tant vous que les enfants d’Israël, et vous en allez ; servez l’Éternel, comme vous en avez parlé.

32 Prenez aussi vos brebis et vos bœufs, selon que vous en avez parlé, et vous en allez, et me bénissez aussi.

33 Et les Égyptiens forçaient le peuple, et se hâtaient de les faire sortir du pays ; car ils disaient : Nous sommes tous morts.

34 Le peuple donc prit sa pâte, avant qu’elle fût levée, ayant leurs maies liées avec leurs vêtements sur leurs épaules.

35 Or, les enfants d’Israël avaient fait selon ce que Moïse leur avait dit, et avaient emprunté des Égyptiens des vaisseaux d’argent et d’or, et des vêtements.

36 Et l’Éternel avait fait trouver grâce au peuple auprès des Égyptiens, qui les leur avaient prêtés ; de sorte qu’ils dépouillèrent les Égyptiens.

37 Ainsi les enfants d’Israël étant partis de Rahmésès, vinrent à Succoth, environ six cent mille hommes de pied, sans les petits enfants.

38 Il s’en alla aussi avec eux un grand amas de toutes sortes de gens et de brebis et de bœufs, et de fort grands troupeaux.

39 Et parce qu’ils avaient été chassés d’Égypte, et qu’ils n’avaient pas pu tarder plus longtemps, et qu’ils ne s’étaient apprêté aucune provision, ils cuisirent par gâteaux, sans levain, la pâte qu’ils avaient emportée d’Égypte ; car ils ne l’avaient point fait lever.

40 Or, la demeure que les enfants d’Israël firent en Égypte fut de quatre cents et trente ans.

41 Il arriva donc au bout de quatre cents et trente ans, il arriva, dis-je, en ce propre jour-là, que toutes les troupes de l’Éternel sortirent du pays d’Égypte.

42 C’est la nuit qu’on doit observer à l’honneur de l’Éternel, parce qu’alors il les retira du pays d’Égypte ; cette nuit-là doit être observée à l’honneur de l’Éternel par tous les enfants d’Israël en leurs âges.

43 L’Éternel dit aussi à Moïse et à Aaron : C’est ici l’ordonnance de la Pâque : Nul étranger n’en mangera.

44 Mais tout esclave qu’on aura acheté par argent, sera circoncis, et alors il en mangera.

45 L’étranger et le mercenaire n’en mangeront point.

46 On la mangera dans une même maison, et vous n’emporterez point de sa chair hors de la maison, et vous n’en casserez point les os.

47 Toute l’assemblée d’Israël la fera.

48 Que si quelque étranger qui habite chez toi, veut faire la Pâque à l’Éternel, que tout mâle qui lui appartient soit circoncis, et alors il s’approchera pour la faire, et il sera comme celui qui est né dans le pays ; mais nul incirconcis n’en mangera.

49 Il y aura une même loi pour celui qui est né au pays, et pour l’étranger qui habite parmi vous.

50 Tous les enfants d’Israël firent comme l’Éternel avait commandé à Moïse et à Aaron ; ils firent ainsi.

51 Il arriva donc en ce même jour-là, que l’Éternel retira les enfants d’Israël du pays d’Égypte, selon leurs bandes.

REFLEXIONS

Nous devons remarquer dans cette histoire que Dieu dompta à la fin la fierté de Pharaon, qu’il le contraignit à laisser aller le peuple d’Israël et que ce peuple sortit d’Égypte avec une pleine liberté et avec de grandes richesses. Ce mémorable évènement prouve que rien ne peut résister à la puissance infinie de Dieu. On y remarque son amour envers son peuple et la vérité des promesses qu’il lui avait faites de l’affranchir de l’esclavage où il avait été si longtemps en Égypte. Nous voyons ensuite que Dieu voulut que la mémoire d’une délivrance si admirable fût conservée par le moyen de la pâque et qu’il donna une loi très expresse par laquelle tous les Israélites étaient obligés sous peine de mort de célébrer ce sacrement toutes les années. Cela fait voir qu’on est indispensablement obligé d’observer tout ce que Dieu a institué, cela montre surtout que nous ne devons jamais perdre la mémoire des bienfaits de Dieu et principalement de ce que Jésus-Christ a fait pour nous sauver et qu’en particulier les chrétiens sont obligés de célébrer avec une singulière dévotion la sainte Cène que notre Seigneur a lui-même établie pour être un mémorial de sa mort.

CHAPITRE XIII.

Moïse réitère la loi touchant l’observation de la pâque. Il prescrit celle de la consécration des premiers-nés. Il marque ensuite que Dieu voulu que les enfants d’Israël prissent le chemin du désert après qu’ils fussent sortis d’Égypte.

1 Et l’Éternel parla à Moïse, disant :

2 Sanctifie-moi tout premier-né, tout ce qui naît le premier parmi les enfants d’Israël, tant des hommes que des bêtes ; car il est à moi.

3 Et Moïse dit au peuple : Souvenez-vous de ce jour-là, auquel vous êtes sortis d’Égypte, de la maison de servitude ; car l’Éternel vous en a retirés à main forte ; et qu’on ne mange point de pain levé.

4 Vous sortez aujourd’hui, au mois que les épis mûrissent.

5 Quand donc l’Éternel t’aura introduit au pays des Cananéens, des Héthiens, des Amorrhéens, des Héviens et des Jébusiens, qu’il a juré à tes pères de te donner, dans ce pays où coulent le lait et le miel, alors tu feras ce service en ce mois ;

6 Pendant sept jours tu mangeras des pains sans levain, et au septième jour il y aura une fête solennelle à l’Éternel.

7 On mangera pendant sept jours des pains sans levain, et on ne verra point chez toi de pain levé, et même on ne verra point de levain dans toutes tes contrées.

8 En ce jour-là tu feras entendre ces choses à tes enfants en disant : Ceci se fait à cause de ce que l’Éternel me fit lorsqu’il me retira de l’Égypte.

9 Et ceci te sera pour signe sur ta main, et pour mémorial entre tes yeux, afin que la loi de l’Éternel soit en ta bouche, parce que l’Éternel t’aura retiré d’Égypte par main forte.

10 Tu garderas donc cette ordonnance en sa saison tous les ans.

11 Aussi, quand l’Éternel t’aura introduit au pays des Cananéens, selon qu’il te l’a juré et à tes pères, et qu’il te l’aura donné ;

12 Alors tu présenteras à l’Éternel tout ce qui naît le premier, même tous les premiers-nés des bêtes ; ce que tu auras de mâles sera à l’Éternel.

13 Mais tu rachèteras avec un agneau ou un chevreau tous les premiers-nés des ânesses ; et si tu ne les rachètes pas, tu leur couperas le cou. Tu rachèteras aussi tout premier-né des hommes d’entre tes enfants.

14 Et quand ton fils t’interrogera un jour, en disant : Que veut dire ceci ? Alors tu lui diras : L’Éternel nous a retirés par main forte hors d’Égypte, de la maison de servitude.

15 Car il arriva que quand Pharaon s’endurcit pour ne nous laisser point aller, l’Éternel tua tous les premiers-nés dans le pays d’Égypte, depuis les premiers-nés des hommes jusqu’aux premiers-nés des bêtes ; c’est pourquoi je sacrifie à l’Éternel tous les mâles qui naissent les premiers, et je rachète tous les premiers-nés de mes enfants.

16 Ceci te sera donc pour un signe sur ta main, et pour des fronteaux entre tes yeux, que l’Éternel nous a retirés d’Égypte par main forte.

17 Or, quand Pharaon eut laissé aller le peuple, Dieu ne les conduisit point par le chemin du pays des Philistins, bien qu’il fût le plus proche, car Dieu disait : Il est à craindre que le peuple ne se repente, quand il verra la guerre, et qu’il ne retourne en Égypte.

18 Mais Dieu fit faire un circuit au peuple par le chemin du désert, vers la mer Rouge. Ainsi les enfants d’Israël montèrent en armes du pays d’Égypte.

19 Et Moïse avait pris avec lui les os de Joseph, parce que Joseph avait expressément fait jurer les enfants d’Israël, en leur disant : Certainement, Dieu vous visitera ; vous transporterez donc avec vous mes os d’ici.

20 Et ils partirent de Succoth, et campèrent à Etham, qui est au bout du désert.

21 Et l’Éternel marchait devant eux, le jour dans une colonne de nuée, pour les conduire par le chemin, et la nuit dans une colonne de feu, pour les éclairer, afin qu’ils marchassent jour et nuit.

22 Et il ne retira point la colonne de nuée pendant le jour, ni la colonne de feu pendant la nuit, de devant le peuple.

REFLEXIONS

Le but de Dieu dans la loi qui prescrivait l’observation de la Pâque était de perpétuer parmi les Israélites le souvenir de leur sortie d’Égypte et cette autre loi qui les obligeait à consacrer à Dieu tous les premiers-nés était établie afin que leur postérité se souvînt que Dieu avait épargné leurs aînés lorsqu’il avait fait mourir ceux des Égyptiens.

De là nous devons apprendre à n’oublier jamais les grâces de Dieu et à lui témoigner notre reconnaissance en lui consacrant nos personnes et tout ce que nous avons de plus précieux.

L’ordre exprès que Dieu donna aux Israélites d’instruire leurs enfants de la merveilleuse délivrance que Dieu avait accordée à leur nation en la tirant d’Égypte marque bien clairement que le devoir des pères est de former leurs enfants à la connaissance et à la crainte de Dieu, mais que surtout ils doivent les instruire avec un soin particulier des merveilles de notre rédemption.

Il est remarqué dans ce chapitre que Dieu ne voulut pas que le peuple d’Israël allât au pays de Canaan par le chemin le plus court, mais qu’il lui fit prendre le chemin de la Mer-Rouge et du désert. Dieu en usa ainsi parce que ce peuple qui n’était point fait pour la guerre n’aurait pu alors combattre les Cananéens et afin que les Israélites allant du côté de la mer Rouge et de là dans le désert il fît de nouvelles merveilles pour eux en leur faisant passer cette mer à pied sec en y submergeant Pharaon et en les faisant subsister d’une manière miraculeuse dans le désert.

Enfin l’on voit dans ce qui est dit ici, de la manière dont Dieu conduisit les Israélites par le moyen d’une colonne de nuée et de feu, la grande puissance du Seigneur, le soin qu’il avait de ce peuple et un exemple de protection dont il couvre ses enfants.

CHAPITRE XIV.

Pharaon ayant voulu poursuivre les enfants d’Israël est noyé avec toute son armée dans la mer Rouge que les Israélites avaient passé à pieds secs.

1 Et l’Éternel parla à Moïse, disant :

2 Parle aux enfants d’Israël, qu’ils se détournent et qu’ils campent devant Pi-hahiroth, entre Migdol et la mer, vis-à-vis de Bahal-Tséphon ; vous camperez vis-à-vis de ce lieu-là, près de la mer.

3 Alors Pharaon dira des enfants d’Israël : Ils sont embarrassés dans le pays ; le désert les a enfermés.

4 Et j’endurcirai le cœur de Pharaon, et il vous poursuivra ; mais je serai glorifié en Pharaon et dans toute son armée, et les Égyptiens sauront que je suis l’Éternel. Et ils firent ainsi.

5 Or, on avait rapporté au roi d’Égypte que le peuple s’enfuyait. Et le cœur de Pharaon et de ses serviteurs fut changé à l’égard du peuple, et ils dirent : Qu’est-ce que nous avons fait, que nous ayons laissé aller Israël, tellement qu’il ne nous servira plus ?

6 Alors il fit atteler son chariot, et il prit son peuple avec lui.

7 Il prit donc six cents chariots, et tous les chariots d’Égypte, sur tous lesquels il y avait des capitaines.

8 Et l’Eternel endurcit le cœur de Pharaon, roi d’Egypte, qui poursuivit les enfants d’Israël. Or, les enfants d’Israël étaient sortis à main levée.

9 Les Egyptiens donc les poursuivirent ; et tous les chevaux des chariots de Pharaon, ses gens de cheval et son armée les atteignirent, comme ils étaient campés près de la mer, vers Pi-hahiroth, vis-à-vis de Bahal-Tséphon.

10 Et comme Pharaon était déjà proche, les enfants d’Israël levèrent leurs yeux, et voici, les Egyptiens marchaient après eux. Les enfants d’Israël donc eurent une fort grande peur, et crièrent à l’Eternel.

11 Ils dirent aussi à Moïse : Est-ce qu’il n’y avait point de sépulcres en Egypte, pour que tu nous aies emmenés pour mourir au désert ? Qu’est-ce que tu nous a fait, de nous avoir fait sortir d’Egypte ?

12 N’est-ce pas ce que nous te disions en Egypte, disant : Laisse-nous, et que nous servions les Egyptiens ? Car il vaut mieux que nous les servions, que si nous mourions au désert.

13 Et Moïse dit au peuple : Ne craignez point ; arrêtez-vous, et voyez la délivrance de l’Eternel, qu’il vous accordera aujourd’hui ; car pour les Egyptiens que vous avez vus aujourd’hui, vous ne les verrez jamais plus.

14 L’Eternel combattra pour vous, et vous demeurerez dans le silence.

15 Or, l’Eternel avait dit à Moïse : Que cries-tu à moi ? Parle aux enfants d’Israël, et dis-leur qu’ils marchent.

16 Et toi, élève ta verge, et étends ta main sur la mer et la fends ; et que les enfants d’Israël entrent au milieu de la mer à sec.

17 Et quant à moi, voici, je vais endurcir le cœur des Egyptiens, afin qu’ils y entrent après eux, et je serai glorifié dans Pharaon et dans toute son armée, dans ses chariots et dans ses gens de cheval.

18 Et les Egyptiens sauront que je suis l’Eternel, quand j’aurai été glorifié dans Pharaon, dans ses chariots et dans ses gens de cheval.

19 Et l’ange de Dieu, qui allait devant le camp d’Israël, partit et s’en alla derrière eux; et la colonne de nuée partit de devant eux, et se tint derrière eux ;

20 et elle vint entre le camp des Egyptiens et le camp d’Israël. Elle était donc aux uns une nuée et une obscurité, et pour les autres, elle les éclairait la nuit ; et ils ne s’approchèrent point les uns des autres de toute la nuit.

21 Or, Moïse avait étendu sa main sur la mer, et l’Eternel fit reculer la mer toute la nuit, par un vent d’Orient qui était véhément ; et il mit la mer à sec, et les eaux se fendirent.

22 Et les enfants d’Israël entrèrent au milieu de la mer à sec ; et les eaux leur servaient de mur à droite et à gauche.

23 Et les Egyptiens qui les poursuivaient entrèrent après eux au milieu de la mer ; savoir, tous les chevaux de Pharaon, ses chariots et ses gens de cheval.

24 Mais il arriva que sur la veille du matin, l’Eternel étant dans la colonne de feu et dans la nuée, regarda le camp des Egyptiens et le mit en déroute.

25 Et il ôta les roues de ses chariots et fit qu’on les menait bien pesamment. Alors les Egyptiens dirent : fuyons-nous en de devant les Israélites ; car l’Eternel combat pour eux contre les Egyptiens.

26 Et l’Eternel dit à Moïse : Etends ta main sur la mer, et les eaux retourneront sur les Egyptiens, sur leurs chariots et sur leurs gens de cheval.

27 Moïse donc étendit sa main sur la mer, et la mer retourna avec impétuosité, comme le matin venait, et les Egyptiens fuyant, la rencontrèrent. Ainsi l’Eternel jeta les Egyptiens au milieu de la mer.

28 Car les eaux retournèrent et couvrirent les chariots et les gens de cheval de toute l’armée de Pharaon, qui étaient, entrés après les Israélites dans la mer ; et il n’en resta pas un seul.

29 Mais les enfants d’Israël marchèrent au milieu de la mer à sec ; et les eaux leur servaient de mur à droite et à gauche.

30 L’Éternel donc en ce jour-là délivra Israël de la main des Égyptiens ; et Israël vit les Égyptiens morts sur le bord de la mer.

31 Ainsi Israël vit la grande puissance que l’Éternel avait déployée contre les Égyptiens ; et le peuple craignit l’Éternel, et ils crurent à l’Éternel et à Moïse son serviteur.

REFLEXIONS

Nous voyons dans ce chapitre, en premier lieu :

I. Que Dieu en amenant les Israélites au bord de la mer Rouge et en permettant que Pharaon les y atteignit avec son armée, les exposa à un grand danger et qu’ils en furent même extraordinairement effrayés. Mais Dieu en usa de la sorte pour manifester sa puissance avec plus d’éclat, par la miraculeuse délivrance qu’il leur accorda en les faisant passer à pied au travers de la mer Rouge et par la totale ruine de Pharaon, qui y périt avec toute son armée.

II. L’on voit ici l’aveuglement et l’endurcissement prodigieux du roi d’Égypte qui après toutes les plaies dont Dieu l’avait frappé, non seulement voulut poursuivre les Israélites, mais osa même entrer dans la mer Rouge après eux.

Nous devons bien remarquer dans cette histoire:

D’un côté de quoi les pécheurs obstinés sont capables et avec quel aveuglement et quelle fureur ils courent à leur ruine,

Et de l’autre la puissance magnifique que le Seigneur déploya pour la délivrance de son peuple et pour la destruction de ses ennemis.

CHAPITRE XV.

 Deux choses sont rapportées dans ce chapitre :

I. Le cantique que les Israélites chantèrent après que Pharaon eut été submergé.

II. Comment ils murmurèrent contre Moïse parce qu’ils ne trouvèrent point d’eau dans le désert et parce que les eaux de Mara étaient amères et le miracle que Moïse fit en cette occasion.

1 Alors Moïse et les enfants d’Israël chantèrent ce cantique à l’Éternel, et ils dirent : Je chanterai à l’Éternel ; car il s’est hautement élevé. Il a jeté dans la mer le cheval et celui qui le montait.

2 L’Éternel est ma force et ma louange, et il a été mon libérateur ; c’est mon Dieu fort, je lui dresserai un tabernacle ; c’est le Dieu de mon père, je l’exalterai.

3 L’Éternel est un grand guerrier ; son nom est l’Éternel.

4 Il a jeté dans la mer les chariots de Pharaon et son armée, l’élite de ses capitaines a été submergée dans la mer Rouge.

5 Les gouffres les ont couverts ; ils sont descendus au fond des eaux comme une pierre.

6 Ta droite, ô Éternel, a été déclarée magnifique en force. Ta droite, ô Éternel, a brisé l’ennemi.

7 Tu as ruiné, par la grandeur de ta majesté, ceux qui s’élevaient contre toi. Tu as envoyé ta colère, qui les a consumés comme du chaume.

8 Par le souffle de ta colère les eaux ont été amoncelées ; les eaux courantes se sont arrêtées comme un monceau ; les gouffres ont gelé au milieu de la mer.

9 L’ennemi disait : Je poursuivrai, j’atteindrai, je partagerai le butin, mon âme en sera assouvie ; je tirerai mon épée, ma main les détruira.

10 Tu as soufflé de ton vent ; la mer les a couverts ; ils ont été enfoncés comme du plomb au plus profond des eaux.

11 Qui est semblable à toi parmi les forts, ô Éternel ? Qui est, comme toi, magnifique en sainteté, redoutable, digne de louange, et qui fais des merveilles ?

12 Tu as étendu ta droite ; la terre les a engloutis.

13 Tu as conduit par ta miséricorde ce peuple que tu as racheté ; tu l’as conduit par ta force à la demeure de ta sainteté.

14 Les peuples l’ont entendu, et ils en ont tremblé ; la douleur a saisi les habitants de la Palestine.

15 Alors les princes d’Edom ont été troublés, et le tremblement saisira les puissants de Moab ; tous les habitants de Canaan se fondront.

16 La frayeur et l’épouvante tomberont sur eux, par la grandeur de ton bras ; ils seront rendus stupides comme une pierre, jusqu’à ce que ton peuple, ô Éternel, soit passé ; jusqu’à ce que ce peuple, que tu as acquis, soit passé.

17 Tu les introduiras et tu les planteras sur la montagne de ton héritage, au lieu que tu as préparé pour ta demeure, ô Éternel, dans le sanctuaire, Seigneur, que tes mains ont établi.

18 L’Éternel régnera à jamais et à perpétuité.

19 Car le cheval de Pharaon est entré, avec son chariot et ses gens de cheval, dans la mer ; et l’Éternel a fait retourner sur eux les eaux de la mer ; mais les enfants d’Israël ont marché à sec au milieu de la mer.

20 Et Marie la prophétesse, sœur d’Aaron, prit un tambour en sa main, et toutes les femmes sortirent après elle, avec des tambours et des flûtes.

21 Et Marie leur répondait : Chantez à l’Éternel ; car il s’est hautement élevé ; il a jeté dans la mer le cheval et celui qui le montait.

22 Puis, Moïse fit partir les Israélites de la mer Rouge, et ils tirèrent vers le désert de Sçur ; et ayant marché trois jours par le désert, ils ne trouvaient point d’eau.

23 De là ils vinrent à Mara ; mais ils ne pouvaient boire des eaux de Mara, parce qu’elles étaient amères ; c’est pour cela que ce lieu fut appelé Mara.

24 Alors le peuple murmura contre Moïse, disant : Que boirons-nous ?

25 Et Moïse cria à l’Eternel ; et l’Eternel lui enseigna un certain bois, qu’il jeta dans les eaux, et les eaux devinrent douces. Ce fut là qu’il lui proposa des ordonnances et des statuts, et ce fut là aussi qu’il l’éprouva.

26 Et il lui dit : Si tu écoutes attentivement la voix de l’Éternel ton Dieu et si tu fais ce qui est droit devant lui ; si tu prêtes l’oreille à ses commandements et si tu gardes toutes ses ordonnances, je ne ferai venir sur toi aucune des langueurs que j’ai fait venir sur l’Égypte ; car je suis l’Éternel qui te guéris.

27 Puis ils vinrent à Elim, où il y avait douze fontaines d’eau et soixante et dix palmes, et ils campèrent là auprès des eaux.

REFLEXIONS

Le cantique que Moïse, Marie sa sœur et les enfants d’Israël chantèrent après que Pharaon et son armée eurent péri dans la mer Rouge, est le plus ancien de tous les cantiques. On y voit éclater leur joie et leur reconnaissance envers Dieu. Ils y célèbrent la puissance qu’il venait de déployer si magnifiquement pour leur délivrance. Ils y expriment la ferme persuasion où ils étaient que Dieu les mettrait en possession du pays de Canaan et que les habitants de ce pays-là, étonnés et intimidés, ne pourraient leur résister.

C’est ainsi, et avec encore plus de zèle que nous devons célébrer les faveurs que Dieu nous accorde et principalement la bonté et la puissance qu’il a fait paraître dans l’ouvrage de notre rédemption par notre Seigneur Jésus-Christ.

Nous avons vu ensuite qu’incontinent après que Dieu eut accordé aux Israélites une si grande délivrance, ils tombèrent dans le murmure et dans la défiance, parce qu’ils manquèrent d’eaux et qu’ils ne trouvèrent que des eaux amères. Cependant Dieu eut la bonté de faire un nouveau miracle en leur faveur en rendant ces eaux douces.

Telle est l’ingratitude et l’incrédulité des hommes : Ils oublient bientôt les bienfaits de Dieu et ils tombent facilement dans l’impatience, mais Dieu est si bon qu’il use de support envers eux et qu’il ne laisse pas de leur faire ressentir de nouveaux effets de son amour et de leur accorder des grâces dont ils sont indignes.

CHAPITRE XVI.

Les Israélites murmurent contre Moïse parce qu’ils n’avaient pas de quoi manger, Dieu leur envoie des cailles et de la manne qui fut leur nourriture dans le désert pendant quarante ans.

1 Et toute l’assemblée des enfants d’Israël étant partie d’Elim, vint au désert de Sin, qui est entre Elim et Sinaï, au quinzième jour du second mois, après qu’ils furent sortis du pays d’Égypte.

2 Et toute l’assemblée des enfants d’Israël murmura dans ce désert contre Moïse et Aaron.

3 Et les enfants d’Israël leur dirent : Ah ! que ne sommes-nous morts par la main de l’Éternel au pays d’Égypte, quand nous étions assis près des potées de chair, quand nous mangions notre soûl de pain ! Car vous nous avez amenés dans ce désert, pour faire mourir de faim toute cette assemblée.

4 Alors l’Éternel dit à Moïse : Voici, je vais vous faire pleuvoir des cieux du pain, et le peuple sortira, et en recueillera pour chaque jour ce qu’il lui en faut, afin que je l’éprouve, s’il marchera, ou non, dans ma loi.

5 Mais le sixième jour, qu’ils apprêtent ce qu’ils auront apporté, et qu’il y en ait le double de ce qu’ils recueilleront chaque jour.

6 Moïse donc et Aaron dirent à tous les enfants d’Israël : Ce soir vous saurez que l’Éternel vous a tirés du pays d’Égypte ;

7 et au matin vous verrez la gloire de l’Éternel ; car l’Éternel a entendu vos murmures contre lui. Et en effet, qui sommes-nous, que vous murmuriez contre nous ?

8 Et Moïse dit encore : Ce sera quand l’Éternel vous aura donné ce soir de la chair à manger, et qu’au matin il vous aura rassasiés de pain, parce qu’il a entendu vos murmures, par lesquels vous avez murmuré contre lui ; car qui sommes-nous ? Vos murmures ne sont pas contre nous ; mais ils sont contre l’Éternel.

9 Et Moïse dit à Aaron : Dis à toute l’assemblée des enfants d’Israël : Approchez-vous de la présence de l’Éternel ; car il a entendu vos murmures.

10 Or il arriva qu’aussitôt qu’Aaron eut parlé à toute l’assemblée des enfants d’Israël, ils regardèrent vers le désert, et voici, la gloire de l’Éternel se montra dans la nuée ;

11 et l’Éternel parla à Moïse, disant :

12 J’ai entendu les murmures des enfants d’Israël. Parle-leur, et leur dis : Entre les deux vêpres vous mangerez de la chair, et au matin vous serez rassasiés de pain, et vous saurez que je suis l’Éternel votre Dieu.

13 Le soir donc, il monta des cailles qui couvrirent le camp, et au matin il y eut une couche de rosée à l’entour du camp.

14 Et cette couche de rosée étant évanouie, voici sur le désert une petite chose ronde, menue comme de la blanche gelée sur la terre.

15 Ce que les enfants d’Israël ayant vu, ils se dirent l’un à l’autre : Qu’est-ce cela ? car ils ne savaient ce que c’était. Et Moïse leur dit : C’est ici le pain que l’Éternel vous a donné à manger.

16 C’est ici ce que l’Éternel a commandé : Que chacun en recueille autant qu’il lui en faut pour son manger, un homer par tête, selon le nombre de vos personnes ; chacun en prendra pour ceux qui sont dans sa tente.

17 Les enfants d’Israël firent donc ainsi ; et les uns en recueillirent plus, les autres moins.

18 Et ils le mesuraient par homer, et celui qui en avait recueilli beaucoup, n’en avait pas plus qu’il ne lui en fallait, et celui qui en avait recueilli peu n’en avait pas moins ; mais chacun en recueillait selon ce qu’il en pouvait manger.

19 Et Moïse leur avait dit : Que personne n’en laisse de reste jusqu’au matin.

20 Mais il y en eut qui n’obéirent point à Moïse ; car quelques-uns en réservèrent jusqu’au matin, et il s’y engendra des vers, et elle puait ; et Moïse se mit en grande colère contre eux.

21 Ainsi chacun en recueillait tous les matins autant qu’il lui en fallait pour manger ; car lorsque la chaleur du soleil était venue, elle se fondait.

22 Et au sixième jour, ils recueillirent du pain au double, deux homers pour chacun. Alors les principaux de l’assemblée vinrent pour le rapporter à Moïse.

23 Et il leur répondit : C’est ce que l’Éternel a dit : Demain est le repos, le sabbat saint à l’Éternel ; faites cuire ce que vous avez à cuire, et faites bouillir ce que vous avez à faire bouillir, et serrez tout ce qui sera de surplus, pour le garder jusqu’au matin.

24 Ils le serrèrent donc jusqu’au matin, comme Moïse l’avait commandé, et il ne puait point, et il n’y eut point de vers.

25 Alors Moïse dit : Mangez-le aujourd’hui ; car c’est aujourd’hui, le repos de l’Éternel. Aujourd’hui vous n’en trouverez point dans les champs.

26 Pendant six jours vous le recueillerez, mais le septième est le sabbat ; il n’y en aura point en ce jour-là.

27 Et au septième jour, quelques-uns du peuple sortirent pour en recueillir ; mais ils n’en trouvèrent point.

28 Alors l’Éternel dit à Moïse : Jusqu’à quand refuserez-vous de garder mes commandements et mes lois ?

29 Considérez que l’Éternel a établi parmi vous le sabbat ; c’est pourquoi, il vous donne au sixième jour du pain pour deux jours ; que chacun demeure en son lieu ; que nul ne sorte de son lieu au septième jour.

30 Le peuple donc se reposa au septième jour.

31 Et la maison d’Israël nomma ce pain, manne ; et elle était comme de la semence de coriandre ; elle était blanche, et elle avait le goût des beignets au miel.

32 Et Moïse dit : Voici ce que l’Éternel a commandé : Qu’on en remplisse un homer, pour le garder dans vos âges, afin qu’on voie le pain que je vous ai fait manger au désert, après que je vous ai retirés du pays d’Égypte.

33 Moïse donc dit à Aaron : Prends une cruche, et mets-y un plein homer de manne, et le pose devant l’Éternel, pour être gardé dans vos âges.

34 Et selon que le Seigneur avait commandé à Moïse, Aaron posa la cruche devant le Témoignage, afin qu’elle fût gardée.

35 Et les enfants d’Israël mangèrent la manne pendant quarante ans, jusqu’à ce qu’ils fussent parvenus au pays qu’ils devaient habiter ; ils mangèrent, dis-je, la manne, jusqu’à ce qu’ils fussent parvenus aux frontières du pays de Canaan.

36 Or, un homer est la dixième partie d’un épha.

REFLEXIONS

L’on voit dans cette histoire une nouvelle preuve de l’ingratitude des enfants d’Israël, qui, après tant d’expériences qu’ils avaient faites de la puissance de Dieu et de sa protection, murmurèrent encore contre Moïse et regrettèrent même l’Égypte d’où ils étaient sortis. Cependant Dieu, par un effet de sa bonté voulut bien faire cesser ces murmures et pourvoir à leur subsistance par le moyen de la manne qu’il envoya et qui fut leur nourriture pendant les quarante ans qu’ils passèrent dans le désert. II. Il est à remarquer que la manne tombait chaque matin, mais qu’il n’en tombait point le jour du sabbat et qu’elle se corrompait quand on en amassait pour plus d’un jour. C’étaient là tout autant de merveilles qui devaient convaincre les Israélites que c’était Dieu qui les nourrissait ainsi miraculeusement.

Au reste cette histoire doit nous rappeler ce que Jésus-Christ dit dans l’Évangile, que les enfants d’Israël n’ont pas mangé le vrai pain du ciel, que la manne qu’ils mangèrent dans le désert ne les empêcha pas de mourir au lieu que nous avons en lui le véritable pain qui est descendu du ciel et qui fait vivre éternellement.

Prions Dieu qu’il nous donne toujours cette nourriture céleste pendant que nous sommes dans le désert de ce monde et, lorsqu’il nous l’accorde, faisons-en un meilleur usage que les Israélites ne firent autrefois de la manne et de toutes les autres grâces qu’ils reçurent de la bonté divine pendant qu’ils furent dans le désert.

CHAPITRE XVII.

Ce chapitre a deux parties :

Moïse rapporte dans la première le miracle de l’eau que Dieu fit sortir du rocher pour apaiser les murmures du peuple.

Et dans la seconde, la victoire que les enfants d’Israël remportèrent sur les Amalékites.

1 Toute l’assemblée des enfants d’Israël partit du désert de Sin, selon leurs traites, suivant le commandement de l’Éternel, et ils campèrent en Réphidim, où il n’y avait point d’eau à boire pour le peuple.

2 Et le peuple querella Moïse, et ils lui dirent : Donnez-nous de l’eau pour boire. Et Moïse leur dit : Pourquoi me querellez-vous ? Pourquoi tentez-vous l’Éternel ?

3 Le peuple donc eut soif dans ce lieu, par faute d’eau ; et ainsi le peuple murmura contre Moïse, disant : Pourquoi nous as-tu fait monter hors d’Égypte, pour nous faire mourir de soif, nous et nos enfants, et nos troupeaux ?

4 Et Moïse cria à l’Éternel, disant : Que ferai-je à ce peuple ? Il s’en faut peu qu’ils ne me lapident.

5 Et l’Éternel répondit à Moïse : Passe devant le peuple, et prends avec toi des anciens d’Israël, et prends en ta main la verge dont tu frappas le fleuve, et marche.

6 Voici, je vais me tenir là devant toi sur un rocher en Horeb, et tu frapperas le rocher, et il en sortira des eaux, et le peuple boira. Moïse donc fit ainsi à la vue des anciens d’Israël.

7 Et il nomma le lieu Massa et Mériba, à cause du débat des enfants d’Israël, et parce qu’ils avaient tenté l’Éternel, en disant : L’Éternel est-il au milieu de nous, ou n’y est-il pas ?

8 Alors Hamalek vint et livra bataille à Israël à Réphidim.

9 Et Moïse dit à Josué : Choisis-nous des hommes, et sors pour combattre contre Hamalek, et je me tiendrai demain au sommet du coteau, et la verge de Dieu sera en ma main.

10 Et Josué fit comme Moïse le lui avait commandé, en combattant contre Hamalek ; mais Moïse, Aaron et Hur montèrent au sommet du coteau.

11 Et il arrivait, que lorsque Moïse élevait sa main, Israël alors était le plus fort ; mais quand il faisait reposer sa main, alors Hamalek était le plus fort.

12 Et les mains de Moïse étant devenues pesantes, ils prirent une pierre et la mirent sous lui, et il s’assit dessus ; Aaron et Hur soutenaient aussi ses mains ; l’un deçà et l’autre delà ; ainsi ses mains furent fermes jusqu’au soleil couchant.

13 Ainsi Josué défit Hamalek et son peuple au fil de l’épée.

14 Alors l’Éternel dit à Moïse : Écris ceci pour mémoire dans un livre, et fais entendre à Josué que j’effacerai entièrement la mémoire d’Hamalek de dessous les cieux.

15 Et Moïse bâtit un autel, et le nomma : L’Éternel mon étendard.

16 Il dit aussi : Parce que la main a été levée sur le trône de l’Éternel, l’Éternel a guerre contre Hamalek d’âge en âge.

REFLEXIONS

Le miracle que Moïse fit en tirant de l’eau du rocher pour apaiser la soif et les murmures des Israélites nous engage à considérer l’incrédulité de ce peuple qui doutait toujours de la puissance de Dieu et qui se rebellait si souvent contre Moïse aussi bien que la grande patience du Seigneur qui fit ce nouveau miracle pour eux.

La victoire des enfants d’Israël sur les Amalékites fut une juste punition de Dieu sur ces ennemis de son peuple, mais on doit surtout remarquer que Dieu accorda cette victoire aux prières de Moïse afin que les Israélites reconnussent que Dieu seul en était l’auteur.

C’est ici un exemple où l’on peut voir que l’invocation du nom de Dieu et la persévérance dans la prière est le moyen le plus efficace pour obtenir son secours et pour triompher de tous nos ennemis temporels et spirituels.

CHAPITRE XVIII.

Jéthro, beau-père de Moïse lui amène sa femme et ses deux fils, et il lui conseille d’établir des juges et des chefs pour le gouvernement du peuple d’Israël, ce que Moïse fit.

1 Jéthro, sacrificateur de Madian, beau-père de Moïse, ayant entendu toutes les choses que l’Éternel avait faites à Moïse, et à Israël son peuple, savoir, que l’Éternel avait retiré Israël de l’Égypte,

2 prit Séphora, la femme de Moïse, après qu’il l'eut renvoyée,

3 et les deux fils de cette femme ; l’un desquels s’appelait Guersçom (parce qu’il avait dit : J’ai été voyageur dans un pays étranger) ;

4 Et le second Elihézer ; car le Dieu de mon père, dit-il, m’a été en aide, et m’a délivré de l’épée de Pharaon.

5 Jéthro donc, beau-père de Moïse, vint vers lui, avec ses enfants et sa femme, au désert, où il était campé près de la montagne de Dieu.

6 Et il fit dire à Moïse : C’est Jéthro, ton beau-père, qui vient vers toi, avec ta femme et ses deux fils avec elle.

7 Et Moïse sortit au-devant de son beau-père, et s’étant prosterné, le baisa, et ils s’enquirent l’un de l’autre touchant leur prospérité ; ensuite ils entrèrent dans la tente.

8 Et Moïse raconta à son beau-père toutes les choses que l’Éternel avait faites à Pharaon et aux Égyptiens, en faveur d’Israël, et tout le travail qu’ils avaient souffert par le chemin, et comment l’Éternel les avait délivrés.

9 Et Jéthro se réjouit de tout le bien que l’Éternel avait fait à Israël, parce qu’il les avait délivrés de la main des Égyptiens.

10 Et Jéthro dit : Béni soit l’Éternel qui vous a délivrés de la main des Égyptiens et de la main de Pharaon, et qui a délivré le peuple de la puissance d’Égypte.

11 Je connais maintenant que l’Éternel est grand par-dessus tous les dieux ; car, en cela même qu’ils se sont insolemment élevés, il a eu le dessus sur eux.

12 Jéthro, beau-père de Moïse, prit aussi, pour offrir à Dieu, un holocauste et des sacrifices ; et Aaron et tous les anciens d’Israël vinrent pour manger du pain avec le beau-père de Moïse, en la présence de Dieu.

13 Le lendemain, comme Moïse siégeait pour juger le peuple, et que le peuple se tenait devant Moïse depuis le matin jusqu’au soir,

14 le beau-père de Moïse ayant vu tout ce qu’il faisait au peuple, lui dit : Qu’est-ce que tu fais au peuple ? D’où vient que tu es seul assis, et que tout le peuple se tient devant toi, depuis le matin jusqu’au soir ?

15 Et Moïse répondit à son beau-père : C’est que le peuple vient à moi, pour s’enquérir de Dieu.

16 Quand ils ont quelque cause, ils viennent à moi ; alors je juge entre l’un et l’autre, et je leur fais entendre les ordonnances de Dieu et ses lois.

17 Mais le beau-père de Moïse lui dit : Tu ne fais pas bien.

18 Certainement, tu succomberas, et toi et même ce peuple qui est avec toi ; car cela est trop pesant pour toi, et tu ne saurais faire cela toi seul.

19 Ecoute donc mon conseil ; je te conseillerai, et Dieu sera avec toi. Sois pour le peuple auprès de Dieu, et rapporte les causes à Dieu ;

20 Instruis-les des ordonnances et des lois, et fais-leur entendre la voie par laquelle ils doivent marcher, et ce qu’ils auront à faire.

21 Et choisis-toi d’entre tout le peuple des hommes vertueux, craignant Dieu, des hommes véritables, haïssant le gain déshonnête, et établis sur eux des chefs de milliers, des chefs de centaines, des chefs de cinquantaines, et des chefs de dizaines ;

22 Et qu’ils jugent le peuple en tout temps ; mais qu’ils te rapportent toutes les grandes affaires, et qu’ils jugent toutes les petites causes ; ainsi ils te soulageront et ils porteront une partie de la charge avec toi.

23 Si tu fais cela, et Dieu te le commande, tu pourras subsister, et même tout le peuple arrivera heureusement en son lieu.

24 Moïse donc obéit à la parole de son beau-père, et fit tout ce qu’il lui avait dit.

25 Ainsi Moïse choisit de tout Israël des hommes vertueux, et il les établit chefs sur le peuple, chefs de milliers, chefs de centaines, chefs de cinquantaines, et chefs de dizaines,

26 qui devaient juger le peuple en tout temps ; mais ils devaient rapporter les choses difficiles à Moïse, et juger de toutes les petites affaires.

27 Et Moïse laissa aller son beau-père, qui s’en retourna en son pays.

REFLEXIONS

Jéthro, beau-père de Moïse vint le voir, non seulement pour lui ramener sa femme et ses enfants, mais surtout pour se réjouir avec lui et avec tout le peuple de ce que Dieu les avait délivrés de la servitude d’Égypte. C’était là un effet du zèle, de la piété et de la charité de Jéthro et c’est ainsi que nous devons prendre part aux biens qui arrivent à nos frères et surtout nous réjouir lorsque la gloire de Dieu est avancée et qu’il fait paraître sa justice et sa puissance aux yeux de tout le monde. Ce qui est dit dans ce chapitre de l’établissement des juges et des magistrats et des qualités qu’ils doivent avoir, montre que ceux qui sont dans les charges civiles doivent s’en acquitter avec application et avec intégrité et être craignant Dieu, vertueux, justes et surtout désintéressés et éloignés du gain déshonnête. Nous devons aussi reconnaitre par là qu’il est absolument nécessaire qu’il y ait des magistrats qui fassent régner l’ordre dans la société, que leur établissement vient de Dieu et que chacun doit se soumettre à eux et à leur autorité.

CHAPITRE XIX.

Le peuple d’Israël étant arrivé au désert de Sinaï, Moïse leur dit que Dieu voulait traiter alliance avec eux et il leur ordonne de se sanctifier et se préparer pour entendre la publication de la loi.

Trois jours après, Dieu descend sur le mont de Sinaï avec des marques de sa puissance et de sa majesté.

1 Au premier jour du troisième mois, après que les enfants d’Israël furent sortis du pays d’Égypte, en ce même jour-là, ils vinrent au désert de Sinaï.

2 Etant donc partis de Réphidim, ils vinrent au désert de Sinaï, et ils campèrent au désert ; Israël, dis-je, campa vis-à-vis de la montagne.

3 Et Moïse monta vers Dieu ; car l’Éternel l’avait appelé de la montagne, pour lui dire : Tu parleras ainsi à la maison de Jacob, et tu le feras entendre aux enfants d’Israël :

4 Vous avez vu ce que j’ai fait aux Égyptiens, et que je vous ai portés comme sur des ailes d’aigle, et que je vous ai fait venir vers moi.

5 Maintenant donc, si vous obéissez à ma voix et si vous gardez mon alliance, vous serez aussi d’entre tous les peuples mon plus précieux joyau, bien que toute la terre m’appartienne.

6 Et vous me serez un royaume de sacrificateurs, et une nation sainte. Ce sont là les discours que tu tiendras aux enfants d’Israël.

7 Et Moïse vint et appela les anciens du peuple, et proposa devant eux toutes les choses que l’Éternel lui avait commandées.

8 Alors tout le peuple d’un commun accord répondit et dit : Nous ferons tout ce que l’Éternel a dit. Et Moïse rapporta à l’Éternel toutes les paroles du peuple.

9 Et l’Éternel dit à Moïse : Voici, je viendrai à toi dans une épaisse nuée, afin que le peuple entende quand je te parlerai, et qu’il croie aussi toujours ce que tu lui diras ; car Moïse avait rapporté à l’Éternel les paroles du peuple.

10 L’Éternel dit aussi à Moïse : Va-t’en vers le peuple, sanctifie-les aujourd’hui et demain, et qu’ils lavent leurs vêtements.

11 Et qu’ils soient tous prêts pour le troisième jour ; car au troisième jour, l’Éternel descendra sur la montagne de Sinaï, à la vue de tout le peuple.

12 Or, tu prescriras des bornes au peuple tout à l’entour, et tu diras : Donnez-vous garde de monter sur la montagne, et d’en toucher aucune extrémité ; quiconque touchera la montagne, sera puni de mort.

13 Aucune main ne la touchera, soit bête, soit homme ; certainement, il sera lapidé, ou percé de flèches ; il ne vivra point. Quand le cornet se renforcera, ils monteront vers la montagne.

14 Et Moïse descendit de la montagne vers le peuple, et il sanctifia le peuple, et ils lavèrent leurs vêtements.

15 Et il dit au peuple : Soyez tous prêts pour le troisième jour, et ne vous approchez d’aucune femme.

16 Et le troisième jour, au matin, il y eut des tonnerres, des éclairs et une grosse nuée sur la montagne, avec un son très fort de cornet, dont tout le peuple qui était au camp fut effrayé.

17 Alors Moïse fit sortir du camp le peuple au-devant de Dieu ; et ils s’arrêtèrent au pied de la montagne.

18 Or, le mont de Sinaï était tout en fumée, parce que l’Éternel y était descendu dans le feu ; et sa fumée montait comme la fumée d’une fournaise, et toute la montagne tremblait fort.

19 Et comme le son du cornet se renforçait de plus en plus, Moïse parla, et Dieu lui répondit par une voix.

20 L’Éternel donc étant descendu sur la montagne de Sinaï, sur le sommet de la montagne, il appela Moïse au sommet de la montagne ; et Moïse y monta.

21 Et l’Éternel dit à Moïse : Descends, somme le peuple, qu’ils ne rompent point les bornes, afin de monter vers l’Éternel pour voir ; de peur qu’un grand nombre d’entre eux ne périsse.

22 Et même, que les sacrificateurs qui s’approchent de l’Éternel, se sanctifient, de peur que l’Éternel ne se jette sur eux.

23 Et Moïse dit à l’Éternel : Le peuple ne pourra pas monter sur la montagne de Sinaï, parce que tu nous as sommés, disant : Mets des bornes en la montagne, et la sanctifie.

24 Et l’Éternel lui dit : Va, descends, et tu monteras, toi et Aaron avec toi ; mais que les sacrificateurs et le peuple ne rompent point les bornes pour monter vers l’Éternel, de peur qu’il ne se jette sur eux.

25 Moïse donc descendit vers le peuple, et il le leur dit.

REFLEXIONS

Ce qu’il y a à observer dans ce chapitre, c’est que la première chose que Dieu fit après avoir délivré son peuple d’Égypte, fut de lui donner sa loi. Ce qui montre que la vue de Dieu en choisissant ce peuple et en le séparant des autres nations était d’établir la pure religion parmi eux et à les engager à le craindre.

C’est là le but qu’il s’est toujours proposé : il ne nous a racheté et choisi pour être son peuple qu’afin que nous le servions en vivant dans la justice et dans la piété. Dieu voulut que les Israélites se préparassent et se purifiassent avant que d’entendre la publication de la loi, afin de leur apprendre que cette loi n’était donnée aux hommes que pour les sanctifier.

La manière dont elle fut publiée et l’appareil redoutable et plein de majesté dans lequel Dieu descendit sur le mont Sinaï tendait à convaincre les Israélites que c’était Dieu qui leur parlait, à leur inspirer de la crainte et à leur apprendre, et à tous   les hommes, que ceux qui violeront ses commandements n’échapperont point à sa vengeance.

CHAPITRE XX.

Dieu publie les dix commandements de la loi. II.  Le peuple est effrayé à l’ouïe de la voix de Dieu. III. Dieu défend de faire des idoles et il prescrit la manière de bâtir les autels.

1 Alors Dieu prononça toutes ces paroles, disant :

2 Je suis l’Éternel ton Dieu, qui t’ai tiré du pays d’Égypte, de la maison de servitude ;

3 Tu n’auras point d’autres dieux devant ma face.

4 Tu ne te feras point d’image taillée, ni aucune ressemblance des choses qui sont là-haut dans les cieux, ni ici-bas sur la terre, ni dans les eaux sous la terre ;

5 Tu ne te prosterneras point devant elles, et tu ne les serviras point ; car je suis l’Éternel ton Dieu, le Dieu fort et jaloux, qui punis l’iniquité des pères sur les enfants, en la troisième et quatrième génération de ceux qui me haïssent,

6 et qui fais miséricorde en mille générations à ceux qui m’aiment et qui gardent mes commandements.

7 Tu ne prendras point le nom de l’Éternel ton Dieu en vain ; car l’Éternel ne tiendra point pour innocent celui qui aura pris son nom en vain.

8 Souviens-toi du jour du repos pour le sanctifier ;

9 Tu travailleras six jours, et tu feras toute ton œuvre ;

10 Mais le septième jour est le repos de l’Éternel ton Dieu ; tu ne feras aucune œuvre en ce jour-là, ni toi, ni ton fils, ni ta fille, ni ton serviteur, ni ta servante, ni ton bétail, ni ton étranger, qui est dans tes portes ;

11 Car l’Éternel a fait en six jours les cieux, la terre, la mer et tout ce qui est en eux, et il s’est reposé le septième jour ; c’est pourquoi l’Éternel a béni le jour du repos et l’a sanctifié.

12 Honore ton père et ta mère, afin que tes jours soient prolongés sur la terre que l’Éternel ton Dieu te donne.

13 Tu ne tueras point.

14 Tu ne commettras point adultère.

15 Tu ne déroberas point.

16 Tu ne diras point de faux témoignage contre ton prochain.

17 Tu ne convoiteras point la maison de ton prochain ; tu ne convoiteras point la femme de ton prochain, ni son serviteur, ni sa servante, ni son bœuf, ni son âne, ni aucune chose qui soit à ton prochain.

18 Or, tout le peuple entendait les tonnerres et le son du cornet, et voyait les brandons et la montagne fumante. Le peuple donc, voyant cela, tremblait et se tenait loin.

19 C’est pourquoi ils dirent à Moïse : Parle avec nous toi-même, et nous écouterons ; mais que Dieu ne parle point avec nous, de peur que nous ne mourions.

20 Alors Moïse dit au peuple : Ne craignez point ; car Dieu est venu pour vous éprouver, et afin que sa crainte soit devant vous et que vous ne péchiez point.

21 Le peuple donc se tint loin ; mais Moïse s’approcha de l’obscurité où Dieu était.

22 Et l’Éternel dit à Moïse : Tu diras ainsi aux enfants d’Israël : Vous avez vu que je vous ai parlé des cieux.

23 Vous ne vous ferez point avec moi de dieux d’argent, et vous ne vous ferez point de dieux d’or.

24 Tu me feras un autel de terre, sur lequel tu sacrifieras tes holocaustes et tes oblations de prospérité, tes brebis et tes taureaux. En tout lieu où je mettrai la mémoire de mon nom, je viendrai à toi et je te bénirai.

25 Que si tu me fais un autel de pierres, tu ne les tailleras point : si tu levais le fer dessus, tu les souillerais.

26 Et tu ne monteras point à mon autel par des degrés, de peur que ta nudité ne soit découverte en y montant.

REFLEXIONS

Il y a principalement deux choses dans ce chapitre qui sont dignes de notre attention : savoir la publication de la loi de Dieu et la frayeur que les Israélites ressentirent lorsqu’elle fut publiée.

Sur cette loi, nous devons considérer :

Premièrement quelle en est l’autorité et la majesté, Dieu lui-même l’ayant publiée autrefois avec des marques si éclatantes de sa puissance, en second lieu que cette loi nous regarde aussi bien que les Israélites, puisqu’elle ne contient rien qui ne soit parfaitement juste et que notre Sauveur a dit lui-même : Qu’il n’était point venu pour abolir la loi, mais qu’il était venu au contraire pour nous engager plus fortement à l’accomplir. III. Il faut se souvenir que cette loi ne défend   pas seulement les crimes qui y sont spécifiés, mais qu’elle règle nos pensées et nos désirs, aussi bien que nos actions et que Dieu nous jugera tous par cette loi telle qu’elle expliquée dans l’Évangile.

Pour ce qui est de l’extrême frayeur qu’eurent les Israélites lorsque Dieu publia sa loi, cela doit nous rappeler ce que St. Paul dit sur ce sujet dans l’épître aux Hébreux : Que nous ne sommes pas venus à la montagne de Sinaï et que nous n’avons pas entendu cette voix terrible qui fit que les Israélites  prièrent qu’elle ne leur fut plus adressée, mais que nous sommes venus à la montagne de Sion, que nous avons entendu la voix de Jésus-Christ, que si ceux qui méprisaient celui qui parlait sur la terre ne sont point échappés, nous échapperons beaucoup moins si nous méprisons celui qui parle des cieux, que notre Dieu est aussi un feu consumant et qu’ainsi nous devons le servir avec respect et avec crainte en sorte que nous lui soyons agréables.

Les lois qu’on lit à la fin de ce chapitre touchant les idoles et les autels tendaient à éloigner les enfants d’Israël de l’idolâtrie, à empêcher que la religion ne fût altérée et à faire en sorte que le service divin fût célébré avec bienséance.

CHAPITRE XXI VERSETS 1-17.

Ce chapitre et les suivants contiennent diverses lois que Dieu donna à Moïse sur le mont de Sinaï pour les prescrire au peuple d’Israël et ces lois sont la plupart politiques. Celles qui sont contenues dans la première partie de ce chapitre regardent le droit que les maîtres avaient sur leurs esclaves, la punition des meurtriers, celles des parricides, des larrons d’hommes et ceux qui maudissent père ou mère.

1 Ce sont ici les lois que tu leur proposeras :

2 Si tu achètes un esclave hébreu, il te servira six ans, et au septième il sortira pour être libre, sans rien payer.

3 S’il est venu avec son corps seulement, il sortira avec son corps ; s’il avait une femme, sa femme aussi sortira avec lui.

4 Si son maître lui a donné une femme, qui lui ait enfanté des fils ou des filles, sa femme et ses enfants seront à son maître, mais il sortira avec son corps.

5 Que si l’esclave dit : J’aime mon maître, ma femme et mes enfants, je ne sortirai point pour être libre ;

6 Alors son maître le fera venir devant les juges et le fera approcher de la porte ou du poteau, et son maître lui percera l’oreille avec un poinçon, et il le servira à toujours.

7 Si quelqu’un vend sa fille pour être esclave, elle ne sortira point comme les esclaves sortent.

8 Si elle déplaît à son maître, qui ne sera point fiancé avec elle, il la fera racheter, mais il n’aura point le pouvoir de la vendre à un peuple étranger, après lui avoir été perfide.

9 Mais s’il l’a fiancée à son fils, il lui fera selon le droit des filles.

10 Que s’il en prend une autre pour lui, il ne retranchera rien de sa nourriture, de ses habits, ni de l’amitié qui lui est due.

11 S’il ne lui fait pas ces trois choses, elle sortira sans payer aucun argent.

12 Si quelqu’un frappe un homme et qu’il en meure, on le punira de mort.

13 Que s’il ne lui a point dressé d’embûche, mais que Dieu l’ait fait rencontrer sous sa main, je t’établirai un lieu où il s’enfuira.

14 Mais si quelqu’un s’est élevé de propos délibéré contre son prochain, pour le tuer par finesse, tu le tireras même de mon autel, afin qu’il meure.

15 Celui qui aura frappé son père ou sa mère sera puni de mort.

16 Si quelqu’un dérobe un homme et le vend, ou s’il est trouvé entre ses mains, on le punira de mort.

17 Celui qui aura maudit son père ou sa mère sera puni de mort.

REFLEXIONS

Les lois politiques que Dieu avait données aux Israélites doivent être méditées : I. premièrement par les juges et les magistrats afin qu’ils s’y conforment autant qu’il est possible et dans toutes les choses qui ne sont pas particulières au peuple d’Israël, au pays de Canaan et aux temps d’alors.  II. En second lieu, chacun doit faire attention à ces lois puisqu’elles contiennent de très excellents préceptes de justice, d’équité, de charité et de plusieurs autres devoirs.

Sur les lois qui regardent les esclaves il faut remarquer que l’esclavage est aboli parmi les chrétiens et qu’ainsi ces lois ne nous regardent pas directement. Cependant, on peut en recueillir que l’intention de Dieu est que les serviteurs soient fidèles à leurs maîtres et que les maîtres traitent leurs serviteurs avec humanité.

Nous apprenons de plus dans ce chapitre que les meurtriers, les larrons d’hommes et ceux qui maudissent père ou mère commettent des crimes énormes, que le magistrat doit en faire la vengeance et par là nous pouvons juger que Dieu ne les laissera point impunis.

Au reste, ce sont là de ces grands crimes qui ne devraient pas être connus parmi les chrétiens, non plus que plusieurs autres dont il est parlé dans les lois de Moïse.

CHAPITRE XXI VERSETS 18-36.

Dieu prescrit les lois qui devaient être observées à l’égard de ceux qui frappaient ou qui blessaient quelque personne que ce fût, et même leurs esclaves, ou qui causaient quelque dommage par le moyen de leurs bêtes.

18 Si quelques-uns ont eu querelle, et que l’un ait frappé l’autre d’une pierre, ou du poing, dont il ne soit point mort, mais qu’il soit obligé de se mettre au lit ;

19 s’il se lève, et marche dehors, s’appuyant sur son bâton, celui qui l’aura frappé sera quitte de la peine ; toutefois, il le dédommagera pour ce qu’il a chômé, et le fera guérir entièrement.

20 Si quelqu’un a frappé son serviteur ou sa servante d’un bâton, et qu’il soit mort sous sa main, on ne manquera point d’en faire la punition.

21 Mais s’il survit un jour ou deux, on n’en fera pas la punition ; car c’est son argent.

22 Si des hommes se battent et frappent une femme enceinte et qu’elle en accouche, et que, cependant, l’accident ne soit point mortel, que celui qui l’a frappée soit condamné à l’amende que le mari de la femme lui imposera ; et il la donnera selon qu’en ordonneront les juges.

23 Mais si l’accident est mortel, tu donneras vie pour vie,

24 œil pour œil, dent pour dent, main pour main, pied pour pied,

25 brûlure pour brûlure, plaie pour plaie, meurtrissure pour meurtrissure.

26 Si quelqu’un frappe l’œil de son serviteur ou l’œil de sa servante, et leur gâte l’œil, il les laissera aller libres pour leur œil.

27 Que s’il fait tomber une dent à son serviteur ou à sa servante, il les laissera aller libres pour leur dent.

28 Si un bœuf heurte de sa corne un homme ou une femme, et que la personne en meure, le bœuf sera lapidé sans aucune rémission, et on ne mangera point de sa chair, et le maître du bœuf sera absous.

29 Mais si le bœuf avait auparavant accoutumé de heurter de sa corne, et que son maître en eût été averti avec protestation et qu’il ne l’eût point renfermé, en sorte qu’il tue un homme ou une femme, le bœuf sera lapidé, et même on fera mourir son maître.

30 Que si on lui impose un prix pour se racheter, il donnera la rançon de sa vie, selon tout ce qui lui sera imposé.

31 Si le bœuf heurte de sa corne un fils ou une fille, on le traitera selon cette même loi.

32 Si le bœuf heurte de sa corne un esclave, soit homme ou femme, celui à qui est le bœuf donnera trente sicles d’argent à son maître, et le bœuf sera lapidé.

33 Si quelqu’un ouvre une fosse, ou si quelqu’un creuse une fosse et ne la couvre point, et qu’il y tombe un bœuf ou un âne,

34 le maître de la fosse lui en fera satisfaction, et rendra l’argent à leur maître, mais ce qui est mort sera pour lui.

35 Et si le bœuf de quelqu’un blesse le bœuf de son prochain et qu’il en meure, ils vendront le bœuf vivant, et ils en partageront l’argent, et ils partageront le mort.

36 Mais s’il est notoire que le bœuf avait auparavant accoutumé de heurter de sa corne, et que le maître ne l’ait point gardé, il restituera bœuf pour bœuf ; mais le bœuf mort sera pour lui.

REFLEXIONS

Nous devons recueillir de cette lecture :

I. Que ceux qui frappent ou blessent leur prochain ne doivent pas être impunis,

II. Que ceux qui causent quelque mal ou quelque dommage, soit volontairement, soit même par imprudence et sans aucune mauvaise intention, doivent en porter la peine et qu’ils sont surtout obligés de le réparer,

III. Que bien que l’esclavage eût lieu parmi les Israélites, Dieu ne voulait pas qu’ils traitassent leurs esclaves avec inhumanité et dureté, comme faisaient les autres peuples, d’où il parait que les chrétiens doivent encore plus en user avec douceur envers leurs domestiques.

Enfin il faut remarquer que ces paroles Œil pour œil et dent pour dent n’autorisent point la vengeance particulière, mais qu’elles marquent la punition que les juges devaient faire souffrir à ceux qui outrageraient et qui blessaient leur prochain et qu’au reste, bien loin de rendre le mal pour le mal, nous devons comme Jésus-Christ le remarque au chapitre V de St. Matthieu où cette loi est rapportée, souffrir patiemment les injures, ne point nous venger et même ne nous pas prévaloir de notre droit à la rigueur, mais imiter la douceur et la patience dont notre Sauveur nous a donné l’exemple.

CHAPITRE XXII.

Il est parlé dans ce chapitre de la punition de ceux qui dérobent ou qui causent du dégât et de la restitution à laquelle ils sont tenus.

On y lit ensuite des lois touchant les choses qui ont été mises en dépôt ou prêtées, touchant l’impureté, l’idolâtrie, l’oppression, l’usure, le respect dû aux magistrats et les prémices que les Israélites devaient offrir à Dieu.

1 Si quelqu’un dérobe un bœuf ou un agneau, et qu’il le tue ou qu’il le vende, il restituera cinq bœufs pour le bœuf, quatre agneaux pour l’agneau.

2 (Si le larron est trouvé perçant, et est frappé à mort, celui qui l’aura frappé ne sera point coupable de meurtre.

3 Mais si le soleil est levé sur lui, il sera coupable de meurtre). Il fera donc une entière restitution ; et s’il n’a pas de quoi, il sera vendu pour son larcin.

4 Si ce qui est dérobé est trouvé vivant entre ses mains, soit bœuf, soit âne, soit menue bête, il rendra le double.

5 Si quelqu’un fait du dégât dans un champ ou dans une vigne, en lâchant sa bête qui paisse dans le champ d’autrui, il rendra du meilleur de son champ et du meilleur de sa vigne.

6 Si le feu sort et qu’il trouve des épines, et que le blé qui est en tas, ou celui qui est sur la plante, ou le champ, soit consumé, celui qui aura allumé le feu rendra entièrement ce qui en aura été brûlé.

7 Si quelqu’un donne à son prochain de l’argent ou des vaisseaux à garder, et qu’on les dérobe et enlève de sa maison, si l’on découvre le larron, il rendra le double.

8 Mais si le larron ne se trouve point, on fera venir le maître de la maison devant les juges, pour jurer s’il n’a point mis sa main sur le bien de son prochain.

9 Quand il sera question de quelque chose où il y ait prévarication, touchant un bœuf, ou un âne ou une menue bête ou un habit, même touchant toute autre chose perdue, dont quelqu’un dire qu’elle lui appartient, la cause des deux parties viendra devant les juges, et celui que les juges auront condamné rendra le double à son prochain.

10 Si quelqu’un donne à garder à son prochain quelque âne, quelque bœuf, quelque menue ou grosse bête, et qu’elle meure, ou qu’elle se soit cassé quelque membre ou qu’on l’ait emmenée sans que personne l’ait vu,

11 le serment de l’Éternel interviendra entre les deux parties, pour savoir s’il n’a point mis sa main sur le bien de son prochain, et le maître de la bête se contentera du serment, et l’autre ne la rendra point.

12 Mais si en effet elle lui a été dérobée, il la rendra à son maître.

13 Si en effet, elle a été déchirée par les bêtes sauvages, il lui en apportera des preuves, et ne rendra point ce qui a été déchiré.

14 Si quelqu’un emprunte de son prochain quelque bête, et qu’elle se casse quelque membre, ou qu’elle meure, son maître n’y étant point présent, il ne manquera point à la rendre.

15 Mais si son maître y est présent, il ne la rendra point ; si elle a été louée, on paiera seulement son louage.

16 Si quelqu’un suborne une vierge qui n’était point fiancée et couche avec elle, il faut qu’il la dote, la prenant pour femme.

17 Mais si le père de la fille refuse absolument de la lui donner, il lui comptera autant d’argent qu’on en donne pour la dot des vierges.

18 Tu ne laisseras point vivre la sorcière.

19 Qui aura eu la compagnie d’une bête, sera puni de mort.

20 Celui qui sacrifie à d’autres dieux qu’à l’Éternel seul, sera détruit à la façon de l’interdit.

21 Tu ne fouleras point ni n’opprimeras point l’étranger ; car vous avez été étrangers au pays d’Égypte.

22 Vous n’affligerez aucune veuve et aucun orphelin.

23 Si vous les affligez et qu’ils crient à moi, certainement j’entendrai leur cri ;

24 alors ma colère s’allumera, et je vous tuerai par l’épée, et vos femmes seront veuves et vos enfants orphelins.

25 Si tu prêtes de l’argent à mon peuple, au pauvre qui est avec toi, tu n’en useras point avec lui à la façon des usuriers ; vous ne lui imposerez point d’intérêt.

26 Si tu prends en gage le vêtement de ton prochain, tu le lui rendras avant que le soleil soit couché ;

27 Car c’est sa seule couverture, c’est son vêtement pour couvrir sa peau. Où coucherait-il ? S’il arrive donc qu’il crie à moi, je l’entendrai aussi ; car je suis miséricordieux.

28 Tu ne médiras point des juges, et tu ne maudiras point le prince de ton peuple.

29 Tu ne différeras point de m’offrir de ton abondance et de tes liqueurs ; tu me donneras le premier-né de tes fils.

30 Tu feras la même chose de ton bœuf et de ta menue bête ; il sera sept jours avec sa mère, et au huitième jour tu me le donneras.

31 Vous me serez saints, et vous ne mangerez point de la chair déchirée aux champs par les bêtes sauvages ; mais vous la jetterez aux chiens.

REFLEXIONS

Ce chapitre contient diverses instructions :

I. La première, qui est répétée plusieurs fois, est que ceux qui ont fait tort à autrui, en quelque manière que ce puisse être, soit par le larcin, soit par la tromperie, soit même simplement par imprudence, sont obligés à faire restitution et que l’on doit rendre fidèlement les choses qui ont été confiées ou prêtées.

II. Nous voyons ensuite ici que le serment peut être employé pour terminer les différents et qu’on doit l’avoir en révérence, que le péché d’impureté doit être réparé par le mariage autant qu’il est possible et que Dieu voulait qu’on fît mourir les idolâtres, de même que les empoisonneuses et les devineresses et les autres personnes qui exercent des arts illicites.

III. Dieu déclare outre cela d’une manière très forte que c’est un grand crime que d’opprimer les orphelins, les veuves et les étrangers et que de se faire payer les pauvres avec rigueur, que ce sont là des péchés qui crient devant Dieu et qui allument sa colère.

Nous apprenons encore ici qu’on doit toujours parler des magistrats avec respect.

Enfin l’obligation où étaient les Israélites d’offrir leurs prémices à Dieu montre que la piété veut que nous destinions au service divin et à des œuvres de charité quelque portion des biens que Dieu nous accorde.

CHAPITRE XXIII.

 

Les lois que Dieu prescrit ici concernent :

I. La calomnie, la droiture, l’équité et l’humanité ;

II. Les devoirs des juges ;

III. L’observation du jour du sabbat et de l’année de repos, et les trois grandes fêtes des Juifs qui étaient la pâque, la pentecôte et la fête des tabernacles ;

Dieu promet ensuite d’envoyer son ange pour introduire le peuple d’Israël dans le pays de Canaan et d’en détruire les habitants peu à peu et il défend à ce peuple d’imiter et même de tolérer en aucune manière l’idolâtrie des Cananéens.

1 Tu ne sèmeras point de faux bruit, et tu ne te joindras point avec le méchant pour être faux témoin.

2 Tu ne suivras point la multitude pour faire le mal, et lorsque tu prononceras dans un procès, tu ne te détourneras point pour suivre le plus grand nombre jusqu’à pervertir le droit.

3 Tu ne favoriseras point le pauvre en son procès.

4 Si tu rencontres le bœuf de ton ennemi ou son âne égaré, tu ne manqueras point de le lui ramener.

5 Si tu vois l’âne de celui qui te hait abattu sous son fardeau, donne-toi garde de l’abandonner ; tu ne le laisseras point-là.

6 Tu ne pervertiras point dans son procès le droit de l’indigent qui est au milieu de toi.

7 Tu t’éloigneras de toute parole fausse, et tu ne feras point mourir l’innocent et le juste ; car je ne justifierai point le méchant.

8 Tu ne prendras point de présent ; car le présent aveugle les plus éclairés et pervertit les paroles des justes.

9 Tu n’opprimeras point l’étranger ; car vous savez ce que c’est que d’être étranger, parce que vous avez été étrangers au pays d’Égypte.

10 Pendant six années tu sèmeras ta terre, et tu recueilleras son revenu ;

11 Mais en la septième année tu lui donneras du relâche et tu la laisseras reposer, afin que les pauvres de ton peuple en mangent, et que les bêtes des champs mangent ce qui restera. Tu en feras de même de ta vigne et de tes oliviers.

12 Six jours durant tu travailleras, mais au septième jour tu te reposeras, afin que ton bœuf et ton âne se reposent, et que le fils de ta servante et l’étranger reprennent leurs forces.

13 Vous prendrez garde à toutes les choses que je vous ai commandées. Vous ne ferez point mention du nom des dieux étrangers, et même on ne l’entendra point sortir de ta bouche.

14 Tu me célébreras une fête solennelle trois fois l’année.

15 Tu garderas la fête solennelle des pains sans levain (tu mangeras des pains sans levain pendant sept jours, comme je t’ai commandé, dans la saison et dans le mois que les épis mûrissent ; car en ce mois-là tu es sorti d’Égypte, et nul ne se présentera devant ma face à vide) ;

16 et la fête solennelle de la moisson, savoir des premiers fruits de ton travail, de ce que tu auras semé au champ ; et la fête solennelle de la récolte, à la fin de l’année, quand tu auras recueilli du champ les fruits de ton travail.

17 Trois fois l’année tous les mâles qui sont parmi vous se présenteront devant le Seigneur l’Éternel.

18 Tu n’offriras point avec du pain levé le sang de la victime qui m’est immolée, et on ne gardera point la graisse du sacrifice de ma fête solennelle la nuit jusqu’au matin.

19 Tu apporteras en la maison de l’Éternel ton Dieu les prémices des premiers fruits de la terre. Tu ne feras point cuire le chevreau au lait de sa mère.

20 Voici, j’envoie un ange devant toi, afin qu’il te garde dans le chemin, et qu’il t’introduise au lieu que je t’ai préparé.

21 Prends garde à sa présence, et écoute sa voix et ne l’irrite point ; car il ne pardonnera point votre péché, parce que mon nom est en lui.

22 Mais si tu écoutes attentivement sa voix et si tu fais tout ce que je te dirai, je serai l’ennemi de tes ennemis, et j’affligerai ceux qui t’affligeront ;

23 Car mon ange marchera devant toi, et il t’introduira au pays des Amorrhéens, des Héthiens, des Phérésiens, des Cananéens, des Héviens et des Jébusiens, et je les exterminerai.

24 Tu ne te prosterneras point devant leurs dieux ; tu ne les serviras point, et tu n’imiteras point leurs œuvres ; mais tu les détruiras entièrement, et tu briseras entièrement leurs statues.

25 Vous servirez l’Éternel votre Dieu, et il bénira ton pain et tes eaux ; j’ôterai les maladies du milieu de toi.

26 Il n’y aura point en ton pays de femelle qui avorte ou qui soit stérile ; j’accomplirai le nombre de tes jours.

27 J’enverrai ma frayeur devant toi, et je mettrai en déroute tout le peuple vers lequel tu arriveras, et je ferai que tous tes ennemis tourneront le dos devant toi.

28 Et j’enverrai des frelons devant toi, qui chasseront les Héviens, les Cananéens et les Héthiens de devant toi.

29 Je ne les chasserai point de devant toi dans une année, de peur que le pays ne devienne un désert, et que les bêtes des champs ne se multiplient contre toi ;

30 Mais je les chasserai peu à peu de devant toi, jusqu’à ce que tu croisses en nombre, et que tu te mettes en possession du pays.

31 Et je mettrai tes limites depuis la mer Rouge jusqu’à la mer des Philistins, et depuis le désert jusqu’au fleuve ; car je livrerai entre tes mains les habitants du pays, et je les chasserai de devant toi.

32 Tu ne traiteras point d’alliance avec eux, ni avec leurs dieux.

33 Ils n’habiteront point en ton pays, de peur qu’ils ne te fassent pécher contre moi ; car tu servirais leurs dieux, et cela te serait un piège.

REFLEXIONS

Ce chapitre nous donne les instructions suivantes :

I. De fuir la calomnie et les rapports ;

II. Que les juges doivent rendre la justice avec intégrité, sans avoir égard aux personnes et surtout qu’ils ne doivent prendre aucun présent ;

III. Que Dieu voulait que les Israélites célébrassent le jour du sabbat et outre cela qu’ils laissassent reposer la terre la septième année, son dessein était de leur apprendre par là à se reposer sur la providence et à être charitables envers les pauvres, ce qui est un devoir pour nous aussi bien que pour les Israélites ;

IV. Comme les trois fêtes solennelles des Israélites étaient destinées à conserver parmi eux le souvenir des grâces que Dieu avaient faites à leur nation, il est juste que les chrétiens s’acquittent aussi des devoirs de la reconnaissance, surtout en vue de ce que Jésus-Christ a fait pour eux.

La loi qui défend de bouillir un chevreau dans le lait de sa mère était établie contre une coutume idolâtre et superstitieuse des nations voisines du peuple d’Israël, lesquels pratiquaient cette cérémonie dans le temps qu’ils faisaient la récolte des fruits et c’est la raison pourquoi cette défense est jointe à la loi qui concerne les prémices.

La promesse que Dieu faisait aux Israélites d’envoyer son ange pour les introduire dans le pays de Canaan et l’ordre qu’il leur adressait d’écouter la voix de cet ange et de ne pas l’irriter doivent nous servir d’avertissement afin qu’il ne nous arrive pas d’irriter par notre désobéissance le Seigneur qui est présent au milieu de nous, mais que nous le révérions et que nous obéissons à sa voix.

On voit enfin ici la bonté et la sagesse de Dieu, qui voulant introduire le peuple d’Israël dans le pays de Canaan, envoya la terreur sur les Cananéens et ne les détruisit cependant pas tout d’un coup, de peur que le pays étant dépeuplé, les bêtes sauvages ne s’y multipliassent. C’était là une preuve bien sensible du soin que Dieu avait des Israélites et un puissant motif pour ce peuple à fuir l’idolâtrie et à s’attacher inviolablement au service de Dieu.

CHAPITRE XXIV.

Moïse traite alliance avec le peuple d’Israël et l’engage solennellement à observer les lois de Dieu. Il monte ensuite sur le mont de Sinaï où il fut quarante jours et quarante nuits sans manger ni boire, comme cela est dit au chapitre XXXIV de ce livre. Pendant ce temps-là Dieu lui donne le modèle du tabernacle qu’on doit dresser et de toutes ses parties.

1 Dieu dit aussi à Moïse : Monte vers l’Éternel, toi et Aaron, Nadab et Abihu, et soixante et dix des anciens d’Israël, et vous vous prosternerez de loin.

2 Et Moïse s’approchera seul de l’Éternel ; mais eux ne s’en approcheront point, et le peuple ne montera point avec lui.

3 Alors Moïse vint, et récita au peuple toutes les paroles de l’Éternel et toutes ses lois. Et tout le peuple répondit d’un commun accord, et dit : Nous ferons toutes les choses que l’Éternel a dites.

4 Or, Moïse écrivit toutes les paroles de l’Éternel ; et s’étant levé de bon matin, il bâtit un autel sous la montagne, et il dressa douze pierres pour monument pour les douze tribus d’Israël.

5 Et il envoya les jeunes gens des enfants d’Israël, qui offrirent des holocaustes et qui présentèrent des sacrifices de prospérité à l’Éternel, savoir des veaux.

6 Et Moïse prit la moitié du sang et le mit dans des bassins, et il répandit l’autre moitié sur l’autel.

7 Ensuite il prit le livre de l’alliance, et il le lut, le peuple l’écoutant, qui dit : Nous ferons tout ce que l’Éternel a dit, et nous obéirons.

8 Moïse donc prit le sang, et le répandit sur le peuple, et il dit : Voici le sang de l’alliance que l’Éternel a traitée avec vous, selon toutes ces paroles-là.

9 Et Moïse, Aaron, Nadab, Abihu, et les soixante et dix des anciens d’Israël montèrent ;

10 et ils virent le Dieu d’Israël, et sous ses pieds il y avait comme un ouvrage de carreaux de saphir, qui ressemblait au ciel lorsqu’il est serein.

11 Et il ne mit point sa main sur ceux qui avaient été choisis d’entre les enfants d’Israël ; ainsi ils virent Dieu, et ils mangèrent et burent.

12 Et l’Éternel dit à Moïse : Monte vers moi sur la montagne, et demeure là, et je te donnerai des tables de pierre, et la loi et les commandements que j’ai écrits pour les enseigner.

13 Alors Moïse se leva, et Josué qui le servait ; et Moïse monta sur la montagne de Dieu.

14 Et il dit aux anciens d’Israël : Demeurez ici en nous attendant, jusqu’à ce que nous retournions vers vous ; et voici, Aaron et Hur sont avec vous ; Quiconque aura quelque affaire, qu’il s’adresse à eux.

15 Moïse donc monta sur la montagne, et une nuée couvrit la montagne.

16 Et la gloire de l’Éternel demeura sur la montagne de Sinaï, et la nuée la couvrit pendant six jours, et au septième jour il appela Moïse du milieu de la nuée.

17 Et ce qu’on voyait de la gloire de l’Éternel, au sommet de la montagne, était comme un feu consumant, aux yeux des enfants d’Israël.

18 Et Moïse entra dans la nuée et monta sur la montagne ; et il fut sur la montagne quarante jours et quarante nuits.

REFLEXIONS

Les promesses que Moïse fit faire aux enfants d’Israël de garder la loi de Dieu et la cérémonie solennelle par laquelle ces promesses et l’alliance entre Dieu et eux furent confirmées nous obligent à considérer que, puisque Dieu nous a choisi pour être son peuple et qu’il nous a fait connaitre sa volonté, nous sommes indispensablement obligés d’observer ses lois comme nous nous y sommes aussi solennellement engagés. C’est ce que St. Paul nous apprend dans l’épître aux Hébreux, où il dit : Que Moïse, après avoir prononcé à tout le peuple tous les commandements de la loi, prit le sang des victimes et en fit aspersion sur le peuple disant : C’est ici le sang de l’alliance que Dieu a traitée avec vous, mais que Jésus-Christ a confirmé la nouvelle alliance, non par le sang des veaux et des boucs, mais par son propre sang, s’étant offert soi-même à Dieu sans tache afin de purifier nos consciences des œuvres mortes pour servir le Dieu vivant.

Par où nous devons reconnaitre que l’alliance que nous avons avec Dieu est encore plus sainte que celle qu’il avait traitée avec les Israélites par le moyen de Moïse et que ceux qui la violeront doivent s’attendre à une punition très sévère.

Le séjour que Moïse fit sur la montagne de Sinaï durant quarante jours, son jeûne miraculeux pendant ce temps-là et les marques que Dieu donna de sa présence par la nuée qui couvrit cette montagne aux yeux des anciens et du peuple, prouvent que la vocation de Moïse et ses lois venaient de Dieu. Nous avons dans ce jeûne de Moïse une image de celui de Jésus-Christ notre Seigneur qui jeûna aussi quarante jours dans le désert avant que de commencer les fonctions de son ministère.

CHAPITRE XXV.

Dieu commande à Moïse d’exhorter le peuple à contribuer pour la construction du tabernacle, et il donne le modèle de l’arche et du propitiatoire qui la couvrait, de la table sur laquelle il devait y avoir continuellement des pains, qu’on appelait les pains de proposition, et du chandelier.

1 Et l’Éternel parla à Moïse, disant :

2 Parle aux enfants d’Israël, et qu’on prenne une offrande pour moi ; vous recevrez mon offrande de tout homme dont le cœur me l’offrira volontairement.

3 Et c’est ici l’offrande que vous recevrez d’eux ; de l’or, de l’argent, de l’airain,

4 de l’hyacinthe, de l’écarlate, du cramoisi, du fin lin, des poils de chèvres,

5 des peaux de moutons teintes en rouge, et des peaux de couleur d’hyacinthe, et du bois de Sittim,

6 de l’huile pour le luminaire, des odeurs aromatiques pour l’huile de l’onction, et des drogues pour le parfum,

7 Des pierres d’onyx, et des pierres de remplage, pour l’éphod et pour le pectoral.

8 Et ils me feront un sanctuaire, et j’habiterai au milieu d’eux ;

9 selon tout ce que je te vais montrer, selon le modèle du pavillon, et selon le modèle de tous ses ustensiles, vous le ferez ainsi.

10 Ils feront donc une arche de bois de Sittim ; sa longueur sera de deux coudées et demie, sa largeur d’une coudée et demie, et sa hauteur d’une coudée et demie.

11 Tu la couvriras d’or très pur ; tu la couvriras par dehors et par dedans, et tu feras sur elle un couronnement d’or tout autour.

12 Et tu fondras quatre anneaux d’or que tu mettras à ses quatre coins ; savoir, deux anneaux à l’un de ses côtés, et deux autres à l’autre côté.

13 Tu feras aussi des barres de bois de Sittim, et tu les couvriras d’or.

14 Ensuite tu feras entrer les barres dans les anneaux aux côtés de l’arche, pour porter l’arche avec elles.

15 Les barres seront dans les anneaux de l’arche, et on ne les en tirera point.

16 Et tu mettras dans l’arche le témoignage que je te donnerai.

17 Tu feras aussi le propitiatoire d’or pur, dont la longueur sera de deux coudées et demie, et la largeur d’une coudée et demie.

18 Et tu feras deux chérubins d’or ; tu les feras d’ouvrage fait au marteau, aux deux bouts du propitiatoire.

19 Fais donc un chérubin au bout de deçà, et l’autre chérubin au bout de delà ; vous ferez les chérubins tirés du propitiatoire, sur ses deux bouts ;

20 et les chérubins étendront les ailes en haut, couvrant de leurs ailes le propitiatoire, et leurs faces seront vis-à-vis l’une de l’autre, et le regard des chérubins sera vers le propitiatoire.

21 Et tu poseras le propitiatoire en haut sur l’arche, et tu mettras dans l’arche le témoignage que je te donnerai.

22 Et je me trouverai là avec toi, et je te dirai de dessus le propitiatoire, d’entre les deux chérubins qui seront sur l’arche du témoignage, toutes les choses que je te commanderai pour les enfants d’Israël.

23 Tu feras aussi une table de bois de Sittim ; sa longueur sera de deux coudées, sa largeur d’une coudée, et sa hauteur d’une coudée et demie.

24 Tu la couvriras d’or pur, et tu lui feras un couronnement d’or à l’entour.

25 Tu lui feras aussi à l’entour une clôture de quatre doigts ; et, à l’entour de sa clôture tu feras un couronnement d’or.

26 Tu lui feras aussi quatre anneaux d’or, que tu mettras aux quatre coins qui seront à ses quatre pieds.

27 Les anneaux seront à l’endroit de la clôture, pour y mettre les barres, afin de porter la table avec elles.

28 Tu feras les barres de bois de Sittim, et tu les couvriras d’or, afin qu’on porte la table avec elles.

29 Tu feras aussi ses plats, ses tasses, ses gobelets, et ses bassins, avec lesquels on fera les aspersions ; tu les feras d’or pur.

30 Et tu mettras sur cette table le pain qui sera exposé continuellement devant moi.

31 Tu feras aussi un chandelier d’or pur ; le chandelier sera façonné au marteau ; sa tige et ses branches, ses plats, ses pommeaux et ses fleurs sortiront de lui.

32 Il sortira six branches de ses côtés, trois branches d’un côté du chandelier, et trois autres de l’autre côté du chandelier.

33 Il y aura à une des branches trois plats en forme d’amande, un pommeau et une fleur ; à l’autre branche il y aura trois plats en forme d’amande, un pommeau et une fleur. Il en sera ainsi des six branches naissantes du chandelier.

34 Il y aura aussi au chandelier quatre plats en forme d’amande, ses pommeaux et ses fleurs ;

35 un pommeau sous deux branches tirées du chandelier, un autre pommeau sous deux autres branches tirées du chandelier, et un autre pommeau sous deux autres branches tirées du chandelier. Il en sera ainsi des six branches naissantes du chandelier.

36 Leurs pommeaux et leurs branches sortiront de lui, et tout le chandelier sera une seule pièce faite au marteau, et de pur or.

37 Fais aussi ses sept lampes, et on les allumera au-dessus, afin qu’elles éclairent, vis-à-vis du chandelier.

38 Et ses mouchettes et ses petits plats, destinés à recevoir ce qui tombe des lampes, seront d’or pur.

39 On le fera avec toutes ses parties d’un talent d’or pur.

40 Regarde donc, et fais selon le modèle qui t’a été montré sur la montagne.

REFLEXIONS

Il faut remarquer en général sur ce chapitre et sur les suivants : 

I. Que Dieu prescrivit aux Israélites une forme de culte de laquelle il ne leur était pas permis de s’écarter et qu’il en régla tellement toutes les circonstances qu’on ne pouvait y faire aucune innovation. Cela était nécessaire pour attacher ce peuple au service du vrai Dieu et pour l’éloigner d’un culte faux et idolâtre auquel il se serait laissé aller s’il eut eu la liberté de faire le service comme il l’aurait trouvé à propos.

II. La forme du culte que Dieu établit avait un extérieur qui frappait et était accompagné de pompe et de diverses cérémonies. En cela Dieu s’accommodait aux idées et aux sentiments des enfants d’Israël, qui était un peuple grossier, que son penchant aurait entraîné à servir la divinité à la manière des autres nations et qui ne se serait pas soumis à un culte célébré avec simplicité.

III. Dieu voulut qu’il y eût un tabernacle, c’était une tente où le service divin se célébrait, où le peuple s’assemblait pour les actes de la religion et où Dieu donnait des marques de sa présence. Il prescrivit un modèle exact de l’arche, de la table, du chandelier et de tout ce qu’il y avait dans le tabernacle et aux environs.

IV. Enfin, nous devons considérer que ces choses étaient établies pour les temps d’alors et qu’elles servaient de figure et d’image des choses célestes. C’est la réflexion que St. Paul fait dans l’Épître aux Hébreux, sur les dernières paroles de ce chapitre : Prends garde et fais selon le modèle qui t’a été montré sur la montagne.

CHAPITRE XXVI.

I. On voit dans ce chapitre le patron des courtines, des tapisseries et de la couverture du tabernacle,

II. Des planches, des soubassements et des barres qui servaient à porter le tabernacle,

III. Du voile qui séparait le lieu saint où était l’autel des parfums, la table et le chandelier d’avec le lieu très saint où l’arche était posée,

IV. De la tapisserie qui était à l’entrée du tabernacle.

1 Tu feras aussi le pavillon de dix pièces de fin lin retors, d’hyacinthe, d’écarlate et de cramoisi ; et tu les feras semées de chérubins d’un ouvrage exquis.

2 La longueur d’une pièce sera de vingt-huit coudées, et la largeur de la même pièce de quatre coudées ; toutes les pièces auront une même mesure.

3 Cinq de ces pièces seront jointes l’une à l’autre, et les cinq autres seront aussi jointes l’une à l’autre.

4 Fais aussi des lacets d’hyacinthe sur le bord d’une pièce, au bord du premier assemblage ; et tu feras ainsi au bord de la dernière pièce dans l’autre assemblage.

5 Tu feras donc cinquante lacets à chaque pièce, et tu feras cinquante lacets au bout de la pièce qui est dans le second assemblage. Les lacets seront à l’opposite l’un de l’autre.

6 Tu feras aussi cinquante crochets d’or, et tu attacheras les pièces l’une à l’autre avec les crochets ; ainsi il n’y aura qu’un seul pavillon.

7 Tu feras aussi des pièces de poils de chèvres, pour servir de tabernacle par-dessus le pavillon. Tu feras onze de ces pièces.

8 La longueur d’une pièce sera de trente coudées, et sa largeur de quatre coudées ; les onze pièces auront une même mesure.

9 Et tu joindras cinq de ces pièces à part, et les six autres pièces à part ; mais tu redoubleras la sixième pièce sur le devant du tabernacle.

10 Tu feras aussi cinquante lacets sur le bord de l’une des pièces, savoir à la dernière qui est attachée, et cinquante lacets sur le bord de l’autre pièce qui est attachée.

11 Tu feras aussi cinquante crochets d’airain, et tu feras entrer les crochets dans les lacets, et tu assembleras ainsi le tabernacle, tellement qu’il n’y en aura qu’un.

12 Mais le surplus qui flottera des pièces du tabernacle, savoir la moitié d’une pièce qui sera de reste, flottera sur le derrière du pavillon.

13 Et une coudée d’un côté, et une coudée de l’autre, de ce qui sera de surplus dans la longueur des pièces du tabernacle, flottera aux côtés du pavillon, çà et là, pour le couvrir.

14 Tu feras encore pour ce tabernacle une couverture de peaux de bélier teintes en rouge, et une couverture de peaux de couleur d’hyacinthe par-dessus.

15 Et tu feras pour le pavillon des ais de bois de Sittim, qu’on fera tenir debout.

16 La longueur d’un ais sera de dix coudées, et la largeur du même ais d’une coudée et demie.

17 Il y aura deux tenons dans chaque ais, en façon d’échelon l’un après l’autre ; et tu feras de même de tous les ais du pavillon.

18 Tu feras donc les ais du pavillon, savoir, vingt ais au côté qui regarde vers le Midi.

19 Et au-dessous des vingt ais, tu feras quarante soubassements d’argent ; deux soubassements sous un ais, pour ses deux tenons, et deux soubassements sous l’autre ais, pour ses deux tenons.

20 Et vingt ais à l’autre côté du pavillon, du côté du Septentrion.

21 Et leurs quarante soubassements seront d’argent ; deux soubassements sous un ais, et deux soubassements sous l’autre ais.

22 Tu feras six ais pour le fond du pavillon vers l’Occident.

23 Tu feras aussi deux ais pour les encoignures du pavillon, aux deux côtés du fond.

24 Et ils seront joints par le bas, et ils seront joints et unis par le haut avec un anneau ; il en sera ainsi de ces deux ais qui seront aux deux encoignures.

25 Il y aura donc huit ais et seize soubassements d’argent ; deux soubassements sous un ais, et deux soubassements sous l’autre ais.

26 Ensuite tu feras cinq barres de bois de Sittim, pour les ais d’un des côtés du pavillon.

27 Tu feras aussi cinq barres, pour les ais de l’autre côté du pavillon ; et cinq autres barres pour les ais du côté du pavillon, pour le fond, vers le côté de l’Occident.

28 Et la barre du milieu, qui sera au milieu des ais, passera depuis un bout jusqu’à l’autre.

29 Tu couvriras aussi d’or les ais, et tu feras leurs anneaux d’or, pour mettre les barres ; et tu couvriras d’or les barres.

30 Tu dresseras donc le tabernacle selon la forme qui t’en a été montrée sur la montagne.

31 Et tu feras un voile d’hyacinthe, d’écarlate, de cramoisi et de fin lin retors ; on le fera d’ouvrage exquis, semé de chérubins.

32 Et tu le mettras sur quatre colonnes de bois de Sittim couvertes d’or, ayant leurs crochets d’or, et ils seront sur quatre soubassements d’argent.

33 Et tu mettras le voile sous les crochets ; et tu feras entrer là-dedans, savoir au dedans du voile, l’arche du témoignage ; et ce voile séparera le lieu saint d’avec le lieu très saint.

34 Et tu poseras le propitiatoire sur l’arche du témoignage au lieu très saint.

35 Tu mettras aussi la table au dehors de ce voile, et le chandelier vis-à-vis de la table, au côté du pavillon vers le Midi ; et tu placeras la table du côté du Septentrion.

36 Et à l’entrée du tabernacle tu feras une tapisserie d’hyacinthe, d’écarlate, de cramoisi et de fin lin retors, d’ouvrage de broderie.

37 Tu feras aussi pour cette tapisserie cinq colonnes de bois de Sittim, que tu couvriras d’or, et leurs crochets seront d’or, et tu fondras leurs cinq soubassements d’airain.

REFLEXIONS

Il a été dit au chapitre précédent pourquoi Dieu voulut fixer par des lois expresses la forme du tabernacle et de toutes ses parties et pourquoi il le fit construire avec les divers ornements et la magnificence qu’on y remarquait. Ce qu’il y a à observer dans ce chapitre, c’est :

I. Que comme le tabernacle devait être souvent transporté d’un lieu à un autre, surtout pendant le séjour des Israélites dans le désert, il était fait d’une manière qu’on pouvait le démonter et le rassembler,

II. Que le service qui se célébrait dans le tabernacle et qui fut continué dans le temple de Jérusalem ne devait durer que jusqu’à la venue de Jésus-Christ. Ce fut ce qui parut lorsque le voile qui fermait l’entrée du lieu très saint se déchira dans le temps de la mort de notre Seigneur, ce qui marquait comme St. Paul le dit, que le chemin des lieux saints n’était pas manifesté, pendant que l’ancien tabernacle subsistait, que le culte légal allait prendre fin et que l’entrée dans le sanctuaire céleste serait désormais ouverte aux hommes par Jésus-Christ.

CHAPITRE XXVII.

Ce chapitre contient les lois touchant l’autel des holocaustes, le parvis et les lampes qui devaient être allumées pendant la nuit dans le tabernacle.

1 Tu feras aussi un autel de bois de Sittim, qui aura cinq coudées de long, et cinq coudées de large ; l’autel sera carré, et sa hauteur sera de trois coudées.

2 Tu lui feras des cornes à ses quatre coins ; ses cornes sortiront de lui, et tu le couvriras d’airain.

3 Tu feras ses chaudrons pour recevoir ses cendres, et ses racloirs et ses bassins et ses fourchettes et ses encensoirs ; tu feras tous ses ustensiles d’airain.

4 Tu lui feras une grille d’airain, en forme de treillis, et tu feras au treillis quatre anneaux d’airain à ses quatre coins.

5 Et tu le mettras au-dessous de l’enceinte, de l’autel en bas, et le treillis s’étendra jusqu’au milieu de l’autel.

6 Tu feras aussi des barres pour l’autel, des barres de bois de Sittim, et tu les couvriras d’airain.

7 Et on fera passer ces barres dans les anneaux ; les barres seront aux deux côtés de l’autel pour le porter.

8 Tu le feras d’ais, et il sera creux ; ils le feront comme il t’a été montré sur la montagne.

9 Tu feras aussi le parvis du pavillon, au côté qui regarde vers le Midi ; les courtines du parvis seront de fin lin retors ; la longueur de l’un des côtés sera de cent coudées.

10 Il y aura vingt colonnes avec leurs vingt soubassements d’airain ; mais les crochets des colonnes et leurs filets seront d’argent.

11 Ainsi, au côté du Septentrion, il y aura en longueur cent coudées de courtines, et ses vingt colonnes avec leurs vingt soubassements d’airain ; mais les crochets des colonnes avec leurs filets seront d’argent.

12 La largeur du parvis, du côté de l’Occident, sera de cinquante coudées de courtines, qui auront dix colonnes, avec leurs dix soubassements.

13 Et la largeur du parvis, du côté de devant, vers l’Orient, aura cinquante coudées.

14 A l’un des côtés, il y aura quinze coudées de courtines, avec leurs trois colonnes et leurs trois soubassements.

15 Et à l’autre côté, quinze coudées de courtines, avec leurs trois colonnes et leurs trois soubassements.

16 Il y aura aussi une tapisserie pour la porte du parvis, de vingt coudées, faite d’hyacinthe, d’écarlate, de cramoisi et de fin lin retors, ouvrage de broderie, à quatre colonnes et quatre soubassements.

17 Toutes les colonnes du parvis seront ceintes à l’entour d’un filet d’argent ; et leurs crochets seront d’argent ; mais leurs soubassements seront d’airain.

18 La longueur du parvis sera de cent coudées ; la largeur sera de cinquante, de chaque côté, et la hauteur de cinq coudées ; il sera de fin lin retors, et les soubassements des colonnes seront d’airain.

19 Que tous les ustensiles du pavillon, pour tout son service, et tous ses pieux, avec les pieux du parvis, soient d’airain.

20 Tu commanderas aussi aux enfants d’Israël qu’ils t’apportent de l’huile d’olive vierge, pour le luminaire, afin de faire luire les lampes continuellement.

21 Aaron avec ses fils les arrangera, en la présence de l’Éternel, depuis le soir jusqu’au matin, dans le tabernacle d’assignation, en hors du voile qui est devant le témoignage. Ce sera une ordonnance perpétuelle, qui sera gardée par les enfants d’Israël dans leurs générations.

REFLEXIONS

L’autel des holocaustes était posé devant l’entrée du tabernacle et c’était sur cet autel qu’on offrait les holocaustes, c’est-à-dire les victimes qui étaient consumées par le feu.

Le parvis qui était au-devant du tabernacle était une grande cour où les sacrificateurs et les lévites officiaient et où le peuple s’assemblait pour le service divin.

La loi qui concerne les lampes qui devaient brûler pendant la nuit dans le tabernacle avait été établie parce que Dieu voulait que ce saint lieu fût éclairé durant les ténèbres, de peur qu’il n’y arrivât aucun inconvénient et afin que les ministres y assistassent et le louassent continuellement.

CHAPITRE XXVIII.

Dieu choisit Aaron et ses fils pour exercer le sacerdoce et il prescrit la manière dont Aaron serait revêtu lorsqu’il célèbrerait le service. Il règle aussi les vêtements des autres sacrificateurs.

1 Fais aussi approcher de toi Aaron ton frère, avec ses fils d’entre les enfants d’Israël, pour m’exercer la sacrificature, savoir, Aaron et Nadab, Abihu, Eléazar et Ithamar, fils d’Aaron.

2 Et tu feras à Aaron ton frère des vêtements sacrés, pour sa gloire et pour son ornement.

3 Et tu parleras à toutes les personnes intelligentes, à tous ceux que j’ai remplis de l’esprit de science, afin qu’ils fassent des vêtements à Aaron pour le consacrer, et qu’Aaron m’exerce la sacrificature.

4 Et ce sont ici les vêtements qu’ils feront : le pectoral, l’éphod, le rochet, la tunique brodée, la tiare et la ceinture. Ils feront donc les vêtements sacrés à Aaron ton frère et à ses fils, pour m’exercer la sacrificature.

5 Et ils prendront de l’or, de l’hyacinthe, de l’écarlate, du cramoisi et du fin lin.

6 Et ils feront l’éphod d’or, d’hyacinthe, d’écarlate, de cramoisi et de fin lin retors, d’ouvrage exquis.

7 Il aura deux épaulettes, qui se joindront par les deux bouts, et il sera ainsi joint.

8 La ceinture brodée dont il sera ceint et qui sera par-dessus, sera du même ouvrage et de la même pièce d’or, d’hyacinthe, d’écarlate et de fin lin retors.

9 Et tu prendras deux pierres d’onyx, et tu graveras sur elles les noms des enfants d’Israël.

10 Il y aura six de leurs noms sur une pierre, et les six autres noms seront sur l’autre pierre, selon l’ordre de leur naissance.

11 Tu graveras sur les deux pierres, d’ouvrage de lapidaire, de gravure, de cachet, les noms des enfants d’Israël, et tu les enchâsseras dans de l’or.

12 Et tu mettras les deux pierres sur les épaulettes de l’éphod, afin qu’elles soient des pierres de mémorial pour les enfants d’Israël ; car Aaron portera leurs noms sur les deux épaules, devant l’Éternel, pour servir de mémorial.

13 Tu feras aussi des agrafes d’or,

14 et deux chaînettes de fin or à bouts, en façon de cordon, et tu mettras les chaînettes ainsi faites à cordon dans les agrafes.

15 Tu feras aussi le pectoral du jugement, d’ouvrage de broderie, comme l’ouvrage de l’éphod, d’or, d’hyacinthe, d’écarlate, de cramoisi et de fin lin retors.

16 Il sera carré et double ; sa longueur sera d’une paume, et sa largeur d’une paume.

17 Et tu feras son remplage de pierreries à quatre rangs de pierres. Au premier rang on mettra une sardoine, une topaze, une émeraude ;

18 au second rang, une escarboucle, un saphir et un jaspe ;

19 au troisième rang, un ligure, une agate et une améthyste ;

20 et au quatrième rang, une chrysolithe, un onyx et un béryl, qui seront enchâssés dans de l’or, selon leur remplage.

21 Et il y aura de ces pierres, selon les noms des enfants d’Israël, douze selon leurs noms ; on gravera sur chacune d’elles, de gravure de cachet, un nom, et elles seront pour les douze tribus.

22 Tu feras donc pour le pectoral des chaînettes à bouts, en façon de cordon, qui seront d’or pur.

23 Et tu feras sur le pectoral deux anneaux d’or ; et tu mettras les deux anneaux aux deux extrémités du pectoral.

24 Et tu mettras les deux chaînettes d’or, faites à cordon, dans les deux anneaux à l’extrémité du pectoral.

25 Et tu mettras les deux autres bouts des deux chaînettes, faites à cordon, aux deux agrafes, et tu les mettras sur les épaulettes de l’éphod sur le devant.

26 Tu feras aussi deux autres anneaux d’or, que tu mettras aux deux autres extrémités du pectoral, sur le bord qui sera du côté de l’éphod en dedans.

27 Et tu feras deux autres anneaux d’or, que tu mettras aux deux épaulettes de l’éphod par le bas, répondant sur le devant à l’endroit où il se joint, au-dessus de la ceinture brodée de l’éphod.

28 Et ils joindront le pectoral élevé par ses anneaux aux anneaux de l’éphod, avec un cordon de pourpre, afin qu’il demeure au-dessus de la ceinture brodée de l’éphod, et que le pectoral ne branle pas de dessus l’éphod.

29 Ainsi Aaron portera sur son cœur les noms des enfants d’Israël au pectoral du jugement, quand il entrera dans le lieu saint, afin qu’il serve continuellement de mémorial devant l’Éternel.

30 Et tu mettras sur le pectoral de jugement l’Urim et le Tummim, qui seront sur le cœur d’Aaron, lorsqu’il viendra devant l’Éternel ; et Aaron portera continuellement le jugement des enfants d’Israël sur son cœur, devant l’Éternel.

31 Tu feras aussi le rochet de l’éphod entièrement de pourpre.

32 Et l’ouverture où passe la tête sera au milieu, et il y aura un ourlet à son ouverture tout autour, d’ouvrage tissu, comme l’ouverture d’un corselet, afin qu’il ne se déchire pas.

33 Et tu feras à ses bords des grenades de pourpre, d’hyacinthe, d’écarlate et de cramoisi, tout autour, et des clochettes d’or entremêlées tout autour.

34 En sorte qu’il y aura une clochette d’or et une grenade, une clochette d’or et une grenade, aux bords du rochet tout autour.

35 Et Aaron en sera revêtu quand il fera le service, et on en entendra le son lorsqu’il entrera dans le lieu saint devant l’Éternel, et quand il en sortira, afin qu’il ne meure pas.

36 Et tu feras une lampe d’or pur, sur laquelle tu graveras, de gravure de cachet : LA SAINTETÉ A L’ÉTERNEL.

37 Tu la mettras, avec un cordon d’hyacinthe, sur la tiare, sur le devant de la tiare ;

38 et elle sera sur le front d’Aaron ; et Aaron portera les péchés que les enfants d’Israël auront commis dans leurs saintes oblations qu’ils auront offertes, et dans tous les dons de leurs saintes offrandes ; et la lame sera continuellement sur son front, pour les rendre agréables devant l’Éternel.

39 Tu feras aussi une chemise brochée de fin lin, et tu feras aussi la tiare de fin lin ; mais tu feras la ceinture d’ouvrage de broderie.

40 Tu feras aussi aux enfants d’Aaron des chemises, des ceintures et des calottes pour parure et pour ornement.

41 Et tu en revêtiras Aaron ton frère, et ses fils avec lui ; tu les oindras, tu les consacreras et tu les sanctifieras, afin qu’ils m’exercent la sacrificature.

42 Et tu leur feras des caleçons de lin, pour couvrir leur nudité, qui tiendront depuis les reins jusqu’au bas des cuisses.

43 Et Aaron et ses fils seront ainsi habillés, lorsqu’ils entreront dans le tabernacle d’assignation, ou quand ils approcheront de l’autel, pour faire le service dans le lieu saint ; et ils ne seront point coupables d’aucune iniquité, et ils ne mourront point. Ce sera une ordonnance perpétuelle pour lui et pour sa postérité après lui.

REFLEXIONS

Les lois qui concernaient les vêtements sacrés avaient pour but d’inspirer au peuple d’Israël du respect pour le service divin et de rendre vénérables les ministres de la religion. Dieu voulait aussi obliger par-là les sacrificateurs eux-mêmes à respecter le caractère dont ils étaient revêtus. C’est à quoi les engageaient surtout ces paroles qui étaient gravées sur une lame d’or attachée à la tiare du grand pontife, LA SAINTETÉ À L’ÉTERNEL.

Dieu veut que la religion soit regardée avec respect, qu’on ait en révérence ceux qui en sont les ministres et ils doivent se rendre recommandables devant Dieu et devant les hommes par la gravité et par la sainteté de leurs mœurs aussi bien que par la fidélité de leurs fonctions.

C’est ce qui est particulièrement imposé aux ministres de la nouvelle alliance dont la charge est encore plus sainte que celle des sacrificateurs de l’ancienne loi.

CHAPITRE XXIX.

Dieu prescrit la manière dont Aaron et les autres sacrificateurs devaient être établis dans leurs charges er il leur assigne une portion dans les sacrifices. Il ordonne le sacrifice continuel qui devait être offert tous les matins et tous les soirs, et il promet d’habiter au milieu des Israélites.

1 C’est ici ce que tu leur feras quand tu les consacreras pour m’exercer la sacrificature. Prends un veau du troupeau et deux béliers sans défaut,

2 et des pains sans levain, et des gâteaux sans levain pétris à l’huile, et des beignets sans levain, oints d’huile ; tu les feras de fine farine de froment ;

3 tu les mettras dans une corbeille, et tu les présenteras dans la corbeille ; tu présenteras aussi le veau et les deux béliers.

4 Alors tu feras approcher Aaron et ses fils à l’entrée du tabernacle d’assignation, et tu les laveras d’eau.

5 Ensuite tu prendras les vêtements, et tu revêtiras Aaron de la chemise et du rochet de l’éphod, de l’éphod et du pectoral, et tu le ceindras par-dessus avec la ceinture brodée de l’éphod.

6 Et tu mettras sur sa tête la tiare et la couronne de sainteté sur la tiare.

7 Et tu prendras l’huile de l’onction, et tu la répandras sur sa tête ; tu l’oindras de cette sorte.

8 Puis tu feras approcher ses fils, et tu les revêtiras des chemises.

9 Et tu ceindras de ceintures Aaron et ses fils, et tu leur attacheras des mitres ; et la sacrificature sera entre leurs mains par ordonnance perpétuelle. C’est ainsi que tu consacreras Aaron et ses fils.

10 Et tu feras approcher le veau devant le tabernacle d’assignation, et Aaron et ses fils mettront leurs mains sur la tête de ce veau.

11 Et tu égorgeras le veau devant l’Éternel, à l’entrée du tabernacle d’assignation.

12 Ensuite tu prendras du sang du veau, et tu le mettras avec ton doigt sur les cornes de l’autel ; après quoi tu répandras tout le reste du sang au pied de l’autel.

13 Tu prendras aussi toute la graisse qui couvre les entrailles, la taie qui est sur le foie, les deux rognons et la graisse qui est dessus, et tu les feras fumer sur l’autel.

14 Mais tu brûleras au feu la chair du veau, sa peau et sa fiente, hors du camp ; c’est un sacrifice pour le péché.

15 Tu prendras aussi l’un des béliers, et Aaron et ses fils mettront leurs mains sur la tête du bélier.

16 Ensuite tu égorgeras le bélier ; et, prenant son sang, tu le répandras sur l’autel tout autour.

17 Après, tu couperas le bélier par morceaux, et ayant lavé ses entrailles et ses jambes, tu les mettras sur les parties que tu auras ainsi coupées et sur sa tête ;

18 et tu feras fumer tout le bélier sur l’autel ; c’est un holocauste à l’Éternel ; c’est une agréable odeur ; c’est une offrande faite par le feu à l’Éternel.

19 Après, tu prendras l’autre bélier, et Aaron et ses fils mettront leurs mains sur sa tête ;

20 et tu égorgeras le bélier ; et, prenant de son sang, tu le mettras sur le mol de l’oreille droite d’Aaron, sur le mol de l’oreille droite de ses fils, sur le pouce de leur main droite et sur le gros doigt de leur pied droit, et tu répandras le reste du sang sur l’autel tout autour.

21 Et tu prendras du sang qui sera sur l’autel, et de l’huile de l’onction, et tu en feras aspersion sur Aaron et sur ses vêtements, sur ses fils et sur les vêtements de ses fils avec lui. Ainsi, et lui et ses vêtements, et ses fils et les vêtements de ses fils seront consacrés avec lui.

22 Tu prendras aussi la graisse du bélier, sa queue, la graisse qui couvre les entrailles, la taie du foie, les deux rognons, la graisse qui est dessus, et l’épaule droite ; car c’est le bélier des consécrations.

23 Tu, prendras aussi une miche de pain, un gâteau de pain à l’huile, et un beignet de la corbeille où seront ces choses sans levain, et qui sera devant l’Éternel ;

24 et tu mettras toutes ces choses sur les paumes des mains d’Aaron, et sur les paumes des mains de ses fils, et tu les tournoieras en offrande tournoyée devant l’Éternel.

25 Et les recevant de leurs mains, tu les feras fumer sur l’autel, sur l’holocauste, pour être en bonne odeur devant l’Éternel ; c’est un sacrifice fait par feu à l’Éternel.

26 Tu prendras aussi la poitrine du bélier des consécrations, qui est pour Aaron, et tu la tournoieras en offrande tournoyée devant l’Éternel, et elle sera pour ta part.

27 Tu sanctifieras donc la poitrine de l’offrande tournoyée, et l’épaule de l’offrande élevée, tant ce qui aura été tournoyé, que ce qui aura été élevé du bélier des consécrations, de ce qui est pour Aaron, et de ce qui est pour ses fils.

28 Et que cela soit, par ordonnance perpétuelle, pour Aaron et pour ses fils, savoir de ce qui sera offert par les enfants d’Israël ; car c’est une offrande élevée. Quand il y aura une offrande élevée, savoir de celles qui sont faites par les enfants d’Israël, de leurs sacrifices de prospérité, leur offrande élevée sera à l’Éternel.

29 Et les saints vêtements qui seront pour Aaron, seront pour ses enfants après lui, afin qu’ils soient oints et consacrés dans ces vêtements.

30 Celui de ses fils qui sera sacrificateur en sa place, et qui viendra au tabernacle d’assignation pour faire le service au lieu saint, en sera revêtu pendant sept jours.

31 Tu prendras le bélier des consécrations, et tu feras bouillir sa chair dans le lieu saint.

32 Et Aaron et ses fils mangeront, à l’entrée du tabernacle d’assignation, la chair du bélier, et le pain qui sera dans la corbeille.

33 Ils mangeront donc ces choses, par lesquelles la propitiation aura été faite, pour les consacrer et pour les sanctifier ; mais l’étranger n’en mangera point, parce qu’elles sont consacrées.

34 Que s’il demeure de reste de la chair des consécrations et du pain jusqu’au lendemain, tu brûleras ce reste-là au feu. On n’en mangera point, parce que c’est une chose consacrée.

35 Tu feras donc ainsi à Aaron et à ses enfants, selon toutes les choses que je t’ai commandées ; tu les consacreras pendant sept jours.

36 Tu sacrifieras pour le péché tous les jours un veau, pour en faire la propitiation, et tu offriras pour l’autel un sacrifice pour le péché, en faisant propitiation pour lui, et tu l’oindras pour le consacrer.

37 Pendant sept jours tu feras propitiation pour l’autel, et tu le consacreras ; et l’autel sera une chose très sainte ; tout ce qui touchera l’autel sera saint.

38 Or, c’est ici ce que tu feras sur l’autel ; c’est d’offrir chaque jour continuellement deux agneaux de l’année.

39 Tu sacrifieras l’un des agneaux au matin, et l’autre agneau entre les deux vêpres,

40 avec un dixième de fine farine, pétrie dans la quatrième partie d’un hin d’huile vierge, et tu y répandras la quatrième partie d’un hin de vin, pour chaque agneau.

41 Et tu sacrifieras l’autre agneau entre les deux vêpres, avec un gâteau, comme au matin, et tu feras la même aspersion ; et ce sacrifice sera d’une agréable odeur ; c’est un sacrifice fait par feu à l’Éternel.

42 Ce sera l’holocauste que vous offrirez continuellement dans vos âges, à l’entrée du tabernacle d’assignation devant l’Éternel, où je me trouverai avec vous pour te parler.

43 Je me trouverai donc là pour les enfants d’Israël, et Israël sera sanctifié par ma gloire.

44 Je consacrerai donc le tabernacle d’assignation et l’autel. Je consacrerai aussi Aaron et ses fils, afin qu’ils m’exercent la sacrificature.

45 Et j’habiterai au milieu des enfants d’Israël, et je serai leur Dieu.

46 Et ils sauront que je suis l’Éternel leur Dieu, qui les ai tirés du pays d’Égypte, pour habiter au milieu d’eux. Je suis l’Éternel ton Dieu.

REFLEXIONS

Les cérémonies et les solennités qui furent pratiquées par le commandement de Dieu lorsque Aaron et ses fils furent installés dans leurs charges tendaient à apprendre au peuple qu’ils étaient les ministres de Dieu et que leurs fonctions étaient toutes saintes.

I. Dieu a donné des lois qui ne sont pas moins expresses et qui sont encore plus importantes sur ce qui doit être observé dans l’église chrétienne lorsqu’il s’agit de la vocation des pasteurs et ces lois doivent être suivies inviolablement.

II. La loi touchant le sacrifice du matin et du soir est fondée sur l’obligation où les hommes sont de servir Dieu continuellement et en particulier de lui offrir au commencement et à la fin de chaque jour le sacrifice de leurs prières et de leurs louanges.

III. Si Dieu promettait aux Israélites d’habiter au milieu d’eux, nous ne pouvons pas douter qu’il n’habite d’une manière encore plus intime et plus salutaire dans l’église chrétienne. St. Paul le montre lorsqu’il applique aux chrétiens cette promesse qui se lit dans ce chapitre :

J’habiterai au milieu d’eux et je serai leur Dieu et lorsqu’il les exhorte par cette considération à se séparer du monde et de ses souillures et à achever leur sanctification dans la crainte du Seigneur.

CHAPITRE XXX.

I. Dieu donne à Moïse le modèle de l’autel des parfums et il en marque l’usage.

II. Il ordonne que tous les Israélites depuis l’âge de vingt ans, paient un demi-sicle pour les usages du tabernacle.

III. Il commande de faire une grande cuve d’airain où les sacrificateurs devaient se laver les mains et les pieds avant que de célébrer le service divin.

IV. Il prescrit la composition de l’huile sainte dont on devait oindre tout ce qu’il y avait dans le tabernacle aussi bien que les sacrificateurs et celle du parfum sacré.

1 Tu feras aussi un autel pour y faire le parfum, et tu le feras de bois de Sittim.

2 Sa longueur sera d’une coudée, sa largeur d’une coudée ; il sera carré ; mais sa hauteur sera de deux coudées, et ses cornes sortiront de lui.

3 Tu le couvriras d’or pur, tant le dessus que ses côtés tout à l’entour et ses cornes ; et tu lui feras un couronnement d’or tout autour.

4 Tu lui feras aussi deux anneaux d’or au-dessous de son couronnement, à ses deux côtés, que tu mettras aux deux coins, pour y faire passer les barres qui serviront à le porter.

5 Tu feras les barres de bois de Sittim, et tu les couvriras d’or.

6 Et tu les mettras devant le voile, qui est devant l’arche du témoignage, à l’endroit du propitiatoire qui couvre le témoignage, où je me trouverai avec toi.

7 Et Aaron y fera un parfum d’aromates chaque matin ; quand il accommodera les lampes, il y fera le parfum.

8 Et quand Aaron allumera les lampes entre les deux vêpres, il y fera aussi le parfum, savoir le parfum qu’on fera continuellement devant l’Éternel dans vos âges.

9 Vous n’offrirez sur cet autel aucun parfum étranger, ni d’holocauste, ni d’offrande, et vous n’y ferez aucune aspersion.

10 Mais Aaron fera une fois l’an la propitiation sur les cornes de cet autel. Il fera donc la propitiation une fois l’an sur cet autel dans vos âges, avec le sang de l’oblation pour le péché, faite pour les propitiations. C’est une chose très sainte et consacrée à l’Éternel.

11 L’Éternel parla aussi à Moïse et lui dit :

12 Quand tu feras le compte des enfants d’Israël, selon leur nombre, chacun d’eux donnera quelque chose à l’Éternel, pour racheter sa personne, quand tu en feras le dénombrement ; et ils ne seront frappés d’aucune plaie, quand tu en feras le dénombrement.

13 Tous ceux qui passeront par le dénombrement donneront un demi-sicle, selon le sicle du sanctuaire, qui est de vingt oboles ; le demi-sicle donc sera l’oblation à l’Éternel.

14 Tous ceux qui passeront par le dénombrement, depuis vingt ans et au-dessus, feront cette offrande élevée à l’Éternel.

15 Le riche n’augmentera rien, et le pauvre ne diminuera rien du demi-sicle, quand ils feront cette offrande élevée à l’Éternel, afin de faire la propitiation pour vos personnes.

16 Tu prendras donc des enfants d’Israël l’argent des propitiations, et tu l’appliqueras à l’œuvre du tabernacle d’assignation ; et il sera pour mémorial des enfants d’Israël devant l’Éternel, afin de faire la propitiation pour vos personnes.

17 L’Éternel parla encore à Moïse, disant :

18 Fais aussi une cuve d’airain, avec son soubassement d’airain, pour s’y laver, et tu la mettras entre le tabernacle d’assignation et l’autel, et tu mettras de l’eau dedans ;

19 et Aaron et ses fils en laveront leurs mains et leurs pieds.

20 Quand ils entreront au tabernacle d’assignation, ils se laveront d’eau, afin qu’ils ne meurent pas, et quand ils approcheront de l’autel pour faire le service, afin de faire fumer l’offrande faite par le feu à l’Éternel.

21 Ils laveront donc leurs pieds et leurs mains, afin qu’ils ne meurent pas. Ce leur sera une ordonnance perpétuelle, tant pour Aaron que pour sa postérité dans leurs âges.

22 L’Éternel parla aussi à Moïse, et lui dit :

23 Prends des choses aromatiques les plus exquises, de la myrrhe franche pour cinq cents sicles, du cinnamome odoriférant pour la moitié, savoir pour deux cent cinquante, et du roseau aromatique pour deux cent cinquante,

24 de la casse pour cinq cents sicles, selon le sicle du sanctuaire, et un hin d’huile d’olive ;

25 et tu en feras de l’huile pour l’onction sainte, un oignement composé par art de parfumeur ; ce sera l’huile de l’onction sainte.

26 Et tu en oindras le tabernacle d’assignation et l’arche du témoignage,

27 la table et tous ses ustensiles, le chandelier et ses ustensiles, et l’autel du parfum,

28 et l’autel des holocaustes, et tous ses ustensiles, la cuve et son soubassement.

29 Ainsi tu les consacreras, et ils seront une chose très sainte ; tout ce qui les touchera sera saint.

30 Tu oindras aussi Aaron et ses fils, et tu les consacreras pour m’exercer la sacrificature.

31 Tu parleras encore aux enfants d’Israël, disant : Ce me sera une huile d’onction sacrée dans vos âges.

32 On n’en oindra point la chair d’aucun homme et vous n’en ferez point d’autre de même composition ; elle est sainte, et elle vous sera sainte.

33 Quiconque fera une composition semblable, et qui en mettra sur un étranger, sera retranché d’entre ses peuples.

34 L’Éternel dit aussi à Moïse : Prends des aromates, savoir du stacte, de l’onyx, du galbanum, le tout préparé, et de l’encens pur, le tout en poids égal ;

35 et tu en feras un parfum aromatique, selon l’art du parfumeur ; tu y mettras du sel, afin qu’il soit pur et saint ;

36 et quand tu l’auras pilé bien menu, tu en mettras au tabernacle d’assignation, devant le témoignage où je me trouverai avec toi ; ce vous sera une chose très sainte.

37 Et quant au parfum que tu feras, vous ne vous en ferez point de semblable composition ; ce te sera une chose consacrée à l’Éternel.

38 Quiconque en aura fait de semblable pour en sentir l’odeur, sera retranché d’entre ses peuples.

REFLEXIONS

L’autel des parfums était posé dans le lieu saint devant le voile. On y faisait fumer le parfum le matin et le soir et le grand sacrificateur y faisait une fois l’an, au jour des expiations, la propitiation pour le peuple en mettant du sang des victimes sur les cornes de cet autel.

II. Le demi-sicle que tous les Israélites riches et pauvres payaient était un tribut et un hommage qu’ils rendaient à Dieu et cela servait à les faire se souvenir qu’ils dépendaient de lui. Cet argent était destiné à fournir aux dépenses nécessaires pour l’entretien du tabernacle. C’est ainsi que les chrétiens doivent faire hommage à Dieu de tout ce qu’ils possèdent.

III. Dieu voulait que les sacrificateurs se lavassent avant que de faire leurs fonctions pour leur apprendre et à tout le peuple qu’il faut être dans un état de pureté lorsqu’on se présente devant lui.

IV. La défense d’employer l’huile sainte et le parfum sacré à d’autres usages que ceux qui sont ici prescrits tendaient à inspirer un plus grand respect pour la religion et pour les choses consacrées au culte divin.

CHAPITRE XXXI.

I. Dieu nomme les ouvriers qui doivent travailler aux ouvrages nécessaires pour le tabernacle. II. Il réitère la loi qui prescrivait l’observation du sabbat. III. Il donne à Moïse les deux tables de la loi.

1 L’Éternel parla aussi à Moïse, et lui dit :

2 Regarde ; j’ai appelé nommément Bethsaléel, le fils d’Uri, fils de Hur, de la tribu de Juda ;

3 et je l’ai rempli de l’esprit de Dieu, en industrie, en intelligence, en science, pour toutes sortes d’ouvrages,

4 pour inventer tout ce qu’on peut faire en or, en argent et en airain,

5 dans la sculpture des pierres, pour les mettre en œuvre, et dans la menuiserie, pour travailler en toute sorte d’ouvrages.

6 Et voici, je lui ai donné pour compagnon Aholiab, fils d’Ahisamac, de la tribu de Dan, et j’ai mis de l’industrie dans le cœur de tout homme intelligent, afin qu’ils fassent toutes les choses que je t’ai commandé de faire,

7 savoir le tabernacle d’assignation, l’arche du témoignage et le propitiatoire qui est au-dessus, et tous les ustensiles du tabernacle,

8 et la table et tous ses ustensiles, et le chandelier pur et tous ses ustensiles, et l’autel du parfum,

9 et l’autel de l’holocauste et tous ses ustensiles, la cuve et son soubassement,

10 et les vêtements du service, les vêtements saints d’Aaron, sacrificateur, et les vêtements de ses fils, pour exercer la sacrificature,

11 et l’huile de l’onction, et le parfum des choses aromatiques pour le sanctuaire ; et ils feront toutes les choses que je t’ai commandé de faire.

12 L’Éternel parla encore à Moïse, disant :

13 Tu diras encore aux enfants d’Israël : Outre cela, vous garderez mes sabbats ; car c’est un signe entre moi et vous dans vos âges, afin que vous sachiez que je suis l’Éternel qui vous sanctifie.

14 Gardez donc le sabbat ; car il vous doit être saint. Quiconque le violera sera puni de mort ; même, quiconque fera aucune œuvre en ce jour-là, sera retranché du milieu de ses peuples.

15 On travaillera pendant six jours ; mais au septième jour c’est le sabbat du repos consacré à l’Éternel ; quiconque fera aucune œuvre au jour du repos sera puni de mort.

16 Ainsi les enfants d’Israël garderont le sabbat, pour célébrer le jour du repos dans leurs âges, par une alliance perpétuelle.

17 C’est un signe entre moi et les enfants d’Israël à perpétuité ; car l’Éternel a fait en six jours les cieux et la terre, et il a cessé au septième, et il s’est reposé.

18 Et après que Dieu eut achevé de parler avec Moïse sur la montagne de Sinaï, il lui donna les deux tables du témoignage, les tables de pierre, écrites du doigt de Dieu.

REFLEXIONS

Il y a quatre considérations à faire sur ce chapitre :

I. Dieu ne remit pas au peuple le choix des personnes qui devaient travailler au tabernacle, mais il nomma ceux qui devaient avoir la principale direction de cet ouvrage, afin qu’il parût que tout ce qui concernait son service se faisait par son ordre et sous son autorité.

II. On peut voir par ce chapitre et par les suivants que bien que les enfants d’Israël eussent été en Égypte dans un état d’oppression, il y avait pourtant parmi eux des personnes de l’un et de l’autre sexe qui avait de l’industrie et qui étaient en état de faire toutes sortes d’ouvrages.

III. Dieu réitéra dans cette occasion la loi touchant l’observation du sabbat, de peur que ceux qui devaient travailler au tabernacle ne fussent dispensés de se reposer ce jour-là. Et les fréquentes répétitions de cette loi, aussi bien que de la peine de mort qui était dénoncée contre ceux qui la violeraient, montrent qu’elle était de très grande importance. La célébration continuelle de ce jour de repos faisait, en effet, souvenir les Israélites qu’ils adoraient le seul vrai Dieu créateur du monde, ce qui les préservait de tomber dans l’idolâtrie.

IV. Dieu après avoir publié sa loi sur le mont de Sinaï voulut la graver sur des tables de pierres, afin que cette loi fût conservée sans aucun changement dans les siècles à venir. L’intention de Dieu a toujours été que les hommes s’attachassent à sa parole et à la révélation qu’il leur a faite de sa volonté, sans y rien ajouter, sans en rien retrancher et sans y rien changer et qu’elle fût la règle invariable de leur croyance et de leur conduite.

CHAPITRE XXXII.

C’est ici l’histoire de l’idolâtrie que les enfants d’Israël commirent en adorant le veau d’or et de la punition que Moïse fit faire de ce péché. 

1 Mais le peuple voyant que Moïse tardait à descendre de la montagne, s’assembla vers Aaron et lui dit : Viens, fais-nous des dieux qui marchent devant nous ; car pour ce qui est de ce Moïse qui nous a fait monter du pays d’Égypte, nous ne savons ce qui lui est arrivé.

2 Et Aaron leur répondit : Mettez en pièces les bagues d’or qui sont aux oreilles de vos femmes, de vos fils et de vos filles, et apportez-les-moi.

3 Et aussitôt tout le peuple mit en pièces les bagues d’or qui étaient à leurs oreilles, et ils les apportèrent à Aaron ;

4 qui les ayant reçues de leurs mains, forma l’or avec un burin, après qu’il en eut fait un veau de fonte. Alors ils dirent : Ce sont ici tes dieux, ô Israël, qui t’ont fait monter hors du pays d’Égypte.

5 Ce qu’Aaron ayant vu, il bâtit un autel devant ce veau, et il cria, disant : Demain il y aura une fête solennelle à l’Éternel.

6 Ainsi ils se levèrent de bon matin le lendemain, et ils offrirent des holocaustes, et ils présentèrent des sacrifices de prospérité, et le peuple s’assit pour manger et pour boire, et ensuite ils se levèrent pour danser.

7 Alors l’Éternel dit à Moïse : Va, descends ; car ton peuple, que tu as fait monter du pays d’Égypte, s’est corrompu ;

8 ils se sont bientôt détournés de la voie que je leur avais commandé de suivre ; ils se sont fait un veau de fonte et ils se sont prosternés devant lui ; et, lui sacrifiant, ils ont dit : Ce sont ici tes dieux, ô Israël, qui t’ont fait monter du pays d’Égypte.

9 L’Éternel dit encore à Moïse : J’ai regardé ce peuple : voici, c’est un peuple d’un cou raide.

10 Or maintenant, laisse-moi faire, et ma colère s’allumera contre eux, et je les consumerai ; mais je te ferai devenir une grande nation.

11 Alors Moïse supplia l’Éternel son Dieu, et dit : Ô Éternel, pourquoi ta colère s’allumerait-elle contre ton peuple, que tu as retiré du pays d’Égypte avec une grande puissance et par une main forte ?

12 Pourquoi les Égyptiens diraient-ils : Il les a retirés à mauvais dessein, pour les tuer dans les montagnes, et pour les consumer de dessus la terre ? Reviens de l’ardeur de ta colère, et te repens de ce mal que tu veux faire à ton peuple.

13 Souviens-toi d’Abraham, d’Isaac et d’Israël, tes serviteurs, auxquels tu as juré par toi-même, en leur disant : Je multiplierai votre postérité comme les étoiles des cieux, et je donnerai tout ce pays, dont j’ai parlé, à votre postérité, et ils l’hériteront à jamais.

14 Alors l’Éternel se repentit du mal qu’il avait dit qu’il ferait à son peuple.

15 Et Moïse retourna, et descendit de la montagne avec les deux tables du témoignage en sa main, savoir les tables écrites de leurs deux côtés ; elles étaient écrites deçà et delà.

16 Et les tables étaient l’ouvrage de Dieu ; l’écriture aussi était l’écriture de Dieu, gravée sur les tables.

17 Alors Josué, entendant la voix du peuple qui menait du bruit, dit à Moïse : Il y a un bruit de bataille au camp.

18 Et Moïse lui répondit : Ce n’est point une voix ni un cri de gens qui soient les plus forts, ni une voix ni un cri de gens qui soient les plus faibles ; mais j’entends une voix de personnes qui chantent.

19 Et lorsque Moïse fut approché du camp, il vit le veau et les danses. Alors la colère de Moïse s’alluma, et il jeta de ses mains les tables, et les rompit au pied de la montagne.

20 Après, il prit le veau qu’ils avaient fait, le mit au feu, et le moulut jusqu’à ce qu’il fût en poudre ; ensuite il répandit cette poudre dans les eaux, et il en fit boire aux enfants d’Israël.

21 Et Moïse dit à Aaron : Que t’a fait ce peuple, que tu aies attiré sur lui un si grand péché ?

22 Et Aaron lui répondit : Que la colère de mon seigneur ne s’allume point ; tu sais que ce peuple est porté au mal ;

23 et ils m’ont dit : Fais-nous des dieux qui marchent devant nous ; car pour ce qui est de ce Moïse, qui nous a fait monter hors du pays d’Égypte, nous ne savons ce qui lui est arrivé.

24 Alors je leur ai dit : Que celui qui a de l’or le mette en pièces ; et ils me l’ont donné, et je l’ai jeté au feu, et ce veau en est sorti.

25 Or, Moïse vit que le peuple était dépouillé ; car Aaron l’avait dépouillé pour être en opprobre parmi leurs ennemis.

26 Moïse donc se tenant à la porte du camp, dit : Qui est pour l’Éternel ? Qu’il vienne vers moi. Et tous les enfants de Lévi s’assemblèrent vers lui.

27 Et il leur dit : Ainsi a dit l’Éternel, le Dieu d’Israël : Que chacun mette son épée à son côté ; passez et repassez de porte en porte par le camp, et que chacun de vous tue son frère, son ami et son voisin.

28 Et les enfants de Lévi firent ce que Moïse leur avait dit ; et, en, ce jour-là, il y eut environ trois mille hommes du peuple qui périrent.

29 Car Moïse avait dit : Consacrez aujourd’hui vos mains à l’Éternel chacun de vous, même en tuant son fils et son frère, afin qu’aujourd’hui vous attiriez sur vous la bénédiction.

30 Et le lendemain Moïse dit au peuple : Vous avez commis un grand péché ; mais je monterai à cette heure vers l’Éternel ; je ferai peut-être propitiation pour votre péché.

31 Moïse donc retourna vers l’Éternel, et dit : Hélas ! je te prie ; ce peuple a commis un grand péché, en se faisant des dieux d’or ;

32 mais, maintenant, pardonne-leur leur péché, ou efface-moi maintenant de ton livre que tu as écrit.

33 Et l’Éternel répondit à Moïse : Celui qui aura péché contre moi, je l’effacerai de mon livre.

34 Va maintenant, conduis le peuple au lieu duquel je t’ai parlé. Voici, mon ange ira devant toi, et au jour que je ferai la vengeance, je punirai sur eux leur péché.

35 Ainsi l’Éternel frappa le peuple, parce qu’ils avaient été auteurs du veau qu’Aaron avait fait. 

REFLEXIONS

Il faut considérer ici :

I. Le grand péché des Israélites qui, nonobstant tant d’avertissements que Dieu leur avait donné d’éviter l’idolâtrie et les promesses solennelles qu’ils venaient de lui faire dans l’alliance que Moïse avait traitée avec eux, firent un veau d’or et l’adorèrent, imitant en cela l’idolâtrie des Égyptiens. Il est à remarquer sur cela que quoi qu’ils prétendissent adorer le vrai Dieu sous la figure du veau d’or, ils commirent pourtant une véritable idolâtrie, Dieu ayant expressément défendu cela dans la loi, ce qui fait voir qu’il n’est en aucune façon permis d’adorer aucune autre image et que l’intention ne peut rendre légitime ce que Dieu a défendu.

II. La mollesse d’Aaron, qui ai lieu de s’opposer, comme il le devait à cette idolâtrie, y consentit, nous montre que la complaisance et la timidité, surtout dans les personnes publiques, sont souvent la cause de bien des crimes et ont des suites tout à fait funestes et qu’on se rend très coupable lorsqu’on ne résiste pas fortement au mal.

III. La grande charité de Moïse qui intercéda avec tant d’ardeur pour les enfants d’Israël doit engager tous les gens de bien et surtout les serviteurs de Dieu à intercéder et à prier pour les pécheurs et l’égard que Dieu eut à cette intercession de Moïse fait voir que les prières des justes sont très efficaces auprès de Dieu.

IV.Il faut considérer que la punition que les Lévites firent de l’idolâtrie du peuple fut très sévère, mais qu’elle était juste, puisque Dieu avait expressément ordonné qu’on fit mourir les idolâtres.

Enfin, la lecture de cette histoire doit nous rappeler ce que St. Paul dit à cette occasion dans I Corinthiens X : Que ces choses ont été des figures pour nous afin que nous ne convoitions point les choses mauvaises comme les Israélites les convoitèrent et que nous ne les imitions point dans leur idolâtrie, dans leurs égarements et dans leurs dissolutions.

CHAPITRE XXXIII.

Quatre choses sont ici rapportées :

I. L’humiliation du peuple d’Israël après qu’il eut commis l’idolâtrie du veau d’or.

II. Comment le tabernacle, qui était le lieu où le peuple s’assemblait pour entendre la volonté de Dieu, fut dressé hors du camp et de quelle manière Dieu y parlait à Moïse.

III. Moïse prie Dieu encore une fois de pardonner aux Israélites et d’être toujours avec eux.

IV. Il le prie de lui faire voir sa gloire. 

1 Et l’Éternel dit à Moïse : Va, monte d’ici, toi et le peuple que tu as fait monter du pays d’Égypte, au pays duquel j’ai juré à Abraham, Isaac et Jacob, disant : Je le donnerai à ta postérité ;

2 et j’enverrai un ange devant toi, et je chasserai les Cananéens, les Amorrhéens, les Héthiens, les Phérésiens, les Héviens et les Jébusiens,

3 Pour vous conduire au pays où coulent le lait et le miel ; car je ne monterai point au milieu de toi, parce que tu es un peuple de cou raide, de peur que je ne te consume en chemin.

4 Et le peuple entendant ces paroles fâcheuses en gémit, et nul d’entre eux ne mit ses ornements sur soi.

5 Car l’Éternel avait dit à Moïse : Dis aux enfants d’Israël : Vous êtes un peuple de cou raide ; je te consumerai ; maintenant donc ôte tes ornements de dessus toi, et je verrai ce que je te ferai.

6 Ainsi les enfants d’Israël se dépouillèrent de leurs ornements vers la montagne d’Horeb.

7 Et Moïse prit le tabernacle, et se le dressa hors du camp, l’éloignant du camp, et il l’appela le tabernacle d’assignation ; et tous ceux qui cherchaient l’Éternel sortaient vers le tabernacle d’assignation, qui était hors du camp.

8 Et aussitôt que Moïse sortait vers le tabernacle, tout le peuple se levait, et chacun se tenait à l’entrée de sa tente et regardait Moïse par derrière, jusqu’à ce qu’il entrât dans le tabernacle ;

9 et aussitôt que Moïse était entré dans le tabernacle, la colonne de la nuée descendait et s’arrêtait à la porte du tabernacle, et l’Éternel parlait avec Moïse.

10 Et tout le peuple voyant la colonne de la nuée qui s’arrêtait à la porte du tabernacle, se levait, et chacun se prosternait à la porte de sa tente.

11 Et l’Éternel parlait à Moïse face à face, comme un homme parle avec son intime ami ; puis, Moïse retournait au camp ; mais son serviteur Josué, fils de Nun, jeune homme, ne quittait point le tabernacle.

12 Et Moïse dit à l’Éternel : Regarde, tu m’as dit : Fais monter ce peuple ; et tu ne m’as point fait connaître celui que tu dois envoyer avec moi. Cependant tu as dit : Je te connais par ton nom, et même tu as trouvé grâce devant mes yeux.

13 Maintenant donc, je te prie, si j’ai trouvé grâce devant tes yeux, regarde aussi que cette nation est ton peuple.

14 Et l’Éternel dit : Ma face ira, et je te donnerai du repos.

15 Et Moïse lui dit : Si ta face ne vient, ne nous fais point monter d’ici ;

16 car à quoi connaîtra-t-on que nous avons trouvé grâce devant tes yeux, et moi et ton peuple ? Ne sera-ce pas quand tu marcheras avec nous ? Car alors et moi et ton peuple nous serons en admiration, plus que tous les peuples qui sont sur la terre.

17 Et l’Éternel dit à Moïse : Je ferai aussi ce que tu dis ; car tu as trouvé grâce devant mes yeux, et je t’ai connu par ton nom.

18 Moïse dit aussi : Je te prie, fais-moi voir ta gloire.

19 Et Dieu répondit : Je ferai passer toute ma bonté devant ta face ; je crierai le nom de l’Éternel devant toi, et je ferai grâce à qui je ferai grâce, et j’aurai compassion de celui dont j’aurai compassion.

20 Et il lui dit : Tu ne pourras pas voir ma face ; car nul homme ne peut me voir et vivre.

21 L’Éternel dit aussi : Voici un lieu près de moi, et tu t’arrêteras sur ce rocher ;

22 et il arrivera que quand ma gloire passera, je te mettrai dans l’ouverture du rocher, et je te couvrirai de ma main jusqu’à ce que je sois passé ;

23 et je tirerai ma main, et tu me verras par derrière ; mais ma face ne se verra point. 

REFLEXIONS

I. L’exemple des Israélites qui se dépouillèrent de leurs ornements, après qu’ils eurent été punis de leur idolâtrie, nous apprend à nous humilier lorsque Dieu est irrité contre nous et que nous l’avons offensé et à donner toutes les marques possibles de la sincérité de notre repentance.

II. La manière dont Dieu parlait et se communiquait à Moïse prouve qu’il a été un très grand prophète, que ses lois et sa doctrine procédaient de Dieu et qu’ainsi nous devons les regarder avec un grand respect.

III. L’on doit aussi remarquer dans les prières que Moïse continua de faire pour les Israélites, son extrême tendresse pour eux et son grand zèle pour la gloire de Dieu. À son exemple ceux que Dieu a établi dans son église pour conducteurs ne doivent jamais cesser de prier pour ceux qui leurs sont fournis.

IV. Ce que Dieu répondit à Moïse lorsque ce prophète le pria de lui faire voir sa gloire prouve ce que dit St. Paul : Que Dieu habite une lumière inaccessible et que nul homme ne peut le voir. Mais cela doit aussi nous faire reconnaitre que Jésus-Christ notre Seigneur est infiniment au-dessus de Moïse, puisqu’il a vu Dieu et qu’il était dès le commencement avec lui. Enfin nous devons penser que si nous ne pouvons pas voir Dieu en cette vie, nous le verrons tel qu’il est dans la vie à venir et cette espérance doit nous engager à nous purifier comme lui-même est pur.

CHAPITRE XXXIV.

Dieu donne à Moïse les secondes tables de la loi. Il se fait voir à lui. Il promet d’introduire les enfants d’Israël dans le pays de Canaan, il leur commande de détruire les idoles des Cananéens et il leur défend d’avoir aucun commerce avec eux. Dieu répète les lois touchant la pâque, la consécration des premiers-nés, les prémices des fruits, le sabbat et les autres fêtes solennelles. Après cela Moïse descend de la montagne et se couvre la face d’un voile parce qu’elle était devenue resplendissante et que le peuple en était ébloui. 

1 Et l’Éternel dit à Moïse : Taille-toi deux tables de pierre comme les premières, et j’écrirai sur elles les paroles qui étaient sur les premières tables, que tu as rompues.

2 Et sois prêt au matin et monte le matin sur la montagne de Sinaï, et présente-toi là devant moi au haut de la montagne.

3 Mais que nul ne monte avec toi, et même que nul ne paraisse avec toi sur la montagne ; que ni les bœufs ni les brebis ne paissent même point près de cette montagne.

4 Moïse donc tailla deux tables de pierre comme les premières, et se leva de bon matin, et monta sur la montagne de Sinaï, comme l’Éternel lui avait commandé, et prit en sa main les deux tables de pierre.

5 Et l’Éternel descendit dans la nuée, et s’arrêta là avec Moïse, et cria le nom de l’Éternel.

6 Comme donc l’Éternel passait par devant lui, il cria : L’Éternel, l’Éternel, le Dieu fort, pitoyable, miséricordieux, tardif à colère, abondant en miséricorde et en vérité,

7 qui garde la miséricorde jusqu’en mille générations, qui ôte l’iniquité, le crime et le péché, qui ne tient point le coupable pour innocent, et qui punit l’iniquité des pères sur les enfants et sur les enfants des enfants, jusqu’à la troisième et la quatrième génération !

8 Et Moïse aussitôt baissa la tête contre terre et se prosterna ;

9 et il dit : Ô Seigneur, je te prie, si j’ai trouvé grâce devant tes yeux, que le Seigneur marche maintenant au milieu de nous ; car c’est un peuple de cou raide ; pardonne donc nos iniquités et notre péché, et possède-nous comme ton héritage.

10 Et Dieu répondit : Voici, je traite alliance, et je ferai devant tout ton peuple des merveilles qui n’ont point été faites dans toute la terre, ni dans aucune nation ; et tout le peuple au milieu duquel tu es verra l’œuvre de l’Éternel ; car ce que je vais faire avec toi, sera une chose terrible.

11 Garde ce que je te commande aujourd’hui. Voici, je vais chasser de devant toi les Amorrhéens, les Cananéens, les Héthiens, les Phérésiens, les Héviens et les Jébusiens.

12 Garde-toi de traiter alliance avec les habitants du pays dans lequel tu vas entrer, de peur qu’ils ne soient en piège au milieu de toi.

13 Mais vous démolirez leurs autels, vous briserez leurs statues, et vous couperez leurs bocages ;

14 car tu ne te prosterneras point devant un autre dieu, parce que l’Éternel se nomme le Dieu jaloux ; c’est le Dieu fort qui est jaloux.

15 Prends donc garde de ne traiter point alliance avec les habitants du pays, de peur que quand ils viendront à se prostituer après leurs dieux, et à sacrifier à leurs dieux, quelqu’un ne t’appelle, et que tu ne manges de son sacrifice,

16 et que tu ne prennes pour tes fils de leurs filles, lesquelles se prostituant après leurs dieux, feront aussi prostituer tes fils après leurs dieux.

17 Tu ne te feras aucun dieu de fonte.

18 Tu garderas la fête solennelle des pains sans levain. Tu mangeras les pains sans levain pendant sept jours (comme je t’ai commandé), en la saison du mois auquel les épis mûrissent ; car au mois auquel les épis mûrissent ; tu es sorti du pays d’Égypte.

19 Tout ce qui naîtra le premier m’appartiendra, et même le premier mâle qui naîtra de toutes les bêtes, tant des bœufs que des brebis.

20 Mais tu rachèteras avec un agneau ou un chevreau le premier-né d’un âne. Si tu ne le rachètes pas, tu lui couperas le cou. Tu rachèteras tout premier-né de tes fils ; et nul ne se présentera devant ma face à vide.

21 Tu travailleras six jours ; mais au septième tu te reposeras ; tu te reposeras même au temps du labourage et dans celui de la moisson.

22 Tu feras la fête solennelle des semaines au temps des premiers fruits de la moisson du froment ; et la fête solennelle de la récolte à la révolution de l’année.

23 Tous les mâles d’entre vous comparaîtront trois fois l’an devant le Dominateur, l’Éternel, le Dieu d’Israël ;

24 car je déposséderai les nations de devant toi, et j’étendrai tes limites, et nul ne formera des desseins contre ton pays, lorsque tu monteras pour te présenter trois fois l’an devant l’Éternel ton Dieu.

25 Tu n’offriras point le sang de mon sacrifice avec du pain levé ; on ne gardera rien du sacrifice de la fête solennelle de Pâques jusqu’au matin.

26 Tu apporteras les prémices des premiers fruits de la terre dans la maison de l’Éternel ton Dieu. Tu ne feras point cuire le chevreau dans le lait de sa mère.

27 L’Éternel dit aussi à Moïse : Ecris ces paroles ; car c’est suivant la teneur de ces paroles que j’ai traité alliance avec toi et avec Israël.

28 Et Moïse demeura là avec l’Éternel quarante jours et quarante nuits, sans manger du pain et sans boire de l’eau ; et l’Éternel écrivit sur les tables les paroles de l’alliance, savoir les dix paroles.

29 Or, lorsque Moïse descendit de la montagne de Sinaï, tenant en sa main les deux tables du témoignage, lors, dis-je, qu’il descendit de la montagne, il ne s’aperçut point que la peau de son visage était devenue toute rayonnante, pendant qu’il parlait avec Dieu.

30 Mais Aaron et tous les enfants d’Israël ayant vu Moïse, et s’étant aperçus que la peau de son visage était toute rayonnante, ils craignirent d’approcher de lui.

31 Alors Moïse les appela, et Aaron et tous les principaux de l’assemblée revinrent vers lui, et Moïse leur parla.

32 Après cela, tous les enfants d’Israël s’approchèrent, et il leur commanda toutes les choses que l’Éternel lui avait dites sur la montagne de Sinaï.

33 Ainsi Moïse acheva de leur parler. (Or, il avait mis un voile sur sa face.)

34 Et quand Moïse entrait vers l’Éternel pour parler avec lui, il ôtait le voile jusqu’à ce qu’il sortît du tabernacle ; et étant sorti, il disait aux enfants d’Israël ce qui lui avait été commandé.

35 Et les enfants d’Israël avaient vu que le visage de Moïse, savoir la peau de son visage était rayonnante ; c’est pourquoi Moïse remettait le voile sur son visage, jusqu’à ce qu’il retournât pour parler avec l’Éternel. 

REFLEXIONS

Nous voyons dans ce chapitre :

I. Que Dieu, ensuite des prières de Moïse, pardonna au peuple d’Israël, qu’il donna une seconde fois les tables de la loi à ce peuple et qu’il promit de l’introduire dans le pays de Canaan. En cela nous devons reconnaître la grande miséricorde de Dieu et l’efficace de l’intercession des gens de bien.

II. Moïse rapporte que lorsqu’il demanda à voir la gloire de Dieu, il ne la vit qu’en partie et que Dieu ne lui dit autre chose dans cette occasion, sinon qu’il était miséricordieux et plein de bonté, mais qu’il était aussi juste et qu’il ne tenait point le coupable pour innocent.

Dieu se fait connaitre à nous en cette vie autant qu’il est nécessaire que nous le connaissions pour le craindre, c’est-à-dire comme souverainement bon et parfaitement juste, ce sont là ses deux principales perfections et ce qui nous engage surtout à le servir et à obéir à ses lois.

III. La défense que Dieu fit à son peuple de traiter alliance avec les Cananéens nous avertit que le commerce avec les méchants est très dangereux et que nous devons nous en éloigner avec soin.

I. Les lois touchant les premiers-nés, les prémices, le sabbat et les fêtes avaient été établies par une grande sagesse afin que les Israélites se souvinssent des principales grâces que Dieu leur avait accordées et pour les empêcher d’imiter les coutumes et les superstitions des idolâtres.

II. C’est une chose remarquable que lorsque les Israélites allaient aux fêtes solennelles, Dieu empêchait leurs ennemis d’entrer dans le pays. C’était une marque bien particulière de la protection divine sur ce peuple et une preuve que Dieu bénit et protège ceux qui le servent et qu’il les garantit des dangers où ils pourraient être exposés en lui obéissant.

Enfin, ce qui est dit que Moïse avait sa face resplendissante lorsqu’il descendit de la montagne servait à assurer les enfants d’Israël qu’il leur parlait de la part de Dieu. Ce changement qui arriva en la personne de Moïse est une image de celui que la communication avec Dieu produit dans l’âme des fidèles et de la gloire dont les bienheureux brilleront lorsqu’ils verront Dieu et qu’ils jouiront de sa présence dans le ciel.

CHAPITRE XXXV.

Il y a deux choses à remarquer dans ce chapitre :

 

I. Une répétition de la loi du sabbat. II. L’offrande que tout le peuple fit pour le tabernacle. 

1 Moïse donc assembla tout le peuple des enfants d’Israël, et leur dit : Ce sont ici les choses que l’Éternel a commandé de faire :

2 On travaillera pendant six jours, mais le septième jour sera saint ; car c’est le sabbat du repos consacré à l’Éternel. Quiconque travaillera en ce jour-là sera puni de mort.

3 Vous n’allumerez point de feu dans aucune de vos demeures le jour du repos.

4 Et Moïse parla à toute l’assemblée des enfants d’Israël, et leur dit : C’est ici ce que l’Éternel vous a commandé, disant :

5 Prenez de ce qui est chez vous une offrande élevée pour l’Éternel. Quiconque sera de bonne volonté apportera pour cette offrande, à l’Éternel, de l’or, de l’argent et de l’airain,

6 de l’hyacinthe, de l’écarlate, du cramoisi, du fin lin, des poils de chèvres,

7 des peaux de moutons teintes en rouge, et des peaux de couleur d’hyacinthe, du bois de Sittim,

8 de l’huile pour le luminaire, des choses aromatiques pour l’huile de l’onction et pour le parfum des choses aromatiques,

9 des pierres d’onyx et des pierres de remplage pour l’éphod et pour le pectoral.

10 Et tous les hommes intelligents d’entre vous viendront, et feront tout ce que l’Éternel a commandé ;

11 savoir le pavillon, son tabernacle et sa couverture, ses anneaux, ses ais, ses barres, ses piliers et ses soubassements,

12 l’arche et ses barres, le propitiatoire et le voile pour tendre devant l’arche,

13 la table et ses barres et tous ses ustensiles, et le pain de proposition,

14 et le chandelier du luminaire, ses ustensiles, ses lampes, et l’huile du luminaire,

15 et l’autel du parfum et ses barres, l’huile de l’onction, le parfum des choses aromatiques, et la tapisserie pour tendre à l’entrée, savoir à l’entrée du pavillon,

16 l’autel de l’holocauste, sa grille d’airain, ses barres et tous ses ustensiles, la cuve et son soubassement,

17 les courtines du parvis, ses piliers, ses soubassements et la tapisserie pour tendre à la porte du parvis,

18 et les pieux du pavillon, et les pieux du parvis et leur cordage,

19 les vêtements du service pour faire le service au sanctuaire, les saints vêtements d’Aaron sacrificateur, et les vêtements de ses enfants, pour exercer la sacrificature.

20 Alors toute l’assemblée des enfants d’Israël sortit de devant Moïse.

21 Et tous ceux dont le cœur fut ému de bonne volonté, vinrent ; et tous ceux dont l’esprit fut porté à faire quelque libéralité, apportèrent l’offrande de l’Éternel pour l’œuvre du tabernacle d’assignation, et pour tout son service, et pour les vêtements sacrés.

22 Et les hommes vinrent avec les femmes ; tous ceux qui furent de bonne volonté apportèrent des boucles, des bagues, des anneaux, des bracelets, et toutes sortes de joyaux d’or, et tous offrirent quelque offrande d’or à l’Éternel.

23 Tout homme aussi chez qui se trouvait de l’hyacinthe, de l’écarlate, du cramoisi, du fin lin, des poils de chèvres, des peaux de moutons teintes en rouge et de couleur d’hyacinthe, les apporta.

24 Tout homme qui avait de quoi faire une offrande d’argent et d’airain, l’apporta pour l’offrande de l’Éternel ; tout homme aussi chez qui il se trouva du bois de Sittim, pour tout l’ouvrage du service, l’apporta.

25 Toute femme aussi qui avait de l’industrie, fila de sa main, et apporta ce qu’elle avait filé, de l’hyacinthe, de l’écarlate, du cramoisi et du fin lin.

26 Toutes les femmes aussi dont le cœur fut porté à travailler de leur industrie, filèrent du poil de chèvre.

27 Les principaux aussi de l’assemblée apportèrent des pierres d’onyx et des pierres de remplage, pour l’éphod et pour le pectoral ;

28 et des aromates, et de l’huile, tant pour le luminaire que pour l’huile d’onction, pour le parfum des choses aromatiques.

29 Tout homme donc et toute femme qui furent de bonne volonté pour apporter de quoi faire l’ouvrage que l’Éternel avait commandé par Moïse qu’on fît, et tous les enfants d’Israël, apportèrent des présents à l’Éternel avec une franche volonté.

30 Et Moïse dit aux enfants d’Israël : Voyez, l’Éternel a appelé nommément Bethsaléel, fils d’Uri, fils de Hur, de la tribu de Juda,

31 et il l’a rempli de l’esprit de Dieu, en sagesse, en intelligence, en science, pour toute sorte d’ouvrage ;

32 même pour inventer tout ce qui se peut inventer en or, en argent, en airain,

33 dans la sculpture des pierres, pour les mettre en œuvre, et dans la menuiserie, pour travailler en tout ouvrage exquis ;

34 et il lui a aussi donné l’adresse d’enseigner, tant à lui qu’à Aholiab, fils d’Ahisamac, de la tribu de Dan ;

35 et il les a remplis d’industrie pour faire toute sorte de travail d’ouvrier, même d’ouvrier en ouvrage exquis et en broderie, en hyacinthe, en écarlate, en cramoisi et en fin lin, et d’ouvrage de tisserand, tellement qu’ils font toute sorte d’ouvrages, et qu’ils sont heureux en inventions. 

REFLEXIONS

Moïse inculque souvent la loi du sabbat parce que l’observation de ce jour, qui revenait toutes les semaines, rappelait les Israélites à un seul Dieu créateur de toutes choses et les tenait éloignés du culte des idoles. On voit dans ce chapitre que le peuple contribua avec abondance et avec libéralité pour la fabrique du tabernacle, que les uns donnaient de l’or, de l’argent et des pierres précieuses, que d’autres offrirent du fin lin, des poils de chèvres et toutes sorte de matériaux et que chacun marqua dans cette occasion son zèle et sa bonne volonté. C’est là un exemple qui doit avoir une grande force pour animer les chrétiens à s’employer de bon cœur dans tout ce qui peut contribuer à l’avancement de la religion et à l’édification publique.

CHAPITRE XXXVI.

Les contributions pour la fabrique du tabernacle étant achevées, les ouvriers qui étaient commis pour cet ouvrage y travaillent conformément à ce que Dieu avait ordonné. On voit dans ce chapitre comment le tabernacle fut dressé. 

1 Et Bethsaléel, et Aholiab, et tous les hommes habiles auxquels l’Éternel avait donné de l’industrie et de l’intelligence pour savoir faire tout l’ouvrage du service du sanctuaire, firent toutes les choses que l’Éternel avait commandées.

2 Car Moïse avait appelé Bethsaléel et Aholiab, et tous les hommes habiles auxquels l’Éternel avait donné de l’industrie, et tous ceux qui se vinrent présenter volontairement pour faire cet ouvrage ;

3 lesquels emportèrent de devant Moïse toute l’offrande que les enfants d’Israël avaient apportée pour faire l’ouvrage du service du sanctuaire. Or, on apportait encore chaque matin quelque oblation volontaire.

4 C’est pourquoi, tous les hommes intelligents, qui faisaient tout l’ouvrage du sanctuaire, quittèrent chacun l’ouvrage qu’ils faisaient,

5 et ils parlèrent à Moïse, et dirent : Le peuple apporte beaucoup plus qu’il ne faut pour le service et pour l’ouvrage que l’Éternel a commandé de faire.

6 Alors, par le commandement de Moïse, on fit crier par le camp : Que ni homme ni femme ne fasse plus d’ouvrage pour l’offrande du sanctuaire ; et ainsi on empêcha le peuple de plus rien offrir ;

7 car ils avaient de tout ce qu’il fallait, suffisamment pour faire tout l’ouvrage, tellement qu’il y en avait de reste.

8 Tous les hommes donc industrieux, d’entre ceux qui faisaient l’ouvrage, firent le pavillon ; savoir dix pièces de fin lin retors, d’hyacinthe, d’écarlate et de cramoisi, et ils les firent semées de chérubins, d’un ouvrage exquis.

9 La longueur d’une pièce était de vingt-huit coudées, et la largeur de la même pièce de quatre coudées. Toutes les pièces avaient une même mesure.

10 Et ils joignirent cinq pièces l’une à l’autre, et cinq autres pièces l’une à l’autre.

11 Et ils firent des lacets d’hyacinthe sur le bord d’une pièce, savoir au bord de celle qui était attachée ; ils en firent ainsi au bord de la dernière pièce, dans le second assemblage.

12 Ils firent cinquante lacets en une pièce, et cinquante lacets au bord de la pièce qui était dans l’autre assemblage, les lacets étant à l’opposite l’un de l’autre.

13 Puis on fit cinquante crochets d’or, et on attacha les pièces l’une à l’autre avec les crochets ; ainsi il n’y eut qu’un pavillon.

14 Puis on fit des pièces de poils de chèvres, pour servir de tabernacle par-dessus le pavillon ; on fit donc onze de ces pièces.

15 La longueur d’une pièce était de trente coudées, et la largeur de la même pièce de quatre coudées, et les onze pièces avaient une même mesure.

16 Et on assembla cinq de ces pièces à part, et les six autres pièces à part.

17 On fit aussi cinquante lacets sur le bord de l’une des pièces, savoir à la dernière pièce qui était attachée, et cinquante lacets sur le bord de l’autre pièce qui était attachée.

18 On fit aussi cinquante crochets d’airain, pour attacher le tabernacle, afin qu’il n’y en eût qu’un.

19 Et on fit pour le tabernacle une couverture de peaux de moutons teintes en rouge, et une couverture de peaux de couleur d’hyacinthe par-dessus.

20 Et on fit pour le pavillon des ais de bois de Sittim, qu’on fit tenir debout.

21 La longueur d’un ais était de dix coudées, et la largeur du même ais d’une coudée et demie.

22 Il y avait deux tenons à chaque ais en façon d’échelons l’un après l’autre ; on fit ainsi de tous les ais du pavillon.

23 On fit donc les ais pour le pavillon ; savoir vingt ais au côté qui regarde droit vers le Midi.

24 Et au-dessous des vingt ais on fit quarante soubassements d’argent ; deux soubassements sous un ais, pour ses deux tenons, et deux soubassements sous l’autre ais, pour ses deux tenons.

25 On fit aussi vingt ais à l’autre côté du pavillon, du côté du Septentrion,

26 et leurs quarante soubassements d’argent, deux soubassements sous un ais, et deux soubassements sous l’autre ais.

27 Et pour le fond du pavillon vers l’Occident, on fit six ais.

28 Et on fit deux ais pour les encoignures du pavillon aux deux côtés du fond,

29 qui étaient égaux par le bas, et qui étaient joints et unis par le haut avec un anneau ; et on fit ainsi des deux ais, qui étaient aux deux encoignures.

30 Il y avait donc huit ais et seize soubassements d’argent ; savoir deux soubassements sous chaque ais.

31 Et on fit cinq barres de bois de Sittim, pour les ais de l’un des côtés du pavillon.

32 Et cinq barres pour les ais de l’autre côté du pavillon. On fit aussi cinq barres pour les ais du pavillon pour le fond, vers le côté de l’Occident.

33 Et on fit que la barre du milieu passait par le milieu des ais, depuis un bout jusqu’à l’autre.

34 Et on couvrit d’or les ais, et on fit leurs anneaux d’or, pour y faire passer les barres, et ils couvrirent d’or les barres.

35 On fit aussi le voile d’hyacinthe, d’écarlate, de cramoisi et de fin lin retors ; on le fit d’ouvrage de broderie, semé de chérubins.

36 Et on lui fit quatre colonnes de bois de Sittim, qu’on couvrit d’or, ayant leurs crochets d’or ; et on leur fondit quatre soubassements d’argent.

37 On fit aussi à l’entrée du tabernacle une tapisserie d’hyacinthe, d’écarlate, de cramoisi et de fin lin retors, d’ouvrage de broderie.

38 On fit aussi ses cinq colonnes avec leurs crochets ; et on couvrit d’or leurs chapiteaux, et leurs filets ; mais leurs cinq soubassements étaient d’airain. 

CHAPITRE XXXVII.

Description de ce qui était dans le tabernacle de l’arche de l’alliance, de la table des pains de proposition, le chandelier et de l’autel des parfums.

 1 Puis Bethsaléel fit l’arche de bois de Sittim. Sa longueur était de deux coudées et demie, sa largeur d’une coudée et demie, et sa hauteur d’une coudée et demie.

2 Et il la couvrit par dedans et par dehors d’or pur, et il lui fit un couronnement d’or à l’entour.

3 Et il lui fondit quatre anneaux d’or, pour les mettre sur ses quatre coins ; savoir, deux anneaux à l’un de ses côtés, et deux autres à l’autre côté.

4 Il fit aussi des barres de bois de Sittim et les couvrit d’or.

5 Et il fit entrer les barres dans les anneaux aux côtés de l’arche, pour porter l’arche.

6 Il fit aussi le propitiatoire d’or pur, dont la longueur était de deux coudées et demie, et la largeur d’une coudée et demie.

7 Et il fit deux chérubins d’or ; il les fit d’ouvrage fait au marteau, tirés des deux bouts du propitiatoire.

8 Un chérubin du bout de deçà, et l’autre chérubin du bout de delà ; il fit, dis-je, les chérubins tirés du propitiatoire, savoir de ses deux bouts.

9 Et les chérubins étendaient leurs ailes en haut, couvrant de leurs ailes le propitiatoire, et leurs faces étaient vis-à-vis l’une de l’autre, et les chérubins regardaient vers le propitiatoire.

10 Il fit aussi la table de bois de Sittim ; sa longueur était de deux coudées, sa largeur d’une coudée, et sa hauteur d’une coudée et demie.

11 Et il la couvrit d’or pur, et il lui fit un couronnement d’or à l’entour.

12 Il lui fit aussi tout autour une clôture large d’une paume, et il fit autour de sa clôture un couronnement d’or.

13 Et il lui fondit quatre anneaux d’or, et il mit les anneaux aux quatre coins, qui étaient à ses quatre pieds.

14 Les anneaux étaient à l’endroit de la clôture, pour y mettre les barres, pour porter la table.

15 Et il fit les barres de bois de Sittim, et il les couvrit d’or pour porter la table.

16 Il fit aussi d’or pur des vaisseaux pour poser sur la table, ses plats, ses tasses, ses bassins et ses gobelets, avec lesquels on devait faire les aspersions.

17 Il fit aussi le chandelier d’or pur ; il le fit d’ouvrage façonné au marteau ; sa tige, ses branches, ses plats, ses pommeaux et ses fleurs étaient tirés de lui ;

18 et six branches sortaient de ses côtés, trois branches d’un côté du chandelier, et trois autres de l’autre côté du chandelier.

19 Il y avait en une des branches trois plats en forme d’amande, un pommeau et une fleur, et en l’autre branche trois plats en forme d’amande, un pommeau et une fleur. Il fit de même aux six branches qui sortaient du chandelier.

20 Et il y avait au chandelier quatre plats en forme d’amande, ses pommeaux et ses fleurs.

21 Et un pommeau sous deux branches tirées du chandelier, et un autre pommeau sous deux autres branches, qui en étaient tirées, et un autre pommeau sous deux autres branches qui en étaient tirées, savoir des six branches procédant du chandelier.

22 Leurs pommeaux et leurs branches en étaient tirés, et tout le chandelier était une seule pièce, faite au marteau, et d’or pur.

23 Il fit aussi ses sept lampes, ses mouchettes, et ses petits plats destinés à recevoir ce qui tombe des lampes.

24 Et il le fit avec toute sa garniture d’un talent d’or pur.

25 Il fit aussi l’autel du parfum de bois de Sittim ; sa longueur était d’une coudée, et sa largeur d’une coudée ; il était carré ; mais sa hauteur était de deux coudées, et des cornes sortaient de ses quatre coins.

26 Et il couvrit d’or pur tant le dessus de l’autel que ses deux côtés tout à l’entour, et ses cornes ; et il lui fit aussi tout à l’entour un couronnement d’or.

27 Il fit aussi au-dessous de son couronnement deux anneaux d’or à ses deux côtés, qu’il mit aux deux coins, pour y faire passer les barres qui devaient servir à le porter.

28 Et il fit les barres de bois de Sittim, et il les couvrit d’or.

29 Il composa aussi l’huile de l’onction qui était une chose sainte, et le parfum pur, composés d’aromates selon l’art du parfumeur. 

CHAPITRE XXXVIII.

Description de ce qui était hors du tabernacle, de l’autel des holocaustes, de la cuve d’airain et des parvis, avec les comptes de l’or, de l’argent et de l’airain qui furent employés pour construire le tabernacle. 

1 Il fit aussi l’autel des holocaustes de bois de Sittim ; sa longueur était de cinq coudées, et sa largeur de cinq coudées ; il était carré, et sa hauteur était de trois coudées.

2 Et il fit des cornes à ses quatre coins, et qui en sortaient, et il le couvrit d’airain.

3 Il fit aussi tous les ustensiles de l’autel, les chaudrons, les racloirs, les bassins, les fourchettes et les encensoirs ; il fit tous ses ustensiles d’airain.

4 Et il fit pour l’autel une grille d’airain, en forme de treillis, au-dessous de l’enceinte de l’autel, depuis le bas jusqu’au milieu.

5 Et il fondit quatre anneaux aux quatre coins de la grille d’airain, pour mettre les barres.

6 Et il fit les barres de bois de Sittim, et les couvrit d’airain.

7 Et il fit passer les barres dans les anneaux, aux côtés de l’autel, pour le porter avec elles, le faisant d’ais, et creux.

8 Il fit aussi la cuve d’airain et son soubassement d’airain, des miroirs des femmes qui s’étaient assemblées par troupes, et qui s’étaient rendues à la porte du tabernacle d’assignation.

9 Il fit aussi un parvis, savoir pour le côté qui regarde vers le Midi, et des courtines pour le parvis, de fin lin retors, de cent coudées ;

10 et leurs vingt piliers avec leurs vingt soubassements d’airain ; mais les crochets des piliers et leurs filets étaient d’argent.

11 Et pour le côté du Septentrion, il fit aussi d’autres courtines de cent coudées, et leurs vingt piliers et leurs vingt soubassements d’airain ; mais les crochets des piliers et leurs filets étaient d’argent.

12 Et pour le côté de l’Occident, il y avait des courtines de cinquante coudées, leurs dix piliers et leurs dix soubassements ; les crochets des piliers et leurs filets étaient d’argent.

13 Et pour le côté de l’Orient, droit vers le Levant, il y mit des courtines qui avaient cinquante coudées.

14 Il fit pour l’un des côtés quinze coudées de courtines, et leurs trois piliers avec leurs trois soubassements.

15 Et pour l’autre côté, il fit aussi quinze coudées de courtines (afin qu’il y en eût autant deçà que delà de la porte du parvis), et leurs trois piliers avec leurs trois soubassements.

16 Toutes les courtines du parvis, qui étaient tout à l’entour, il les fit donc de fin lin retors.

17 Il fit les soubassements des piliers d’airain, les crochets des piliers et les filets d’argent, et leurs chapiteaux furent couverts d’argent, et tous les piliers du parvis furent ceints à l’entour d’un filet d’argent.

18 Et la tapisserie de la porte du parvis était d’hyacinthe, d’écarlate et de cramoisi, et de fin lin retors, d’ouvrage de broderie, de la longueur de vingt coudées, et de la hauteur (qui était à la largeur) de cinq coudées, répondant aux courtines du parvis.

19 Et ses quatre piliers avec leurs quatre soubassements étaient d’airain, et leurs crochets étaient d’argent ; la couverture aussi de leurs chapiteaux et leurs filets étaient d’argent.

20 Et tous les pieux du tabernacle et du parvis à l’entour étaient d’airain.

21 C’est ici le compte de ce qui fut employé au pavillon, savoir au pavillon du témoignage, comme le compte en fut fait suivant le commandement de Moïse, à quoi furent employés les Lévites, sous la conduite d’Ithamar, fils d’Aaron sacrificateur.

22 Bethsaléel, fils d’Uri, fils de Hur, de la tribu de Juda, fit toutes les choses que l’Éternel avait commandées à Moïse ;

23 et avec lui Aholiab, fils d’Ahisamac, de la tribu de Dan, et les ouvriers, et ceux qui travaillaient en ouvrage exquis, et les brodeurs en hyacinthe, écarlate, cramoisi et fin lin.

24 Tout l’or qui fut employé pour l’ouvrage, savoir pour tout l’ouvrage du sanctuaire, qui était de l’or d’offrande, fut de vingt-neuf talents, et de sept cent trente sicles, selon le sicle du sanctuaire.

25 Et l’argent de ceux de l’assemblée qui furent dénombrés fut de cent talents et mille sept cent soixante et quinze sicles, selon le sicle du sanctuaire.

26 Un demi-sicle par tête, la moitié d’un sicle, selon le sicle du sanctuaire. Tous ceux qui passèrent par le dénombrement, depuis l’âge de vingt ans et au-dessus, furent six cent trois mille cinq cent cinquante.

27 Il y eut donc cent talents d’argent pour fondre les soubassements du sanctuaire et les soubassements du voile, savoir, cent soubassements de cent talents ; un talent pour chaque soubassement.

28 Mais des mille sept cent soixante et quinze sicles, il fit les crochets pour les piliers, et il couvrit leurs chapiteaux, et il en fit des filets à l’entour.

29 L’airain de l’offrande fut de soixante et dix talents, et deux mille quatre cents sicles ;

30 dont on fit les soubassements de la porte du tabernacle d’assignation, et l’autel d’airain, avec sa grille d’airain, et tous les ustensiles de l’autel,

31 et les soubassements de la porte du parvis, et tous les pieux du pavillon, et tous les pieux du parvis tout autour. 

REFLEXIONS SUR LES CHAPITRES XXXVI, XXXVII ET XXXVIII

Ce qui est dit dans ces chapitres n’étant, à quelques circonstances près, qu’une répétition de ce qui a été dit dans les précédents, on doit y faire les mêmes réflexions.

La spécification de l’or, de l’argent et de l’airain qu’on employa pour le tabernacle et la somme de l’argent provenant du demi-sicle que tous les Israélites payèrent par tête fait voir qu’ils étaient sortis d’Égypte avec de grandes richesses et qu’ils en consacrèrent volontairement et avec joie une partie pour l’établissement du service divin.

CHAPITRE XXXIX.

Ce chapitre contient une description des vêtements sacrés. Le tabernacle étant achevé, les ouvriers qui y avaient travaillé le présentèrent à Moïse.

 1 Ils firent aussi d’hyacinthe, d’écarlate et de cramoisi les vêtements du service, pour faire le service au sanctuaire, et ils firent les vêtements sacrés qui étaient pour Aaron, comme l’Éternel avait commandé à Moïse.

2 On fit donc l’éphod d’or, d’hyacinthe, d’écarlate, de cramoisi et de fin lin retors.

3 (Or, on étendit des lames d’or, et on les coupa par filets pour les brocher avec l’hyacinthe, avec l’écarlate, avec le cramoisi et avec le fin lin, d’ouvrage de broderie).

4 On fit à l’éphod des épaulettes qui s’attachaient, tellement qu’il était joint à ses deux bouts.

5 Et la ceinture brodée, de laquelle il était ceint, était tirée de la même pièce et de même ouvrage, savoir d’or, d’hyacinthe, d’écarlate, de cramoisi et de fin lin retors, comme l’Éternel avait commandé à Moïse.

6 On agença aussi les pierres d’onyx enchâssées dans des chatons d’or, et ayant les noms des enfants d’Israël gravés de gravure de cachet.

7 Et on les mit sur les épaulettes de l’éphod, afin qu’elles fussent des pierres de mémorial pour les enfants d’Israël, comme l’Eternel l’avait commandé à Moïse.

8 On fit aussi le pectoral d’ouvrage de broderie, comme l'ouvrage de l’éphod, savoir d’or, d’hyacinthe, d’écarlate, de cramoisi et de fin lin retors.

9 On fit le pectoral carré, et double ; sa longueur était d’une paume, et sa largeur d’une paume, d’une part et d’autre.

10 Et on le remplit de quatre rangs de pierres ; au premier rang on mit une sardoine, une topaze et une émeraude ;

11 au second rang, une escarboucle, un saphir et un jaspe ;

12 au troisième rang, un ligure, une agate et une améthyste ;

13 Et au quatrième rang, une chrysolithe, un onyx et un béryl, lesquels furent enchâssés dans leurs chatons d’or, dans leurs remplages.

14 Ainsi il y avait autant de ces pierres-là, qu’il y avait de noms des enfants d’Israël, douze selon leurs noms ; on grava sur chacune d’elles, de gravure de cachet, un nom, et elles étaient pour les douze tribus.

15 Et on fit sur le pectoral les chaînettes à bouts, en façon de cordon, et d’or pur.

16 On fit aussi deux agrafes d’or et deux anneaux d’or, et on mit les deux anneaux aux deux bouts du pectoral.

17 On mit aussi les deux chaînettes d’or faites à cordon, dans les deux anneaux, à l’extrémité du pectoral.

18 Et on mit les deux autres bouts des deux chaînettes faites a cordon, aux deux agrafes, sur les épaulettes de l’éphod, sur le devant de l’éphod.

19 On fit aussi deux autres anneaux d’or, et on les mit aux deux autres bouts du pectoral sur son bord, qui était du côté de l’éphod en dedans.

20 On fit aussi deux autres anneaux d’or, et on les mit aux deux épaulières de l’éphod par le bas, répondant sur le devant à l’endroit où il se joignait au-dessus de la ceinture brodée de l’éphod.

21 Et ils lièrent le pectoral par ses anneaux aux anneaux de l’éphod, avec un cordon d’hyacinthe, afin qu’il tînt au-dessus de la ceinture brodée de l’éphod, et que le pectoral ne branlât pas de dessus l’éphod, comme l’Eternel l'avait commandé à Moïse.

22 On fit aussi le rochet de l’éphod d’ouvrage tissu, et entièrement d’hyacinthe.

23 Et l’ouverture à passer la tête était au milieu du rochet, comme l’ouverture d’un corselet ; et il y avait un ourlet à l’ouverture du rochet, tout à l’entour, afin qu’il ne se déchirât point.

24 Et aux bords du rochet on fit des grenades d’hyacinthe, d’écarlate et de cramoisi, à fil retors.

25 On fit aussi des clochettes d’or pur, et on mit les clochettes entre les grenades aux bords du rochet tout à l’entour, parmi les grenades ;

26 en sorte qu’il y avait une clochette et une grenade, une clochette et une grenade, aux bords du rochet, tout à l’entour, pour faire le service, comme l’Eternel l’avait commandé à Moïse.

27 On fit aussi à Àaron et à ses fils des chemises de fin lin, d’ouvrage tissu ;

28 et la tiare de fin lin, et les ornements des calottes de fin lin, et les caleçons de lin, de fin lin retors ;

29 Et la ceinture de fin lin retors, d’hyacinthe, d’écarlate, de cramoisi, d’ouvrage de broderie, comme l’Eternel l’avait commandé à Moïse.

30 Et la lame du saint couronnement d’or pur, sur laquelle on écrivit une écriture de gravure de cachet, savoir LA SAINTETÉ A L’ÉTERNEL.

31 Et on mit sur elle un cordon d’hyacinthe, pour l’appliquer à la tiare pardessus, comme l'Eternel l’avait commandé à Moïse.

32 C’est ainsi que fut achevé tout l'ouvrage du pavillon du tabernacle d’assignation ; et les enfants d’Israël firent toutes les choses que l’Éternel avait commandées à Moïse ; ils les firent ainsi.

33 Et ils apportèrent à Moïse le pavillon, le tabernacle et tous les ustensiles, ses crochets, ses ais, ses barres, ses piliers et ses soubassements,

34 la couverture de peaux de moutons teintes en rouge, et la couverture de peaux de couleur d’hyacinthe, et le voile pour tendre devant le lieu très saint,

35 l’arche du témoignage et ses barres et le propitiatoire,

36 la table avec tous ses ustensiles, et le pain de proposition,

37 et le chandelier pur, avec toutes ses lampes arrangées, et tous ses ustensiles, et l’huile du luminaire,

38 et l’autel d’or, l’huile de l’onction, le parfum de choses aromatiques, et la tapisserie de l’entrée du tabernacle,

39 et l’autel d’airain avec sa grille d’airain, ses barres et tous ses ustensiles, la cuve et son soubassement,

40 et les courtines du parvis, ses piliers, ses soubassements, la tapisserie pour la porte du parvis, son cordage, ses pieux, et tous les ustensiles du service du pavillon, pour le tabernacle d’assignation,

41 les vêtements du service pour faire le service au sanctuaire, les saints vêtements pour Aaron sacrificateur, et les vêtements de ses fils pour exercer la sacrificature.

42 Les enfants d’Israël firent donc tout l’ouvrage comme l’Éternel l’avait commandé à Moïse.

43 Et Moïse vit tout l’ouvrage, et voici, on l’avait fait tel que l’Éternel l’avait commandé ; on l’avait fait ainsi ; et Moïse les bénit. 

REFLEXIONS

On peut voir au chapitre XXVIII de ce livre les considérations qu’il y a à faire sur les vêtements sacrés. Ce qu’il y a de particulier à remarquer dans celui-ci, c’est que quand le tabernacle eut été achevé, tout l’ouvrage fut présenté à Moïse, qui l’ayant trouvé conforme à tous égards à ce que Dieu avait ordonné, l’approuva et bénit ceux qui y avaient travaillé et le peuple qui avait fourni ce qui était nécessaire pour amener cette entreprise à sa perfection.

En tout cela on voit l’obéissance du peuple à la volonté du Seigneur et la fidélité avec laquelle Moïse s’acquitta de la commission dont Dieu l’avait chargé.

CHAPITRE XL.

L’ouvrage que Dieu avait commandé que l’on fît pour le tabernacle et pour le service divin étant achevé, Dieu ordonne que le tabernacle soit dressé et que chaque chose y soit mise en sa place. Ce qui ayant été exécuté, Dieu montra par des marques visibles de sa présence qu’il agréait tout ce qui avait été fait et qu’il voulait désormais habiter dans ce lieu là et conduire les enfants d’Israël partout où ils iraient. C’est ici que fini le livre de l’Exode.

1 Et l’Éternel parla à Moïse, disant :

2 Au premier jour du premier mois, tu dresseras le pavillon du tabernacle d’assignation ;

3 et tu y mettras l’arche du témoignage, au-devant de laquelle tu mettras le voile.

4 Tu apporteras aussi la table, et tu y arrangeras ce qui y doit être arrangé ; tu apporteras aussi le chandelier, et tu allumeras ses lampes.

5 Tu mettras aussi l’autel d’or pour le parfum au-devant de l’arche du témoignage, et tu mettras la tapisserie à l’entrée du pavillon.

6 Tu mettras aussi l’autel de l’holocauste vis-à-vis de l’entrée du pavillon du tabernacle d’assignation.

7 Tu mettras aussi la cuve entre le tabernacle d’assignation et l’autel, et tu y mettras de l’eau.

8 Tu mettras aussi le parvis tout à l’entour, et tu mettras la tapisserie à la porte du parvis.

9 Tu prendras aussi l’huile de l’onction, et tu en oindras le pavillon et tout ce qui y est, et tu le consacreras, et tous ses ustensiles, et il sera consacré.

10 Tu oindras aussi l’autel de l’holocauste et tous ses ustensiles, et tu consacreras l’autel, et l’autel sera très-saint.

11 Et tu oindras la cuve et son soubassement, et tu la consacreras.

12 Tu feras aussi approcher Aaron et ses fils à l’entrée du tabernacle d’assignation, et tu les laveras d’eau.

13 Et tu revêtiras Aaron des saints vêtements, et tu l’oindras et le consacreras, et il m’exercera la sacrificature.

14 Et tu feras approcher ses fils, que tu revêtiras des chemises.

15 Et tu les oindras, comme tu auras oint leur père, et ils m’exerceront la sacrificature, et leur onction servira pour la sacrificature à toujours d’âge en âge.

16 Ce que Moïse fit selon toutes ces choses selon que l’Éternel lui avait commandé ; il le fit ainsi.

17 Car au premier jour du premier mois, dans la seconde année, le pavillon fut dressé.

18 Et Moïse dressa le pavillon et mit ses soubassements et posa ses ais et mit ses barres et dressa ses piliers.

19 Et il étendit le tabernacle sur le pavillon, et il mit la couverture du tabernacle au-dessus du pavillon, par le haut, comme l’Éternel l’avait commandé à Moïse.

20 Il prit aussi et il posa le témoignage dans l’arche, et il mit les barres à l’arche ; il mit aussi le propitiatoire sur l’arche, par le haut.

21 Et il apporta l’arche dans le pavillon, et posa le voile de tapisserie, et le mit au-devant de l’arche du témoignage, comme Dieu l’avait commandé à Moïse.

22 Il mit aussi la table au tabernacle d’assignation, au côté du pavillon vers le Septentrion, hors du voile ;

23 et il arrangea sur elle des rangées de pains, devant l’Éternel, comme l’Éternel l’avait commandé à Moïse.

24 Il mit aussi le chandelier au tabernacle d’assignation, vis-à-vis de la table, au côté du pavillon, vers le Midi.

25 Et il alluma les lampes devant l’Éternel, comme l’Éternel l’avait commandé à Moïse.

26 Il posa aussi l’autel d’or au tabernacle d’assignation devant le voile ;

27 et il fit fumer sur l’autel le parfum des choses aromatiques, comme l’Éternel l’avait commandé à Moïse.

28 Il mit aussi la tapisserie de l’entrée pour le pavillon.

29 Il mit aussi l’autel de l’holocauste à l’entrée du pavillon du tabernacle d’assignation, et il offrit sur l’autel l’holocauste et le gâteau, comme l’Éternel l’avait commandé à Moïse.

30 Il posa aussi la cuve entre le tabernacle d’assignation et l’autel, et il y mit de l’eau pour laver.

31 Et Moïse et Aaron avec ses fils en lavèrent leurs mains et leurs pieds.

32 Et quand ils entraient au tabernacle d’assignation, et qu’ils approchaient de l’autel, ils se lavaient selon que l’Éternel l’avait commandé à Moïse.

33 Il dressa aussi le parvis tout autour du pavillon et de l’autel, et il mit la tapisserie de la porte du parvis. Ainsi Moïse acheva l’ouvrage.

34 Et la nuée couvrit le tabernacle d’assignation, et la gloire de l’Éternel remplit le pavillon ;

35 tellement que Moïse ne put entrer au tabernacle d’assignation ; car la nuée se tenait dessus, et la gloire de l’Éternel remplissait le pavillon.

36 Or, quand la nuée se levait de dessus le tabernacle, les enfants d’Israël partaient ; cela arrivait dans toutes leurs traites ;

37 mais si la nuée ne se levait point, ils ne partaient point jusqu’au jour qu’elle se levait.

38 Car la nuée de l’Éternel était sur le pavillon le jour, et le feu y était la nuit, aux yeux de toute la maison d’Israël, dans toutes leurs traites.

REFLEXIONS

Il est utile de lire ce dernier chapitre de l’Exode parce que nous y apprenons ce que c’était que le tabernacle et quelles en étaient les parties et la disposition.

Le tabernacle était une espèce de tente qui pouvait être démontée et transportée d’un lieu à un autre. Dans ce tabernacle, il y avait le lieu très-saint où était l’arche de l’alliance avec ses barres qui servait à la porter et cette arche renfermait les tables de la loi. On conservait aussi dans cet endroit une cruche pleine de la manne dont les enfants d’Israël avaient mangé dans le désert, et la verge d’Aaron qui avait fleuri.

Au-devant du lieu très saint qui était fermé par un voile, il y avait l’autel des parfums, avec la table des pains de proposition, laquelle était du côté du Septentrion et le chandelier d’or qui était du côté du Midi. Hors de ce lieu là et vers l’entrée était la grande cuve ou la mer d’airain, l’autel des holocaustes sur lequel on brûlait les victimes et le parvis où le peuple assistait.

Quand ce tabernacle eut ainsi été dressé et rangé, Aaron et les autres sacrificateurs, après avoir été consacré, commencèrent à y faire le service. Dieu donna des marques de sa présence par la nuée qui descendit sur le tabernacle afin de faire voir aux Israélites qu’ils recevaient le service qu’ils viendraient lui rendre dans ce lieu là et qu’il serait présent au milieu d’eux. Toutes les fois qu’ils devaient partir d’un lieu, la nuée se levait du dessus du tabernacle ; quand ils devaient s’arrêter, elle s’arrêtait.

Ce tabernacle subsista environ cinq cents ans, ayant souvent été transporté d’un lieu à un autre jusqu’à que le roi Salomon bâtit le temple de Jérusalem.

Ce que nous devons considérer sur cela c’est :

I. Que le tabernacle avec toutes ses parties avait été fait par l’ordre de Dieu et suivant le modèle qu’il en avait donné à Moïse,

II. Que Dieu par un effet de sa grande sagesse avait réglé de la sorte ce qui regardait son service pour s’accommoder à l’état du peuple d’Israël qui était un peuple grossier et enfin que toutes ces choses étaient des ombres et des figures de ce qui devait arriver dans les temps de l’Évangile où Jésus-Christ devait venir établir un service plus parfait. C’est ce que St. Paul nous enseigne dans l’épître aux Hébreux, où il dit que le tabernacle avait été construit avec toutes ses parties et qu’après avoir été ainsi disposé, les sacrificateurs y entraient pour y faire le service, mais que Jésus-Christ, le Souverain Sacrificateur des biens à venir était venu par un tabernacle plus grand et plus excellent et nous avait acquis une rédemption éternelle en entrant dans les lieux saints. Ces réflexions nous engagent à louer Dieu des avantages qu’il nous a accordés et à lui rendre le vrai service que Jésus-Christ notre Seigneur nous a prescrit et qui consiste à adorer Dieu en esprit et en vérité.